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Samedi Octobre 1901
10 centimes !e N°
36* Annêe. IV0 8684
La guerre au Transvaal
Autriche-Hongrie
Les congregations réfugiées
en Angleterre
Nomination de l'Evêque de
Liège
Le suffrage des femmes
a An vers
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Encore le» camps de
reconcentration
La Westmintler Gazette publie un tableau
bien émouvant dans sa sécberesse et qui en
dit plus long que toutes ies déclatnations.
II résulte de ce tableau que, pendant les
derniers trois mois, il est mort dans les
camps de reconcentration 606 femmes et
3,24b enfants. alors que la raortalité nor
male est, pour le même temps et sur lemême
nombre d'êtres humains, de 96 femmes et
272 enfants. La raortalité des femmes a done
augmenté dans la proportion de 600 0/0
celle des enfants a plus que décuplé
Cette différerice efïroyable, due auxcamps
de reconcentration, juge sans appel l'institu-
tion. Et le correspondant de la Westminster
Gatettequi lui fournit ces chiftres officiels
ajoute qu'il y va de l'bonneur de l'Angleterre
de faire cesser un pareil état de choses.
L'idée qui a présidé a l'instiiulion de ces
camps élait peut être humaine, l'expérience
démontre que ses résultats sont abomi-
nables.
Les victoires anglaises dans le
Sud-africain
Les dernières dépêches de lord Kitchener
se chargenl elles-mêmes de justifier les
articles pessimistes de la presse anglaise.
Elles nous out annoncé une nouvelle
victoire anglaise qui ressemble élrange-
mentk une nouvelle défaite. On aura remar-
qué de nouveau la singulière fapon dont lord
Kitchener rédige ses dépêches.
Toujours est-il, que les Anglais, de leur
propre aveu, ont eu dans cette nouvelle
affaire 16 officiers et 106 hommes tués ou
blessés, sans compter les tués ou blessés sur
lesquels lord Kitchener n'a pas de détails
et les hommes disparus.
Pour consoler un peu les Anglais de ces
renseignements plutót inquiétants, Kitchener
termine sa dépêche de cette fagon
Les penes considérables subies par
l'ennemt Itala et k Prospect sont confir-
mées, et on rapporte qu'ils ont eu 250 tués et
300 blessés.
Or, toutes les informations recueillies au
sujet de ces deux affaires paraissent prouver
qu'Utala comme it Prospect, les Anglais ont
été tout simplement battus.
Oertaines dépêches disent que le premier
combat a duré 19 heures et le second 10
heures, et qu'ici et lit les Boers ont été re-
Poussés d'autres dépêches raconlent que
trois jours après l'affaire de Prospect, les
Boers ont capturé, dans les environs immé-
diats de cette position, un important convoi
anglais, et qu'au même moment, unfort dé-
tachement anglais a été surpris prés d'Itala.
On voit le cas qu'il est bon de continuer
tie faire des dépêches de lord Kitchener.
Les elections legislatives
en Hongrie
Budapest, 3 octobre.On connait jus -
qu'ici les résultats suivants des élections
Sont élus 225 libéraux, 181 représentants
des partis populaires, 61 kossuthistes, 9
huggenistes, 10 indépendanis, 5 représen
tants de naiionalités, 1 démocrate. II y a 17
scrutins de ballotage. Dans deux circon-
scriptions, l'élection a été annulée. Le comte
Albert Apponnyi a été élu Jasbreuy après
une chaude lutte.
La République de Paris publie une lettre
de Londres, ou nous lisons
On s'imagine bien k tort en France que
le baut clergé anglican est encore animé des
mémes sentiments de bigolisme qu'il profes-
sait autrefois l'égard des catholiques. L'é-
piscopat de l'église anglicane est aujourd'hui
compose de membres éclairés, aux idéés li-
bérales il compte parmi ses représentants
les plus brillants le nouvel évêque de Lon
dres, dont la nomination fut en grande partie
l'oeuvre du roi Edouard VII, encore prince
de Galles. Le cri de No Popery n'est plus
poussé que par quelques sectes dissidentes
et rencontre peu d'écho dans la grande
masse de la population. L'anticléricalisme
reste la spécialité des sectaires franpais, qui
ne se doutent pas a quel point ils sont ici
méprisés.
La hair-e de nos nationalistes avait porté
une certaine partie de la presse anglaise k
prodiguer ses encouragements k M.Waldeck-
Rousseau, que l'on ne désignait plus que
sous le nom pompeux de Iron French Mi
nister (le ministre de fer) sans doute pour le
comparer au Chancelier de fer; mais, en
présence de l'émigration des congréganistes,
cette même presse ne peut plus espérer con
tinuer sa campagne en faveur du président
du conseil, car la persécution religieuse, de
quelque cóté quelle vienne, soulève toujours
contre ses auteurs 1'opinion publique anglai
se. 11 se produit un mouvement hostile k la
politique d'un cabinet sur lequel on avait
beaucoup compté pour amener une détente
dans les relations personnelles enlre les deux
pays.
