Mercredi 28 Aoüt 1901 10 centimes Ie N° 369 Annee. 867 8 Avis Le voyage du Tsar en France Transvaal Allemagne. Les voitures de luxe. Bruit d'attentat contre le Pape. Le Roi a Bruges. Mort de TEvèque de Liège A propos de la mort de M. Nyssens. On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D'TPRBS parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipation est de 6 fr. 60 c. par an pour tont le pays; pour l'étranger, le port en sns. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fln Décembre. Les articles et communications doivent être adressés franco de port a l'adresse ci-d«ssus. Les annonces ooütent 15 centimes la ligne. Les reclames dans le corps du journal ooütent 'J 30 centimes la ligne. Les insertions judiciairest franc la ligue. Les numéros suppló- monta'res coütent 10 francs les cent exemplaires. 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La difficulté prévue de ce cóté a été fort babilement tournée par l'Empereur de toutes les Russies qui a ménagé I'entrevue de Dantzig avant celle de Dunkerque et qui verra Guillaume 11 avant de saluer M. Loubet. La présence du tsar aux manoeuvres navales allemandes, écrit le Berliner Tage- blattprouve que sa visite n'est pas un sim ple acte de courtoisie, dicté par l'étiquette, vis k-vis de l'empereur allemand, mais que la présence de Nicolas II aux manoeuvres de Dantzig est également une marque de dis tinction k l'adresse de la flotte allemande. D'autres journaux voient bien au delk d'une brillante satisfaction d'amour propre, et c'est sur des raisons pohtiques qu'ils s'appuient pour se déclarer encbantés le mot a été dit que Nicolas II retourne en Fi ance. Ces considérations se retrouvent les mê- mes un peu partout. Elles parient de ce point qu'k Berlin on est persuadé des senti ments pacifiques du gouvernement frangais, et non moins du sang froid, de l'objectivité, de l'éloignement des aventures de la diplo matie russe. Pour amsi parler, on n'appré- bende done nullement que les deux élément» rapprochés se confinent en quelque mélange détonant. Bien au contraire. C'est sans la moindre stupéfaction qu'on a appris les fières réponses des généraux Botha et Delarey, du président Steyn et de De Wet k l'odieuse proclamation anglaise da l aoüt. lis protestent contre ces menace 8 de déportation perpétuelle et de confiscation de biens, en déclarant qu'elles n'ont pas prise sur leurs kmes et qu'ils poursuivront leur glorieuse lutte jusqu'au bout, etcela au cours du vingt troisième mois de leur duel terrible contre une puissance géante. Cer- taines de leurs réponses, celles de Steyn, «otamment, expriment la foi inébranlable des Boers dans leur triomphe final, la ré- sistance superbe de leurs coeurs k tout découragemenlet elles signifienl sürement aussi au général Kitchener les représailles dont il sera l'objet s'il tente de mettre, a l'échéance du 15 septembre, ses menaces k execution. Mais on a soin de ne pas nou» faire connaltre dès k présent le texte inté- gral de leurs déclarations. Le général Kitchener l'envoie tranquille- meut par la poste, de fagon qu'il ne parvien- dra en Angleterre que dans trois semaines. Le gouvernement anglais en publiera alors, au bout de quelques jours, une traduction faible qui essayera d'en atténuer la portée, et peut-êire même profitera-t-il des vacances parlementaires pour en reraettre la publica tion aux calendes grecques. Peu importe. Nous en savons déjk assez pour constater que nous avions eu raison de ne jamais douter de la continuité de la guer re koutrance, en dépit de tous les moyens illicites et cruels de l'Angleterre pour l'abréger. La mission cbinoise qui va porter k Guil laume II les excuses du fils du Ciel pour le meurtre du baron de Ketteler est arrivée dimanchek Bkle. Le prince Tcbun, indisposé, s'y arrêtera quelques jours. Le public se préoccupe généralement peu des conséquences résultant du nouvel accord intervenu entre l'Etat et la compagnie des Wagons-Lits. Ce qui l'intéresse le plus, en somme, c'est le rétablissement des voitures de l'« classe. Comme les 44 voitures de luxe rachetées k la compagnie sont k peine suffisantes pour desservir quelques unes de uos grandes li- gnes, l'administration des cbemins de Ier devra, en attendant qu'elle se soit pourvue d'un nouveau matériel de 1" classe, aména- ger des compartiments «réservés dans les voitures actuelles de 2' classe. Le prix du voyage sera le même dans ces compartiments que dans