A la Chambre
Noël
Vivent les Boers
Une histoire de Noël
Nécrologie
Une lettre de Brière
a sa fille Germaine
Féminisme Chrétien
Le libre parcours
Nous avons dit, dans notre dernier numé
ro, que la Chambre avait fait bonne et
prompte besogne, dans sa séance du 20 dé-
cembre.
Nous ignorions.k ce moment, qu'elle avait
voté, pour ses membres, le libre parcours
sur toutes les lignes du pays.
Ce vote est évidemment contraire k
l'esprit et au texte de la Constitution, qui ne
donne le libre parcours k Messieurs les Dé-
putés que de la résidence k la capitale.
Les gauches ont voté cette mesure avec
quelques membres de la Droite, donl nous
le constatons avecplaisir MM. Colaertet
Van Merris n'étaient point.
Le Gouvernement vient de retirer le bud
get des dotations dont celui de la Chambre
fait partie.
La question reviendra done dsvant les
1 Chambres, et nous sommes convaincus que
j eurs membres rejetteront le libre parcours
jui ne se justifie, ni en droit ni en fait.
En fait, la réforme n'était demandée que
Dour permettre aux Députés socialistes
t'exercer partout leur propagande funeste,
iux dépens des finances de l'Etat.
En droit, la Constitution est formelle, et
'on sait qu'en 4893 le libre parcours sur
outes les lignes de chemins de fer a été
ejeté par les Chambres. 11 n'y a done point
le doute possible.
Iymke pour Ecolbs. Musique: Bén. Lagye.
1
infants, o'est l'beure oü le petit Jésus
1st descendu du milieu des Elus
C'est la victoire
Honneur et gloire
,u doux Jésus, notre divin Sauveur
hantez, Enfants, voici le Rédempteur
2
ians une pauvre étable k Bethléem
[alt le nouveau Roi de Jérusalem
II vient sur terre
Dans la misère
''est done ainsi qu'un Dieu descend k nous
.nfants, c'est Jésus tombez k genoux
3
es Anges chantent dans les airs joyeux
onneur et gloire au Très-Haut dans lescieux,
Et paix sur terre
De frère k frère
ar Jésus est venu, le Rédempteur
- Bergers allez adorer le Sauveur
4
isus est né le monde est plein d'accents
hantezen ebeeur, chantez.petits et grands!
Honneur et gloire
C'est la victoire
a vaincu l'Enfer par son amour
-Jésus sauva le monde en ce beau jour
Comines, Déc. 4901. P. P. DENYS.
Enlèyement d'un Gamp Anglais.
Londres, 26 décembre.
Lord Kitchener télégraphie de Johannes-
j arg en date du 25
Le généralRandoll m'annonce que le 24
icembre, De Wet, k Ia tête dlun nombre
wsidörable de Boers, a enlevé de vive force
campdeFirman.kDewet-Fontein. Jecrains
ie les pertes soient grandes.
Les troupes anglaises, commandées par
j mon, comprenaint 4 compagnies de yeo-
anry avec un canon de campagne et un
inon automatique. Elles gardaient la ligne
blockhaus allant de Harrismith k Betle
em.
Deuxescsdronsdecavalerie légère anglase
sont partis k la poursuite de De Wet.
L'optimisme Anglais
On a l'intention.k Londres, de continuer k
envoyer, sans cesse, de nouveaux renforts
dans l'Afrique du Sud.
Lord Kitchener estime que, même après
la clóture déflnitive des hostilités, il sera
indispensable de maintenir dans le Sud-Afri-
cain une armée d'occupation forte de soixante
mille hommes.
Cette armée ne doit pas, selon lord Kitche
ner, être formée avec les troupes qui ont eu
k supporter tout le poids de la campagne ac-
tuelle. Ces troupes ont droit au rapatriement
et au repos en un mot, la nouvelle armée
doit se composer d'bommes frais, n'ïyant
encore perdu rien de leur vigueur.
C'est pourquoi od expédie sans cesse de
nouveaux renforts dans l'Afrique du Sud.
La nouvelle armée d'occupation est, d'ail-
leurs, en voie d'organisation, ce qui consti-
tue encore un indice des sentiments optimis-
tes qui règnent au sujet de la guerre.
Une lettre du president Steyn
Les Leiptiger NeuesteNachrichten puolient
une lettre qu'une personne privée a repue, il
y a quelques jours, du président Steyn.
D'après ce journal, le président déclare
que la situation est exceptionnellement favo
rable pour les Boers. Partout,dans l'Afrique
du Sud, on est convaincu que la guerre ne
peut se terminer favorablement pour les
Anglais. Ni lui, ni les autres chefs de com
mandos ne peuvent abandonner un pouce de
territoire, et k plus forte raison leur indé
pendance. M. Steyn ajoute qu'il est prêt k
combattre jusqu'k la fin,mais non pas seule-
ment, comme il croyait l'année dernière,
jusqu'aux dernières extrémilés, mais jusqu'k
une extrémité heureuse.
