m t Mercredi 9 Octobre 1901 10 centimes le N° 36' Annéb. iV° 3685 La guerre Anglo-Goer Etats de l'Eglise Complot anarchiste contre le Pape Autriche-Hongrie Cours d'agronomie pour militaires Autour de la question militaire On s'abonne rue au Beurre, 36, Ypres, et tous les bureaux de poste du royaume. 11 Le JOURNAL D'TPRKS parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipation est de 6 fr. SO c. par an ponr tout le pays; pour l'ótranger, le port en sus. Les abonnement8 sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Les articles et communications doivent ètre adrossés francode porta l'adresse ci-d«ssus. Les annonces ooütent 15 centimesla ligne. Lesréolames dans te oorps dn journal coütent 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires1 franc la ligne. Les numóros suppié- menta'res coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et deBelgique excepté les 2 Flandres) s'adresser 4 1'A.gence Eavas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Place de la Bourse. Un tour de De Wet Un journal anglais pose cette question Botha et Delarey viennent d'agir que fait Dewet Depuis un certain temps, en effet, on n'entend plus parler de lui. Mais on s'attend it le voir bien reparaltr*. Un officier anglais, ie capitaine Corbaliis, qui fut son prisoDnier, raconte quelques uns des exploits accomplis par Dewet pour écbapper k l'ennemi. L'un des plus extraor- dinaires est celui de Warm-Baths. Dewet voulait rejoindre Botha. II avait traversé la route de Rustenburg, l'ouest de Pretoria, mais k Warm Baths ii rencontra les Anglais. Ceux-ci crurent bien, ce jour-Ik, le tenir. En face, k droite, k gauche, lis occupaient les positions. La nuit ótait des plus sombres. On entendait du cóté des Boers un roulement continu de chariots, de bruyants craquements de roues. Süremeut, ils se préparaient pour une attaque dès le matin, une bataille serail livrée. Alors, le général Metbuen, qui comman- dait les troupes anglaises placées devant les Boers, jugea babile de leur donner l'ordre de proflier de l'obscurité pour faire un mouve ment tournanttandis que Dewet les sup- posait en face de lui, elles ailaient, par une marcbe forcée, s'abattre sur ses derrières. Et la chose fut faite. Mais quand les Anglais arrivèrent au camp boer, ils ne trouvèrent, sur un plateau pierreux, qu'une quarantaine de chariots vides qui tournaient en rond. Ge cirque gro tesque avait caboté bruyamment toute la nuit. Pendant ce temps, Dewet, renseigné par ses éclaireurs, du mouvement opéré par le général anglais, avait marcbé en avant, trouvant le chemin libre. Les conducteurs des chariots furent fails prisonniers deux blancs et viDgt nègres. Dewet, avec 3,000 hommes, eut bientót repassé le Vaal. Rome, 3 octobre. Le trente et unième anniversaire du plé- biscite au 2 octobre 1870 a été fété par la diitribution des prix aux enfants des écoles communales. II n'est pas superflu de rappe- ler ce que fut le plébiscite romain. En s'ap- puyant sur des témoignages absolument dignes defoi, M. BeauSort raconte qu'un jeune peintre beige put voter 22 fois pour l'annexion en se promensnt d'un bureau de vote k l'autre beaucoup d'étrangers s'amu- sèrent k faire de méme. D'ailleurs la junte municipale avait été nommée pour organiser le plébiscite. Ainsi s'exphquent les résultats étonnants de ce plébiscite 40,000 voix puur 1an nexion et aeulement 46 voix pour le P-tp-i. Or, les garibaldiens ont confcssé qu'en 1869 dans toute la province de Rome, ils ne pou- vaient trouver une seule personne qui leur donnkt un verre d'eau des miilieis de jeunes gens s'étaient enrólés dans l aimée pontifi cale il a'y en eut pas cent qui voulurent passer dans les rangs de t'armée italienne. Des 16,000 employés du gouvernement pon tifical, aucuu ne vouiut passer dans l'admini stration du nouveau loyaume. Mais on a soin de cacber tout cela k la jeune génération. II paralt méme qu'aucun journal ne pourrail publier ces détails saus s'exposer k touies les rigueurs de la censure. Rome, 7 octobre. Lesjournaux italiens om annoncé l'ai Testation d'un sujet autr ichien, Glavinovitb, qui avait réussi, om ils raconié, k s'introduire dans le Vatican et k pénétrer jusqu'aux galeries de Rapb.ël. La vérité est que Glavinovicb était parve nu jusqu'aux apparlements du Pape et qu'ii a reconnu avoir l'lnleuliou d'altenter k la vie duSouverain Pohlife. Aussi, dansl'entourage de Léon Xlil se montie t-on étonné de la mauauétude de la police italienne, qui se borne k expulser purement et simplemeut ce dangereux anarchiste. Pi ague, 7 octobre. Le prince archevéque de Prague a refusé de bénir le nouveau pontFranpois Joseph 1", dont ^inauguration a eu lieu bier dans la capitale siovéne. Comme motif, on ind.que que l'arcbevéque a refusé d'accepler les conditions du gouver nement k savoir 1 obligation de prononcer une partie de son discours en aliemaud. L'incident cause un vil émoi k Vieuue. Les cours d'agronomie pour militaires seront procbainemem repris, lis seront don nés cette année dans les garnisons d'Auvers, Bruxelles, Bruges, camp du Beverloo, Diest, Gand, Hasselt, Huy, Liège, Mahnes, Mons, Namur, Termonde, Tirlemont et Ypres. Ces cours ont spécialement pour bul de perfectionner dans leur métier les jeunes militaires exerpanl la profession de cultiva- teur etd'arboriculieur, et de