i i Éi CRROK/QUE TPROISE 8 L'état sanitaire de la ville Et l'eau Leréveillon au Cercle Catholique Vervicq ressort que nous sommes un peuple fort par lui-même. La cohésion s'est maintenue: j voyez notre situation sous Albert et Isa- belle, voyez la révolution de 1830. De lk résulte aussi que les fétes prochaines ne peuvent être dirigées contre la France, puisque nous nous souvenons aussi de Bou- vines, que nous ne faisong pas une mani festation antifranpaise, mais que nous célé- brons toutuniment notre indépendance. Le cortège d'aoüt prochain devra done exprimer cette pensée II le devrait. J'avais fait un projet, d'après lequel le cortège eüt été divisé en quatre parties: la première eüt rappelé Bouvines, qui a brisé la domination alle mande dans les Pays-Bas; la seconde eüt rappelé Groeninghe, qui a brisé la domina tion franpaisela troisième eüt célébré l'ef- florescence magnifique du commerce, de l'industrie, de la poésie, de l'architecture de notre pays au XV* siècle; la quatrième eüt été la glorification de la Belgique indépen- dante du XIX* siècle, qui est le couronne- ment de l'ceuvre des communiers. Seule, la seconde partie a été admise, et les fétes paraissent prendre ainsiuncaractèreantifran- pais. Les journaux ont dit que mon projet a été adopté;j'en suis trés fkché.car vous voyez que la pensée qui me guidait a été dénalurée. Que fera-t-on On fera ouvrir la marche par une mu- sique de Kerels du XI' siècle. Gette lé gende des Kerels adversaires des nobles, a été détruite par moi en 1884; les libéraux de nos jours avec H. Conscience font, grücek ces Kerels tyrande Cbaries- le- Bon cette légende est absurde. Les Kerels» se seraient insurgés contre les Isegrims catógorie de nobles trés détestés. Cette légen de n'est pas antérieure k la fin du XIV* siè cle... Suivront les groupes commémoralifs de la bataillo des Eperons d'Or, puis et ceci est peu comprébensible les fondations charitables du moyen-üge, des groupes rela- tifs k l'indrustrie flamande.etlatour des Hal les de Bruges. Que font lesHalles de Bruges dans cette affaire T Elles symbolisent, paratt-il, la création des communes qui, selon d'anciens histo rians, eüt été la consóquence de la bataille des Eperons d'Or... Or, Bruges était com mune ou baron collectifau X* siècle, et les Halles furent construites au XIII*. Uais laissons cette question et souhaitons que tout caractère antifranpais soit enlevé aux fétes passons aux incidents récents. On sait que des libéraux voulurent que tout caractère religieux füt enlevé k la mani festation patriotique d'aoüt prochain, et que devant l'attitude ferme du collége de Courtrai et en particulier de M. l'échevin Van Daele, ils se retirèrent du comité. lis voulaient notamment, nous dit M. Duclos, supprimer du programme la messe en plein air et ne point admettre que dans le cortège füt représentée l'abbaye de Groe ninghe. Or, enlever k la commémoration de la bataille son caractère religieux serait faire une flagrante hérésie historique. L'interven- tion de N.-D. de Groemngbe, k l'invocation de Gui de Namur, est enregistrée par un contemporain. Les combattants beiges d'a- lors étaient d'ailleurs profondément reli gieux. Tous les métiers avaient leur chape- lain, leur chapelle, leur autel.Leur première idéé, après la bataille, fut de susprendre les éperons d'or k la voüte d'une église. Et te- nez, j'ai retrouvé l'autre jour, dans les archi ves d'Ypres, une pièce datant de 1284, aux termes de laquelle une dame fonde une mes- se quotidienne, avant le lever du soleil, afin de permettre aux ouvriers d'entendre la mes- se avant d'aller k leur travail... D'aucuns ont prétendu trouver dansles communiers d'alors des ennemis des sei gneurs, comme qui dirait des précurseurs de nos socialistes Fables 1 Les communiers du XIV' siè cle sont des légitimistes qui délendent leur prince légitime contre le suzerain. Ainsi nous discourümes politicaille moder ne k propos des braves du XIV* siècle. Ce- pendant un rayon du soleil d'hiver déposait sur le front d'une Madone polychromée une gerbe de fleurs de rêve, fleurs dérobé' s en passant aux dessins multicolores d'un anti que vitrail. René HENRY. re Les Yprois se portent bien, si Ton corapa- l'état sanitaire de la ville k celui d'un grand nombre de localités du pays. Pas de maladies zymotiques ni fièvre syphoïde, nidiphtérie, ni scarlatine, ni va- riole. Quelques cas fort bénins de rougeole, des rhumes et par ci par lk un cas de pleu- résie, et e'est tout. Aussi la Faculté a-t-elle lieu de se plaindre, si nos