AVI
Mercredi 24 Juillet 1901
10 centimes ie
n& Année. N° 3664
Avis
Projet de loi sur la milice
Le 21 Juillet
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La revision des listes electorates
pour les chambres, la province et la
commune, a lieu a partir du lr
Juillet. En consequence, les citoyens
ayant droit a i'inscription sont invités
a produire leurs titres avant cette
date. lis sont pries aussi de produire
les litres de ceux qu'ils estiment y
avoir droit ou qui u'y figurent que
pour un nombre iusuifisaut de votes.
On peut s'adresser tous les jours de
la semaine a I'tlótel de ville ou au
cercle catholique, rue de Menin.
Un banquet sera offert a M. le
Gouverneur de la province, le Di
manche 11 Aoüt 1901, a l'occasion de
sa visite officielle a Ypres.
Ce banquet aura lieu aux Halles, a
1 h. de relevée.
Une liste de souscription est déposée
a l'hótel de ville (secretariat).
Elle sera clóturée le 30 Juillet.
Nous pubiions ci dessous le projet
de loi sur la milice, sur lequel, nous
l'avons dit, le gouvernement et les
droites de la Chambre et du Sénat
sont d'accord.
Art. 1" Le recrutement de l'armée a
lieu par des engagements volontaires.
Des appels annuels suppléent, s'il y a lieu,
k 1'insuffisance du nombre de ces engage
ments.
Art. 2 La durée du terme de milice
est de 8 arinées dans 1'armée active, suivies
de cinq années dans la réserve.
La duiée du terme de milice prend cours
4e Pour les volontaires, k dater du 1"
octobre do l'année oil its sont inscrits sur h
liste du tirage au sort, et pour ceux qui s'en-
rólent après cette opération, k partir du 1"
octobre de l'année de leur engagement
2° Pour les miliciens, k dater du 1" octo
bre de l'année de l'incorporation.
La réserve ne peut être rappelée au ser
vice actif qu'en cas de guerre ou lorsque le
territoire est menacé.
Art. 3. En cas de guerre ou lorsque
le territoire est menacé, le Roi peut rappeler
k l'activité tel nombre de classes congédiées
qu'il juge utile, en cornmengant par la der-
nière. 11 peut aussi surseoir au licenciement
des miliciens et des volontaires des diffé-
rentes catégories.
Ges uiesures sont immédiatement portée
i la connaissance des Chambres.
Art. 5. Le contingent est réparti par le
Roi entre les provinces et par le gouverneur
de la province entre les cantons de milice
composés soit d'una, soit de plusieurs com-
muaes voisines appartenant ii un même
arrondissement administratif.
Les volontaires de carrière en age de
milice sont portés en tête de la listede tirage.
Si leur nombre dépasse 3 du chiffre des
inscrits, l'excédent est compté numérique
ment dans le contingent.
Si, dans un canton de milice, le nombre
des volontaires k déduire du contingent
égale ou dépasse le contingent a fournir par
le canton, le tirage au sort est supprimé.
L'excédent éventuel vient en déduction du
contingent a fournir par les cantons limi-
trophes.
Geux ci sont rangés suivant l'ordre crois
sant du nombre des volontaires qui manquent
pour parfaire le contingent.
Art 84 Aucun appel pour compléter
le contingent ne peut avoir lieu après le 1"
octobre.
II est néanmoins dérogé k cette règle,
lorsque des décisions sur des questions
d'ótat, dage ou de droits civils, ou des déci
sions prises en suite d'arrêts de la Cour de
cassation modifient l'ordre primitif des
appels.
Les hommes appelés k faire partie du
contingent qui ne se sont pas rendus k leurs
obligations quinze jours après la date de
l'appel k l'activité de laclasse k laquelle ils
appartiennent, de même que les dispensés
du service en vertu de l'article 29, sont sup-
plées dans les quarante jours qui suivent la
cloture du contingent.
Art. 85. Les miliciens, les volontaires
avec prime et les remplagants sunt envoyés
en congé illimité lorsqu'ils ont passé efïec-
tivement au service actif, k partir du jour de
l'appel sous les armes de leur contingent,
le temps ci-après déterminé
Infanteiie 20 mois, k accomplir pendant
les vingt quatre mois qui suivent l'appel
sous les armes, plus un rappel d'un mois
pendant le courant de la troisième ou de la
quatrième année
Cavalerie et artillerie k cheval 36 mois
k accomplir pendant les trente-neuf mois qui
suivent l'appel sous les armes
Artillerie montée et train 28 mois k ac
complir pendant les trente quatre mois qui
suivent l'appel sous les armes
Génie 22 mois k accomplir pendant les
irtnte-qualre mois qui suivent l'appel sous
les armes.
Bataillon d'administration 24 mois k ac
complir d'une fagon continue.
Nul ne peut-être distrait de cette obliga
tion et employé hors des rangs des compa
gnies, escadrons ou batteries, pendant les
mois de service actif auxquels ii est astreint
par le présent article.
Des congés sont accordés aux miliciens,
aux volontaires avec prime et aux rempla-
gants, de manière k ne pas les astreindre k
une continuitó absolue de service.
Art. 89. Un arrêté royal prescrit les
mesures nécessaires pour que le rappel des
hommes en congé illimité de 1'armée active
et de la réserve puisse s'effectuer promple-
ment. lis peuvent être soumis k se présenter,
avec leurs eflets militaires, k une revue par
année, et k n'établir leur résidence k l'étran
ger qu'k certaines conditions.
