Mercredi 19 Juin S901
10 centimes Ie N°
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O
Guerre Anglo-Boer
FRANCE
La loi des associations
Dix millions perdus
Hommage rendu,
a la loi beige sur les pensions,
en France
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Un important succès boer
Capture d'un détachement
anglais et de deux canons
Londres, 16. Lord Kitchener télégra-
phie
Prétoria, 15. 9 h. 15 du soir. Prés
de Wilmanrust, 20 milles au Sud de Mid
delburg, 250 fusiliers tnonlés, détacbés de
la colonne du général Bpaston ont été sur-
pris dans leur camp a Steenkool Spruit par
un nombre supérieur de Boers. A 7 h. 1/2
du matin, le 12, les Boers se sont glissés
jusqu'k une trés courte distance du camp an
glais et ont ouvert un feu meurlrier sur le
camp. Ils ont tué 2 officiers et 16 hommes,
et blessé 4 officiers et 38 hommes. II n'y a
que 2 officiers et 50 hommes qui ont pu
s'écbapper pour aller au camp du général
Beaston. Le reste des hommes a été fait
prisonnier,puis relkcbé. Les Boers ont pris
deux canons automatiques. Les détails com
plets ne sont pas encore arrivés.
Le Daily Mail commentant la dépêche
de lord Kitchener au War Office, dit qu'on
ne peut pas nier, en considérant tous les
événements de la guerre, que les Boers ont
mieux fait que les troupes anglaises.
C'est une chose dont la naiion peut se
plaiedi e en particulier pour ce dernier en
gagement ear la victoire des Boers aura
indubitablement pour résultat de les encou-
rager et l'eflfet moral en sera déplorable pour
les troupes britanniques.
Le Morning Leader dit qu'en suivant
la marche des événements dans l'Afrique du
Sud, cn peut faire la remarque curieuss
qu'un succès anglais semble devoir être suivi
d'un succès boer.
Les bruits qui ont couru disant que les
Boers étaient prêts k faire la paix, peuvent
être absolument rejetés cooame émanant de
1'imaginaüon de gens.qui aiment k donner de
vagues nouvelles.
Le Daily News fait remarquer que le
succès boer ne peut avoir d'autres résultats
que de donner k l'ennemi de fausses espé-
rances.
Le Morning Post qui fait la même re
marque, ajoute que si les Boers sont encou-
ragés, ce sera pour peu de temps.
M. de Lamarzelle a la parole sur 1'article
6 du projet de loi sur les associations. II
propose de déclarer que toute association qui
a fait les déclarations prévues par 1'article
3 a, de.plein droit, la personnalité civile.
L'amendement, combattupar le rapporteur
et pat- M. Waldeck-Rousseau, est repoussé
par 222 voix contre 28.
M. Riou défend un amendement repro-
duisatn l'amendement de Lamarzelle. Cet
amendement est repoussé par 224 voix con
tre 24.
M. Trarieux est k la tribune.
M. Bérenger, contrairement k 1'article 6.
estime qu'il est impossible de refuser aux
sociétés de recevoir les cotisations de leurs
membres fondateurs et donateurs dont le
plus souvent le monlant est supérieur 500
francs.
La déclaration d'utilité publique n'est pas
toujours facile k obtenir.
M. Waldeck-Rousseau fait remarquer que
l'article 17 crée les sanctions nécessaires.
M. Bérenger proteste. Ce sont, dit-il, les
plus utiles des associations qui pktiront des
mesures édictéès par 1'article 6. II est im
possible d'assurer que les associations chari-
tables pourront vivre sans l'autorisation de
recevoir des dons mobiliers sans craindre le
contróle de police.
Le président du conseil considère que ce
que demandeM. Bérenger est équivalent k
la propriété civile avec le droit, de recevoir
des dons et des legs. Cela est inadmissible.
L'articl.» 6 est accepté k mains levées.
Le Sénat aborde l'examen de 1'article 7,
qui est- adopté après un discours de M. Bé
renger.
Dans une co.-fér noe donuée récemment
parM l'abbé Ryckeboer au «Volkshuis»,
nous ayons relevé, d'après l'bonorable Aumó-
nier, les pertes que subissaient les ouvriers
par suit des grèves.
Un chiffre suggesiif cité k la Chambre, su
cours du budget de {'industrie et du travail
en six ans, de 1894 k 1899, il y a eu, d'apiès
les statisi'qu«s dressées par M. le directeur
général des mines 2,571,795 journées le
travail perdues en Belgique.
Tkchons de ne plus en perdre, a dit
sentencieusement M. Hector Denis.
L'honorable député socialists aurait bien
fait d'ajouter un mot k son observation et
de dire, en se tournant vers ses collègues de
l'extrême-gauche
Tkchons de ne plus en faire perdre,
citoyens
II est, en effet, manifeste que la plus
grosse part dans ces deux millions et demi
de journées de travail, a été perdue par suite
de grèves intempestives, provoquées k tort
et k travers et souvent même contre la
volonté des ouvriers par les politiciens
socialistes.
La question la plus grave soulevée par le
projet frarigats est eelle de l'obligation de
l'assurance imposée, sans distinction et, d'un
coup, k toutes les catégories de travailleurs.
