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AVIS
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Samedi 3 Aoüt 1901
10 centimes Ie N°
366 Année. N° 3667
Avis
Le discours de M. Colaert
GsfijEa •-
Vj3
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La revision des listes electorates
pour les" c ham bres, la province et la
commune, a lieu a partir du lr
Juillet. En consequence, les eitoyens
ayant droit l'inscriptiou sont invités
k produire leurs titres avaut cette
date, lis sont priés aussi de produire
les titres de ceux qu'ils estimeut y
avoir droit ou qui u'y fignrent que
pour uu nombre insutfisant de votes.
Oil peut s'adresser tous les jours de
la semaine a l'Hótel de ville ou au
cercle catholique, rue de Meuiu,
banquet sera offert a M. le
Gouverneur de la province, le Di
manche 11 Aoüt 1901, a 1'occasion de
sa visite officielle a Ypres.
Ce banquet aura lieu aux Halles, a
1 h. de relevée.
Une listedesouseriptionest déposée
a l'hotel de ville (secretariat,).
Elle sera clóturée mardi 6 aoüt.
Le prix de la souseription est fixé
A 5 francs, vin non compris.
Suite
M Colaert, rapporteur. Vous ne pou-
vcz, sous ce rapport, nous adresser aucun
reproche.
M. deTrooz, ministre de l'intérieur etde
l'instruction publique. Aucun
M. Colaert, rapporteur. Nous nous
sommes ralliés absolument aux libertés con-
stitutiorinelles.
M. Demblon. Vous violez la Constitu
tion tous les jours
M. Colaert, rapporteur. Nous aimons
nos institutions et notre dynastie nationale et
il ne s'est jamais produit sur nos bancs d'al-
taques contre la royauté pas plus que contre
la personne royale. C'est trés vraib droite).
M. Demblon. Si vous parliez du citoyen
sénateur Keesen
M. Ie président. Monsieur Demblon,
veuillez ne plus interrompre.
M. Demblon. Je ra'en excuse, monsieur
le président, je voulais rafratcbir la mémoire
de M. le rapporteur.
M. Colaert, rapporteur. Nous nous
conformons en cela aux prescriptions du chef
de l'Eglise lui même, et notamment aux or-
dresde Léon XIII, qui a dit aux catholiques
beiges qu'ils doivent aimer, respecter et
défendre leur Constitution. Nous sommes
done d'accord avec l'Eglise...
M. Huysmans. Vous invoquez ici une
autorité qui n'a rien b faire dans un débat
politique. La Ctiambre ignore le pape qui
doit rester dans l'église.
M. Woeste. C'est une des personnalités
les plus hautes du monde.
M. Colaert, rapporteur. Le pape con-
stitue nos yeux la plus haute personnalité
morale, et c'est pour cela que nous nous
soumettons it son jugement. Trés bien trés
bien! a droite. Exclamations b gauche.)
M. Huysmans. Cela prouve que la poli
tique cléricale se confond avec la religion
catbolique. (Trés bien a gauche.)
M. le président. Veuillez ne pas inter
rompre, monsieur Huysmans.
M. Colaert, rapporteur. Cela prouve
que nos actes sont d'accord avec notre cons
cience. Nouvelle approbation b droite.)
M. Victor Delporte. Nous défendons
l'Eglise catholique contre la politique anti-
cléricale que vous préconisez et pratiquez.
M. Colaert, rapporteur. Et, je vous 13
demande, quelle est done la liberlé consti-
tutionnelld que nous avons violée Est ce la
liberté d'associaiion Certes pas, et l'on
n'essaiera même pas de nous le reprocher.
Une voix a gauche Je crois bien
M. Coliert, rapporteur. J'entends dire:
Je crois bien. On conürme done mes
paroles.
Mais vous ne voulez pas de la liberté d'as
sociaiion. C'est votre parti qui a proposé. en
1884, de faire une enquête sur les couvents.
Troix libéraux h peine, entre autres l'hono-
rable M. Pirmez, ont soutenu avec nous que
l'enquête proposée par M. le comte Goblet
d'Alviella était iiiconstilutionelle.
Avons-nous jamais essayé de blesser
quelqu'un dans la liberté de sa conscience ou
de ses opinions Bruit b l'extréme gauche).
M. Giroul. Lisez ies procès-verbaux de
l'enquête scoiaire (Exclamations a droite).
M. Colaert, rapporteur. Ne parions pas
de l'enquête scoiaire, monsieur...
M. De Ponthière. Parions-en plutót.
M. Colaert, rapporteur. si ce n'eat
pour vous rappeier que cette folie, jointe k
toutes vos folies scolaires, vous a balayés du
pouvoir. Trés bien droite).
M. Giroul. Grftce a vos calomnies.
M. le président. Veuillez done cesser
ces interruptions, messieurs, sinon M. le
rapporteur ne pourra pas terminer son dis
cours aujourd'hui.
M. Hymans. Mais...
M. le président. Je vous en prie, mon
sieur Hymans, n'interrompez pas. Vous êtes
inscrit et vous pourrez répondre.
M. Colaert, rapporteur. Passons la
liberté d'enseignement. Pourriez-vous citer
un seul cas oil nous ne l'avons pas respec-
tée? Jusqu'ici uous avons été seuls k li pra-
tiquer. Mais vous, vous avez tout fait pour
l'anéantir.
