Samedi 30 Novembre 1901 10 centimes Ie IX0 869 Année. rN° 3600 Garde Catholique La Guerre Anglo-Boer FRANCE Le but poursuivi S. U. ou pas de voies et moyens Les Yprois sans eau La Ske Cécile On s'abonne rue au Beurre, 36, A Ypres, el A tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D'YPRES paraït le Mercredi et le Samodi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation est de 5 fr. 50 c. par an ponr tont le pays; pour l'étranger, le port en sns. Les abonnements sont d'un an et se rógularisent fln Décembre. Les articles et communications doirent être adrossés franco de port 4 1'adresse ci-d«ssus. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les reclames dans le corps du journal ooütent 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires1 franc la ligue. Lesnuméros supp'é- monta'res coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique excepté les 2 Flandres) s'adresser 4 l'Agence Savas Bruxelles, rue de la Madeleine n* 32 et 4 Paris, 8, Place de la Bourse. La section dramatiquese prépare k jouer le 15 Décembre au Yoikshuislecélèbredrame transvalien, Do Vrijschutter. (le franc-tireur) Le ministère anglais s'adoucit Londres, 28 novembra. Au tours d'un discours qu'il a prononcé hier soir k Croydon, le ministre du com merce a déclaré qu'on a mal interprélé le» paroles de lord Salisbury, lorsqu'il disait qu'tl n'sccorderait aux Républiques sud-afri- caines aucune parcelle d'indépendance. 11 n's jamais été question de ne pas accorder aux Boers un gouvernement représentatif ni d'insister sur leur reddition sans conditions, si ce nest dans ce sens qu'on ne leur accor- dera plus les conditions qu'ils ont une fois retuséas, Le miniatre a ajoulé que si un général, représentant les Boers en armes, faisait des ouvertures de paix avec la condition que les Boers devraient dans l'avenir jouir d'un gou vernement représentatif, il est couvaincu que lord Kitchener transmettrait cette proposi tion et qu'elle servirait de base k la conclu sion de la paix. Paris, 29 novembre. La Chambre a repris bier la discussion de l'emprunt chinois. Au cours de cette discussion, la Chambre a voté, par 509 voix contre 26, un ordre du jour ainsi conpu La Chambre s'associe k l'hommage rendu par le gouvernement au corps expédilionnaire de Chine. L'abbé Gayraud, ne récusant pas les actes dénoncés par le général Voyron, a demandé un supplément d'enquête. M Berteaux propose d'ajouter k la motion Aimond a La Chambre réprouve les mis- sionnaires voleurs et pillards mais cette motion a été rejetée par 31A voix contre 163. Les attaques dont les missionnaires sont l'objet ne sont que la continuation de la campagne contre les Congrégations. Mgr Favier, évêque de Pékin, dont on oublie la conduite si courageuse et si patrio- tique, estqualifié d'évéque pillard, ses Laxa- ristes et ses chrétiens catboliques sont accusés des ptres méfaits. Quel est le but poursuivi C'est l'idée catholique ef l'idée patriotique que I'on s'attaobe k vouloir ravaler et sup- primer, en outrageant ceux qui les repré- sentent, le clergé et l'armée. Ces attaques se produisirent il y a un an déjk Mgr Favier, qui se trouvait, k ce mo ment k Paris, répondit dans une lettre adressée au directeur des Missions Etran- gères. Après avoir rappelé les souffrances endu- j rées, les exactions que toutes les ceuvres et toutes les families chrétiennes avaient subies et enfin la nécessité oü il se trouvait de sub- venir aux besoins les plus urgents et de réparer.dans la limitedu possible, les ruines accumulées, Mgr Favier s'exprimait ainsi J'ai demandé au ministre de France l'aatorisation de faire, daDS les magasins désertés, les provisions nécessaires de nour- riture, de vêtements, de chaufiige, etc., pour les victimes du siège, étant bien en- tendu que tout ce que nous prendrions ainsi dans les magasins de l'Etat serait défalqué en temps utile de 1'indemnité qui nous est due, et que nous indemniserions nous-mêmes le plus tót possible, les particuliers de tout ce qui aurait été pri3 cbez eux. Quoi de plus raisonnable? je vous le demande. M. Pichon n'èn a pas jugé autre- ment que moi-même, et je ne suppose pas qu'auoun homme de bonne foi en puisse juger différemment. Nous n'avons violé aucune tègle de justice, ni de cbarité.Si des abus ont été commis, c'egt tout k fait contre mon gré et contra mes ordres. Pour en étre convaincu, il suffil de lire les instructions que j'ai données k cette égard k mes chré tiens. Ces instructions, qu'un grand nombre de journaux ont d'ailleurs reproduces, je les ai fait lire au próne et je les ai fait afficher k i'intérieur de la cathédrale de Pékin. S'il y a eu des abus et des pillages, faut-il en faire remonter la responsabilité aux mis sions catholiques Ces accusations se seraient-elies même produiles si on ne vou- lait que défendre la morale et venger l'huma- nité En réalité, c'est le moindre de leur souci, et tout ce bruit soulevé n'a qu'une cause et procédé toujours de la méme pensée dés- honorer le clergé et l'armée pour pouvoir plus commodóment les supprimer. Voilk comment \'Etoile Beige apprécie le plan de la gaucbe socialiste Aux cours d'un lumultueux débat sur l'or- dre du jour de la Chambre, M. Furnémont s'estécrié Le S. II., ou pas de bud gets et M. Vandervelde a paraphrasé l'interruption de son collègue. Cette interruption dévotle ie plan du grou- pe socialiste. llconststek paralyser lejeu du régime parlementaire Le groupe socialiste eompte une trentaine de membres il prétend empécher la Cham bre de voter les budgets. 