concitoyens ont le droit de se réjouir. Et les décès Cent de moins, nous dit-on, que l'année darnière l Cette situation n'est du reste pas exeep- tionnelle. Depuis que l'administration catho- lique a amélioré l'eau et étendu considéra- blement notre système d'égoüts il en existe actuellemenl dans toutes nos rues, k de rares exceptions prés on peut dire que les ma ladies zymotiques ont quitté le territoire de la ville d'Ypres. L'eau est incontestablement moins claire, plus chargée de matières organiques, que d'habitude. Cela provient de ce que l'eau qui nous arrive de l'élang de Dickebusch doit être prise k une profondeur plus basse, par suite de la disette qui persiste encore. Dn signale cependant que, par suite des dernières pluies, l'étang est monté de 20 k 25 centimètres. Ce n'est pas assez pourque le débit ordinaire soit rétabliet nous esti- mons que le Collége des Bourgmestre et Echevins agit sagement en restreignant en core le débit k trois heures par jour. Car, si uue forte gelée survenait d'ici quelques jours, la masse d'eau de l'étang de Dickebusch serait prise et la ville risquerait d'ètre sans eau. Quoiqu'il en soit, Ton constate que l'étang monte tous les jours. D'autre part, l'excellent état sanitaire de la ville prouve que l'eau est encore d'une quantué très-convenable. Le Cercle Catholique a célébré son tradi tioneel réveillon, malgré l'absence de son cher Président,M. le Sénateur Iweins d'Eeek- houtte, retenu chez lui par une indisposition. M. Biebuyck, Vice-Président, a excusé M. Iweins dEeckhoutte, qui n'avait pas manqué d'assister k la lête depuis la fonda' tion du Cercle. II a donné lecture k l'assemblée de la lettre que M. le Président lui avait écrite et dans laquelle, expnoaant tous ses regrets de ne pouvoir assister k la réunion, M. Iweins d'Eeckhoutte présente ses voeux et ses sou- haits aux membres du Cercle et k leur fa milie. Lettre admirable qui a profondément touché les nombreux assistants. M. le Vice-Président a bu au prompt et complet réïablissement du digne Président. Ses paroles ont provoqué de longs et cüa- leureux applaudtssements. 11 a porté aussi un toast k Tadminisiration communale et spécialement k M. le Bourg mestre, qui a répondu en buvant d'abord k la santé de M. Iweins d'Eeckhoutte, k celle des membres du Cercle et, pour finir, k la jeunesse catholique. I M. Colaert s'est attaché spécialement k montrer k la jeunesse catholique la voie qu'elle doit suivre, si elle veut se rondte digne des anciens, dont les rangs s'éclair- J cissent et qui comptsnt sur elle pour l'avenir du parti. Nous sommes unis plus que jamais, nous i les anciens, dit M. le Bourgmestre vous en avez une preuve nouvelle, ce soir, dans ce 1 grand nombre de membres qui ont bien voulu j venir k cette réunion. Vous aussi, jeunes gens, nos futurs remplapanls, soyez unis, I unis dans le bien et pour le bien. Imitez j Texemple de vos pères qui, sans froisser j leurs ad'ersaires, fuyaient de parii pris les comprooissions et les contacts dangereux avec l'eniiemi. lis ont connu le temps oü ils n'étaientque trenteils ont créé ce parti catholique, devenu si fort dans la ville et dans l'ariondissement. A vous de maintenir notre bnllante position si enviée par nos adversaires et qu'ils cherchent k ébranler par tous les moyens, surtout par cette tac- tique, toujours habile mais dangereuse, qui consiste k vous entrainer dans des sociétés soi-disant neutres ou indépendantes, sous prétexte qie la jeunesse doit s'amuser et que c'est aux veux k faire de la politique.... Nous rejrettons vivement de ne pouvoir donner quuu résumé très-succinct de la belle allocution de notre éloquent Bourg mestre, écoutè» avec le plus vif intérêt et fréquemment iiterrompue par des applau- dissements unarinces. La jeunesse cafoolique devait répoodre. M. Julien Antony i'en est chargé, en impro- visant un charman discours, oü il fit appel aux chefs du part et les pria de se metire plus en rapport aec la jeunesse, au Cercle Catholique même. C'est k vous, messieurs, dit justement M. üitony, k nous entrainer. De notre cóté, nois écouterons et vos sages conseils et vos bones lepons. Le jeune orateut fort applaudi, recoit les félicitations de to© les membres qui, après les souhaits et le pneb traditionnels, se sé- parent sous l'imprssion qu'k tous points de vue la soirée a étéixcellente. Les fétes musicles ci'hiver se suivent et s'acceniuent en vinosité, dans notre bonne ville de Wervicq. Le grand concei, offert k nos concitoyens par la chorale Cncordia dans la salie de