Cette petite histoire pourrait étre un conté
de Noël, puisqu'elle contient un salutaire
exemple mais elle a encore le mérite d'être
vraie, car elle s'est passée il y a quelques
jours.
Sur le boulevard de Courcelles, k Paris,
en face la station des omnibus, est insiallé
dans une encoignure de porte un marchand
de marrons. Un gar<jonnet de douze ans qui
suit les cours du lycée Carnot, passé devant
le fourneau oü grillent les marrons, s'arréte
et tend au bonhomme une pièce de deux
sous. Tout en prenanl le paquet, l'enfant
iemarque le douloureux visage du marchand.
Des larmes roaleut de ses yeux sur ses
moustaches grises.
Emu, l'enfant s'informe des causes de cette
tristesse. Et le vieux, tout entier k sa misère,
oubliant l'kge de son cliënt, saisit aussilót
('occasion de fier le secret qui l'oppresse.
Des charges de familie, la maladte et la
mauvaise chance l'ont réduil k l'extréme mi
sère, il n'y a plus d'argent pour reDouveler
son sac de chktaignes. Ce dernier instrument
de travail va lui manquer. Le propriétaire
l'expulsera au prochain terme, c'est-k-dire
dans huit k dix joursC'est la faillite
La faillite, a dit le pauvre. La faillite pour
cent sous est plus lamentable que la faillite
pour un million. Et l'enfant troublé arrive
au collége et s'empresse de faire part k ses
camarades de la ruine dont il fut le confident.
A eet ège béni les passions généreuses ne
demandent qu'k éclore. On sauvera le mar
chand de marrons. C'est une joie sereine
maintenant dans la classe, joie qui nuit un
peu k ia legon du professeur. Les internes
s'inscrivent pour des paquets de marrons.
Les externes, quand les portes du collége
s'ouvrenl devant eux, s'en vont, sous la con
duite du petit ami, et la bande joyeuse et
émues'emplil les poches de marrons chauds,
se charge les bras, les poches n'en pouvant
plus tenir, et garnit le porte monnaie du
pauvre marchand.
La clientèle est demeurée fidéle. Les bon
nes actions de l'enfance sont spontannées et
durables. Notre petit ami a imposé les mar
rons k toute sa familie. Depuis huit jours,
la mère, le père, la grand'mère mangent des
marrons, le matin, le soir, k toute tieure.
Les parents ont beau demander grkce, l'en
fant est sourd.
Mais la faillite est conjurée. Le vieillard
ne pleure plus, car un enfant s'est arrété
devant lui et, de sa petite main, a sêc'tié ses
larmes.
Les funérailles solennelles de la baronne
douairière Surmont de Volsberghe. la véne-
rée mère de M. le ministrede l'indusirie et
du travail, ont été cétébrées, lundi matin, en
l'eglise paroissiale de St Etienne, au milieu
d'un nombreux concours de fidèles, désireux
de payer k la défunte un pieux tribut de
regrets et de prières.
Mgr l'évéque de Gand et les hautes autori
tés judiciares, administratives et militaires
de la province et de la ville assistaient au
service funèbre.
Un train spécial avait amené de Bruxelles
k Gand un groupe fourni de personnages de
distinction parmi lesquels nous avons remar-
qué MM. Van den Heuvel ministre de la jus
tice, baton de Favereau, ministre des affaires
etrangères, Cousebant d'Alkemade, ministre
de la guerre, de Bruyn et comte de Mérode
Westerloo, anciens ministres. Les titulaires
du département des finances, de l'intérieur,
de l'agriculture, des chemins de fer, s'élaient
fait représenter par des chefs de service.
L'ofFrande a duró prés de trois quarts
d'heuri.
Brière vient d'adresser la lettr e suivanle
que publie la Patrie, k sa fille Germaine
qui, après le procés de Chartres, est rontrée
k Paris chez sa tante, Mm' Destas, soeur du
condamné
24 Décembre 4904.
Ma chère fille, je pense que tu es k pré
sent édifiés sur le sort de ton malheureux
père qui va subir la condamnation que de-
vraient subir ses agresseurs.
C'est horrible de voir des choses pareilles.
Te voilk, ma pauvre Germaine, déshonorée
pour totte la vie, ainsi que toute notre fa-
miile. Ah si jamais je n'avais vu le jour
Ce sont des choses k ne pas croire que
d'aveir vécu et travaillé honnêtement pour
vousélever tous, et dire qu'il faut entendre
que c'est moi qui ai commis un acte pareil
tuer mes enfants que je pleure tous les
jours.