11 dit aux autres groupes Vous voterez c e que je veux, ou je vous empêcherai de voter ce que vous voulez. Nous avons signalé cette tactique en pré- disarit que les socialistes s'en serviraient pour empécher la loi du contingent d'être votée en temps utile. Et nous avons fait re- marquer k ce propos que si la Chambre veut reviser son règlement, elle doit avant tout se préoccuper de faire respecter la liberté du vote. Le plan du groupe socialiste étant d'empé- cher le vote des budgets el de la loi du con tingent, il faul pour déjouer la tactique des révolutionnaires, que la Chambre puisse procéder k un appel nominal malgré la ta- page d'une petite minorité. Or, le règlement actuel n'a pas prévu cette hypotbèse et les propositions admises par la commission ne la prévoient pas davantage. Si elle n'y prend garde, la Chambre se trouvera, pieds et poings liés, k la merci d'une minorité de papageurs, appuyée par quelques radicaux dévoyés. Si leurs menaces devaient se réaliser, il y aurait encore un Parlement, maïs il n'y aurail plus de régime parlementaire. Reculade de la gauche socialiste Au début de la séance de Vendredi la gauche socialiste a fait uue pitoyable recu lade. La journée historique de jeudi, oü le S. U. était posé, a été suivie d'une journée burlesque. La gauche libérale, pat' l'organe de MM. Neujean et Liefman, a déclaré qu elle ne suivrait pas les socialistes dans leur genre d'obsiruction, se réservant le droit de ne pas voter le budget des voies et moyens. Les socialistes se sont ralliés k l'ordre du j^ur. Lief man fixant la discussion du budget des voies et moyens après celle de la loi mili taire, pour passer ensuite k 1'examen de la question du S. U. Get ordre du jour n'a pas été voté, pas plus que celui des socialistes,qui proposaient de discuter successivement, après la loi mi litaire les poursuites Smeets, le budget des voies et moyens et le S. U. La proposition du gouvernement a été votée droite contre gaucbes. On observera done l'ordre suivant fin de la discussion militaire, budget des voies et moyens, et le reste après. Nous lélicitons la Droite el le Gouverne ment de leur attitude. Elle a fait voir aux deux ou trois gaucbes quelle entend rester maltre du terrain. Les socialistes se le sont lenus pour infor- més. Le Petit Belge écrit avec esprit, si noH tout k fait exactement Les Yprois auront soif, si les mesures pré- conisées par M. 'Colaert, le sympathique bourgmestre d'Ypres, ne sont pas prises ra- pidement. Le collègeéchevinald'Ypres vient, en efïet, nous écrit-on, de réduire k trois heures le temps du débit de l'eau de la ville. La réserve de l'étang de Dickebusch diminue tous les jours d'un centimètre, malgré les quelques ondées de ces jours derniers.Etiln'y a plus que quinza k vingt centimètres utiles A moins d'une pluie abondante, l'étang sera k sec avant 3 semaines. II faudra prendre de l'eau aux fossés des remparts, alimentés par l'étang de Zillebeke. La mesure prise, quoique désagréable, se justifie pleinement. Et M. Colaert a eu raison aussi de donner sur les doigts de ses admi- nistrés qui usent de l'eau commune sans modération Ypres est une ville trop propre M. Colaert fera approfondir considérable- ment l'étang de Dickebusch, de manière tripier le volume actuel; ce projet, qui est k l'étude, pourra être exécuté eu 1903. Puissent, d'ici- lk, les Yprois n'avoir pas trop soif. II leur serait désagréable sans doute d'appliquer chez eux la maxime évan- gélique qui a trait k certain verre d'eau. A Ypres II y a 25 aas, les catholiques yprois étaient des parias dans leur ville natale. Toutes les forces étaient entre les mains de leurs adversaires. Pour leurs fêtes ou même pour rehausser l'éclat des solennités reli- gieuses, le carillon ou le concours de la musique communale leur était systématique- meut refusé. Indignés, k la vue de eet ostracisme, dont leurs frères étaient victimes, deux hommes dévoués résolurent de créer une société musicaie indépendante, et, le 10 Octobre 1878, une quinzaine de jeunes musiciens se réunirent k la pomme d'or. Ge furent lk les modestes débuts de cette brillante phalange, qui célébrait, dimanche passé, son jubilé de 25 années d'existence, en même temps que l'honneur que S. M. Léopold II vient de lui faire, en lui octroyant le litre de société royale. A onze heures et demie, la grande Fan fare Royale exécuta pendant la messe dite k son intention, deux morceaux une ouver ture de Canivez Les Glorieuses et une ad mirable composition de M. Lecail, un des meilleurs élèves du regretté Peter Benoit, ancien chef de musique du 3' de ligne et des

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1901 | | pagina 1