l'ancien hóiei d ville, dimanche deruier, peut être nommée ians exagération, une vé- ritable solennité msicale, digne d'etre en- tendu par le pubb eonnaisseur d'une ville importante du paj. Les chceurs lliberlé éclairant le monde de Gounod el le Sir de Jouret, qui ouvraient les deux parties dmrogramme, out été inter- êiées par nos vllants choristes, sous la savante direction 3 M. Ferd. Roelandt, le clai ineite solo di la Grande harmonie de Wervicq, dontous aurons la satisfaction de parler plus fin,avec une maëstria digne de tous les oges du public d'élite qui se pressaitdans laalle du concert. Une quantité d virtuoses excellents, en tous genres, étaie. cbargés des autres nu- méros de ce progimme. C'étaient pour llément étranger, quido- minait, M8"* M. Haudt, cantalrice, lr pnx du conservatoire c Gand MM. Leo Vander Haeghen, Ténor, rofessenr de chant et J. Vandervoodt, Barpn, Ir Prix de chant du même conservatoii; puis MM. G. Deleourt, Violoacellisle, lr jix du conservatoire d« Biuxelles, directeur de la symphonie du Prince de Ligne M. Ern. Wenes, organiste et directeur de la musiqus des orphelins k Ypres et M. Ferd. Roelandt de Wervicq. 11 n'est done pas étonnant qu'avec le con cours d'artistes pareils, le concert ait été de tout premier ordre. M"e Hélaudt a chanté Reviensun air de Dell Aqua et le grand air de Pêcheurs de perles de l'immortel Bizel. Chaque morceau de ('éminente cantatrice était salué par des applaudissements sans fin. M. Leo Vander Haeghen a interprêté, de magistrale facon, le grand air des bijoux de Lakmé, puis deux charmante» oeuvres de sa composition, dans lesquelles nous avons ad- miré avec raison le beau travail harmonique, les diverses modulations et les transpositions de ton. M. Vander Haeghen qui est d'ailleurs un lr prix de contrepoint et fugue du Con servatoire de Gand, a la modestie de nommer ses Si vous deviez et a Si j'étais fleur des péchés de jeunesse. Si ce sont lk des CBuvres de jeunesse seulement, quelle idéé doit on se faire des compositions qui leur ont succédé M. Vandervoodt a chanté le grand air du senneur de l'opéra Patrie de Paladilhela mere du pêcheur de Van Reysschoot et Idylle de Mélant. Ces trois artistes sont doués d'une voix splendide et leur chant est d'une méthode et d'une expression admirables. lis sont habi tués et c'est justice aux bravos de leur auditoire partout oü ils se font entendre, mais nous doutons que leurs succès aient jamais surpassé celui qu'ils ont eu dimanche soir k Wervicq. Leurs auditeurs pouvaient se croire un moment devant la scène d'une grande ville, surtout quand, après avoir chanté seuls, ils ont fait entendre le duo Benvenuto de Diaz, le trio de Jerusalem et le grand trio final de Faust. M.Vander Haeghen est l'ancien prolesseur de chant deM.De Jonghe.le ténor Brugeois, qui obtient un succès si éclatant partout oü il chante et que nous avons entendu entr'au- tres, k plusieurs reprises déjk, k la salie Iweins d'Ypres. M. Vandewoodt a été, dernièrament k Gand, l'objet d'une manifestation bien flat- teuse pour lui, prouvant que son talent y est apprécié k sa valeur.On lui a offert son buste, en présence de l'Edilité Gantoise. et un dis cours a été prononcé k eette occasion par M. Roels, prix de Rome. M.Deleourt,le violoncelliste.est également un virtuose di primo cartello. II sa joue k sonaise desdifficultéssur son bel instrument, mais son fort est surtout l'expression du jeu. Expansion de FievetSimple aveu de Tno- mé et la Vilanelle de Oudshoorn ont fait trissonner de plaisir tous les amateurs de bonne musique. M. Roelandt avec une fantaisie pour ctari- nette de Bender et Souvenir de Malibran du même auteur,a obtenu un succès du meilleur aloi également. Son role pourtant n'était pas facile, après les auditions des excellents artistes étrangers qui venaienl de se faire entendre.Malgré cela,et malgré ('ingratitude d'une exécution pour clarinette avec accom pagnement pour piano surtout, M. Roelandt a charmé son public k l'égal des autres vir tuoses.C'est un vrai succès pour le directeur de la Chorale Wervicquoise. Ceci nous amène k dire qu'il était du reste admirablement secondé par son accompagna- teur M. Ernest Wenes. Le jeune artiste Yprois s'est tiré de ce róle aussi difficile que latigant, k l'extrême satisfaction, non seule ment du public, mais aussi et c'est le point capital de ceux qu'il secondait. M. Vander Haeghen, en le remerciant, l'a chau- dement fóheité pour son jeu discret et RM< ..'X.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1902 | | pagina 2