Samedi 14 Septembre 1901
10 centimes ie N°
36' Année. N° 3678
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BULLETIN POLITIQUE
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Les administrations commu-
nales ont arrêté le 31 aout les
nouvelles listes des électeurs.
Les catholiques sont instam-
ment priés de verifier s'ils sont
inscrits avee le nombre de votes
auxquels ih ont droit. lis pour-
ront s'adresser au sacrétariat de
l'Association catholique, qui f'era,
s'ils le désirent, leurs reclamations
Toute reclamation avec pièces
A l'appui doit être faite avant le
31 octobre.
L'attentat (lont le président Mac-
Kinleya été victime est le fait le plos
saillant de la semaine.
L'auteur de l'attentat Czolgocz est
le fils d'un ëmigré allemand, qui s'est
établi en Amérique en 1871.
Les anarchistes ont célébré l'atten
tat en Amérique et ailleurs.
MissEinmaGoldmann et un officier
allemand en congé, arrivé le 80 aoüt
en Amérique, ont été arrêtés. On
croit a un complot.
Le président sera sauvé. Cepen
dant les dernières nouvelles disent
que la situation du malade est criti
que.
Les suites de la loi sur les congre
gations commencent a inquiéter le
gouvernement frangais lui-même,
depuis qu'il voit le petit nombre d'en
tr'elles qui demandent l'autorisation.
Le départ éventuel de l'Isère, des
Chartreux, désole toute la contrée.
Un député socialiste, qui a voté la loi
sur les congregations, a été hué par
la foule.
Les plus grands préparatifs se font
en France pour rendre grandiose la
reception du Tsar et de la Tsarine.
On annonce que, définitivement;
les souverains russes visiteront Paris,
le 20 Septembre.
Des sentinelles seront placés le long
de la voie ferrée sur tout le par
cours suivi par le couple imperial.
C'est une mesure de sécurité prise
par le gouvernement francais et ren-
due nécessaire par le récent attentat
commissur le président Mae Kinley.
Elle prouve.que les anarchistes visent
tous les chefs d'Etats, Rois ou prési
dents de république.
Le différent entre les deux pays est
en bonne voie d'apaisement. La Tur
quie accordera satisfaction a la Fran
ce et M. Gonstans retournera a Con
stantinople.
Le Tsar de Russie a visité Dantzig
et Tempereur Guiltaume II est allé a
sa rencontre en mer sur le Hohenzol-
lern. L'entrevue des deux empereurs
a été fort cordiale. La presse alleman
de commente diversement ce fait.
Desjournaux y voientun symptóme
de rapprochement entre les deux
pays, d'autres disent qu'il ne signifie
rien et qu'on a vu de ces entrevues,
autrefois, quelques rnois seulement
avant que la guerre n'éclata.
M. Miquel est mort subitement.
La guerre est déclarée, les hostilités
ontcommencé déja.
Les menaces de Lord Kitchener
contre res Boers pour le 15 Septem
bre, producent fort peu d'effet.
Une proclamation signée par les
chefs boers et demandant unjour de
prière, d'actions de graces a Dieu,
pour les victoires grandes et petites
dos boers et de pénitence, pour le 8
aoüt, prouvequ'ils nesont nullement
découragés, au contraire.
Nous avons eu le bonheur d'assister,
Dimancbe soir, k la conférence donnée par
MM. Louw et Plokhooy, deux Boeren du
Transvaal.
La vaste salie était comble. Beaucoup de
libéraux s'étaienl joints aux catboliques,
pour donner, en même temps que leur sym
pathie aux Transvaliens, leur obóle au profit
des femmes et enfants des combatlants et
des prisonniers.
L entrée de MM. Louw et Plokhooy fut
saluée de longs et chaleureux applaudisse-
ments, pendant que les assistants, debout,
écoutèrent les chants Boers, joués par l'or-
chestre St Michel et répétés en choeur par
les Turnen.
M. G. De Jaeger, président de la commis
sion formée pour la circonstance, dans un
langage fier et énergique, constamment
applaudi, soubaita la bienvenue aux deux
Transvaliens et donna d'abord la parole k
M. Louw.
M. Louw est un homme d'une cinquante
d'années, modeste, calme, digne. II fit, au
milieu d'un silence religieux, le tableau des
souffrances des femmes et enfants des com
batlants Boers, finissant par un chaleureux
appel k la générosité desflamands. Sa langue,
qui est k peu prés la nótre, fut comprise par
tout le monde et fit la plus profonde impres
sion. On le verra tout-k l'beure, lorsque
nous dirons ce que la quête faite par les
deux Boeren mêmes, k la demande de M.
