AVIS Mercredi 31 Juillet 1901 10 centimes ie N° 86" Année. N° 3666 Avis Le discours de M. Colaert kS) On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et A tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D'YPRKS parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation est de 5 fr. SO c. par an pour tout le pays; pour l'ótranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Les articles et communications doivent être adrossós francode port a l'adresse ci-dossus. Les annonces ooütent 15 centimes la lfgne. Les réclames dans la corps du journal coütent 30 centime» la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc laligne. - Las nurnóros supplé- monta-res coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique exeeptó les 2 Flandros) s'adresser k VAgence Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et k Paris, 3, Place de la Bourse. La revision des iistes électorales pour les chambres, la province et la commune, a lieu a partir du 4r Juillet. Ën conséqueuce, les citoyens ayant droit a l'inscriptiou sont invités a produire leurs titres avant cette date. lis sont pries aussi de produire les titres de ceux qti'ils estimeut y avoir droit ou qui u'y figurent que pour un nombre insulBsant de votes. On peut s'adresser tous les jours de la semaine a l'Hótel de ville 011 au cercle catholique, rue de Menin. Un banquet sera offert a M. le Gouverneur de la province, le Di manche 14 Aoüt 4901, a ('occasion de sa visite officielle a Ypres. Ce banquet aura lieu aux Halles, a 4 h. de relevée. Une liste de souscription est. déposée a l'hótel de ville (secrétariat). Elle sera clóturée le 30 Juillet. Le prix de la souscription est fixé a 5 francs, vin non compris. Voici i'appréciatiou du Bien Public au sujet du discours de M. Colaert, que nous reproduisons aujourd'hui dans nos colonnes. Nous verions de lire aux Annates parle mentaire* l'excellent discours de M. Colaert dans la discussion du budget de l'instruction publique. On ne saurait assez mettre en lumière les chifïres cilés par l'honorable représentant d'Ypres, au sujet des suppressions d'écoles primatres dont on fait un grief au gouverne ment catholique. Nous voulons rappeler ces chiffres, que M. Colaert a vérifiés dans le Moniteur Sur 2,600 communes du pays, il n'y a eu que 469 écoles supprimées qui, toutes en semble, n'avaient que 695 écoliers tandis que, dans les écoles libres qui fureut adop léés k leur place, il y avait 24,580 écoliers. ajoute, a dit l'orateur, que 66 de ces écoles bfficielles n'avaient pas d'élèves du toutLes 103 autres avaient, en moyenne, qualre élèves par école Et lorsque la gauche a interrompu M. Co laert pour dire que c'était gtkce k la pres sion des catholiques que les écoles offi cielies s'élaient vidées, l'orateur a dit avec raison r Ces écoles étaient devenues déser- les par les moyens que donne la liberté. Nous avions fondé nos écoles; nous avions bieti le droit, je pense, de faire de la propagande Pour ces écoles. C'est ce que nous avons fait et c'est ce que nous continuerons it faire. Dans ce même discours M. Colaert a cité une parole de M. Malou, lors de la discus sion de la loi scolaire de 1884. Quand les libéraux annoncent que, revenus au pouvoir, leur premier acte sera de recommencer Ia guerre scolaire, il est utile de leur rappeler la réponse que leur a faile M. Malou. Rétablira-t on la loi de 1879 Pour moi je ne le crois pas. On fera peut-étre une autre sottise, tout est possible, mais celle- la, méme après l'expérienct qu'on vient de faire, serait-il possible de supposer qu'un parti politique la commettrait une seconde »fois? Je lui fais l'honneur tout au moins d'en döuter. Et M. Malou ajoutait «Si, par un e folie nouvelle, une autre édition de la loi de 1879 vient paraltre, nous sommes arme!s et nous resterens armés. Nous savons gré M. Colaert de nous avoir rappelé la parole propbétique de M. Malou. L'honorable M. Colaert a fait ressorlir aussi la terrible flitrissure que le représen tant socialiste Smeets a imprimée au front des libéraux, lorsqu'il leur a dit Vous avez enlevé aux ouvriers l'espérance de l'au- delètle paradis du cielnous voulons le paradis sur terre. A ce propos l'honorable représentant d'Ypres a rappelé le remarquable dialogue danslequel un des chefs les plus fameux de l'école révolutionnaire de France, Pierre Leroux, a développé la même pensée. Ce dialogue est trop long, a dit M. Colaert, pour être reproduit k la Chambre. Nous avons ce dialogue sous la main il figure dans notre dossier des cboses k remémorer, et nous altoos le metlre sous les yeux de nos lecteurs, car il est l'éloquente paraphrase de la parole de M. Smeets. Nous citons Autrefois, dit un ouvrier intelligent in- terpellant la société moderne, il y avait un Dieu dans le Ciel, un paradis it gagner j'avais ma part dans cette société, car si j'étais sujet, j'avais au moins le droit du su jet, le droit d'obóir sans être avili. Men maltre ne me commandait pas sans droit, au nom de son égoïsme. Son pouvoir remontait k Dieu, qui perraettait l'iuégalité sur la terre. Nous avions la même morale, la même reli gion.... Je supportais pour mériter, je soul- frais pour jouirde l'éternel bonheur... J'avais les prières, j'avais les Sacrements, j'avais le S iiot-Sacrifice, j'avais le repentir et la parole de Dieu. J'ai perdu tout cela. Je