Mercredi 8 Janvier 1902
10 centimes !e N°
379 Anker.
N° 360 9
1
Étrennes Pontificates
La uerre au Transvaal
La triplice menacée
Nouveaux députés
Le sacre de
Monseigneur Rutten
Dans Tarrondissement
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Liste précédente fr. 25.00
Eerw. Overste van't Gasthuis, Yper
Eene dienstmeid te Yper
20.00
5.00
Nouveaux combats sanglants
Listrs des pertes.
Les dragons battus au Cap. Les blessés
de Tweefontein
Cornme il arrive fréquemment, la liste des
pertes publiée raontre que plusieurs combats
ont eu lieu qui ont été défavorables aux An
glais, car le War Office avait évité d'en par-
ler. Le 30 décembre, k Thabauchu, dans
l'Orange, 3 hommes du 2e Irish Rifles ont
été tués, 2 lieutenants et 4 hommes ont été
blessés.
A Zoutpansdiift, les éclaireurs de Kit
chener ont eu 2 tués et 8 blessés, dont un
officier.
Enfin, k Greefontein (district de Galvinia,
k l'ouest du Gap), le 2° dragons a eu 6 tués
et 14 blessés.
Autre chose le War Office publie une
nouvelle liste (qui n'est probablement pas la
dernière), et qui porie de 57 k 108 le chiffre
des blessés dans la surprise de Tweefontein.
Mèconlentement de Guillaume
contre Victor-Emmanuel
Certains diplomates ont remarqué que,
cette année, l'Empereur d'Allemagne n'a pas
envoyé ses voeux du Nouvel An au Roi d'Ita-
lie, tandis que l'Empereur d'Aulriche-Hon-
grie, le Tsar et le Roi Edouard VII ont regu
de lui, ii cette occasion, des dépêches ou des
lettres congues dans les termes les plus cha-
leureux.
On attache une importance considérable
cette omission.
Bien avant de monter sur le tróne, Victor-
Emmanuel avait manifesté sa désapprobation
de la politique germanophile suivie par son
père il se sentait, au contraire, attiré vers
la Russie. Son mariage avec la fille du prince
de Monténégro n'a fait que développer et
fortifier ces deux sentiments.
On le sait k la cour, et cela explique pour-
quoi Victor-Emmanuel n'a pgis regu, le 1"
janvier, les compliments qu'Hiimbertrecevait
invariablement k cette date.
Le dernier recensement ayant révélé un
accroissement considérable de la population,
nous allons être dotés d'autre part d'un
nombre proportionnel de nouveaux députés,
quatorze, paralt-il.
Telle est du moins la tradition.
La Gazette ne voit pas l'utililé de ce con
tingent nouveau
Les quatorze nouveaux qu'on nous an
nonce ne seront pas moms bavards que les
auires rien, du moins, ne permet de l'es
pérer et ne seront pas moins ardents k
revenir sur les précédentes observations et k
laisser couler les robinets de leur éloquence.
Apporteront-ils dans les questions des
compétences et des lumières nouvelles
Hélas...
II faudra pour délibérer sur n'importe
quelle aftaire, encore plus d'heures et de
jours de séances et pendant qu'on bavar-
deia, toutes les réformes qui s'imposent,
revision des Codes et le reste, continueront
k siffler au disque.
Plus on est de fous, plus on ritet plus il
y a d'honorables membres, plus nous voyons
l js questions personnelles se multiplier et
absorber le temps qui devrait servir aux
(Lires du pays. Ce chapitre-lk sera encore
lcurdi par l'arrivée de quatorze personna-
lités. Supposez qu'il y ait seulement un
Smeets de plus dans le tas, et un procureur
général pour demander des automations de
pcursuites contre lui. C'est faire frémir.
L'atmosphère de l'enceinte parlementaire
cstdéjk, les jours d'affluence, bien lourde,
bien méphitique, bien pernicieuse et conges-
tionnante. II faudra agrandir la Chambre,
sans doute. Combien de millions nous en
coütera-t-il Et le budget de la maison ira
s'arrondissant, de son cóté, grkce aux nou
velles indemnilées, aux libres parcours, aux
autres petits avantages que les honorables
membres pourront s'octroyer, qui sait
s'ils ne demanderont pas leurs entrées dans
les théktres? aux augmentations d'appoin-
lements du personnel dont la besogne de-
viendra de plus en plus lourde.
Sérieusement, ne serait il pas prudent de
songer enrayer un peu N'y a-t il pas lk
une petite revision de Ja Constitution qui
s'impose t
On voit que la Gazette n'est pas trés en-
ticbée de ses amis de ia gauche car c'est k
l'oeil droit de ceux ci que sont destinés les
aimables traits du journal bruxellois.
Remarquoos seulement que pas n'est be-
soin de reviser laborieusement la Constitu-
j tion pour réaliser lts voeux de la Gazette. La
Constitution fixe un maximum de députés,
nullement un minimum.
