o Samedi Octobre 1901 10 centimes !e N° 36* Annêe. IV0 8684 La guerre au Transvaal Autriche-Hongrie Les congregations réfugiées en Angleterre Nomination de l'Evêque de Liège Le suffrage des femmes a An vers On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et k tout les bureaux de poste du royuume. Le JOURNAL D'YPRKS parait la Mercredi at la Samedi. Le prix da l'abonnementpayable par anticipation est da 5 fr. 60 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Las abonnamentB sont d'un an et se régularisent fln Décembre. Las articles at communications doivent être adrossós franco da port A l'adresse ci-dassus. Les annonces coütent 15 centimes la Ugne. Las réclames dans ia corps du journal coütent 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires1 franc la ligne. - Les numéros supplé- manta'res coütent 10 francs las cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique exoepté los 2 Flandras) s'adresser A l'Agenet Eavas Bruxallos, rue de la Madeleine n° 32 et A Paris, 8, Place de la Bourse. Encore le» camps de reconcentration La Westmintler Gazette publie un tableau bien émouvant dans sa sécberesse et qui en dit plus long que toutes ies déclatnations. II résulte de ce tableau que, pendant les derniers trois mois, il est mort dans les camps de reconcentration 606 femmes et 3,24b enfants. alors que la raortalité nor male est, pour le même temps et sur lemême nombre d'êtres humains, de 96 femmes et 272 enfants. La raortalité des femmes a done augmenté dans la proportion de 600 0/0 celle des enfants a plus que décuplé Cette différerice efïroyable, due auxcamps de reconcentration, juge sans appel l'institu- tion. Et le correspondant de la Westminster Gatettequi lui fournit ces chiftres officiels ajoute qu'il y va de l'bonneur de l'Angleterre de faire cesser un pareil état de choses. L'idée qui a présidé a l'instiiulion de ces camps élait peut être humaine, l'expérience démontre que ses résultats sont abomi- nables. Les victoires anglaises dans le Sud-africain Les dernières dépêches de lord Kitchener se chargenl elles-mêmes de justifier les articles pessimistes de la presse anglaise. Elles nous out annoncé une nouvelle victoire anglaise qui ressemble élrange- mentk une nouvelle défaite. On aura remar- qué de nouveau la singulière fapon dont lord Kitchener rédige ses dépêches. Toujours est-il, que les Anglais, de leur propre aveu, ont eu dans cette nouvelle affaire 16 officiers et 106 hommes tués ou blessés, sans compter les tués ou blessés sur lesquels lord Kitchener n'a pas de détails et les hommes disparus. Pour consoler un peu les Anglais de ces renseignements plutót inquiétants, Kitchener termine sa dépêche de cette fagon Les penes considérables subies par l'ennemt Itala et k Prospect sont confir- mées, et on rapporte qu'ils ont eu 250 tués et 300 blessés. Or, toutes les informations recueillies au sujet de ces deux affaires paraissent prouver qu'Utala comme it Prospect, les Anglais ont été tout simplement battus. Oertaines dépêches disent que le premier combat a duré 19 heures et le second 10 heures, et qu'ici et lit les Boers ont été re- Poussés d'autres dépêches raconlent que trois jours après l'affaire de Prospect, les Boers ont capturé, dans les environs immé- diats de cette position, un important convoi anglais, et qu'au même moment, unfort dé- tachement anglais a été surpris prés d'Itala. On voit le cas qu'il est bon de continuer tie faire des dépêches de lord Kitchener. Les elections legislatives en Hongrie Budapest, 3 octobre.On connait jus - qu'ici les résultats suivants des élections Sont élus 225 libéraux, 181 représentants des partis populaires, 61 kossuthistes, 9 huggenistes, 10 indépendanis, 5 représen tants de naiionalités, 1 démocrate. II y a 17 scrutins de ballotage. Dans deux circon- scriptions, l'élection a été annulée. Le comte Albert Apponnyi a été élu Jasbreuy après une chaude lutte. La République de Paris publie une lettre de Londres, ou nous lisons On s'imagine bien k tort en France que le baut clergé anglican est encore animé des mémes sentiments de bigolisme qu'il profes- sait autrefois l'égard des catholiques. L'é- piscopat de l'église anglicane est aujourd'hui compose de membres éclairés, aux idéés li- bérales il compte parmi ses représentants les plus brillants le nouvel évêque de Lon dres, dont la nomination fut en grande partie l'oeuvre du roi Edouard VII, encore prince de Galles. Le cri de No Popery n'est plus poussé que par quelques sectes dissidentes et rencontre peu d'écho dans la grande masse de la population. L'anticléricalisme reste la spécialité des sectaires franpais, qui ne se doutent pas a quel point ils sont ici méprisés. La hair-e de nos nationalistes avait porté une certaine partie de la presse anglaise k prodiguer ses encouragements k M.Waldeck- Rousseau, que l'on ne désignait plus que sous le nom pompeux de Iron French Mi nister (le ministre de fer) sans doute pour le comparer au Chancelier de fer; mais, en présence de l'émigration des congréganistes, cette même presse ne peut plus espérer con tinuer sa campagne en faveur du président du conseil, car la persécution religieuse, de quelque cóté quelle vienne, soulève toujours contre ses auteurs 1'opinion publique anglai se. 11 se produit un mouvement hostile k la politique d'un cabinet sur lequel on avait beaucoup compté pour amener une