De Jaeger, a produit.
M. Plokhooy succède k M. Louw. Le jeune
Transvalien, k peine kgé de 23 ans, est un
combattant, qui, fait prisonnier, a pu s'éva-
dermais qui compte pouvoir reHtrer bien-
tótdans son pays et rejoindre ses compagnons
darmes. G'est un homme élancé, bien bati,
aux ytux vifs et intelligents, un sympalhique
dans toute la force du terme.
11 parle abondamment, militairement, avec
beaucoup d'expression, tantót humorislique,
tantót élevé. Les Anglais, dit-il, voulaient
tout avoir. L'OnclePaul Oom Paul ne
désirait pas la guerre. On lui avail demandé
sa veste, il la donna son gilet, il le remit
l'Anglais voulait encore saculotte. Ah! non,
dit Oom PaulLe Boer se défendit.
L'orateur, au milieu d'un profond silence,
interrompu seulement par des applaudisse-
ments qu'il tkche en vain d'arrêter du geste,
décrit la bataille d'Elangslaagte k laquelle
il a pris part, et oil il fut légèrement blessé.
II exprime la conviction que les Boeren vont
triompher. Oom Paul l'a dit, et tous les
Boeren, comme lui, mettent toute leur con-
fiance en Dieu
L'oratiur allait continuer. Mais il était
dix heures et demie... II remercia encore
les Yprois de leur sympathie et de leur gé
nérosité. De nouveaux applaudissements
éclatèrent dans toute la salie.
A la demande de M. De Jaeger, M. Co-
laert, Bourgmestre de la ville, que M. Louw
avait spécialement remercié de sa présence,
annonca k l'assemblée que les eartes d'en-
trée, placées en ville par la jeuoesse es-
tudiantine qui s'était jointe k M. De Jaeger
pour former un comité, avaient produit
500 francs, qu'il remit aux confórenci ;rs.
Puis dans un langage élevé, il remercia
ses concitoyens de leur générosité envers
les malheureuses victimes de la guerre, et
les deux Boeren du grand exemple de pa
triotisme que leur nation donne au monde.
Nous aussi, dit l'orateur, nous sommes un
petit peuple. Nous tkcherions d'imiler les
Boers, si notre indépendance était en jeu.
Nos ancétres, issus du méme sang que
vous, ont eu k souffrir de la domination
étrangère. Dans quelques mois, nous fête-
rons la bataille des Epérons d'or. Puisse
le jour de votre triomphe coïncider avec
celui de la délivrance de la Flandre
Des applaudissements répétés accueil-
lèrent ces courtes paroles. M. Louw re
mercia encore M. le Bourgmestre et toute
l'assistance.
La collecte, faite dans la salie, a produit
179.34 frs ensemble avec les cartes pla
cées en ville et k l'entrée de la salie
758 francs 91 G'est un splendide rósultat
pour Ypres.
Nos félicitations k M. De Jaeger et k tout
le comité!
Monseigneur Hadjian, Archevêque de Sé-
baste et de Tokat, en Arménie, qui a visité
la ville d'Ypres, il y a deux ans, a entrepris,
malgré son kge de prés de 90 ans, de con-
struire une école prés de Sébaste. Les dons
qu'on voudrait bien lui faire seront repus avec
reconnaissance par M. le Chanoine Duclos,
Guré de St-Jacques. On peut aussi les mettre
dans le Tronc qui est placé k cette intention,
au grillage du choeur de l'église St-Jacques.
Un congrès international de l'enseigne-
ment moyen, auquel sont invités les profes-
seurs des colléges fibres comme les profes-
seurs des établissements officiels, se réunira
k Bruxelles, demain.
Des questions pédagogiques d'un trés haut
intérêt y seront débattues, et, si nous en
jugeons par les documents déjk publiés,
examinés d'une manière approfondie.
Le problème des humanités mettra aux
prises, une fois de plus, les partisans de la
formation classique traditionnelle et les par
tisans de l'éducation moderniste.
Relativement aux humanités classiques, un
des rapporteurs, M. l'abbé Carlier, préfet des
humanitésau SéminairedeBonne-Espérance,
examine si l'enseignement du latin ne doit
pas comprendre dans une certaine mesure
l'étude des auteurs du Moyen-Age et de la
Renaissance.
Les tenants de cette thèse, défendue par
M. le professeur Preudhomme, voudraient,
grace k cette réforme, relier le cours de
latin au cours de langue nationale, et y com
prendre l'étude de la formation de la langue,
voire l'étude de toute notre civilisation, telle
qu'elle évolue depuis la Rome antique, k
travers le Moyen-Age et les leaps modernes.
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