Mercredi 4 Septembre «901 10 centimes le N° 36q Année. !V° 8675 Avis Les trois cents soldats perdus France Un complot anarchiste contre l'empereur Guillaume Colombie et Vénézuéla La révolution future w On s'abonne rue au Beurre, 36, Ypres, et tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D'TPRBS parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipation est de 5 fr. 60 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se rógularisent fin Décembre. Les articles et communications doivent être adrossés franco de port k l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes ia ligne. Les réclames dans le corps du journal eoütent 3C centime» la ligne. Les insertions judiciaires, i franc la ligue. Los numéros supplé- monta'res coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et deBelgique exoeptó les 2 Flandres) s'adresser \'A.gence Havat Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et Paris, 8, Place de la Bourse. La revision des listes électorales pour les chambres, la province et la commune, a lieu a partir du lr Juillet. En consequence, les citoyens ayant droit a l'inscription sont invites produire leurs titres avant cette date. lis sont pries aussi de produire les litres de ceux qu'ils estiment y avoir droit ou qui u'y figurent que pour un nombre iusulBsant de votes. On peut s'adresser tous les jours de la semaine a l'Hótel de ville ou au cercle catholique, rue de Menin. Le War-Office a décidé de faire uue en quéle approfondie ooncernant la tameuae disparilion de lu 98= compagnie de yeomanry impériale, disparition dont le Journal a donné, il y a plusieurs jours, les détails vraiment burlesques. II est désormais acquis, k la suitede diffé- rentes communicaiions télégrapbiques entre Londres el le Cap, que la fameuse 98" com pagnie rt a jamais existé en Afrique duSud, mais que les 300 volontaires qui étaient sup- posés la former ont été éparpillés panni d'autres compagnies. Le seciétaire d'Etat k la guerre, M. Bro- drick, fait recbercher pourquoi l'état major n'a pas été avisé k aucun moment, de la dislocation de cette compagnie. Actuellement les autorités militaires ignorent jusqu'au pre mier mot de tout cela et on prévoii que l'eit- quêie sera longue et difficile. Les chefs de la Loudon Yeomanry décli- nent toute respousabiiité. Les génóraux du camp d'Aidershot disent qu'ils ne sont pas responsables, et les autorités de Durban, en Afrique du Sud, assurent que la question ne les regarde pas, Le principal témoin qui déposera k l'en- quête sera lord Arthur Hill, le propre chef des trois cents volontaires du York-shire, l'officier qui les emmena de leur province Celui-ci déclare qu il ne sait rien, ne com- prend rien k Terreur qui a été faite. Deux explications sont jugées plausibles dans les cercles militaires, quant aux causes de cette erreur. Ou bien le War Office a donné des instructions erronées quant k l'emploi qui devait être fait des trois cents hommes du Yorkshire, ou bien lord Kit chener, en recevant ces recrues, les distri- bua de son plein gré dans d'autres compa gnies, au fur et k mesure que le feu de l'ennemi ou la maladieycreusaient des vides; mesures que le général en chef crut sans douie pouvoir prendre san» les communiquer au War-Office Le Tsar en France Le programme définitif Le programme définitif de la visite du Tsar en France, est fixé. L'empereur et l'im- pératrice resteront quatre jours en France, débarqueront le mercredi 18 septembre k Dunkerque et ne viendront pas k Paris. Le Tsar a voulu, par cette abstention, montrer qu'il vient rendre visite k l'armée et non au gouvernement. Le Standardportant les souverains, doit être en vue de Dunker que entre neuf et dix heures du matin. Le président de la République, les prési- dents des Chambres et les ministres s'em- barqueront sur le Casino pour aller k la ren contre du yacht impérial. C'est k bord du Standard qu'aura lieu la rencontre des deux chefs d'Etat. Après cette entrevue, le souverain russe et le président de la République passeront la revue navale de l'escadre. Plusieurs sous marius, notamment le Narval, le Morse et le Francais, participeront k cette belle solen- nité navale Après la revue, nos bótes descendront k terre; iis débarqueront prés des bktiments de la Chambre de commerce oil, ainsi que nous l'avons annoncé, des appartements leur seront réservés. A midi et demi, un déjeuner sera offert au Tsar et k ia Tsarine dans les salons de ia Chambre de commerce. Dans l'après-midi, les souverains russes partiront pour Compiègne dans leur train particulier qui doit être k Dunkerque vers le 10 septembre. L'itinéraire du train impérial est officielle- ment arrêié il passera par Uazebrouck, Lille, qu'il contournera, Douai, Saiut-Quen- tin, Ternier et Compiègne. Le Tsar et le président de la République doivent arriver au chateau avant la fin de la journée, en tout cas, avant la tombée de ia nuit. Le soir, au chkteau, un grand diner sera offert k Nicolas II par le président de la ré publique. Seront invités k ce diner les membres du gouvernement et leurs femmes, les person- nages