détente dans les relations personnelles enlre les deux pays. Certains incidents survenus au cours de la visite du czar et l'attitude des socialistes ont ouvert les yeux aux hommes de bons sens qui s'étaient laiesé bypnotiser par 1 af faire Dreyfus. La déception des sectaires franpais sera compléte lorsqu'üs verront de quelle maDière la presse anglaise annonce l'arrivóe des congréganistes expulsés Un des organes les plus enthousiastes de la politique du cabinet, faisant allusion k l'installation des Bénédictins dans l'Ile de Wight, s'exprime ainsi: II est regrettable que la France ne puisse les regarder avec tolérance et les condamne k l'exil sur une terre k laquelle ils donnèrent le premier ar- chevêque de Cantorbéry, ls premier d'une longue liste de Bénédictins ayant occupé ce siège Une autre feuille non moins dévouée pas- se en revue, les divers ordres religieux déjk établis dans le Royaume-Uni, elle ne ménage pas les éloges k certains d'entre eux. Le Daily Mail se pose les questions suivantes: Que sont ces moines Comment vivent- ils Que font-ils? II y a le capucin qui vit au milieu des bouges de Londres, adminis- tre les hópitaux et mendie pour les pauvres. Dans le pays de Galles, avec le concours de lord Denbigh, ils ont fondé une colonie agri- coleils ont transformé une contrée déserte en terres feriiles, construit des routes, planté des arbres, et ils cultivent un sol jusque-lk inculte. II y a certainement une arrière-pensée dans cette attitude de la presse anglaise k l'égard des congrégations et l'intérét est la raison dominante de ces éloges k leur adres- se. Ce que nos sectaires ont feint d'ignorer, les hommes politiques ici l'ont bien compris. lis savent que les couvents et monastères sont une source de richesses pour les con- trées oü ils s'établissent; ils savent, en outre que certains de ces religieux sont des agri- culteurs consommés capables de redonner la vie k une branche de la prospérité nationale profondément atteinte. L'opinion publique partage leur manière de voir sans se soucier des cris de No Popery poussés par quelques énergumènes. Le clergé catholique anglais se félicite de voir l'exode des congréganistes francais se porter vers l'Angleterre, et les raisons sur lesquelles le Catholic Times appuie sa manière de voir méritent d'être repruduites: L'Angleterre, écrit-il, est le pays qui retirera le plus grand bénéfice de l'exode des congrégations religieuses franchises. Le contact avec le Francais sur notre pro- pre sol nous a toujours été profitable. Ce contact fait, d'une part, disparaitre l'animo- sité anglaise, et de l'autre, l'inimitié na tionale dont le prêtre lui-méme n'est pas toujours exempt. Nous voyons se reriouveler un grand fait historique avec le présente immigration des prêtres francais en ce pays. Ce fait est la générosité montrée par la protestante An gleterre k l'égard des membres du clergé francais,qui en 1791 chercbèrent déjk refuge de cecóté ci de la Manche, Au point de vue catholique, l'Angleterre sera récompensée de l'hospitalité qu'elle donne k ces nobles mendiants en quête de pain et d'un logis. Le cabinet francais vivait dans l'espérance que le gouvernement anglais verrait avec défaveur cette immigration des congréganis tes, et je sais pertinemment, par des infor mations personnelles, qu'il avait tenté des démarches pour obtenir que les autorités catholiques de ce pays, chacune dans sa juridiction, missent des entraves k l'installa tion des congréganistes expulsés. Ces agents ont été moins que poliment éconduits et la campagne que l'on avait songé k provoquer dans le clergé anglican, avec l'appui des dreyfusards, a piteusement avorté. L'effet moral du vote de la loi sur les as sociations, maintenant qu'elle commence k entrer en vigueur, ne contribuera pas k aug- menter notre prestige k l'étranger, oil nous sommes représentées comme un people sans suite dans les idéés et amoureux de la libertó seulementen paroles. Nous apprenons que Mgr Rutten, vicaire capitulaire et ancien vicaire général de Mgr Doutreloux, vient d'être nommé parSS. Léon XIII, évéque de Liége. Cette nomination sera accueillie avec une sympathie et un respect bien justifiés par les qualités éminentes qui distinguent le prêtre universellement estimé sur lequel s'est libre- ment arrété le choix du Souverain Pontife. Aux vertus sacerdotales les plus insignes, le nouvel évêque de Liége joint les qualités les plus appropriées k l'épiscopat moderne et aux temps troublés que nous traversons. C'est un écrivain c'est un orateurc'est un administrateur qui connait k fond le diocèse qu'il est appelé k gouverner. L« parti ouvrier anversois a tenu une assemblée générale pour discuter la question du suffrage des femmes. La discussion a été longue et a abouti au vote de l'ordre du jour suivant, proposé par M. Terwagne Le parti ouvrier anversois, réuni en assem blée générale, déclare, après müre discussion Qu il maintient le suffrage des femmes sur son programme Qu'il emploiera tous les moyens de pro- pagaride pour aboutir k cette réforme Qu il charge ses mandataires de voter le suffrage des femmes 11 déclare, d'autre part, que la conquéte du suffrage universel pour les hommes doit être poursuivie avec la méme fermeté et que cette question n'est pas indissolublement liée k la première.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1901 | | pagina 1