Gif ROMfQUE YPROISE
Au Volkshuis
Un curé?... Filons
mes; les volontaires, etc., 9,229; total,
38,161, au lieu de 42,898, soit une diffé-
rence de 42,898 38,161 4,737, disons
4,000 en chiffres ronds.
Et la situation future doit s'établir ainsi
civils remplapant des militaires, 1,800; vo
lontaires, rengagés, etc., 16,500; contin
gent demander k la conscription, 19,861,
pour arriver au total de 38,161 égal k l'ef
feclif actuel. La conscription ne devra done
fournir, d'après la commission, que 19,861
hommes, au lieu de 24,500diöérence,
4,639 hommes ou 4,000 en chiffres ronds.
Cecalcul me parait inattaquable.
Remarquez que si nous déduisons l'effec-
tif futur de ce quest l'effectif actuel, nous
arrivons au méme résultat.
L'effectif, constaté par le gouvernement,
est de 33,669 hommes et la durée du ser
vice actuel de 29,437 mois. La durée futur»
sera de 23,035 mois. Le contingent réelle
ment incorporé est réduit par le déchet
d'usure, k 11,794. Le contingent réellemtnt
incorporé sera réduit dorénavant par le dé-
cbet d'usure, ëi 12,614.
Si l'effectif constaté fourni par la conscrip
tion est actuellement de 33,669 il sera, dans
l'avenir de
33,669 x
23,035 12,614
29,437 11,794
Le cbiffre indiqué par le gouver
nement est
28,179
24,214
3,965
Diöérence
soit en chiffres ronds 4,000.
Soit que nous fassions le calcul direct ou
que nous partions des effeclifs actuels, pour
déterminer les effectifs futurs, nous arrivons
done approximativement au même résultat.
U me parait inutile d'ailleurs de m'arréter
k vous expliquer d'oü vient la diöérence
entre les deux résuhats 4,639 et 3,965.
Cela n'a pas d'imporlance pour l'instant.
Je ne dis pas, messieurs, que le gouver
nement n'a pas constaté la présence de ces
33,669 hommes. Je n'accuse pas le gouver
nement d'avoir voulu iromper la Chambre.
Je ne dis done pas que ces 33,669 hommes
ne peuvent étre comptés a l'effectif de paix.
Je n'ai pas k rechercher si, oui ou non, la
présence de ces 33,669 hommes a été con-
statée, je n'en sais rien, je ne dois pas le
savoir et cela m'est absolument égal. Mais je
dis que
1* Si l'effectif actuel fourni par la cons
cription est de 33,669 hommes l'effectif
futur sera de 28,179 hommes et non de
24,214
2* Si l'effectif futur n'est que de 24,214
hommes, l'effectif actuel mettre en regard
de celui-lh est de 28,932 et non de 33,669.
En toute bypoibèse, l'effectif futur sera
done de 4.000 hommes en chiffres ronds
supérieur k l'effectif actuel.
Quel peut être l'explication de cetle diffé-
rence L'honorable ministre nous a dit dans
son premier discours Pour arriver k fixer
k 29,437 mois la durée moyenne actuelle du
service, vous supposez que tous les hommes
jouissent des six scmaines de congé auxquel
les la loi leur donne droit.
Or, cela n'est pas exact. En fait, ils n'ont
que quatre semaines de congé.
En eftet, messieurs, la commission a sup
posé que les six semaines de congé, prévues
par la loi et auxquelles le» hommes ont droit,
leur étaient réellement accordées. Elle ne
pouvait agir autrementquand on dit que les
hommes ont droit k six semaines de congé,
on reconnait qu'ils peuvent les réclamer et,
s'ils les réclament, la durée réelle du ser
vice est réduite en eonséquence, et l'effectif
sur lequel on peut compter également.
D'autre part, l'hcnorable ministre nous
ditDans les 23,035 moi» prévus comme
moyenne de la durée future de service, vous
supposez qu'il n'y aura pas de congés. Or,
il y en aura.
Mais la commission a dü supposer qu'il
n'y aurait pas de congé étant donnés le texte
du projet et les réponses faites par le gouver
nement aux questions de la commission.
Si l'intention du ministre est d'accorder
des congés de droit, ces congés étant com-
pris dans les 23,035 mois de services,alors,
messieurs, le malentendu est expliqué pour
une part. Nous attendrons que ces congés
soient précisés par le gouvernement pour
nous rendre compte de leur importance, et
de la mesure dans laquelle ils fontdisparaftre
l'excédent de 4,000 hommes signalé par la
commission.
M. Colfs. Bien entendu, si ces congés
sont compris dans coterme de service, et
non pas vingl-quatre ou trente-six mois
M. Helleputte, rapporteur. C'est dans
ce sens que l'honorable ministre s'est ex-
prirné.