les voitures de laxe, mais d'une part, la taxe reviendra entière- ment k l'Etat, et, d'autre part, ellesera par- tagée par moitié avee la Compagnie. Un journal américain annonce que le Pape aurait failli être assassiné par un anarchiste quis'était caché dans les jardins du Vatican et qui fut arrêté avant de commettre son crime. Ce matin M. Soleil, président du cercle Bruges en Avant a regu le télégrarame sui- vant Ostende, 26 aoüt. J'ai l'honnear de vous informer que S. M. le Roi fera ce matin k 9 h. 30 une petite visite absolument non officielle k l'exposilion deiTeurs k Bruges. (Signé) Comte du Chastel Andelot de la Howarderie. Le train arrivant d'OstenJe k 9 h. 25, amèneS. M. dans notre ville. Descendu du train S. M. s'est rendue k pied jusqo'k la Grand' Place après avoir été regue par M. Soleil. Etaient présents MM. leséchevins van Caloen et Schramme. Le Roi a dit Tout ce qui est fait pour attirer k Bruges mérite des encouragements et c'est trés ai- mable k vous de m'avoir invité. S. M. se promène dans les allées de l'ex- position, s'arrélant longuement devant les pares, les grouperaenta de plantes, les arbus- tes, palmiers, etc. Le Roi remarque en particulier les fleurs de M. Sander et s'entretientavec ce dernier. S'étant dirigé vers les lauriersqui entourent le pare, devant les cafés qui font face au Befiroi, S. M. s'arréte et manifeste son admi ration en ce moment la foule massée de l'autre coté de la pallissade, fait k notre sou- verain une chaleureuse ovation. S. M. visite aussi les expositions du gou vernement provincial el des Halles. Plusieurs exposants lui sonï présentés. C'est avec une particulière attention que le Roi examine les orchidées exposées par M. Vincke dont certaines spécialités l'arrêtent longtemp». Le Roi a visité aussi l'hótel de ville el la salie échevinale. Le Roi quitte notre ville k 14 h. 35, par le train 3034. (La Patrie) Mgr Doulreloux, Evêque de Liège, est mort subitement dans la nuit de Samedi k Dimanche, kgé de 65 ans. Mgr Doutrelouxétait un prélat intelligent, d'un caractère bienveillant, extrémement charitable Ennemi du faste et des grandeurs, il vivait avec modestie. Sans être orateur, il s'exprimait avec onction, méthode et clarté. On disait de lui et avec vérité qu'il était un saint horarae et, sous ce rapport, sa réputa- tion était grande k l'étrangerce sont ces qualités du cceur et de l'kme qui l'ont fait désigner dan» ces dernières années comme président des Congrès eucharistiques, dans plusieurs villes étrangères. Nous avons recueilli, depuis deux jours, dit le XX' Siècle k propos de la mort de M. Nyssens, toute une série de renseignements k ajouter k ceux qu'on a déjk publiés pour caractériser l'état d'esprit anormal oü se trouvait l'ancien ministre. Entre autres fails qu'on nous a racontés, citons ceux-ci M. Nyssens avail un domestique qui lui était trés fidéle et qu'il estimait beaucoup. üuand celui-ci le servait, dans ces derniers temps, il arrivait, k son maitre, d'avoir contre lui, k propos de rien, de accès de colère violente, oü il allait jusqu'k lesaisir brutalement. L'instant d'après, M. Nyssens lui demandait pardon en pleurant. La semaine dernière, M. Nyssens eut, k Louvain, deux jours de suite de longs entre- tiens avec un de ses amis du corps profes- soral. Ce furent pour moi des heures bien péni- bles, raconte eet ami. M. Nyssens passait dun sujet k l'autre k tout bout de champ, sans transition il parlait sur chacun rai- sonnablement et brillammentmais k cha- que instant, il y avait dans sa conversation un trou par lequel sa raison s'échappait toutk coup. Plusieurs fois il interrompit net un exposé, un récit qu'il faisait, pours'écrier, les yeux affolés La voyez-vous, la voyez- vouslk, lk... Mais oui, ma maison defous!» II alia aussi, ces toutes dernières semai nes, trouverk plusieurs reprises un homme politique de la droite qui était un de ses meilleurs amis. II lui tint des propo» extra vagants mêlés k des propos raisonnables. A plusieurs reprises il lui dit«Quand je serai fou, je me tueraiSon ami lui disait Comment pouvez-vous parler de suicide vous qui êtes cbrétien, qui croyez au dogme catholique et l'éternité. Alors M. Nyssens avail cette réponse Oui, je crois, oui je sais quil est contraire k la loi divine de se suicider. Mais j'ai réfléchi au problème puisque je serai fou, je serai irresponsable, done...

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1901 | | pagina 1