mm® !L <3 Samedi 4 Janvier 1902 10 centimes i Rais WhakUg\ L Étrennes Pontificales A nos lecteurs et lectrices Le féminisme chrétien Les Éperons d'Or y)é (Aytëe l'JE li „in On s'abonne rue au Beurre, 36, 4 Ypres, at k tous les bureaux die poste du rovaume. Lo JOURNAL D'YPRES paraït lo Mereredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipation ast de 5 fr. SO c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fln Décembre. Les articles et communications doivent être adrossés francode port a i'adrossa ci-dessus. Lisle précédente fr. 5.00 Eerw. Heer Annoot, onderpastor, Boesinghe, 25.00 Las annonces coütent 15 centimes la ligne. Le* réclames dans in eorps du journal coütent 30 centimes la ligne. Les insertions judjciairest franc :alig«e. - Les numéros supoL- meita'res coütent 10 francs les cent exemplaires. fpur les annonces de France et de Belgique excepté les 2 Flandres) s'adresser a I'Aaen- - Qajas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et i Paris, 8, Place da ia Bourse. Neus vous soehaitons de tout coeur, cbers fecit urs et lectrices, uue bonne et heurease amée, ou, en laiigaee wcstflamand, een ge lukzalig Nieuwjaar. C'tst b dite ure année pleine de bonheur et de bénédictions pour vous, pour tous les vótres et pour tous ceux qui, b uu litre quelconque, vous sont cbers. Pour vous, que la paix du bon Maltre soit avec vous; que le Seigneur vous com ble de toutes ses faveurs et que, selon le mot du poèie, Dieu qui dote les families Donnfe vos Ills la force et la grace a vos filles Pour ceux qui vous sont cbers, après eux, que le ciel vous les conserve longtemps, aussi longtemps que vous-mêmes Pour tous, bien-être matériel et moral Et pour nous? Fidélité et dévouemei t la cause que, modestement, nous repré- sentons la bonne et vieille cause catht - lique Ce voeu, qui est le nótre, doit être le vóL< aussi. Fidélité Nous espérons rester fidéle s b la ligne de conduite que le Journal d'Ypres a suivie depuis son existence. Toujours sou mis b l'Eglise b sori Chef suprème, b nes Evêques et b nos Pasteurs; toujours attaché au Roi et b nos institutions toujours fla- mand et Yprois; toujours ami du petit com- me du grand, de l'ouvrier comme du bour geois, du pauvre coratse du riche, con- vaincu que l'union de toutes les classes de la société est la meilleure sauvegarde de l'ordre social. Dévouement.Nous vous le demandons. Notre oeuvre, nous le répétons, est modeste. Dans la mesure de nos moyens et de nos res sources, nous tachons de nous rendre utile. Aidez nous, afin que, avec la grbce de Dieu, nous soyons b la hauteur des devoirs que nous avons b remplir, des luttes que nous aurons b soutenir, et par notre zèle et notre ardeur, digne des victoires que nous espé rons remporter Décidément la question fait le tour de la presse et occupe l'opinioa publique. Voici ce que nous lisous dans le Messager de Bruxelles. La question féministe est b l'ordre du jour Une conférence de M. Colaert, député ca- tholique d Ypres, est venu apporter une sorte de participation officielle de la droile au mouvement qui, raillé d'abord, préoecupe aujourd'hui toutes les intelligences. De plus, on annonce la création imminente, b Bruxel les de l'oeuvre du Féminisme chrétien telle que aéjb elle existe b Paris et b Florence. Nous avons entendu l'hiver dernier, aux confé rences de la Société pour l Amélioratiun du sort de la femmela trés distinguée piési- denie de ceite ceuvie en France. Que fyui i 1 penser du féminisme au point de vue catholique La question comporte un aspect politique et un aspect religieux. Au premier point de vue, la question pourra faire les progrès les plus iaiprévus i par cela qu'elle se trouve plus ou moins liéï b celle du suffrage universel pur et simple. Dés lors, que l'on ne tienne plus conpe pour le droit de vote des degrés variables ie capaciiés dés lors, que l'on enlève au jère de familie ce vole supplémentaire qui repé- sente un peu déjb celui de la femme, il sou- vient que eelle-ci vote elle-même et saus délégation. Ce sera peut être un mal évidmt, mais il sortira.it d'uu mal plus grave enore et qu'il corrigerait. Du reste, ces questions de politique riin- portent guère devant la politique soctle. C't st elle qu'iritéresse surtout le cóté jeli- gif-ux et pbilosopbique. Le catholicKae est il féministe II faut répondre oui, ans hésitation. Comme ledisait nés justement le discurs de M. Colaert, la révolution n'accordaaux femmes d'autres droits que l'égalité déant l'écbafaud. Le fait n'est pas étonnant. Suoe bonne partie des principes de 89 est ori gine chrétienne; si leur père, J. J. RousSau, fut une sorte de trés curieux Tolstoï aant la lettre, la forme révolutionnaire fut^m- pruniée surtout aux idéés gréco-romaies. Ces principes antiques avaient égal smenen- travé 1 influence chrétienne dans les légsia- tions. C'est b eux que nous devons ces cdes presque sans droit ni protection pou ia femme. Le jour oü l'influence antique irm- pha avec les peintures de David et les mcurs républicaines, beaucoup do cuneux efcrts féministes disparurent avec l'ancien régne. C est qu'en effet, les plus belles civisa- tions antiques ne furerit que des triomhes plus ou moins avoués de la force le cris- tianisme introduisit dans l'économie des sociétés un élément non seulement noutau, mais opposé le droit des faibles. Lenteinent, les premières généraoris chrétiennes se rappellent quelle part la:im- me