n Samedi 29 Juin 1901 10 centimes Ie N° 36" Année. N° 3657 ip.(l,A Les élections en Hollande Saint-Siège Espagne France Chambre des représentants Le referendum rejeté Le legs Godtschalck a la Chambre des Représentants On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D'TPRKS paraït le Mercredi et le Samedi. Le prix da l'abonnementpayable par anticipation est de 5 fr. SO c. par an pour tout le pays; pour l'ótranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fln Décembre. Les articles et communications doivent être adrossós francode port A l'adresse ci-d««sus. Les annonces content 15 centimesla ligne. Les réclames dans le corps du journal ooütent 30 centimes la ligne. Les insertions judiciairesl franc la ligne. Les numéros suppló- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique exceptó les Flandres) s'adresser a 1 'Agenee 1 Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et A Paris, 8, Place de la Bourse. Dimanche 30 «Tuin 1901 a midi sur la Grand'Piace par la GRANDE FANFARE PROGRAMME 1. Le refrain iet Bambou- cheuses, pas redoublé Ruelle. 2. La Printanière, tantaisie Canivez. 3. Bout-en-train, polka J. Hkymans. 4. Aubade Etpagnole, Van Perck. 5. Grande Marche, 6. Violelta, valse E. Strauwen. Mardi dernier ont eu lieu, en Hol lande, les ballottages pour les élec tions. Les résullats pour la Hollande méridionale qui sont connus mainte- nant, donnent une victoire éclatante aux antilibéraux. lis ont gagné trois sièges sur les libéraux qui, de leur cöté, uontaucun gain a euregistrer, tandis qu'ils per- dent en tout 9 siéges. Les antilibéraux sont ainsi au nornbre de 47, et les libéraux de 35. La Hollande méridionale dispose de 10 sièges a la première chambre des Etats généraux, qui naturellement, sont tous acquis aux antilibéraux. La constatation que deux circonscrip- tions de Rotterdam (2 et 4) comptent une majorité d'électeurs antilibéraux est d'une grande importance pour les ballottages pour la 2e Chambre. Les antilibéraux comptent gaguer de cette facon plusieurs siéges. Léon XIII est légèrement indisposé. Le docteur Lapponi lui a ordonné un repos absolu et ne lui permet même pas de des cendre dans les jardins du Vatican. Le Saint Père travaille assidüment, en ce moment, une Encyclique qui sera publiée dans deux moisenviron. On en ignore encore la teneurmais on sait qu'elle est consacrée par Léon XIII k commémorer le25' anr.iversaire de son Pon- tificat. Les conférences du cardinal Gibbons avec le Pipe ont eu pour objet, dil-on, la question des prêtres catholiques qu'on en- verrait aux Pbilipinnes. Le gouvernement des Etats Unis, dit une note Havas, ne veut pas entendre parler des prêtres espagnoli qui, presque tous sont réguliers domini- cainsou augustiniens. 11 faudra done recru- ter des religieux appartenant k d'autres na tions et k d'autres ordres. On dit que le Pape a accédé k la demands du cardinal Gibbons. fanatiques instigués par la franc-maconnerie. Hier soir, de nombreuses families aristocra- tiques sont allées dans ce but visiter plusieurs églises. Pendant la manifestation, plus de 300 voitures stationnaient aux portes de différentes églises, notamment celle de M. Francisco Silvela, qui avait pris part it la manifestation avec sa femme. Madrid, 27 juin. Toute3 les classes de la société se révoltent uOQtre lesexcès auxquels se livrent quelques M. André Buffet, ancien chef du cabinet du due d'Orléans, interrogé par un con frère, a fait connaïtre en ces termes son im pression sur la condamnation de M. de Lur- Saluces II est certain que les journaux s'em- presseront de dénoncer au public non pas l'odieux, mais bien le ridicule bouffon de l'arrèt de la Haute Cour. Deux questions, en eflfet, étaient posées la première y a t-il eu complot la seconde y a-t-il eu un acte