Samedi 14 Septembre 1901 10 centimes ie N° 36' Année. N° 3678 AVIS BULLETIN POLITIQUE États-Unis France France et Russie France et Turquie Allemagne Venezuela et Colombie Républiques Sud-Africaines Au «Volkshuis» d'Ypres Enseignement moyen On s'abonne rue au Beurre, 36, A Ypres, et A tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D'YPRBS parait le Meroredi et le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation est de 5 fr. 60 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fln Décembre. Les articles et communications doivent être adressós franco de port k l'adresse oi-dessus. Les annonces ooütent 15 centimes ia ligne. Les réclames dans le oorps dn journal coütent 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires1 franc la ligne. Les numéros supplé- monta'res ooütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et deBelgique excepté los 2 Flandres) s'adresser A 1 'Agence Savat Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et A Paris, 8, Place de la Bourse. Les administrations commu- nales ont arrêté le 31 aout les nouvelles listes des électeurs. Les catholiques sont instam- ment priés de verifier s'ils sont inscrits avee le nombre de votes auxquels ih ont droit. lis pour- ront s'adresser au sacrétariat de l'Association catholique, qui f'era, s'ils le désirent, leurs reclamations Toute reclamation avec pièces A l'appui doit être faite avant le 31 octobre. L'attentat (lont le président Mac- Kinleya été victime est le fait le plos saillant de la semaine. L'auteur de l'attentat Czolgocz est le fils d'un ëmigré allemand, qui s'est établi en Amérique en 1871. Les anarchistes ont célébré l'atten tat en Amérique et ailleurs. MissEinmaGoldmann et un officier allemand en congé, arrivé le 80 aoüt en Amérique, ont été arrêtés. On croit a un complot. Le président sera sauvé. Cepen dant les dernières nouvelles disent que la situation du malade est criti que. Les suites de la loi sur les congre gations commencent a inquiéter le gouvernement frangais lui-même, depuis qu'il voit le petit nombre d'en tr'elles qui demandent l'autorisation. Le départ éventuel de l'Isère, des Chartreux, désole toute la contrée. Un député socialiste, qui a voté la loi sur les congregations, a été hué par la foule. Les plus grands préparatifs se font en France pour rendre grandiose la reception du Tsar et de la Tsarine. On annonce que, définitivement; les souverains russes visiteront Paris, le 20 Septembre. Des sentinelles seront placés le long de la voie ferrée sur tout le par cours suivi par le couple imperial. C'est une mesure de sécurité prise par le gouvernement francais et ren- due nécessaire par le récent attentat commissur le président Mae Kinley. Elle prouve.que les anarchistes visent tous les chefs d'Etats, Rois ou prési dents de république. Le différent entre les deux pays est en bonne voie d'apaisement. La Tur quie accordera satisfaction a la Fran ce et M. Gonstans retournera a Con stantinople. Le Tsar de Russie a visité Dantzig et Tempereur Guiltaume II est allé a sa rencontre en mer sur le Hohenzol- lern. L'entrevue des deux empereurs a été fort cordiale. La presse alleman de commente diversement ce fait. Desjournaux y voientun symptóme de rapprochement entre les deux pays, d'autres disent qu'il ne signifie rien et qu'on a vu de ces entrevues, autrefois, quelques rnois seulement avant que la guerre n'éclata. M. Miquel est mort subitement. La guerre est déclarée, les hostilités ontcommencé déja. Les menaces de Lord Kitchener contre res Boers pour le 15 Septem bre, producent fort peu d'effet. Une proclamation signée par les chefs boers et demandant unjour de prière, d'actions de graces a Dieu, pour les victoires grandes et petites dos boers et de pénitence, pour le 8 aoüt, prouvequ'ils nesont nullement découragés, au contraire. Nous avons eu le bonheur d'assister, Dimancbe soir, k la conférence donnée par MM. Louw et Plokhooy, deux Boeren du Transvaal. La vaste salie était comble. Beaucoup de libéraux s'étaienl joints aux catboliques, pour donner, en même temps que leur sym pathie aux Transvaliens, leur obóle au profit des femmes et enfants des combatlants et des prisonniers. L entrée de MM. Louw et Plokhooy fut saluée de longs et chaleureux applaudisse- ments, pendant que les assistants, debout, écoutèrent les chants Boers, joués par l'or- chestre St Michel et répétés en choeur par les Turnen. M. G. De Jaeger, président de la commis sion formée pour la circonstance, dans un langage fier et énergique, constamment applaudi, soubaita la bienvenue aux deux Transvaliens et donna d'abord la parole k M. Louw. M. Louw est un homme d'une