A ce propos nous avons entendu une dis
cusion entre M. Vandervelde et M. Hymans
qui ne sont pas absolument d'accord sur le
point de savoir, si, dans le cas oü l'enseigne-
ment serait obligatoire, il faudrait mainlenir
la liberté d'enseignement dans son entièreté?
M. Vandervelde. Cette liberté est ins-
crite dans la Constitution.
M. Hymans. Nous sommes parfaite-
ment d'accord, au contraire.
M. Colaert, rapporteur. Sur le principe
peut-étre; mais il ne suffit pas d'être d'accord
sur un principe.
M. Hambursin. C'est comme cela que
vous êtes d'accord avec nous sur la Constitu
tion.
M. Colaert, rapporteur. En principe,
vous admettez la liberté d'enseignement;
mais, en fait, si vous aviez le pouvoir, vous
combattriez cette mème liberté. C'est done
dans les applications du principe de la li
berté d'enseignement que je vais rechercber
vos opinions. Lessocialistes n'ontpas encore
de précédents, mais il u'en est pas de même
du parti libéral. Interruption de M. Hy
mans)
Je ne parleévidemment pas de M. Hymans,
car il est trop jeune pour avoir des précé
dents politiques. (Sourirfi.)
Déjb, dans cette assemblée, nous avons
entendu dire et répéter par nos adversaires,
que si le parti libéral reprenaiï les rênes de
l'Etat, il rouvrirait la guerre scoiaire. II
s'apprête done k donner un démenti k l'ho-
norable M. Malou qui, se faisant un jour
prophéte, disait ici que, si le parti libéral
revenait au pouvoir, il commettrait sans
doute beaucoup de sotises, mais qu'il ne
recommencerait jamais plus Ia folie scoiaire.
Rires et trés bien b droite
En ce qui concerne vos précédents, je ne
veux rappeier qu'un fait. II sagissait de la
location d'immeubles appartenant k des
étabiissements publics; et M. Van Humbeeck,
pour arrêter les succès de l'enseignement
libre, avait trouvé ce moyen ingénieux mais
fort peu libéral
Aux administrations communales et aux
administrations pubüques en général, il
défendait de louer leurs immeubles pour des
écoles privées. II devait être stipulé dans le
cahier de charges, que l'immeuble louó ne
pouvait servir k cette destination et ainsi
nous avons vu un jour cette superbe sottise,
que pour un moulin mis en location publique,
le cahier de charges disait que i'imtneuble ne
pouvait être affecté k une école privée.
(Rires.)
M. Huysmans. M. Van Humbeeck dé
fendait les écoles publiques contre votre
agression dirigée contre l'enseignement
officiel.
M. Colaert, rapporteur. Nous avions
ceriainement beaucoup plus de droit de uous
attaquer k l'enseignement officiel que lui n'en
avait de s'en prendre li l'enseignement privé;
car les écoles officielies étaient payées par
les deniers de tous, tandis que les écoles
privées éiaient soutenues exclusivement par
nos deniers.
M. Verheyen. Parlez-nous des centai-
nes d'instituteurs que vous avez affamés et
reroqués!
M. Colaert, rapporteur. lis onteu un
traitement d'attente.
M. Verheyen. Parlez-nous des victimes
que vous avez faites.
M. Colaert, rapporteur. II n'y a pas eu
de victimes. Nous avons vu de ces instituteurs,
qui avaient, je le répète, un traitement d'at
tente, rouler en voiture. (Exclamations d
gauche.) Le fait a été signalé ici par l'hono-
rable M. Verwilghen...
M. Hambursin. Cela n'est pas sérieux.
M. Colaert, rapporteur. Et èi cette
occasion, je signale k l'honorable ministre
de l'instruction publique qu'il y a encore
aujourd'hui des instituteurs jouissant d'un
traitement d'attente et qui exercent des pro
fessions qui leur rapportent de quoi vivre k
l'aise.
M. Hambursin. C'est inexact.
M. Colaert, rapporteur. Je citerai les
noms k l'honorable ministre de l'instruction
publique. J'ajoute que quand des communes
se voient obligées d'intervenir dans le paye-
ment de ces traitements d'attente, ellesont
le droit de protester contre ce gaspiilage des
deniers publics.
M. Demblon. II fallait les laisser en
place.
M. le président. N'interrompez pas
M Colaert, rapporteur. Prenez le
nombre des écoles qui ont été supprimées et
vous aurez k peu prés le nombre des institu
teurs qui ont joui d'un traitement d'attente.
J'en viens, messieurs, k uue autre ques
tion, ceile de l'enseignement obligatoire.
On nous a dit que l'instruction obligatoire
di,it êire introduite en Belgique parce que,
dit on, le niveau intellectuel du pays ne
s'élève pas assez vite. Cependant les hono-
rables membres qui ont prèné l'enseignement
obligatoire nous ont fourni des chiffres qui
prouvent par eux-mêmesque l'enseignement
en Belgique s'élève d'année en année.
M. Vandervelde. 11 n'en est pas moins
vrai que de touie l'Europe occidentale la
Belgique est le pays le moins avancé sous ce
rapport. Je vous abandonne la Turquie, la
Serbie et le Montenegro.
M. Hoyois. Et d'autres encore
M. Colaert, rapporteur. En France, le
nombre des illetués est de 20 p. c., et l'en
seignement y est obligatoire depuis uu grand
nombre d'années.
M. Vandervelde. En Belgigue il est de
25 p.c.
M. Woeste. Vous vous trompez.
M. Colaert. rapporteur. On vous a cité
iHii/