c
GUERRE DU TRANSVAAL
Samedi 7 Septembre 1901
10 centimes ie N°
36e Aïwée. N° 8676
VILLE D'YPRES
Dimanche prochain, 8 SEPTEMBRE, a 8 heures du soir
BULLETIN POLITIQUE
Franc# et Turquie
Angleterre et Transvaal
Amérique
Chine
Danemark
Bons de pension
La banqueroute de
I'école neutre
tm i
On s'abonne rue au Beurre, 36, i Ypres, et tous les bureaux de poste du royaurae.
Le JOURNAL. D'TPRIS parait le Mercredi et le Samedi.
Le prix de 1'abonnementpayable par anticipation est de 5 fr. 60 c. par an pour tout
le pays; ponr l'étranger, le port en sus.
Les abonnements sont d'un an et se rógularisent fln Décembre.
Les articles et communications doivent être adrossés franco de port k l'adresse oi-dessus.
Les annonces coütent 15 centimes ia ligne. Les réclames dans ie corps du journal ooütent
30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc la ligne. Les numóros suppié-
menta'res coütent 10 francs les cent exemplaires.
Pour les annonces de France et de Belgique excepté los 2 Flandres) s'adresser 4 l'Agence
Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et k Paris, 8, Place de la Bourse.
au local du a VOLKS1IIJ1S
CONFÉRENCE INTÉRESSANTE
pour hommes et femmes, sur la
par deux Transvaliens
MM. LOUW, commandant et PLOKHOOYsous-commandant
au profit des femmes et enfants des combattants Boers
Places réservées 3 fir. lre place 1 fr. 2me place 50 cent'.
On peut se procurer des cartes au Volkshuis
Entrée par la rue des Chiens.
France et Russie
La France est dans l'allégresse par
suite de la visite du Tsar de Russie.
On pense que l'empereur Nicolas II
visitera incognito Paris, comme invité
personnel de M. Loubet. Un grand
banquet, auquel des centaines de per-
sonnes seraient invitees en son hon-
neur, aurait lieu a l'Elysée.
L'arrivéeaDunkerque avec la revue
navale sera grandiose.Nos concitoyens
pourront lacilement y assister. Dun-
kerque, en effet, n'est pas fort loin
d'Ypres.
La situation entre la France et la
Turquie se tend de plus en plus. Les
ambassadeurs des deux pays sont rap-
pelés et on prépare en France l'envoi
d'une escadre dans les eaux Turques,
après les fêtes Franco-Russes.
L'empereur Guillaume II a décliné
la demande d'intervention que lui a
faite le Sultan.
Le bruit a couru que l'Angleterre
soutiendrait sous main la Turquie.
Un grand journal russe dit a ce sujet
que l'Angleterre est en ce moment
dans une situation qui lui commande
plus de réserve.
La guerre qui se poursuit, èpre et
sanglante, depuis 23 mois entrera,
vers la fin du mois, dans une période
de barbarie, par la faute des Anglais.
Ce sera une guerre de barbares et
d'extermination des deux cótés. Les
anglais fusilleront les boers qu'ils fe-
ront prisonuiers et les Boers riposte-
ronten fusillant les Anglais.
En atlen !ant, les héroïques com
battants Transvaliens sont fort loin de
vouloir déposer les armes. Tous les
jours des combats ont lieu dans les-
quels les anglais subissent des.pertes
sensibles, en hommes, matériel et ar
gent. Les pertes auglaises pendant le
mois dépassent le chiffre de 1600
hommes, tués, morts de maladie,
mala .es ou blessés.
Les Etats-Unis interviendront entre
le Vénézuela et la Colombie.
La Chine a envoyé en Allemagne et
au Japan des représentants pour faire
acte de regret et d'exuses pour l'assas-
sinat des membres des ambassades.
Les Francais etlesRusses s'agitent
en Corée.
On a arrêté dans le jardiu royal
deux anarchistes, un Allemand et un
I tali en.
Noussignalons aux administrations cha-
ritables et aux particuliers l'initiative par le
bureau de bienfaisance de Brugss, qui a
décidél'émission de bons pour la caisse de
retraite d'une valeur de 0,05, 0,10, 0,25,
centimes et de 1 franc.
Ces bons ne sont valablesque pour opérer
des versements k la caisse de retraite. Dès
lors, ils sont susceptibles de remplacer les
versements en argentmais il est impossible
de les distraire de leur destination, altendu
que ce ri'est qu'aux mutuaiités de retraite
légalement reconnues que le remboursement
sera eftectué.
On peut obtenir ces bons au secrétariat,
rue des chartreuses, n* 4, tous les jours
ouvrables, de 9 heures k midi.
En émettant ces bons de pension le
Bureau de bienfaisance a cru faire oeuvre
utile, pour la classe indigenle et ouvrière.