et les officiers de ia suite de l'empereur les officiers de la maison militaire du prési dent de la République et un certain nombre de hauls fouclionnaires. La journée du 19 sera des mieux em- ployée. Le Tsar, la Tsarine, le président de la République et tous les personnages officiels quitteront Dunkerque pour Reims. De Ik ils se rondront au fort de Vitry oü ils assisteront aux opérations finales des gran- des manoeuvres des quatre corps d'armée le 2\ le 6' et le 2', qui y prennent le 1", part. A midi, un déjeuner sera servi au fort; le général Brugère, les commandants des quatre corps d'armée et les officiers génó raux qui auront pris part aux manoeuvres stront invités k ce déjeuner. Après quoi, le Tsar et la Tsarine visite- ront la ville de Reims, notamment la cathé- drale, puis ils rentreront k Compiègne. Le soir, au cbkteau, un grand diner sera offert par Nicolas II au président de la Répu blique et aux membres du gouvernement. La journée du 20 semble devoir être une journée réservée. Le programme n'en est pas encore définitivement arrêté, mais il semble que le souverain ne quittera pas Compiègne, k moins toutefois qu'il ne fasse quelques promenades aux environs, dans la magnifique forêt qui s'étend de Compiègne k Fierrefonds et k Villers-Cotterets. Le soir, grand diner et représentation de gala. Unassez grand nombre d'invitations seront lancées. La représentation aura lieu sur le petit théktre du cbkteau. Le ministre de l'instruction publique et des beaux-arts a été chargé de composer le programme de cette fête artistique k la- quelle les artistes de la Comédie Franpaise, de l'Opéra et de l'Opéra-Comique seront ap- pelés k donner leur concours. Le 24 septembre, départ pour la revue de Batbeny. Puis, après cette belle solennité militaire, déjeuner sur le terrain même de la revue. C'est k l'issue de ce déjeuner que le Tsar et le président de la République prononce- ront les toasts dont la portée politique doit être la conclusion naturelle de la seconde visite de l'empereur de Russie en France. Le déjeuner de Batbeny marquera la fin des fêtes franco-russes. Le Tsar et la Tsa rine reprendront leur train pour quitter ia France. M. Loubet les accompagnera jusqu'k la frontière et les quittera k Pagny-sur-Moselle. La Gazette du Peuple k Munich apprend que la police allemande est sur les traces d'un complot anarchiste contre l'Empereur Guillaume et le roi Edouard d'Angleterre. Elle aurait la preuve que le fameux comité pour le meurtre des souverains existe tou- jours, k Londres, et qu'il déploie une nlus grande activité en ce moment. Ce comité comprend, paralt-il quelques anarchistes allemands, russes et italiens, qui sont inconnus de la police anglaise. Uue information de Zurich au même or- gane, permet de croire qu'il s'agit surtout d'anarcbiste8 italiens et que le fameux comité est en villégiature k Hoettingen, ou qu'il y tient du moins ses séances. C'est tout prés de Zurich dont 1'importante population cosmo polite permet de se cacber (acilement. D'après les dernières nouvelles de source officielle repues k Washington, la Colombia ne désire nullement la guerre avecle Véné zuéla, non plusqu'avec aucun autre de ses voisins. La Colombie souhaite uniquement qu'on la laisse tranquillement réprimer l'in- surrection qui a éclaté sur son propre territoire. 11 ne fait pas de doute qu'un parti d'in- surgés s'est organisé de l'autre cóté de la frontière colombienne, qu'il a franchie pour envahir le Vénézuéla mais on croil que ce parti n'a rspu aucune espèce d'aide ou d'en- couragement de la part du gouvernement colombien. Le président Castro, toutefois, semble déterminé k provoquer un conflit,et cela dans le but manifeste d'éviter sa propre chute. C'est du moins, l'interprétation que donnent de la dernière mesure prise par lui le re- trait de l'exéquatur aux consuls colombiens tous ceux qui sont au courant de la situa tion dans l'Amérique du Sud. Le Peuple, qui pretend d'ailleurs que ses idees sont pacifiques, nous donne une description de la révolution telle qu'il conseillerait de la faire si tant est qu'un jour il la veuille con- seilier. II engagerait les ouvriers, dit— il, a couper les communications télé- graphiques et téléphoniques, a faire sauter les lignes de chemin de fer, a plonger les localités dans l'obscurité en s'attaquant aux usines k gaz, aux usines d'électricité, k inonder les mi nes, a se servir de bombes pour effrayer les bourgeois, k incendier la Banque Nationale, et surtout a com- mettre quelques attentats individuels contre les personnalités les plus en vue qui s'opposent a l'émancipation du proletariat. Voila la révolution telle que ces messieurs l'entendent. Eh I sans doute le Peuple proteste, aujourd'hui du moins, de ses intentions pacifiques. Mais d'autres journaux de la Sociale sont chaque jour rempiis de provoca tions de toute sorte et d'appels a cette révolulion-la. Les révolvers du moniteur socialiste tantót seront légendaires, et les decla mations de la dissidente BtUaUleiLQ m C'

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1901 | | pagina 1