cinquante d'années, modeste, calme, digne. II fit, au milieu d'un silence religieux, le tableau des souffrances des femmes et enfants des com batlants Boers, finissant par un chaleureux appel k la générosité desflamands. Sa langue, qui est k peu prés la nótre, fut comprise par tout le monde et fit la plus profonde impres sion. On le verra tout-k l'beure, lorsque nous dirons ce que la quête faite par les deux Boeren mêmes, k la demande de M. De Jaeger, a produit. M. Plokhooy succède k M. Louw. Le jeune Transvalien, k peine kgé de 23 ans, est un combattant, qui, fait prisonnier, a pu s'éva- dermais qui compte pouvoir reHtrer bien- tótdans son pays et rejoindre ses compagnons darmes. G'est un homme élancé, bien bati, aux ytux vifs et intelligents, un sympalhique dans toute la force du terme. 11 parle abondamment, militairement, avec beaucoup d'expression, tantót humorislique, tantót élevé. Les Anglais, dit-il, voulaient tout avoir. L'OnclePaul Oom Paul ne désirait pas la guerre. On lui avail demandé sa veste, il la donna son gilet, il le remit l'Anglais voulait encore saculotte. Ah! non, dit Oom PaulLe Boer se défendit. L'orateur, au milieu d'un profond silence, interrompu seulement par des applaudisse- ments qu'il tkche en vain d'arrêter du geste, décrit la bataille d'Elangslaagte k laquelle il a pris part, et oil il fut légèrement blessé. II exprime la conviction que les Boeren vont triompher. Oom Paul l'a dit, et tous les Boeren, comme lui, mettent toute leur con- fiance en Dieu L'oratiur allait continuer. Mais il était dix heures et demie... II remercia encore les Yprois de leur sympathie et de leur gé nérosité. De nouveaux applaudissements éclatèrent dans toute la salie. A la demande de M. De Jaeger, M. Co- laert, Bourgmestre de la ville, que M. Louw avait spécialement remercié de sa présence, annonca k l'assemblée que les eartes d'en- trée, placées en ville par la jeuoesse es- tudiantine qui s'était jointe k M. De Jaeger pour former un comité, avaient produit 500 francs, qu'il remit aux confórenci ;rs. Puis dans un langage élevé, il remercia ses concitoyens de leur générosité envers les malheureuses victimes de la guerre, et les deux Boeren du grand exemple de pa triotisme que leur nation donne au monde. Nous aussi, dit l'orateur, nous sommes un petit peuple. Nous tkcherions d'imiler les Boers, si notre indépendance était en jeu. Nos ancétres, issus du méme sang que vous, ont eu k souffrir de la domination étrangère. Dans quelques mois, nous fête- rons la bataille des Epérons d'or. Puisse le jour de votre triomphe coïncider avec celui de la délivrance de la Flandre Des applaudissements répétés accueil- lèrent ces courtes paroles. M. Louw re mercia encore M. le Bourgmestre et toute l'assistance. La collecte, faite dans la salie, a produit 179.34 frs ensemble avec les cartes pla cées en ville et k l'entrée de la salie 758 francs 91 G'est un splendide rósultat pour Ypres. Nos félicitations k M. De Jaeger et k tout le comité! Monseigneur Hadjian, Archevêque de Sé- baste et de Tokat, en Arménie, qui a visité la ville d'Ypres, il y a deux ans, a entrepris, malgré son kge de prés de 90 ans, de con- struire une école prés de Sébaste. Les dons qu'on voudrait bien lui faire seront repus avec reconnaissance par M. le Chanoine Duclos, Guré de St-Jacques. On peut aussi les mettre dans le Tronc qui est placé k cette intention, au grillage du choeur de l'église St-Jacques. Un congrès international de l'enseigne- ment moyen, auquel sont invités les profes- seurs des colléges fibres comme les profes- seurs des établissements officiels, se réunira k Bruxelles, demain. Des questions pédagogiques d'un trés haut intérêt y seront débattues, et, si nous en jugeons par les documents déjk publiés, examinés d'une manière approfondie. Le problème des humanités mettra aux prises, une fois de plus, les partisans de la formation classique traditionnelle et les par tisans de l'éducation moderniste. Relativement aux humanités classiques, un des rapporteurs, M. l'abbé Carlier, préfet des humanitésau SéminairedeBonne-Espérance, examine si l'enseignement du latin ne doit pas comprendre dans une certaine mesure l'étude des auteurs du Moyen-Age et de la Renaissance. Les tenants de cette thèse, défendue par M. le professeur Preudhomme, voudraient, grace k cette réforme, relier le cours de latin au cours de langue nationale, et y com prendre l'étude de la formation de la langue, voire l'étude de toute notre civilisation, telle qu'elle évolue depuis la Rome antique, k travers le Moyen-Age et les leaps modernes. m

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1901 | | pagina 1