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t
Mercredi 9 Octobre 1901
10 centimes le N°
36' Annéb. iV° 3685
La guerre Anglo-Goer
Etats de l'Eglise
Complot anarchiste
contre le Pape
Autriche-Hongrie
Cours d'agronomie
pour militaires
Autour de la question
militaire
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11
Le JOURNAL D'TPRKS parait le Mercredi et le Samedi.
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Un tour de De Wet
Un journal anglais pose cette question
Botha et Delarey viennent d'agir que
fait Dewet
Depuis un certain temps, en effet, on
n'entend plus parler de lui. Mais on s'attend
it le voir bien reparaltr*.
Un officier anglais, ie capitaine Corbaliis,
qui fut son prisoDnier, raconte quelques
uns des exploits accomplis par Dewet pour
écbapper k l'ennemi. L'un des plus extraor-
dinaires est celui de Warm-Baths.
Dewet voulait rejoindre Botha. II avait
traversé la route de Rustenburg, l'ouest de
Pretoria, mais k Warm Baths ii rencontra les
Anglais. Ceux-ci crurent bien, ce jour-Ik,
le tenir. En face, k droite, k gauche, lis
occupaient les positions. La nuit ótait des
plus sombres. On entendait du cóté des
Boers un roulement continu de chariots, de
bruyants craquements de roues. Süremeut,
ils se préparaient pour une attaque dès le
matin, une bataille serail livrée.
Alors, le général Metbuen, qui comman-
dait les troupes anglaises placées devant les
Boers, jugea babile de leur donner l'ordre de
proflier de l'obscurité pour faire un mouve
ment tournanttandis que Dewet les sup-
posait en face de lui, elles ailaient, par une
marcbe forcée, s'abattre sur ses derrières.
Et la chose fut faite.
Mais quand les Anglais arrivèrent au camp
boer, ils ne trouvèrent, sur un plateau
pierreux, qu'une quarantaine de chariots
vides qui tournaient en rond. Ge cirque gro
tesque avait caboté bruyamment toute la
nuit. Pendant ce temps, Dewet, renseigné
par ses éclaireurs, du mouvement opéré par
le général anglais, avait marcbé en avant,
trouvant le chemin libre. Les conducteurs
des chariots furent fails prisonniers deux
blancs et viDgt nègres. Dewet, avec 3,000
hommes, eut bientót repassé le Vaal.
Rome, 3 octobre.
Le trente et unième anniversaire du plé-
biscite au 2 octobre 1870 a été fété par la
diitribution des prix aux enfants des écoles
communales. II n'est pas superflu de rappe-
ler ce que fut le plébiscite romain. En s'ap-
puyant sur des témoignages absolument
dignes defoi, M. BeauSort raconte qu'un
jeune peintre beige put voter 22 fois pour
l'annexion en se promensnt d'un bureau de
vote k l'autre beaucoup d'étrangers s'amu-
sèrent k faire de méme.
D'ailleurs la junte municipale avait été
nommée pour organiser le plébiscite.
Ainsi s'exphquent les résultats étonnants
de ce plébiscite 40,000 voix puur 1an
nexion et aeulement 46 voix pour le P-tp-i.
Or, les garibaldiens ont confcssé qu'en 1869
dans toute la province de Rome, ils ne pou-
vaient trouver une seule personne qui leur
donnkt un verre d'eau des miilieis de jeunes
gens s'étaient enrólés dans l aimée pontifi
cale il a'y en eut pas cent qui voulurent
passer dans les rangs de t'armée italienne.
Des 16,000 employés du gouvernement pon
tifical, aucuu ne vouiut passer dans l'admini
stration du nouveau loyaume.
Mais on a soin de cacber tout cela k la
jeune génération. II paralt méme qu'aucun
journal ne pourrail publier ces détails saus
s'exposer k touies les rigueurs de la censure.
Rome, 7 octobre. Lesjournaux italiens
om annoncé l'ai Testation d'un sujet autr ichien,
Glavinovitb, qui avait réussi, om ils raconié,
k s'introduire dans le Vatican et k pénétrer
jusqu'aux galeries de Rapb.ël.
La vérité est que Glavinovicb était parve
nu jusqu'aux apparlements du Pape et qu'ii
a reconnu avoir l'lnleuliou d'altenter k la vie
duSouverain Pohlife. Aussi, dansl'entourage
de Léon Xlil se montie t-on étonné de la
mauauétude de la police italienne, qui se
borne k expulser purement et simplemeut ce
dangereux anarchiste.
Pi ague, 7 octobre.
Le prince archevéque de Prague a refusé
de bénir le nouveau pontFranpois Joseph
1", dont ^inauguration a eu lieu bier dans la
capitale siovéne.
Comme motif, on ind.que que l'arcbevéque
a refusé d'accepler les conditions du gouver
nement k savoir 1 obligation de prononcer
une partie de son discours en aliemaud.
L'incident cause un vil émoi k Vieuue.
Les cours d'agronomie pour militaires
seront procbainemem repris, lis seront don
nés cette année dans les garnisons d'Auvers,
Bruxelles, Bruges, camp du Beverloo, Diest,
Gand, Hasselt, Huy, Liège, Mahnes, Mons,
Namur, Termonde, Tirlemont et Ypres.
Ces cours ont spécialement pour bul de
perfectionner dans leur métier les jeunes
militaires exerpanl la profession de cultiva-
teur etd'arboriculieur, et de leur inculquer
des principes séneux basés sur la science.