préparatoire d'exécution A la première, 67 sénateurs répondent oui, 54 non et 7 autres s'abstiennent. A la seconde, 71 votent oui, 51 non et 6 s'abstien nent. Par conséquent, quatre sénateurs (dont trois avaient décidé qu'il n'y avait pas complot et un qu'il ne le savait pas) ont dé- claré qu'il y avait acte préparatoire d'exécu tion d'un complot qui, a leur sens, n'existait pas. Je ne crois paB que jamais verdict d'un jury ordinaire ait atteint ces limites du grotesque, et Dieu sait pourtant s'il y eut des verdiets insensés. C'est bien légitime- ment que la Haute Cour peut s'intituler tribunal extraordinaire Quatre jurés convaincus de pareille ineptie seraient rayés des listes de jurés. Au contraire, ces quatre sénateurs continueront non seule- menta juger, mais a faire des lois. De cette constatation, nous n'avons qu'a nousréjouir les lois faites par ces gens-la exi8tent-elles en morale et en droit et devons-nous nous incliner devant-elles La discussion du budget de l'Industrie et du Travail continue toujours. Dans la séance de Mercredi, M. le Ministre, Baron Surmont de Volsberghe, a répondu énergiquement k des critiques injustes, diri- gées contre son département. Nous reproduirons son discours dans le procbain numéro. La Chambre a rejeté hier la proposition Janson par 85 voix contre 50 et deux ab stentions. Plusieurs libéraux ont voté avec la droite. M. Nolf, comme toujours, a voté avec les socialistes. Par plusieurs interruptions, M. Golaert a fait entendre que le jour oü le S. U. pur et simple sera admis, il proposera le S. U. des femmes. La droite n'a pas protesté. Nous savons du resta qu'un grand nombre de membres de la droite, et des plus éminents, le suivront sur ce terrain. M. Nolf, représentant progressiste d'Vpres, a soulevé k la Chambre une discussion au sujet du legs Godtschalck. M. Janson, député radico-soeialiste de Bruxelles, est venu k son secours. M. Golaert a répondu k l'un et k l'autre. Nous reproduisons, d'après le compte-ren- du analitique, les discours prononcés, en attendant que nous puissions donner in ex- tenso le discours de aotre honorable député, d'après les Annales parlementaires. M. Nolf. La question dont je compte entrelenir la Cbambre a déjk fait l'objet d'une interpellation au conseil provincial de la Flandre occidentale je l'ai ramenée devant la Ch -mbre par vole de question. La réponse de l'honoranle ministre de la justice ne m'ayant donné aucune satisfaction, j'y re- viens. Un legs évalué net k 4,458,689 francs, fait par M. Goedschalk aux hospices civiles d'Yp res, imposait k cette administration l obulation de créer, en ordre principal, un établissement d'enseignement agricole pour garpons dans sa propriété de Wytschaete, et, en ordre subsidiaire, une école ménagère pour filles. Ce legs devait profiler aux enfants orphalins et abandonnés de la ville d'Ypres d'abord, puis de ('arrondissement, en troisié- me lieu de la province. J'aidemandé déjk k quel litre l'Etat a pu préveler 700,000 francs sur le legs Godt schalck pour créer une école de réforme dont le testateur n'avait point parlé M. le ministre m'a répondu que cela était le résultatd'une transaction entreles héntiers et le conseil des hospices. Cette réponse n'en est pas une, car, immédiatement, ss pose la question de savoir pourquoi l'Etat est inter- venu directement dans cette transaction, venant prendre sa part k cóté des hospices et des héritiers légaux. L'arrêté royal parle d'abandon de la part des héritiers légaux, mais la prétendue do nation, k laquelle l'arrêté royal fait allusion, n'a jamais existé L'Etat a exigé sa part du gateau, voilk la vérité. Longtemps avant l'arrêté royal, le projet de transaction a été vivement critiqué au point de vue juridique au sein de la commission des hospices d'Ypres par M. Mergelynck qui depuis en a été écané k raison de aes opinions libérales. M. Mergelynck a démontré que cette transaction est absolument nulle. 