Bien compris, ce système, trés simple de
ia nature, est appelé k produire des fruits
salutaires etabondants.
1 L'achat et la distribution de ces bons par
un patron ou un particulier lui procureront
le moyen de coopérer efficacement k la con
stitution de pensions ouvrières. Nombreuses
sont, en effet, les occasions et circonstances
dans lesquelles ces bons peuvent être utilisés.
Qu'il nous suffice, k titre d'exemple, d'en
relever une seule.
Que de fois n'arrive t-il pas qu'on donne k
boire ou qu'on remet un pourboire k des
ouvriers domesliques ou apprentis Si cette
boisson, qui fait plus de mal que de bien, si
ce pourboire, qui passe le plus souvent en
boisson, pouvaient être remplacés par des
bons de pension quels heureux résultats
n'obtiendrait-on pas! Que d'ouvriers,domes
liques et apprentis ne mettrait-on pas, k
l'aide de ces bons,dans Ia possibilité d'opérer
leurs versements k la caisse de retraite, et
de s'assurer ainsi une pension pour leurs
vieux jours, sans que, de ce chef, ils aient k
prelever un centime sur leur salaire, ni
k s'imposer le moindre sacrifice.
D'autre part,quelles sommes considérables
st raient, par ce moyen, détournées tous les
ans du cabaret Ce serait une arme efficace
dans le combat si nécessaire contre le fléau
de l'alcoolisme, l'alcoolisme qui cause de
si terribles ravages dans la société, jette le
trouble dans les families, provoque de pro-
fondes misères et accumule tant de ruines.
Nous appuyant sur notre expérience de
tous les jours, nous pouvons affirmer avec
certitude que le dénüment et la misère sont
presque toujours les suites de l'abus de la
boisson.
Combattre ce fléau est, k nos yeux, une
nécessité, et partant un devoir pour chacun.
On ne réussira pas k relever la classe ouvrière
et indigente, k améliorer sérieusement son
sort moral et matériel, si on ne parvient pas
k extirper ce mal terrible.
Nous sommes convaincus qu'envisageant
la situation comme nous,vous nous accorde-
rez votre concours pour la mise en pratique
du système que nous venons d'exposer.Nous
y comptons d'autant plus qu'il ne vous écbap-
pera pas que l'emploi de ces bons de pen
sion favorisera l'esprit d'épargne et de
prévoyance et simplifiera, d'autre part,
considérablemerit les écritures des sociétés
mutualistes.
Le Bureau de Bienfaissance Joseph De
Brouwer, président Oscar Van Houtryve,
Joseph Strubbe, Louis Ryelandt, Etienne
Visart de Bocarmé, membres Florimond
Ancot, secrétaire.
Nous avons montré, il y a peu de jours,
par des aveux arrachés k des sommités de
l'enseignementofficielen France,que person-
ne, dans ce pays, ne croit plus k la neutra-
lité de I'école. On y est arrivé k dire que la
neutralité scolaire est un mensonge, une sottise
criminelle, que c'est une chimère et une du~
perie, que c'est de la tartuferie au dixseptiè-
me degré.
Qu'en est-il en Belgique Nous n'hési-
tons pas k déclarer que I'école officielle dite
neutre mérite toutes les qualifications qu'on
lui donne en France, et nous avons d'excel-
lentes autorités libérales pour abriter cette
opinion.
Feu Coomans a dit un jour que c'était cho
se utile que de relire da vieux journaux.
Nous en disons autant de nos discussions par-
lementaires d'il y a quinze ou vingt ans En
feuilletant une discussion du budget de l'in-
truction publique au Sénat, en 1893, nous y
lisoris, dans un discours de l'honorable M.
Lammens, une affirmation qui n'a soulevé au-
cun démenti, aucune contradiction, ni au Sé
nat, ui dans la presse. Un ancien membre de
la deputation gantoise avait dit un jour
«Les écoles officielies sont destinéesk former
des libéraux. Et la Flandre libérale ajoutait
La neutralité scolaire, c'est le rationalis
me k I'école, idéé que le Journal de Gand
exprima avec plus de franchise encore, en
avouant que paria force des choses.eu or-
ganisant l'enseignement neutre, c'est-k-dire
en ordounant k ses insiituteurs de se déga-
ger de toute idéé de prosélytisme religieux
l'Etat travaille en faveur de la libre-pensée
et du rationalisme. En présence de tels a-
veux, émanés de lémoins peu suspects, fau-
dra il s'étonner que la thése: l'Etat hors de
l'Ecole! fasse chaque jour de nouveaux pro-
grès. Dans la récente discussion du budget
de Instruction au Sénat, l'honorable M.
Melot n'hésitait pas le reconnaitre; et déjk en
1892, l'honorable baron Surmont de Vols-
berghe, aujourd'hui ministre de l'industrie,
dans son rapport sur Ie méme budget,
V V