M. Ribot, dans la séance de jeudi dernier,
a vivement critiqué l'obligation. Il en a
montré les dangers et il a prouvé, par l'ex-
emple de la Belgique, qu'il y avait moyen de
résoudrö la question sans recourir k celte
mesure extréme. Nous citonsce passage du
discours de M. Ribot. qui est un éclatant
hommage rendu k notre gouvernement,
d'après le Journal officiel
La Belgique nous donne parfois des ex
amples en matière de législation sociale
elle nous a devancés dans la question des
habitations ouvrières, ainsi que dans celle
de la constitution des conseils du t< availla
Belgique est un pays qui compte une popu
lation ouvrière trés nombreuse et elle est
aussi intéressée que nous k résoudre cette
question dans le sens d'une pacification soci
ale, dans le sens de la justice et de la soli-
darité. La question a été examinée et l'on a
reculé devant l'obligationon a craint
qu'eile soulevkt les objections politiques et
morales que j'indique k vos réflections et
qui méritent peut-être d'être pesées. La
Belgique a alors imaginé ce que nous-raê-
mes avions imaginé en 1895, raais elle a
réalisé notre idéé d'une msnière singubère-
mer.t plus efficace et plus pratique. Elle a
voulu que tout versement volontaire fait k la
Caisse centrale des retraites, principalemont
par l'intermédiaire des Sociétés mütualistes,
fut majoré dans une proportion notable,
considérable par l'Etat. L'Etat beige a i nscrit
12 millions par an k son budget pour for
mer cette dotation, et aujourd'hui, toute per
sonae, en Belgique,peut verser k la Caissede
retraites,pourvu qu'eile nepaiepas un irapót
dépassant un certain chiffre, pourvu qu'eile
vive desou travail, mais sans cette distinc
tion entre ouvriers et petits artisans; pro-
fondément injuste et que je m'étonrte de
voir raaintenir par M. le Ministre du Com
merce. (Trés bien! trés bien! au centre.)
...En Belgique, même si on n'est pas
dans les catégories étroites que vous avez
faites, on peut participer aux encourage
ments de l'Etat; la loi fixe le maximum qu'on
peut verser chaque année elle dit que l'Etat
majorera de 60 p. c. jusqu'k 15 francs les
versements qui auront été fails, et elle. fa-
vorise en même temps les sociétés de se-
cours mutuels dont elle fait l'instrument
principal de son oeuvre: idéé originate,
vraie et féconde (Trés bien trés bien au
centre), car rien ne sera plus contraire au
succès de votre loi que de caettre l'Etat
lui-méme en contact direct avecTcs intéres
sés, que d'obliger ie percepteur k intervenir
avec ies moyens de contrainte qui sont dans
ses mains.
La Belgique a bien compris que pour le
succès d'une pareille cause, qui s'étend k des
millions d'iridividus, il y avait un travail d'é-
ducation k faire, un travail de propaganda,
et qu'il fallait sussi une souplesse et une dé
licatesse d'exécution toute particulière.Alors,
au lieu de tuer les sociétés de secours mu
tuels, comme vous risquez de le faire je
vousle montrerai(applaudi*sements aucentre)
elle a imaginé d'entourer la Caisse de re
traite d'un immense réseau de sociétés mu-
tualistes.Ce sont ces sociétés qui connaissent
les intéressés, qui recueillsnt ies parties de
l'épargne k faire fructifier, qui remplacent
cette armée de fonctionnaires que vousallez
être obligé de créer(applaudissements), car
ce sera le résultat le plus direct et le plus
immédiat de votre loi. Ge sont tous ces hom
mes de bonne volonté, cette armée immense
d'hommes de bien,comme il y en a dans tous
les pays, chez nous comme en Belgique qui
sont prêts k sacrifier une pirtie non seule-
ment de leurs loisirs, mais du temps néces
saire k leur travailce sont des hommes pau-
vres souvent qui, placés k la tête des socié
tés de secours rautuels, s'offrent pour faire
un travail que l'Etat fera mal. (Trés bien
Trés bien! aucentre.)
La Belgique ne los décourage pas; elle les
appelle k elle. Elle donne 2 fr. k chsque so-
ciété mutu»lle. pour cbaque vers-ment fait
dans lauriée sur un livrei, et les s- ciétés se
trouvent en situation de majorer eiles-mêmes
ie petit versement qui a été fait par l'ouvrier.
v Ce n'est pas tout. Les provinces imitent
l'Etat; elles s'imposent toutes des sacrifices
peur majorer les versements. Gelacoüte cher;
oh oui, et si vous avez la pensée que vous
pouvez faire une loi des retraites qui cbm-
prendra les plus petits salaries, ceux qui no
sufflsftfit aujourd'hui k leurs propres besoms,
sans que l'Etat ititervienne, dans une mesure
large, en leur faveur je vous le montrerai,
c'est le vice de votre lot, c'est ce qui la reu-
dra inapplicable, si vous avez cette perisée,
vous vous trompez singulièrement.
II faut que l'Etat intervienne et inscrive un
crédit, k soa budget. Mais c'est de l'argeut
bien placé, paree qu'il s'agit d'une oeuvre de
pacification sociale, d'une oeuvre de justice,
etle sacrifice qu'on nous demanderaitau norn
de ce principe, il n'est persunne dans cette
Chambre qui neconsentit k le faire. (Applau-
dissements.)
Cette loi beige, vous dites qu'eile est sans
résultats. Mais chaque année le nombre des
demandes augments dans des proportions
formidables.
Je lisais une iettre qu'on a bien voulu me
communiquer ce matin même elle est de
M. Vander Smissen, professeur k rUniversilé
de Liége et président de ls Société d'écono-
mie sociale de Belgique. Elle est datée du 11
juin La loi est un succès. A la suite de
sa promulgation, un grand nombre de socié-
&§il