C'est affreux de voir des choses pareilles
et ce n'était pas la peine de faire sept audien
ces pour condamner un innocent sur l'opi-
nion puhlique
Les jurés étaient fixés d'avance. 11 y en
avait la moitié qui dormaient. Je ne vois pas
oü est la justice. C'est une justice sourde et
aveugle. Elle n'a entendu ni réquisitoire ni
plaidoir ie.
Mais tu me connais. J'ai toujours été cou-
rageax. Eb bien j'irai jusqu'au bout, quoi-
qu'en ce moment, je commence k m'épuiser.
Je suis les conseils de M" Comby. J'ai si-
gné mon pourvoien cassation. Et dire que
je suis innocent
Je finis ma lettre en t'embrassant d'un
coeur de père, mais non d'un criminal comme
on veut le dire.
Je reste ton père jusqu'k ce qu'on te le
retire Edouard Briére.
Je suis condamné, mais je ne suis pas plus
coupable qu'avant et je mourrai innocent.
Nouslisons dans l'Universitaire Catholi-
que
M. René Coiaert, député catholique
d'Ypres, conférenciait, voici une dizaine de
jours, k la Générale de Bruxelles sur le
Féminisme chrétien, devant un public choisi
d'hommes d'Etat, de dames et d'étudiants.
Public hétérogène en apparence, doot les
parties se complétaient pourtant: l'expérience
calme et rétléchie des hommes d'Etat, les
conversions déjk faites des dames, l'enthou-
siasme de la vaillante jeunesse catholique au
seul énoncé d'idées bonnes et jusles.
M. Coiaert fut applaudi vivement par son
auditoire, mais les étudiants semblèrent ne
pas partager ses vues k certains moments,
notamment en ce qui concerne le suffrage
politique des femmes. Ayant l'honneur d'être
le collaborateur de M. Coiaert, je me per
mets de reprendre dans l'Universitaire Ca
tholique, intimement, en ancien camarade de
la Gé, les idéés que le sympathique confé
rencier développait l'autre soir au cours
d'assises solennelles.
Toutes les revendications féministes furent
accueillies avec faveur par nos amis les étu
diants catholiques, toutes ou presque
toutes témoignage de la femme, faculté de
prendre part aux conseils de familie, partage
de la puissance parentale, égalité des salai-
res pour des travaux identiques, participa
tion k l'élection des juges consulaires et des
conseillers prud hommes, libre disposition
entière des salaires, recherche de la pater-
nité etc. etc.
La suppression de la loi d'obéissance dans
le mariage a paru soulever quelques objec
tions. Mais nous ferons remarquer une fois
de plus que nous nous occupons rron de la
formule du mariage chrétien ce qui serait
absurde de la part de catholiques, mais
de celle du contrat dit mariage civil. Qu'est
ce, en effet, que le féminisme chrétien Tout
simplemenl le désir de mettre d'accord les
lots exislantes avec la situation faite k la
femme par la société actuelle et avec.... la
doctrine chrétienne. Saint Paul n'a-t-il pas
écrit Femmes, soyex soumises a vos maris
comme cela se doit selon le Seigneur
Conférenciant l'autre soir k Namur, je
demandai k un vicaire général du diocèse,
qui avait bien voulu assister k ce prêche fé-
ministe, si ces paroles de Saint Paul n'ex-
cluaient pas l'arbitraire et l'immoralité. La
réponse du vicaire général fut affirmative.
Or, le mariage civil consacre et l'arbitraire
et l'immoralité. Done, par voie de syllogis
me, tous les catholiques doivent acquérir des
convictions féministes.
Quoi qu'il en soit, nul de nous ne niera la
réelie utilité sociale des principales mesures
préconisées par nous. Reconnaitre l'utilité
d'une mesure, c'est en désirer, c'est en vou-
loir la réalisation. Et en vouloir la réalisa-
tion, c'est rechercher le moyen d'y parvenir.
Quel est ce moyen Attendee que le législa-
teur condescende k accorder k la femme des
droits, qu'il qualifiers de privilèges? En
4893, uu projet de loi fut déposé, tendant
k autoriser la recherche de la paternité...
En 4895, nos amis de la droite parlemen
taire firent des promesses formelles touchant
la revision du Code Civil... Rien n'a été fait.
Et il continuera d'en être ainsi, tant que les
fabricants de lois ne sentiront pas derrière
eux les électrices qui les forceront k agir.
C'est pourquoi nous sommes partisans du
suffrage féminin, même sous le régime plu
ral, car nous eslimons que la femme est ca-