Ceux qui contreviennent aux dispositions
prescrites peuvent, même lorsqu'il n'y a pas
infraction pénale aux lois militaires, être
rappelés sous les drapeaux pour un terme
d'un k six mois.
Article deux
Les articles 4, 108, 108 bis, 108ter, et
113 de la loi sur la milice sont abrogés.
Article trois
Les dispositions ci-après sont intercalées
dans la loi sur la milice
I. Art. 100 a suivre.
La fête nationale du 21 Juillet a été célé-
brée k Ypres, cette année, avec plus d'éclat
que les autres années. Comme elle arrivait
un dimanche, la population tout entière y
prit plus ou raoins part.
Ceci nous suggéra cette réflexion, qu'il
est regrettable, qu'il n'en soit pas ainsi tous
les ans. C-s co r:mémorations natioriales
viennent en aide k l'enseignement historique
et au développement du sentiment patriolique
chez les peuples.
Nous voyons ainsi la France Républicaine
fêter le 14 Juillet. et, ce jour lk est toujours
un jour férié. C'est la fête de la France en
tière. Et pourtant le souvenir du 14 Juillet,
pour les Frangais, est fort loin de valoir
celui du 21 Juillet pour les Beiges. Le 14
Juillet n'est que l'anniversaire de la prise,
par la population parisienne, de la Bastille,
une prison politique, mollement défendue par j
quelques raalheureux suisses, qui furent mas-
sacrés. C'est done un souvenir plutót hon-
teux.que glorieux, pour les Frangais. En se
plagant au point de vue Républicain, il eut
mieuxvalu, nous semble-t-il, que la France
fétkt l'anniversaire de la bataille de Valmy
par exemple, qui délivra le sol frangais de
la coalition étrangère. Mais encore n'eüt-il
pu soutenir la comparaison avec la date du
21 Juillet, qui nous rappelle un fait pui' de
toute souillure, un jour glorieux par excel
lence.
En ce jour l'indépendance de la patrie,
vaillement conquise par nospères en 1830,
futsolennellement consacrée par Pavènement
au trêne, du premier roi des Beiges.
Notre pays, l'une fois opprimé par l'étran
ger, d'autres fois jeté en pkture, dspuis des
siècles, k l'Espagne, k l'Autriche, k la France
ou k la Hollande, était désormais libre et
appartenait aux Beiges, ses habitants.
Si pour nombre de Frangais, la date du
14 iuillet est un souvenir douloureux, celle
du 21 juillet ne peut au contraire inspirer
aux Beiges, que des sentiments d'allégresse.
Et pourtant sur toute la superficie de la
France, jusque dans les moindres hameaux,
les maisons sont pavoisées, les habitants en
habits de fête célèbrent la fête nationale du
21 juillet, les uns avec conviction, les autres
pour faire comme tout le monde.
Chez nous, k part les administrations pu-
bliques, cette belle fête du 21 juillet passé
presque inapergue. Cela provient-il de ce
que le Beige est plus froid, moins suscepti
ble d'enthousiasme que le Frangais
Dans le cas présent, c'est un tort.
Si un jour les pouvoirs publics en fai-
saient un vrai jour férié, bientót les particu-
liers l'imiteraientet nous aurions notre 21
juillet, jour de fête nationale.
La fête de dimanche s'est done bornée k
l'ahnonce, faite la veille par le carillon, qui
s'est remis k jouer le jour même; puis par le
pavoisement des édifices publics at des mai
sons des personnages officiels.
All heures, un Tc Deum a été chanté en
l'église St Martin, en présence des autorités
civiles en grand apparat, de 1'armée et de la
magistralure, du corps enseignant, etc.
Le soir, l'Harmonie Communale a donné
un beau concert au kiosque de la Grand'Pla-
ce, écouté par une foule énorme. Seulement,
pour dire la vérité, ce concert eüt eu iieu
tout de même, s'il n'y avail pas eu fête natio
nale.
Avouons que c'est assez maigre, comme
programme de festivités. Et dans les com
munes rurales c'est pis encore, lk il n'y a
rien du tout
Le clou de la fête est done le Te Deum.
Ici, disons le tout net, nous avons été dégus,
au point de vue musical, s'entend. Dans
notre cité, aux goüts si mélomanes, c'est une
occasion entre toutes de donner une exécu-
tion superfine de musique religieus 3. Les
meilleurs artistes de la ville y prêtent leur
concours. II y aurait done moyen d'inter-
prêter une oeuvre de hauie valeur. Or le Te
Deum, que nous *vons entendu dimanche,
une espèce de plagiat de musique italienne
est le vieux de la vieille sorti de l'ar-
moire aux vieilleries surannées, oü nous le
oroyions enterré k jamais. C'est ce Te Deum,
que nous avons subi deux fois par an, jadis,
le 21 Juillet et le 15 Novembre, pendant un
grand nombre d'années. On demanda un
jour k M. Ch. Breyne, de regrettée mémoire,
pourquoi il n'en faisait pas exécuter un
autre. Que voulez vous que je fasse ré-
pondit il, il n'y a que celui-Ik dans notre
répertoire faute de grives je suis bien forcé
de vous servir ce merle
II est certain que le Te Deum en plein-
chant grégorien, chauté parun bon nombre
de voix, serail mille fois plus beau. On pour-
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