En attendant, il me parait démontré, sauf
explications ultérieures de l'honorable mi
nistre que, grkce k Paugraentation du con
tingent demandé k la conscription, grace
aussi k la fapon dont aux termes de la loi les
congés sont distribués dans le système futur
et dans le système actuel, l'effectif futur sera
supérieur de 4,000 hommes k l'effectif ac
tuel.
Le gouvernement nous a ditJe demande
le maintien des effectifs de paix. La commis
sion a répondu, et elle a pensé quelle était
l'organedela majorité: Nous acceptons cette
transactionnous maintiendrons les effectifs
de paix.
Dèslors, il reste k recourir aux disposi
tions nécessaires pour que l'effectif de paix
ne soit pas augmenté et l'entente exislera,
sur ce point, entre la majorité et le gouver
nement. J'ai toute confianoedans le résultat
de cel échange d'explications. -
Si j'ótais de ceux qui ont l'habitude de
voter coritre le contingent ou de proposer
annuellemem sa réduction, je n'attacherais
aucune importance k la question de savoir
si les effectifs de paix sont augmentés ou
diminuéscar la Chambre a l'occasioo,
chaque année, de réduire le contingent et,
par conséquent, les effectifs de paix dans la
mesure quelle veut. La question n'aurait
aucune importance. La majorité pourrait
done voter le projet de loi tel qu'il est sou
mis k la Chambre, méme l'aggraver dans
certaines de ces dispositions au point de vue
des effectifs de paix, sans s'engager k rien
et sans rien compromettre, puisqu'elle pour
rait, dès ié vote du prochain contingent,
réduire les effectifs de paix.
Maïs ce serail lk, k mon sens, une vie
daugereuse.
De ce que le contingent est soumis cbaquo
année au vote de la Chambre, il ne s'ensuit
pas que la Chambre ferait chose sage en
modifiant le contingent k toute occasion
celui ci doit avoir de la fixité, si l'on ne veut
pas compromettre l'organisation de l'armée
et tomber dans le gkchis. A tous les points
de vue, il vaut done mieux qu'un accord
complet s'étaülisse entre le gouvernement et
la droite el qu'k la fin de cette discussion il
soit entendu que le gouvernement et la
droite veulent maintenir et l'effectif de paix
actuel et le contingent correspondant k eet
effectif.
huis paria section dramatique de la Garde
Catholique.
L'assistanoe était non moins nombreuse
ni moins bien choisie que les autres années.
Notons, outre la présence de M. Iweins
d'Eeckhoutte, président d'honneur et M.
Sobry, président, celles de MM. le Chanoine
De Brouwer, Curé-Doyen, Colaert, Bergh-
man et Fraeys, Bourgmestre et Echevins,
plusieurs conseillers communaux et un grand
nombre de Membres du clergé et de Dames.
Le drame De Buiter en Tassyns, est
un épisode de la guerre des paysans, que les
acteurs ont interprêté avec un talent réelle
ment remarquable.
La comédie De twee Dooven a eu un
succès de rires sans fin.
Nous devrions mentionner les noms des
acteurs mais ils sont connu» pour la plu
part, et nous ne serions pas juste si nous ne
les citions tous avec le même éloge, ou k peu
prés.
Bornons nous k les félicitor en groupe, et
k répéter l'hommage que nous avons rendu
plusieurs tois déjk k M. G. Dejaegher, le
dévoué directeur de la section dramatique.
N'oublions pas non plus de remercier
i'orchestre dirigé par M. Ernest Wenes.
Nous avons eu le plaisir d'assister, Di-
manche soir, k la fête, donnóe au Volxs-
L'abbé W... est le plus charmant carac-
lère, la plus belle hrne, qu'on puisse ren-
contrer. Un «amedi, k 5 heures du soir, sur
lequai de Nancy, ilcherchait une place, une
toute petite place, dans an train bondé k
éclater. Tiens... c'est vous!
L'abbé se retourne et reconnait un peintre
parisien k la fois de ses amis et de grand
talent: Vous revenez k Paris!...
Hélas
Vous avez passé de bonnes vacances 1
En principe, des vaoances ne som jamais
bonnes... quand elles sont passée».
Nous allons faire route ensemble?
Ge serail une consolation, mats jamais nous
ne trouverons deux places
Erreur, mon cher abbó, laissez les
profanes se tasser... je counais le mouve
ment!... Quand tout sera complet, alors
sournoisement le chef de gaic ajoutera deux
ou trois wagons, oil nous serous comme des
nababs Pour plus de süreté, 1 artiste grais-
se la main d'un graisseura Tenez, mon
brave, voici 40 sous... inetlez done d'avunce
hos deux valises dans la voilure qu'on va
alteler...