11 a prédit la rédaction de l'arrêté royal qui intervien- drait et l'artifice auquel on aurait recours pour justifier le préièvement des 700,000 francs par l'Etat. Les événements lui ont donné raison. En réalité, les 700 000 francs ont été usurpés par l'Etat au préjudice des enfants orphelinsetabandonnés, puisque les héritiers légaux acceptaient la transaction moyennant payement de 1 million. Comment coucilier cette attitude da l'Etat avec la mission, qui lui incombe d'accorder aide et protection aux étabiissements charitables. M. Van den Heuvel, ministre de la justice. Croyez-vous que l'éeole d'Ypres ne soit pas un établissement de bienfanance M. Nolf. Elle n'est pas visée dans le testament. M. Janson. Cette école relève-t-elle des hospices M. Nolf. Non, elle relève de l'Etat. M. Janson. Alors le tralie est mani feste. M. Nolf. L'usage qu'on a fait de cette somme va k i'enconire de la volonté des tes tateurs. Tel est le premier accroc apporté k l'exé- cution du testament. Ce n'est pas tout. Les hospices avaient, après les prélèvements sus- dits, 3 millions de francs pour réaliser la volouté du testateur. Or, depuis 4892, rien n'a été fait pour réaliser le testament au contraire, tout semble avoir été mis en oeuvre pour en com- promettre l'exécution. Le 16 mars 4896, ia commission des hos pices décide la mise en vente de la propriété sur laquelle devait être érigé l'établissement. Je sais que l'administration des hospices se base sur un rapport de M. Poll, directeur des écoles de bienfaisance de Ruysselede. Ce rapport n'est pris au sérieux par personne. Que M. le ministre fasse procéder k une en quête sur cette question, et il sera convain- cu Quoi qu'il en soit, on est en droit de faire grief aux hospices d'être en possession de la somme léguée par le testateur depuis 4894 et de n'avoir pas encore édifié fétablissement réclamé par le testateur. Le ministre objects uu procés en revendication intenté aux hos pices mais si ce procés a empêché la réali- sation df>s voeux du testateur, il n'a pas em pêché les hospices d'aöecter les capitaux de cette fondation k des destinations qui, les unes, lui sont étnngères, les autres vont manifestement k l'encorilre de la volonté nettement exprimée par le testateur. Le testament est fait en vue de la création d'un établissement d'enseignement agricole. Or, k l'beure qu'il est, cel établissement n'existe pas ericore. Cela n'a pasempêcbéla commission des hospices de prélever, le 20 novembre 1896, sur la fondation Gotd- scbalck, certaines sommes pour subvenir auxdépenses d'un orphelinat d'Ypres, qui n'est pas une école d'éducation agricole. C'est lk une première violation du testament. II y a plus, le 23 décembre 4896, l'admi- nistration des hospices a décidé d'affecter a la création de l'éeole ménagère pour laquelle le legs Goedschalck fournissait les fonds, une propriété qu'elle possède k Lokeren. Or, le testateur n'a voulu d'une école ménagère au'en ordre subsidiaire, et l'on peut se de- mander si la création de celle-ci ne rendra pas impossible la création de l'éeole d'éduca tion agricole, qui était l'oeuvre voulue, en ordre principal, par le testateur. Puisque M. Goedschalck, dans son testament, formalait des réserves k une époque oü il ne pouvait pas prévoir les réductions considérables qui ont été apportées au capital légué. II est pos sible que les hospices aient fait une bonne affaire, mais ce n'est pas la question le premier devoir de l'administration des hos pices était de respecter le voeu du testateur J'ajoute que l'éeole ménagère, telle que

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1901 | | pagina 1