Probable, toutefois, que la gauche crierait
au coup d'Etat, et que la presse de gauche
ferait chorus, si le gouvernement, malgré
l'augmentation de la population, proposait
de maintenir le nombre actuel des députés.
Lundi a eu lieu le sacre de Mgr Rutten,
le nouvel évêque de Liège. La cérémonie
s'est faite selon tout le cérémonial liturgique.
La foule était énorme, tant k la catbédrale
que sur le parcours du cortège.
A 9 beures du matin, l'évêque a quitté
son palais pour se rendre k la cathédrale,
conduit par le chapitre et le clergéun
détachement de lanciers faisait escorte.
Dans la cathédrale, le spectacle revêtait
beaucoup de grandeur. Tout le haut clergé
était lk en des costumes somptueux, partout,
des trophées, des fleurs, des ciergis, dont
les flammes pailletaient cette décoration et,
par-dessus tout, la grande voix de l'orgue
ajoutant encore k l'émotion.
L'évêque officiant était le cardinal arche-
vêque de Malines, Mgr Goossens, assisté de
Mgr Waffelaert, évêque de Bruges, et de
Mgr Walravens, évêque de Tournai. Parmi
les invités, on remarquait M. de Favereau,
ministre des affaires éirangères, le due
d'Ursel, président du Sénat, M. Schollaert,
président de la Chambre des représentants,
les gouverneurs de Liège et du Limbourg,
des sénateurs, des députés, des magistrals,
des professeurs d'uriiversiié, etc.
C'est devant cette foule émue que s'est óé-
roulée la cérémonie du sacre.
S. E. le nonce apostolique, souffrant
d'une bronchite depuis deux jours, n'a pu
assister au sacre de Mgr Rutten. 11 était
remplacé par son auditeur.
Lorsque les messes furent terminées,
l'évêque a été triomphalement conduit k son
tróne d'oiiil a donné sa première bénédic-
tion. Enfin a été chanté le Te Deum pen
dant que le gros bourdon annongait aux
fidèles que la cérémonie était accomplie.
L'évêque a éiensuite solennellement
ramené k l'évêché, escorté du clergé, des
invités des sociétés catholiques, de la
troupe, etc. Sur tout l'ilinéraire étaient dres-
sés des mkts supportant des drapeaux et des
trophéesl'armée faisait la haie, maintenant
difficilement une foule exsraordinairement
avide da spectacle d'ailleurs peu ordinaire
qui lui était offert.
Place Saint Paul, au moment du départ,
quelques jeunes gens dont l'un portalt une
perche surmontée d'un ruban bleu ont sifflé
et ont poussé des cris hostile».
Boulevard d'Avroy, des socialis es ont
sifflé et crié: A bas la calotte La po
lice a procédé k trois arrestations.
Des bagarres entre étudiants ont eu lieu
rue de l'Évêché (un étudiant libéral a dü
être envoyé en voiture k la permanance) et
rue de l'Universitó, oü un étudiant a été
blessé au front et a été transporté dans une
pharmacie.
Mais revenons-en k l'évêché, oü défilent
des sociélés ouvrières nombreuses, des
patronages, des délégations des poroisses,
les doyens et curés du diocèse, les prélats...
Des acclamations de Vive Monsei
gneur se font entendre dans la cour ma-
gnifiquement décorée.
Un banquet a eu lieu ensuite. Trois toasts
ont été portés: par S. Em. le cardinal-
arcbevêque de Malines, au Pape, au Roi et
k la familie royale; au nouvel évêque, par
M. Peters, doyen de Tongres (le plus ancien
doyen du diocèse), au nom du clergé, et par
un représentant de Liège, au nom des
laïques. Mgr Rutten a reraercié en termes
trés élevés.
A P opening he.
Un épouvantable accident s'est produit
l'autre soir k Poperinghe, hameau den
Grooten Onzen Lieven Heer dans la maison
occupée par la veuve Voet et sa fille Louise.
Celle-ei, chalnetière de son métier, s'occu-
pait k sa besogne, quand soudain la lampe
k sonder dont elle se servait fit explosion. En
un clin d'oeil la mère et la fille étaient cou-
vertes d'affreuses brülures. Aux hurlements
de douleur des victimes, les voisins, accourus,
épouvanlés, leur prodigüerent les premiers
soins.
L'explosion avait été si violente que les
vitres avaient littéralement sauté et que ie
papier et la couche de peinture dont les murs
de la chambre étaient revêtus, avaient dis
parus, sous faction corrosive du terrible
élément.
La veuve Voet souffre atrocement, et jus-
qu'ici on n'a cessé de craindrepour sa vie.
Inutile de dire que eet affreux accident a
provoqué dansle populeux faubourg de Po
peringhe une profonde émotion.
A Langemarck
A Langemarck l'état civil a enregistré au
cours de 1901 91 décès et 171 naissances
ce qui prouve k u'en pas douter que le fléau
de la Jépopulation ne menace pas encore
cette importante commune de la région
yproise.
i