eut dans les origines évangéliques e au IVs siècle, quand on a enfin autre ch<e b faire que de mourir pour sa foi, les Jéroe les Augustin, les Cbrysostome comme;ent le relèvement féminin. Done, l'Egli3e accorde, recommande aux fenmes la haute culture. La chevalerie nous moatre les droits politiques qu'elle leur veat. Dn a trop peu remarqué, au point de vuo féministe et catholique, l'importauee de la chevalerie. La chevalerie est une sorte de realisation spontanée, individuelle, de l'idéal cathoiique. Or, pour le chevalier, ce héros pir vocation dont l'Eglise consacre les armes, li loi tient tout entière dans ces trois mots Dieu, ma Dame et mon Roy l Entre ce qu'il J a de plus grand au Ciel et de plus haut sur ia terre, la femme est. pour le chevalier, comme une incarnation divine dont la beauté, la faiblesse et le malheur dirigent toutes ses actions. Que la femme soit libre de son choix, honorée dans sa vie, instruite des beaux vers et des hauts pensers. Voilb le programme des chevaliers guerriers et poètes c'est de trés j»on féminisme et il vient de l'Eglise. Surlout il y a la Vierge, mère de Dieu et des hommes. Cette image domine alors le monde avec les cathédrales elle est, peut on dire, le féminisme du Cielcomment l'Eglise ne voudrait-elle pas le féminisme sur la terre Aussi, les nouveaux féministes chrétiens de Belgique s'inspirent-ils de la parole di vine Dieu donna b l'horame une compagne semblable a lui. Celle ci doit done jouir de droits analogues. C'est pourquoi des évêques encouragent le féminisme aux Etat-Unis comme en France c'est pourquoi cette charité plus haute de relever celles qui n'ont encore aucun droit pour tous les devoirs, devait attirer Faction catholique. Bossuet, l'auteur des Méditationsest féministe contre Molière, l'auteur des Femmes savantes. Le progr-imme de cette action nouvelle sera surtout pratique il eherchera d'abord les améliorations de vie sociale et pour les obtenir, réclamera les droits publics néces saires. Auguste JOLY. Chez le chanoine Duclos. Les fêtes de Courtrai leur signification. Quelques différends. Nous nous trouvious, la semaine dernière, b Ypres, Ypres, la ville de Belgique qui, avec Bruges, a eonservé les plus beaux souvenirs du passé les Halles majestueuses de ses mé tiers d'autrefois, Halles qui soutierinent de leur masse énorme de roe le bouclier du ca- dran doré, sas églises ogi,vales fortes comme descitadellesde foi (St-Jacques, St-Pierre,St Martin), ses allées d'arbres sécuiaires, ses remparts et ses fossés, et ses hotels du XVIII6 siècle aux courbures éiéganies, aux sculptures déiicates... Le Moyea-Age, dans sa formidablesplendeur, protégeant, pardessus les siècles, des lambeaux de Versailles. Ville calose. II y fait boa réver Et b quoi êv ;e dans ce magiqua décor, siaon aux fastes de notre histoire si glorieusement remémorés par la pierre rude, et par l'inflexibleélan des tours, et pap la chanson des carillons jov- eux? j M. le chanoine Duclos, l'archéologue t I historiën de talent dont quiconque s'occupe du passé des Flandres apprécie les solides travaux, habite b l'ombre de la tqur Saiut- Jacques la tour de l'église dont il est !e curé ai mé une retraite charmante. S js collections archéologiques sont splendid s. II s'est composé un intérieur tel que l'on croit, en pénétrant dans sa bibliothèque,ê re introduit par quelque bonne Fóe des Ft i- i dres, secourable aux imaginatifs, dans la salie de travail d un naoine de la Renaissance. M. le chanoine Duclos nous fait l'honu ur de nous compter parmi ses amis. Nous elu sions done, 1 autre matin, les pieds aux che- nets, de ce qui après ses ouailles lui tient le plus au coeurde l'histoire flamande. Et notre conversation fut «actuelle, car nous nous entretinrnes de la célébration pi o- chaine du 600' anniversaire de la bataille des Eperons d'or, et des fêtes que l'on dw,- nera b cette occasion, au mois d'aoüt, et de la signification de ces fêtes, et des difiére ds qui out ces jours derniers défrayé la ofcro.'.i- que. Cette conversation présente quelque intérêtle chanoine Duclos est un des ds ux présidents du comité du cortège il a com posé le eortège qui cut lieu b Bruges, l es de l'inauguration, en 1887, du monum jh Breidel et de Coninck il est l'auteur d'ou- vrages historiques sur Les Marines Bru- geoises sur Nos héros de 1302 (1), sur Charles la-Bon et d'un roman qui se place en 1320. La Belgique entière, et non la Flandre seule, dit M. Duclos, est intéressée b la célé bration de ces fêtes. La bataille des Eperous d'Or n'est pas seulement un fait d'histoi e flamande, mais d'histoire beige. II est facile de 1 éiablir. Del Empire de Charlemigne n - quirent deux grands empires, au trailde Verdun: i'Atiema'gne ei ia France, et un Etat tampon la Lotharingie. Vous retrou- verez toujours, b travers l'histoire, la L - tharingie du IX6 siècle avec son autonomie et son unité prop re. Cette unité politiqu;, indépendante do la race et de la langue, sesi fortifiée. Elle a, naturellemeot, porté ombrage b ses puissants voisins: elle eut b lutter, tantót contre l'Allemagne, tnntót contre la France. Comme Bouvines a rendu impossible ia souveraineté de l'Allemagne sur la Belgique, Groemnghe a-t-il fait de celle da la France; de ces deuxbatailles. il (1) «Onze helden van 1302» (1880). Eu réédition. ',5 rttiiilUÏÏÏÏÏÏilil -3» u

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1902 | | pagina 1