n'ai plus de paradis it espéreril n'y a plus d'Eglise vous m'avez appris que le Christ était un imposteur. Je ne sais pas s'il exisle un Dieu, mais je sais que ceux qui font la loi ri'y croient guère et font la loi comme s'ils n'y croyaient pas. Done je veux ma part de la terre. Vous avez tout réduit it de l'or et it du fumierje veux ma part de eet or et du fu- mier II y a prés de cinquarite ans que Pierre Leroux plapait devant la société moderne un de ces ouvrieis auxqaels l'athéisme gou- vernementa! a ravi toute consolation, toule espérance. Aujourd'hui c'est devant le Parle ment beige qu'un ancien ouvrier tient le méme langage et qu'il dit au parti libéral Vous m'avez óté le paradis dans le Ciel, je le veux sur la terre. Nous remercions M. Colaert de nous avoir fourni l'occasion de faire entendre la san- glante apostrophe de Pierre Leroux k ce vieux parti doctrinaire, qui de ses écoles neutres a fait des pépinières de socia lises Chose remarcable, le citoyen Demblon, interrompant M. Colaert, a donrié cette compléte approbation it l'ouvrier qui vient de parler par It bouche du philosopbe révolutionnaire Ce que dit Pierre Leroux dans le dialogue est trés logique. Puisse la lepon qui nous est donné par cette discussion de la Cbambre, n'être pas perdue Puisse-t elle ouvrir les yeux aux aveugles volontaires auxquels nous adres sons ce reproche mérité que c'est la dé christianisation des écoles qui a engendré le socialisme. M. Colaert, rapporteur. Messieurs, le róle du rapporteur a été considérablement réduit par la discussion même que nous avons entendue. Au cours de cette longue discussion générale, nous n'avons entendu aucune critique relative au budget ni au sujet du rapport de la section centrale mais on a discuté dune fapon approfoudie beau- coup de questions autour du budget. Tout ce qu'on peut dire k propos de l'instruction publique a été dit et il a été répondu k toutes les questions soulevées par la gaucbe socialiste et par la gauche libérale. Je craindrais de répéter les discours qui ont éié prononcés si je prolongeais moi-méme ce débat. Je me bornerai k ajouter quelques observations k celles qui ont étéfaites par mes honorables arais,sauf en cequi concerne le reproche qui a été adressé au gouverne ment catholique et k la majorilé d'avoir sup- primé 1'enseignement public ou de l'avoir ïéduit k ce qu'il est aujourd'hui. Je veux relever ce rtproche en citant quelques chiffres. C'est évidemment k lort qu'on nous fait griet d'avoir suppi imél'enseignement public, puisqu'on a montrék saliété qu'il y a aujourd' bui plus d'écoles officielles qu'en 1884 et que ces écoles soul fréqut niéts par un plus grand nombre d'élèves. Cette réponse suffit, me semble t-il, pour qu'on ne s'occupe plus de cette question. On nons a reproché aussi d'avoir suppri- mé un grand nombre d'écoles. J'ai eu la curiosité de vérifier, dans Ie Moniteur, toutes les suppressions d'écoles qui ont paru et j'ai pu noter ce résultat que, sur prés de 2,600 communes de la Belgique, 469 seule- ment ont vu supprimer leurs écoles offi cielles. M. Verheyen. C'est 469 de trop M. Domblon. Ce n'est rien cela M. Colaert, rapporteur. Ces 469 écoles primaires supprimées avaient en tout 700 élèves, tandis que les écoles libres, se trou- vant dans les communes oil les écoles offi cielles ont été supprimées, comptaient prés de 22 000 éleves. Sur les 469 écoles supprimées, 66 étaient complètement désertes. M. Giroul. Grkce k la pression. M. Termote. Par quels moyens? M. Colaert, rapporteur. Par les moyens que donne la liberté.f/nterrupUon» diverse*.) M. Terwagne. Ne parlez pas de liber té, u'est-ce pas M. Colaert, rapporteur. Nous avons fondé nos écoles nous avons bien le droit, je pense, de faire de la propagande pour ces écoles. C'est ce que nous avons fait et c'est ce que nous continuerons k faire. M. Troclet. Propagande et pression sont deux cboses. M. le président. Monsieur Troclet, n'interrompez pas. M. Colaert, rapporteur. Je constate done que 66 écoles étaient complètement désertes et que les 403 autres écoles sup primées compreuaient une population totale de 700 éléves, soit en général 4 élèves par école. Interruptions d gauche.) Je constate un simple fait et déjk vous ne cessez de m'interrompre. Vous contestez notre liberté de faire de la propagande pour les écoles libres. N'avez vous pas le droit de nous faire la concurrence M. Tioclet. Vous fait»s usage d'une pression scandaleusc voilk ce que nous disons. M. le président. Monsieur Troclet, je vous prie une dernière fois de faire silence. M. Colaert, rapporteur. Vous essayt téz en vain de m'empêcber de parler. (Trés bien! h droite.) On a dit aussi que l'enseignemerit libre en Belgique nest pas k la hauteur de 1'enseigne ment officiel. Jesuis trés heureux de consta- ter que 1'enseignement officie! est parvenu k un niveau élevé mais, s'il en est arrivé lk, c'est en grande parti grkce aux efforts du gouvernement. Le parti catholique ne lui a pas ménagé les ressources nécessaires pour vivre et prospérer. Mais si 1'enseignement officiel s est élevé k cette hauteur, 1'enseigne ment libre n'est pas resté en arrière. II n'a rien k envier k vos écoles je vais vous le prouver, si vous le voulez, en parcourant tous les degrés de l'instruction. m

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1901 | | pagina 1