M AVIS am» Samedi 3 Aoüt 1901 10 centimes Ie N° 366 Année. N° 3667 Avis Le discours de M. Colaert GsfijEa •- Vj3 On s'abonne rue au öeurre, 36, éi Ypres, et k tous ies bureaux de poste du royaurae. La JOURNAL D'YPRES parait le Marcredi et le Samedi. Le prix do l'abonnement, payable par anticipation est do 5 fr. 60 c. par an pour tout ie pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fln Déeembre. Los articles et communications doirent être adrossós francode port a 1'adresse oi-dossus. Les annonces coütent 15 centimesla iigne. Les réclames dans ie corps du journal coütent 30 centimes la ligne.Les insertions judiciairest franc la ligne. Les nuraéros supplé- menta'res coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique exceptó les 2 Flandres) s'adresser 4 l'Agence Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Place de la Bourse. La revision des listes electorates pour les" c ham bres, la province et la commune, a lieu a partir du lr Juillet. En consequence, les eitoyens ayant droit l'inscriptiou sont invités k produire leurs titres avaut cette date, lis sont priés aussi de produire les titres de ceux qu'ils estimeut y avoir droit ou qui u'y fignrent que pour uu nombre insutfisant de votes. Oil peut s'adresser tous les jours de la semaine a l'Hótel de ville ou au cercle catholique, rue de Meuiu, banquet sera offert a M. le Gouverneur de la province, le Di manche 11 Aoüt 1901, a 1'occasion de sa visite officielle a Ypres. Ce banquet aura lieu aux Halles, a 1 h. de relevée. Une listedesouseriptionest déposée a l'hotel de ville (secretariat,). Elle sera clóturée mardi 6 aoüt. Le prix de la souseription est fixé A 5 francs, vin non compris. Suite M Colaert, rapporteur. Vous ne pou- vcz, sous ce rapport, nous adresser aucun reproche. M. deTrooz, ministre de l'intérieur etde l'instruction publique. Aucun M. Colaert, rapporteur. Nous nous sommes ralliés absolument aux libertés con- stitutiorinelles. M. Demblon. Vous violez la Constitu tion tous les jours M. Colaert, rapporteur. Nous aimons nos institutions et notre dynastie nationale et il ne s'est jamais produit sur nos bancs d'al- taques contre la royauté pas plus que contre la personne royale. C'est trés vraib droite). M. Demblon. Si vous parliez du citoyen sénateur Keesen M. Ie président. Monsieur Demblon, veuillez ne plus interrompre. M. Demblon. Je ra'en excuse, monsieur le président, je voulais rafratcbir la mémoire de M. le rapporteur. M. Colaert, rapporteur. Nous nous conformons en cela aux prescriptions du chef de l'Eglise lui même, et notamment aux or- dresde Léon XIII, qui a dit aux catholiques beiges qu'ils doivent aimer, respecter et défendre leur Constitution. Nous sommes done d'accord avec l'Eglise... M. Huysmans. Vous invoquez ici une autorité qui n'a rien b faire dans un débat politique. La Ctiambre ignore le pape qui doit rester dans l'église. M. Woeste. C'est une des personnalités les plus hautes du monde. M. Colaert, rapporteur. Le pape con- stitue nos yeux la plus haute personnalité morale, et c'est pour cela que nous nous soumettons it son jugement. Trés bien trés bien! a droite. Exclamations b gauche.) M. Huysmans. Cela prouve que la poli tique cléricale se confond avec la religion catbolique. (Trés bien a gauche.) M. le président. Veuillez ne pas inter rompre, monsieur Huysmans. M. Colaert, rapporteur. Cela prouve que nos actes sont d'accord avec notre cons cience. Nouvelle approbation b droite.) M. Victor Delporte. Nous défendons l'Eglise catholique contre la politique anti- cléricale que vous préconisez et pratiquez. M. Colaert, rapporteur. Et, je vous 13 demande, quelle est done la liberlé consti- tutionnelld que nous avons violée Est ce la liberté d'associaiion Certes pas, et l'on n'essaiera même pas de nous le reprocher. Une voix a gauche Je crois bien M. Coliert, rapporteur. J'entends dire: Je crois bien. On conürme done mes paroles. Mais vous ne voulez pas de la liberté d'as sociaiion. C'est votre parti qui a proposé. en 1884, de faire une enquête sur les couvents. Troix libéraux h peine, entre autres l'hono- rable M. Pirmez, ont soutenu avec nous que l'enquête proposée par M. le comte Goblet d'Alviella était iiiconstilutionelle. Avons-nous jamais essayé de blesser quelqu'un dans la liberté de sa conscience ou de ses opinions Bruit b l'extréme gauche). M. Giroul. Lisez ies procès-verbaux de l'enquête scoiaire (Exclamations a droite). M. Colaert, rapporteur. Ne parions pas de l'enquête scoiaire, monsieur... M. De Ponthière. Parions-en plutót. M. Colaert, rapporteur. si ce n'eat pour vous rappeier que cette folie, jointe k toutes vos folies scolaires, vous a balayés du pouvoir. Trés bien droite). M. Giroul. Grftce a vos calomnies. M. le président. Veuillez done cesser ces interruptions, messieurs, sinon M. le rapporteur ne pourra pas terminer son dis cours aujourd'hui. M. Hymans. Mais... M. le président. Je vous en prie, mon sieur Hymans, n'interrompez pas. Vous êtes inscrit et vous pourrez répondre. M. Colaert, rapporteur. Passons la liberté d'enseignement. Pourriez-vous citer un seul cas oil nous ne l'avons pas