Nous nous rallions sans réserves au
nou vel article que fa Patrie consacre
It la question militaire,
C'est done aujourd'hui que la Chambre
entamera la discussion du projel de réforme
militaire, déposé par le gouvernement.
Ge projet, nous l'avons apprécié, comme
la plupart de nos confrères, au moment oil
nous en avons eu connaissance,
Depuis, dans la Revue Générale, k la fa-
veur d'une étude fort substantielle de la Cri-
te du régime parlementaire en BelgiqueM.
Cbarles Woeste a écrit
La question militaire a toujours été un j
grave embarras pour les ministères qui se
sont succédé en Belgique; l'embarras est i
d'autant plus sérieux pour les catboliques,
qu'ils sont depuis longtemps su pouvoir et
qu'ainsi les impatiences, faute d'avoir re^u
satisfaction compléte, multiplient les exigen
ces. L'opposition voudrait bien tirer parti de
cette situationmais comment mettre d'ac-
cord toutes ses fractions pour livrer k la
droite sur ce terrain un assaut commun?
Les socialistes réclament l'abolition de
l'armée, les progressistes recomnaandent la
nation armée, et les libéraux paraissent fa-
vorables au service personnel et k l'augmen-
tationdu contingent. Impossible, semble-t-i),
deconcilier ces vues opposées.
Et cependant on y a réussi dans une cer-
taine mesure. Les libéraux on dit auxsocia
listes et aux progressistesRéclamons
d'abord la suppression du remplacement
et socialistes et progressistes ont accepté.
On a répété que, le remplacement étant
odieux, il fallait commencer par l'abolir;
mais si ce dessein pouvait réussir, quel
serait le résultat
G'est que la contrainte militaire pèserait
aviic plus de force encore que maiotenant
sur les populations. Par Ik, maints program
mes seraient foulés aux pieds; mais, en
attendant, on aurait vexé les catboliques, et,
comptant sur la logique des fails, on espère
bien avec le temps, faire marcher les curés
et les religieux.
Eu présence de cette attitude de l'opposi-
lion, quelle sera celle de la droite vis-k-vis
du projet qui est appelé k résoudre le délicat
probléme de la réforme militaire
Parmi les nombreuses opinions émises k
ce sujet dans la presse conservatrice, dous
signaloris de préférence celle du Journal de
Bruxelles elle nous semble en tous points,
sinon la plus enthousiaste, du moins la plus
sincèrs.
Le gouvernement, dit le Journal de
Bruxelles, k ia double obligation de sauve-
garder les intéréts de la défense nationale et
d'assurer une n ajornék son projet.
Cette majorité, aucun minislère ne sooge
rait k l'attendre de ses adversaiies, contre le
sentiment de ses amis ce serail la chute
certaine et du projet et ducabinet qui l'aurait
déposé. M. Frère-Orban, lors de son
dernier passage aux affaires, répondit avec
beaucoup de sagesse k ceux qui réclamaient
le service obligatoireNous ne pouvons
venir déposer ce projet de loi comme un
brandon de discorde, comme un défi adressé
k une fraction de la majorité.
Le projel, oeuvre de conciliation et de
bonne foi, a été accueilli avec faveur, k trés
peu d'exceptions prés, par les membres des
deux droites parlemenlaires réunies. II pa
rait done assuré d'une majorité au Parle
ment.
On lit dans des journaax libéraux, et on
entend dire par des partisans du service per
sonnel, que le gouvernement aurait dü se
tourner vers la gauche pour réaliser la ré
forme militaire.
Nous avons dit plus haut ce que nous pen
sons d'une telle opinion. Comme le disait le
chef du dernier cabinet libéral, o'eül été un
brandon de discorde et un défl.
La gauche est d'ailleurs profondéaaent
divisée sur la question militaire. Les mo-
dérés qui se disent partisans du service
personnel nous paraissent plutót suspects,
lis ont, au pouvoir, soigneusement évité
d'instaurer le service personnel au sujet
duquel M. Frère-Orbau s'écriait en 1880
Je suis l'adversaire implacable de ce pré-
tendu service personnel et obligatoire, que
j'ai pris le soin de démasquer.
L'opinion libérale n'en voulait k aucun
prix k cette époque et M. Louis Hymans,
père du député actuet, écrivaitSi le gou
vernement proposait le service obligatoire,
il se trouverait en présence d'une opposition
qui sorlirait des entrailles de la nation.
Sa fapon d'en étre partisan, aujourd'hui,
est faile peur en éloigner beaucoup de catho-
liques, puisque dès 1887 la presse libérale
averiissait nos amis que la gauche, revenue
au pouvoir, supprimerait les immunités
ecclésiaiüques langage que les journaux
libéraux tienneut encore ouvertement au
jourd'hui.
Les libéraux progressistes et radicaux
sont, eux, des fervents du système de la
nation armée
Quant aux socialistes, chacun sait dès
longtemps (et ils viennent de le répéter dans
un manifeste) que leur programme militaire
est la suppression des armées permanentes.
Le gouvernement ne peut done guère
faire fonds sur de pareils concours.
Le projel de réforme que va discuter la
Chambre est une oeuvre de bonne foi et de
conciliation.
Ce sera une loi de transaction.
Notre avis est que la loi ne coatentera
pleinement personne, mais quelle donnera
de suffisantes satisfactions k des hommes de
bonne volonté, soucieux en méme temps des
besoins du pays et des intéréts particuliers
del citoyens.
Or, le patriotisme trouve mieux son comp-