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DE CHANGE
Nos jardins
La Confirmation
CHOSES ET AUTRES
SERVICES PARTICULARS
Avantages spéciaux pour nos clients de province
Nos lecteurs saveni que M. Iweins d'Eeck-
boutte a été gravement malade et que, mal
gré sa convalescence, il lui est impossible
de se rendre au Sénat.
L'opinion de notre Sénateur, dans la
question des jeux, est connue par son vote
dans les séances de la commission. Nous
sommes autorisés k dire que s'il avail pu
étre présent dans la séance de vendredi, il
aurait voté le projet de loi tel qu'il est sorti
des délibératioos de la Cüambre.
Nous saisissons cette occasion pour ex-
primer de nouveau le vceu de voir la santé
de M. Iweins d'Eeckboutte se rétablir
promptement et entièrement.
Mgr. Waffelaert, profltant de son court
séjour Ypres a fait hier une visite au
sympatnique malade, joignant ses prières
et ses vceux it ceux de notre catholique po
pulation.
Le Progrèt écrit au sujet du déplacement
de la monlée ii la porte de Menin
Le changement k la porte de Menin,
terminéen ce moment, est trés beureux
la montée, que nous avons supposée uti
instant arride, a éié fortement atténuée et
est devenue accessible k tout le monde,elle
a vraiment du cachet. Elle nous conduit
dans un coin ravissant, oü les promeneurs
k l'ombre peuvent se délasser et jouir du
bon air.
Plu» tard, quand le grand boulevard de
vingt mèlres sera terminé,les Yprois pour-
ront faire le tour de leur chère cité par une
suite interminable de bosquets, de jnrdins
et d'avenues k satisfaire les plus difficiles.
Gageons que notre Flaneur de l'autre jour
sera satisfait aussi. S'il ne l'était pas, il
compterait parmi les plus que difficiles.
Le Progrès écrit encore au sujet de nos
promenades
Nous donnerions volontiers un conseil,
mais nous sommes k peu prés certains qu'il
ne sera pas suivi, notre premier magistrat
devant avant tout observer l'ordre regiu du
Journal d'Ypres de ne jamais écouter les
conseils d'un adversaire politique cepen-
dant, l'intérêt général nous dit de ne pas
nous arrêter devant cette considération et
nous engage k le donner quant mêrne
eh bien nous serions heureux de voir au
boulevard Malou une double rangée d'ar-
bres.
L'ombre, si recherchée par les prome-
neurs, est complètement inconnue au jar-
din de la gare et au boulevard Malou, et il
n'y en aura jamais aussi longtemps que les
changements réclamés depuis longtemps
et que la double rangée d'arbres ne seront
pas accordées.
Quel est l'agrément d'un jardin? C'est
de pouvoir en jouir k son aise, étant k l'abri
du soleil.
Le jardin de la gare, tel qu'il existe
maintenant.peut être comparék une gaande
pature,comme on en voit beaucoup du cöié
de Voormezeele, avec quelques massifs
insignifianls et siilonriée dechemins affreux
et complètement inutiles.
On demande en vain le nom de i'archi-
tecte, sa modestie l'empêche de se faire
connaiire.
Le public Yprois sail que noire premier
magistrat nest pas revêcheauxöons conseils,
même quand ils viennent de ses adversaires.
Qu'il se défiedans les questions politiques,
nous le comprenons et r.ous le lui conseil-
lons. Maïs l'arrangement de nos jardins et
promenades n'est pas croyons-nous, une
affaire politique.
Nous savons du resle que l'administration
communale s'occupe et se préoccupe de ré-
soudre la question de nos jardins et prome
nades de la fapon la plus heureuse possible.
Tiendra-t-elle compte du conseil donné par
le Progrèsï Elle l'examinera sans doute, en
étudiant le plan d'ensemble de l'arrangement
des abordsde la gare, qui parait devoir être
résolue sous peu.
Quant au jardin de la gare, tel qu'il existe
maintenant, tout le monde suit que l'admini
stration communale n a fait que du provisoire,
en aménageanl le cbamp d'immondices
quelle a trouvé prés de la gare, en un jardin
qui, pour être provisoire et peu coüteux.n'en
a pas moios un certain aspect. Mieux vaut
une pature avec quelques massifs insignifiants
et silonnée de chemins affreux et complète
ment inutiles qu'une vaste ferme de boues, k
l'entrée de la ville.
Le nom de l'architecte C'est celui que
le Progrès a approuvé, lorsque la partie du
jardin, derrière l'ancien café des Boulevards,
a été faite. Et franchement, eet architeete a
tiré de la situation le rneilleur parti possible.
Tout le monde, sauf le Progrès, le recon-
nait.