respec- tée? Jusqu'ici uous avons été seuls k li pra- tiquer. Mais vous, vous avez tout fait pour l'anéantir. A ce propos nous avons entendu une dis cusion entre M. Vandervelde et M. Hymans qui ne sont pas absolument d'accord sur le point de savoir, si, dans le cas oü l'enseigne- ment serait obligatoire, il faudrait mainlenir la liberté d'enseignement dans son entièreté? M. Vandervelde. Cette liberté est ins- crite dans la Constitution. M. Hymans. Nous sommes parfaite- ment d'accord, au contraire. M. Colaert, rapporteur. Sur le principe peut-étre; mais il ne suffit pas d'être d'accord sur un principe. M. Hambursin. C'est comme cela que vous êtes d'accord avec nous sur la Constitu tion. M. Colaert, rapporteur. En principe, vous admettez la liberté d'enseignement; mais, en fait, si vous aviez le pouvoir, vous combattriez cette mème liberté. C'est done dans les applications du principe de la li berté d'enseignement que je vais rechercber vos opinions. Lessocialistes n'ontpas encore de précédents, mais il u'en est pas de même du parti libéral. Interruption de M. Hy mans) Je ne parleévidemment pas de M. Hymans, car il est trop jeune pour avoir des précé dents politiques. (Sourirfi.) Déjb, dans cette assemblée, nous avons entendu dire et répéter par nos adversaires, que si le parti libéral reprenaiï les rênes de l'Etat, il rouvrirait la guerre scoiaire. II s'apprête done k donner un démenti k l'ho- norable M. Malou qui, se faisant un jour prophéte, disait ici que, si le parti libéral revenait au pouvoir, il commettrait sans doute beaucoup de sotises, mais qu'il ne recommencerait jamais plus Ia folie scoiaire. Rires et trés bien b droite En ce qui concerne vos précédents, je ne veux rappeier qu'un fait. II sagissait de la location d'immeubles appartenant k des étabiissements publics; et M. Van Humbeeck, pour arrêter les succès de l'enseignement libre, avait trouvé ce moyen ingénieux mais fort peu libéral Aux administrations communales et aux administrations pubüques en général, il défendait de louer leurs immeubles pour des écoles privées. II devait être stipulé dans le cahier de charges, que l'immeuble louó ne pouvait servir k cette destination et ainsi nous avons vu un jour cette superbe sottise, que pour un moulin mis en location publique, le cahier de charges disait que i'imtneuble ne pouvait être affecté k une école privée. (Rires.) M. Huysmans. M. Van Humbeeck dé fendait les écoles publiques contre votre agression dirigée contre l'enseignement officiel. M. Colaert, rapporteur. Nous avions ceriainement beaucoup plus de droit de uous attaquer k l'enseignement officiel que lui n'en avait de s'en prendre li l'enseignement privé; car les écoles officielies étaient payées par les deniers de tous, tandis que les écoles privées éiaient soutenues exclusivement par nos deniers. M. Verheyen. Parlez-nous des centai- nes d'instituteurs que vous avez affamés et reroqués! M. Colaert, rapporteur. lis onteu un traitement d'attente. M. Verheyen. Parlez-nous des victimes que vous avez faites. M. Colaert, rapporteur. II n'y a pas eu de victimes. Nous avons vu de ces instituteurs, qui avaient, je le répète, un traitement d'at tente, rouler en voiture. (Exclamations d gauche.) Le fait a été signalé ici par l'hono- rable M. Verwilghen... M. Hambursin. Cela n'est pas sérieux. M. Colaert, rapporteur. Et èi cette occasion, je signale k l'honorable ministre de l'instruction publique qu'il y a encore aujourd'hui des instituteurs jouissant d'un traitement d'attente et qui exercent des pro fessions qui leur rapportent de quoi vivre k l'aise. M. Hambursin. C'est inexact. M. Colaert, rapporteur. Je citerai les noms k l'honorable ministre de l'instruction publique. J'ajoute que quand des communes se voient obligées d'intervenir dans le paye- ment de ces traitements d'attente, ellesont le droit de protester contre ce gaspiilage des deniers publics. M. Demblon. II fallait les laisser en place. M. le président. N'interrompez pas M Colaert, rapporteur. Prenez le nombre des écoles qui ont été supprimées et vous aurez k peu prés le nombre des institu teurs qui ont joui d'un traitement d'attente. J'en viens, messieurs, k uue autre ques tion, ceile de l'enseignement obligatoire. On nous a dit que l'instruction obligatoire di,it êire introduite en Belgique parce que, dit on, le niveau intellectuel du pays ne s'élève pas assez vite. Cependant les hono- rables membres qui ont prèné l'enseignement obligatoire nous ont fourni des chiffres qui prouvent par eux-mêmesque l'enseignement en Belgique s'élève d'année en année. M. Vandervelde. 11 n'en est pas moins vrai que de touie l'Europe occidentale la Belgique est le pays le moins avancé sous ce rapport. Je vous abandonne la Turquie, la Serbie et le Montenegro. M. Hoyois. Et d'autres encore M. Colaert, rapporteur. En France, le nombre des illetués est de 20 p. c., et l'en seignement y est obligatoire depuis uu grand nombre d'années. M. Vandervelde. En Belgigue il est de 25 p.c. M. Woeste. Vous vous trompez. M. Colaert. rapporteur. On vous a cité iHii/

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1901 | | pagina 1