leur inculquer des principes séneux basés sur la science. Nous nous rallions sans réserves au nou vel article que fa Patrie consacre It la question militaire, C'est done aujourd'hui que la Chambre entamera la discussion du projel de réforme militaire, déposé par le gouvernement. Ge projet, nous l'avons apprécié, comme la plupart de nos confrères, au moment oil nous en avons eu connaissance, Depuis, dans la Revue Générale, k la fa- veur d'une étude fort substantielle de la Cri- te du régime parlementaire en BelgiqueM. Cbarles Woeste a écrit La question militaire a toujours été un j grave embarras pour les ministères qui se sont succédé en Belgique; l'embarras est i d'autant plus sérieux pour les catboliques, qu'ils sont depuis longtemps su pouvoir et qu'ainsi les impatiences, faute d'avoir re^u satisfaction compléte, multiplient les exigen ces. L'opposition voudrait bien tirer parti de cette situationmais comment mettre d'ac- cord toutes ses fractions pour livrer k la droite sur ce terrain un assaut commun? Les socialistes réclament l'abolition de l'armée, les progressistes recomnaandent la nation armée, et les libéraux paraissent fa- vorables au service personnel et k l'augmen- tationdu contingent. Impossible, semble-t-i), deconcilier ces vues opposées. Et cependant on y a réussi dans une cer- taine mesure. Les libéraux on dit auxsocia listes et aux progressistesRéclamons d'abord la suppression du remplacement et socialistes et progressistes ont accepté. On a répété que, le remplacement étant odieux, il fallait commencer par l'abolir; mais si ce dessein pouvait réussir, quel serait le résultat G'est que la contrainte militaire pèserait aviic plus de force encore que maiotenant sur les populations. Par Ik, maints program mes seraient foulés aux pieds; mais, en attendant, on aurait vexé les catboliques, et, comptant sur la logique des fails, on espère bien avec le temps, faire marcher les curés et les religieux. Eu présence de cette attitude de l'opposi- lion, quelle sera celle de la droite vis-k-vis du projet qui est appelé k résoudre le délicat probléme de la réforme militaire Parmi les nombreuses opinions émises k ce sujet dans la presse conservatrice, dous signaloris de préférence celle du Journal de Bruxelles elle nous semble en tous points, sinon la plus enthousiaste, du moins la plus sincèrs. Le gouvernement, dit le Journal de Bruxelles, k ia double obligation de sauve- garder les intéréts de la défense nationale et d'assurer une n ajornék son projet. Cette majorité, aucun minislère ne sooge rait k l'attendre de ses adversaiies, contre le sentiment de ses amis ce serail la chute certaine et du projet et ducabinet qui l'aurait déposé. M. Frère-Orban, lors de son dernier passage aux affaires, répondit avec beaucoup de sagesse k ceux qui réclamaient le service obligatoireNous ne pouvons venir déposer ce projet de loi comme un brandon de discorde, comme un défi adressé k une fraction de la majorité. Le projel, oeuvre de conciliation et de bonne foi, a été accueilli avec faveur, k trés peu d'exceptions prés, par les membres des deux droites parlemenlaires réunies. II pa rait done assuré d'une majorité au Parle ment. On lit dans des journaax libéraux, et on entend dire par des partisans du service per sonnel, que le gouvernement aurait dü se tourner vers la gauche pour réaliser la ré forme militaire. Nous avons dit plus haut ce que nous pen sons d'une telle opinion. Comme le disait le chef du dernier cabinet libéral, o'eül été un brandon de discorde et un défl. La gauche est d'ailleurs profondéaaent divisée sur la question militaire. Les mo- dérés qui se disent partisans du service personnel nous paraissent plutót suspects, lis ont, au pouvoir, soigneusement évité d'instaurer le service personnel au sujet duquel M. Frère-Orbau s'écriait en 1880 Je suis l'adversaire implacable de ce pré- tendu service personnel et obligatoire, que j'ai pris le soin de démasquer. L'opinion libérale n'en voulait k aucun prix k cette époque et M. Louis Hymans, père du député actuet, écrivaitSi le gou vernement proposait le service obligatoire, il se trouverait en présence d'une opposition qui sorlirait des entrailles de la nation. Sa fapon d'en étre partisan, aujourd'hui, est faile peur en éloigner beaucoup de catho- liques, puisque dès 1887 la presse libérale averiissait nos amis que la gauche, revenue au pouvoir, supprimerait les immunités ecclésiaiüques langage que les journaux libéraux tienneut encore ouvertement au jourd'hui. Les libéraux progressistes et radicaux sont, eux, des fervents du système de la nation armée Quant aux socialistes, chacun sait dès longtemps (et ils viennent de le répéter dans un manifeste) que leur programme militaire est la suppression des armées permanentes. Le gouvernement ne peut done guère faire fonds sur de pareils concours. Le projel de réforme que va discuter la Chambre est une oeuvre de bonne foi et de conciliation. Ce sera une loi de transaction. Notre avis est que la loi ne coatentera pleinement personne, mais quelle donnera de suffisantes satisfactions k des hommes de bonne volonté, soucieux en méme temps des besoins du pays et des intéréts particuliers del citoyens. Or, le patriotisme trouve mieux son comp-

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1901 | | pagina 1