Mgr. i'Évêque de Bruges a conféré, hier
Mardi, le St Sacremeiit de la Confirmation
aux élèves du collége St Vincent. Cette céré
monie coïncidait avec la premièie commu
nion.
M. le Baron Surmont de Volsberghe,
Ministre de l'Industrie et du Travail, a bien
voulu accepter la fooction de parrain.
A dix heures du matin, Mgr. Waffelaert
s'est rendu processionnellement, de la mai-
son deM. le Doyen k l'église St Martin, oü
il a confirmé les enfants des quatre parois-
ses, au nombre de 650 environ.
M. le Bourgmestre de la Ville et Louis
Biebuyck ont servi de parrain et de marraine
aux confirmés.
L'on a constaté chez les nombreux en
fants, qui ont passé prés de deux heures k
l'église, beaucoup de recueillement et de
dévotion.
Solidarity esthétique
II n'est pas k méconnaitre que l'époque en
laquelle nous vivons a beaucoup et de vilains
défauts, surtout celui d'être notre époque.
A distance, en la verrait, sans nul doute,
avec des yeux plus favorables. II n'est pas
niable non plus qu'elle a de grandesqualités
et que, k tout prendre, plus le monde de-
vient vieux, plus il s'y instaure, sous forme
de droit, de garanties iudividuelles, de sécu-
rité des personnes et des choses, de bien-
être et de commodités de tous ger.res, plus
de civilisation que ci devant. Que, si l'on
cherche la caractéristique de la civilisation
actuelle, les uns proposent ceci les autres
cela tantöt les progrès de la solidarité ou
mutualité, tantöt ceux de l'idée anti-belli-
queuse qui s'affirme, pas suffisamment,
bélas dans les Conférences öiplomatiques
telles que celles de La Haye. A notre humble
avis, la caractéristique de ce temps n'est pas
une, il y en a plusieurs, ou, si l'on préfère,
elle a des aspects multiples, elle se diversifie
en des formes variées.
C'est ainsi que l'esprit de solidarité ent re
peuples qui, au dire de Cobden et de i'école
de Mancoester, devait se manifester par les
transactions commerciales facilitées par la
destruction des barrières douanières, se
voit contrarié en ce moment par le réveil
fkcheux de l'hérésie prolectionniste, tandis
que ce même esprit se développe librement,
dans le domaine international, de fapon bien
curieuse quant aux choses relevant de
l'esthétique, de la Beauté, dirait un esthète
ruskinien.
En dépit. des frontières et des ennuis inhé
rents aux visites douanières, on voyage
énormémentde nos jours et, k ce propos, on
pourrait remarquer la part considérable que
les Beiges ont prise dans le développement
des relations mondiales par la ciéation de la
Compagnie des wagons lits et des grands
express, qui d'Européens deviendront uni
versels (transsibérien, égyptien, turiisien,
etc.) Or, les voyages out singulièrement
favorisé Ie goüt des arts, de tous les ai ts du
dessin. Tel qui, dans sa ville natale, était
resté indifférent k la plus belle cathédrale,
au plus beau monument d'archileciure civile
il en est d'ainsi fails k Liége -- s'est, tout,
d'un coup, senti empoigné, subjugué devant
les rnerveilles architecturales de Rouen, de
Venise, de Rome, voire d'Athènes ou de
Thèbes. On s'est ainsi créé des patries, au
moins une patrie artistique lointame dans
laquelle on vu, on so compiaii.et dont on ne
se désintéresse plus.
Les Anglais qui, certes, ne sont pas dé
pourvus d'oeuvres d'art, d'art monumenta
1
notamment, maïs ont la nostalgie du soleil,
de la lumière, non encore importé chez eux
par des procédés industriels, sont, artisti-
quement parlant, les citoyens du monde
eutier et, salon les goüts de cüacun, plus
spéoialement de 1'Italië, de la France, de la
Belgique, de partout oü il fait bon vivre
dans la contemplation de la Beauié figurée
par les lignes et la couleur. Ou l'a bien vu,
il y a quelques années, lorsque des restaura-
tioiis mal comprises ont mis en pénl la per
fection de l'église Saint-Marc k Venise, k la
voix du great old man of Collision (Joiin
Huskin), ils out poussé des cris, comme s'il
s'agissait de sauver le Capitole, qui n'étaient
pas des cris d'oies tant s'en taut. 11 ne
s'agissait pas du Capitole, mais de mieux
que cela, l'une des merveilles du monde,
dont le nombre a'étant plus arbitrairement
limité k sept, se chiffre par centaines et
miliiers.