Certains incidents survenus au cours de
la visite du czar et l'attitude des socialistes
ont ouvert les yeux aux hommes de bons
sens qui s'étaient laiesé bypnotiser par 1 af
faire Dreyfus. La déception des sectaires
franpais sera compléte lorsqu'üs verront de
quelle maDière la presse anglaise annonce
l'arrivóe des congréganistes expulsés
Un des organes les plus enthousiastes de
la politique du cabinet, faisant allusion k
l'installation des Bénédictins dans l'Ile de
Wight, s'exprime ainsi: II est regrettable
que la France ne puisse les regarder avec
tolérance et les condamne k l'exil sur une
terre k laquelle ils donnèrent le premier ar-
chevêque de Cantorbéry, ls premier d'une
longue liste de Bénédictins ayant occupé ce
siège
Une autre feuille non moins dévouée pas-
se en revue, les divers ordres religieux déjk
établis dans le Royaume-Uni, elle ne ménage
pas les éloges k certains d'entre eux. Le
Daily Mail se pose les questions suivantes:
Que sont ces moines Comment vivent-
ils Que font-ils? II y a le capucin qui vit
au milieu des bouges de Londres, adminis-
tre les hópitaux et mendie pour les pauvres.
Dans le pays de Galles, avec le concours de
lord Denbigh, ils ont fondé une colonie agri-
coleils ont transformé une contrée déserte
en terres feriiles, construit des routes,
planté des arbres, et ils cultivent un sol
jusque-lk inculte.
II y a certainement une arrière-pensée
dans cette attitude de la presse anglaise k
l'égard des congrégations et l'intérét est la
raison dominante de ces éloges k leur adres-
se. Ce que nos sectaires ont feint d'ignorer,
les hommes politiques ici l'ont bien compris.
lis savent que les couvents et monastères
sont une source de richesses pour les con-
trées oü ils s'établissent; ils savent, en outre
que certains de ces religieux sont des agri-
culteurs consommés capables de redonner la
vie k une branche de la prospérité nationale
profondément atteinte. L'opinion publique
partage leur manière de voir sans se soucier
des cris de No Popery poussés par quelques
énergumènes.
Le clergé catholique anglais se félicite de
voir l'exode des congréganistes francais se
porter vers l'Angleterre, et les raisons sur
lesquelles le Catholic Times appuie sa
manière de voir méritent d'être repruduites:
L'Angleterre, écrit-il, est le pays qui
retirera le plus grand bénéfice de l'exode
des congrégations religieuses franchises.
Le contact avec le Francais sur notre pro-
pre sol nous a toujours été profitable. Ce
contact fait, d'une part, disparaitre l'animo-
sité anglaise, et de l'autre, l'inimitié na
tionale dont le prêtre lui-méme n'est pas
toujours exempt.
Nous voyons se reriouveler un grand
fait historique avec le présente immigration
des prêtres francais en ce pays. Ce fait est
la générosité montrée par la protestante An
gleterre k l'égard des membres du clergé
francais,qui en 1791 chercbèrent déjk refuge
de cecóté ci de la Manche, Au point de vue
catholique, l'Angleterre sera récompensée
de l'hospitalité qu'elle donne k ces nobles
mendiants en quête de pain et d'un logis.
Le cabinet francais vivait dans l'espérance
que le gouvernement anglais verrait avec
défaveur cette immigration des congréganis
tes, et je sais pertinemment, par des infor
mations personnelles, qu'il avait tenté des
démarches pour obtenir que les autorités
catholiques de ce pays, chacune dans sa
juridiction, missent des entraves k l'installa
tion des congréganistes expulsés.
Ces agents ont été moins que poliment
éconduits et la campagne que l'on avait songé
k provoquer dans le clergé anglican, avec
l'appui des dreyfusards, a piteusement avorté.
L'effet moral du vote de la loi sur les as
sociations, maintenant qu'elle commence k
entrer en vigueur, ne contribuera pas k aug-
menter notre prestige k l'étranger, oil nous
sommes représentées comme un people sans
suite dans les idéés et amoureux de la libertó
seulementen paroles.
Nous apprenons que Mgr Rutten, vicaire
capitulaire et ancien vicaire général de Mgr
Doutreloux, vient d'être nommé parSS. Léon
XIII, évéque de Liége.
Cette nomination sera accueillie avec une
sympathie et un respect bien justifiés par les
qualités éminentes qui distinguent le prêtre
universellement estimé sur lequel s'est libre-
ment arrété le choix du Souverain Pontife.
Aux vertus sacerdotales les plus insignes,
le nouvel évêque de Liége joint les qualités
les plus appropriées k l'épiscopat moderne et
aux temps troublés que nous traversons.
C'est un écrivain c'est un orateurc'est un
administrateur qui connait k fond le diocèse
qu'il est appelé k gouverner.
L« parti ouvrier anversois a tenu une
assemblée générale pour discuter la question
du suffrage des femmes.
La discussion a été longue et a abouti au
vote de l'ordre du jour suivant, proposé par
M. Terwagne
Le parti ouvrier anversois, réuni en
assem blée générale, déclare, après müre
discussion
Qu il maintient le suffrage des femmes
sur son programme
Qu'il emploiera tous les moyens de pro-
pagaride pour aboutir k cette réforme
Qu il charge ses mandataires de voter
le suffrage des femmes
11 déclare, d'autre part, que la conquéte
du suffrage universel pour les hommes doit
être poursuivie avec la méme fermeté et que
cette question n'est pas indissolublement liée
k la première.