Cinq minutes après, traluant sa bofte de
roue en roue, l'tiomme s'approctie du pein
tre, et lout bas: Le wagon arrive...
j at mis les sacs dans le compartiment du
milieu.
Vous voyoz... avec de l'huile on arrive
k tuut
L'abbé monte le premier et aperpoil au
fond du wagon un grand monsieur trés sec
déjk plungé dans les jouruaux le peintre
suit; mais, subilement le grand monsieur
léve la tête et, k ia vue d'un prétre, pousse
un véritable cri d'efiroi, se déteud comme
un ressort: Un curé...? filons!» Et, en
effet, il tile si vile... si vile k la recuer-
cbe d'un autre compartiment... qu'il en ou
blie sur la banquette sa canne, sou chapeau
et ses gants
Alors se passe une petite scène pas banale:
absolument suffoqué de cette stupidité k la
quelle il n a pas eu, comme le piètre, l'occa-
sion de s'nabuuer, ie peintre sauta sur la
canne délaissée, planta au-dessus le chapeau
et brandit les gantspuis avec ce trophée
redescend sur le quai, louge le train en
criant d une voix stridenta Quel est le
voyageur qui, par peur d'un curé, a laissé son
chapeau, sa canne et ses gants
Le peintre est maigre et laidv c'est même
sa grande coquetterie avec sa barbe jaune-
roux trés fournie, ses petits yeux pétillants
de malice, son front aux rides mobiles, ses
longues mains grêles et nerveuses, élevant
au-dessus de sa lête les dépouilles du fuyard,
il a l'air d'un macaque intelligent qui revient
de faire un bon coup... pendant que sa
petite voix suraiguë répète son appel ironi-
que Quel est le voyageur qui par peur d'un
curé, etc., etc. Mais personne ne répond.
Vous croyez quo le peintre se tient pour
battu... A chaque station, k Tout, k Com-
mercy, k Bar-le-Duc, k Vitry, k Cbklons, k
Epernay, k Chateau-Thierry la scène recom
mence le train n'a pas encore stoppé que
le petit homme est déjk derrière le chef de
train, lui emboitele pas, et, k l'annonce de
la gare, ajoute d'une voix de plus en plus
retentissante Quel est le voyageur qui, par
peur d'un curé, a perdu son chapeau, sa canne
et ses gants Tout le monde se lord aux
portières, les collégiens surtout, sont en-
chantés de l'aventure et, en riant, ils répètent
avec lui sur un ton lamentable Quel est le
voyageur etc.
Cela dure jusqu'k Paris et l'implacable
peintre, son trophée toujours k la main, so
met k cóté du contróleur qui repoit les billets
et, cette fois, sur un tou exaspéré Quel
est le voyageur qui, par peur d'un curé...
Tout le monde s'examine réciproquement, et
cberche quel est ie Monsieur qui serait
décoiffé...? Mais cfaacun arbore fièrement,
qui son haut de forme, qui, son melon, qui,
son chapeau de paiile... II a peut-être eu
la colique... observe une femme.
Ce fut un trait de lumière Madame,
vous étes un grand homme Alors suivi
d'uno vraie foule qui ne demande qu'k s'amu-
ser, le peintre tétu se rend aux inexpres
sibles et d'une voix sévère interroge une
femme qui se trouvait Ik Madame, auriet-
vous par hasard offert, tout k I'heure, 1'hos-
pitalité k un Monsieur décoiffé n'ayant ui
gants, ni canne... il devait avoir l'air épou-
vanté...T A cette question la brave femme
se trouble devant cet homme décoré, croit
qu'il s'agit d'un anarchiste. Et la pauvre
femme léve les bras en un geste désespéré
Pour une fois que je fais l'intérim en
voilk une affaire moi qui était contente
de la recette fallait que 5a arrive... tout
allait nop bien
Alors, k tout hasard, dans la pièce sonore
s'élève la voix implacable du peintre aQuel
est le voyageur qui, par peur d'un curé, a
laissé dans I express de Paris, son chapeau,
sa canne el ses gants 11
On attendit irois minutes... mais aucune
porle ne s'ouvrit, et Ton u'euteudit qu'un
obsliné silence que seul scandait dans Is
lointain le grand murmure de la Ville en-
dormie...
Seulement l'abbé W... est une conscien
ce délicate, et comme le peintre ne s'est
peut étre pas suffisamment fait entendre, il
emprunte la voix du journal et, par elle,
crie k la France entière: Quel est le voyageur
qui, par peur d'un curé. etc., etc.
S'il n'a pas osé répondre, peul-être osera-
t il écrire... Le chapeau a comme initiales
R. B.
Seulement, avouez-le, ces histoires-lk
sont tout de méme ennuyeuses.
A vendre au bureau du Journal,
rue au Beurre, 36, Ypres
L'érection de la croix
de Rubens
au prix de 1 fr.