Tel petit village, petit trou, naguère
ignoré, n'est-il pas devenu un sanctuaire
vénéré des pèlerius de l'esthétique pour une
église ogivale ou rornane une vieille rnaison
branlante, moms encore un détail d'archi-
tecture ou de décoration échappé aux van-
dales Les tourisies anglais, dont on a
couiume de se moquer sous prétexie de
manies du costume ou de la fagon de voya
ger, ont énormément fait pour les touristes
en gé éral et faut leur en savoir gré. En
se portant en foule lk oü on n'allait avaat
eux qu'avec peine, au prix de souftrances et
de privations multiples, ils ont suscité ia
création de moyens de transport, d'hötels,
etc. Chateaubriand qui savait observer
même le détail pratique, le constate dans son
Itinéraire de Paris k Jérusalem, a propos de
la Grèce, et Mérimée émet l'espoir qu'ils
civiliserorit la France quant aux moyens de
logement.
Mais, ceci est encore une parenthèse. Ce
que nous voulons constater, c'est que sur la
trace des Anglais et autres avantcoureurs
intrépides, le monde commence k être
connu, archi connu (trop connu, disent les
esthètes hautains et ils ie sont tous) que, non
seulement les villes célèbres, les lieux insi
gnes, sont visités, inventonés, m;ds qu'il
n'est plus un coin, si perdu soit-il enEuiope
et bientót plus loin encore qui ne soit
mis k la portée de tous, d'abord, par le rail
niveleur et vulgarisateur, puis par la con
fection de bons «guides», puis aussi par
des inventaires de ses richesses d'art, soit
avec des publications sompiueuses et coü
teuses (en France, les publications de ce
genre commencent k abonder k la fin, par
des livres d'un prix raisonnable) k la portée
des bourses moyennes.
Grace k cette curiosité des bellies ciioses,
partout disséminéês, qui caraotérise ce
temps k la connaissance approf'ondie qu'on
ne peutfaciiement avoir d'original ou paria
lecture et les reproductions de tous gei,res,
si peu coüteuses et si séduisantes, une soli
darité s'est établie entre les amateurs des
différentes nations. 11 sernble que, si un
mauvais coup doive être perpétré, soit k
l'état de menace contre une de ces choses,
un tolle général va sa produire qui en neu
tralise les effets. Ce ne seront plus désormais
les Anglais seulement qui pousseront le bon
cri d'alarme. Mais toute l'Europe intelligente
se coaiiserait si des monstres k face humaine
entreprenaient la démolition da notre Cathé
drale de Saint-Lambert encore debout ou des
superbes halles d'Ypres intactes ou k peu
prés beureusement.sous quelque monstrueux
prétexte révelutionnaire ou dans un but
bourgeoisement pratique.
Ce n'est plus seulement Saint-Marc, le
Panthéon ou Saint-Pierre dont la profana
tion ferait scandale et ameuterait la foule
cosmopolite. Les faveurs de cette foule vont
k d'autres monuments moins insignes...
Notre Bruges dispute k Venise et k d'autres
villes d'art célèbres l'affection du monde
vraiment civil sé et la sollicitude de celui-ci
s'étendra bientót, si elle ne s'étend déjk jus-
quk une autre merveiileuse cué de nos
Flandres (comme architecture civile et reli
gieus©) a Ypres, cité trop peu connue de nos
compatriotes, surtout d'eux, paree qu'elle
n'est pas d'accès facile, qu'elle est reléguée
loin des grandes voies ferrées, oü l'on file k
120 kilomètres etdavantage.
Un de nos savants les plus qualifiés pour
en bien parler, vient de lui consacrer dans
la nouvelle collection de l'éditeur parisien
Laurens les Villes d'art célèbres a le tiers
d'un excellent volume trés abondamment et
joliment illustré, quoique de prix modique,
(3 fr. 50), sous Ie ture Bruges et Ypres.
C'est un excellent guide dans ces deux villes
que ce séduisant volume. Nous comptions en
faire d'un point de vue général le sujet du
présent article, mais nous sommes tombé k
la page 81, sur cette phrase qui nous a suf-
foqué d'indignation C'est prodige, en
vérité, après tarn de vicissitudes, do trou-
ver encore debout ses superbes monuments
(il s'agit d Ypres) menacés k tant de repri-
ses sous le régime républicain. Car alors,
la démolilion de la Halle fut formellement
réclamée Sans la fin de ce beau régime,
elle eut probablement été admise comme
celle de notre Saint-Lambert.
Ce n'est pas une révélation que cette indi
cation du vandalisme des répubiicains fran
cais en Belgique, mais c'est un rappel qui
fait du bien et réconforterait notre patrio
tisme s'il avail besom de l'être. Songez qu'il
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