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Samedi 8 Mars 1902
10 centimes le
N° 8625
Fêtes
Saint-Siège
Le jubilé pontifical
Le discours de M. Colaert
et le Progrès
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Ce soir a 8 4/2 h. soirée tabagie a
la salie Iweins, offerte aux membres
honoraires par la Fanfare Royale.
M. Ju es Janssens, baryton, lauréat
du Conservatoire Roy 1 de Gand,
M. Fonteyne, cha teur de genre de
Bruxelles, et le cercle symphon que
«OnderOns» prêteront leur con
cours a cette féte.
Demain. Dimanche, a 8 4/2 heures,
réunion de la Garde Catholique au
Volkshuis.
Lundi soir a 6 heures, réunion du
Davidsfnnds, a la salie des fêtes du
collége St Vincent.
Le Rév. Père 13. Mets, frère-mir our-
conventuel de Hollande dortnéra
une conférence sur le Dr Schaepman.
MM. J. Deruddere, A. Van Eegroo
et L. Vanhoutte se chargent de ia
partie musicale.
traordinaire allemande. Le chef de Ia
mission, baron Loe, a parlé des bon
nes relations existant entrel'Allemagne
et le Vatican et a offert au Pape une
pendule en porcelaine, styleLouis XV.
Le Pape a remercié et a dit qu'il
était sensible Ia misson extraordi
naire que l'empereur lui avait en-
voyée. II a ajouté qu'il se félicitait des
relations é'ablies entre l'Empereur et
les sujets catholiqnes.
Le Pape a ensuite re^u la mission
bavaroise qui lui a remis un Christ en
viei! argent, ome de pierres précieu-
ses.
-
Au Vatican.
Ce matin, M. Niz rd, ambassadeur
de France, accompagné des men h: es
de l'ambassade, a été regit par le Pape
dan la salie du tröne, avec le eé
monial d'usage. Lt s murs de c> de
salie avaient été pre'alablement on és
de deux tapisseries des Gobelins dout
M. Loubet a fait présent au Pape.
M. INizard a lu uu discours de cir-
cous ance dans lequel, ii a remercié le
Pape de la bienveillance avec laquelle
il n'a jamais cessé de traiter le gouver
nement de la République. II lui a re-
mis ensuite une lettre antograpbe du
président de la République.
Le Pape a répondu qu'il était heu-
reux en cette circonstauce extraordi
naire de recevoir les félicitations et les
voeux de la France, de la république
frauQaise et de son gouvernement. It
a remercié pour les deux magnifiques
tapisseries qui, dit il, font un bel or
nement de la salie.
Le Pape a invité ensuite M. iNizard
dans ses appartements particuliers oü
ils out causé quelques instants.
La reception de l'ambassade
Allemande.
Ap rès i'ambassadeur de France, M.
LNizard, ie Pape a rega la mission ex-
Léon XIII i: célébré le XXV® anniversaire
de son règne au mil eu de toute la pompe des
grands jours de fête, et d'un concours de
monde évalué k plus de 60,000 personnes.
La tête a eu lieu, riaturellement.k St Pierre.
Nous nous référons aux journ ux quoudiens,
pour lous les détails; en jnjgnant riosre
voix nos voeux et nos prières k ceux de l'U-
rnvi i s catholique nel muitos annos
Le Progrès n'est pas content du discours
trés rernai quable et trés remarqué, prouon-
cék la Ghambre des Représentants, par M,
Colaert, dans la séance du 27 février.
II avait juré de ne pas s'occuper de la
question du téminisme et du droit électoral
des femmes. Or, dans ses derniers numéros,
il ne parle pas d'autre chose
Ou cheicheiait vaiiiement, dans tous ses
articles, un argument coritre la thèse de
M. Cclaert. Le confrère batitole, en copiant
des articles de joumaux de la capitale, aussi
dépi.és que lui.
Le Progrès aura bien som de ne pas don
nés k ses lecteurs les articles de l'Etoile Bei
ge, ctuellement. le plus modéré, le plus
sensé et le plus honnête de tous les journaux
libéraux.
OiI Etoile n est pas sans avoir de séneu-
sesappréhensions ei c'esi eilc le recon-
nait le discours de notre honorable repré
sentant qui les iui inspire.
Lisez son deruier article et comparez le
k Cs ux du Progrès et des autres journaux
libéraux.
Après le discours de M. Colaert, d'ailleurs
inexactement interprêté par eux, les confian-
cards ont criét Le suffrage des femmes est
interré
Le discours prononcé mercredi par M.Woeste
démontre qu'ils se sont trop hktés.
Voila comment s'est exprimé le chef de la j
droite
Quant au suffrage des femmes, il figure dans
le programme socialiste. Lorsqu'on demande
aux sociaiistes s'ils admettent qu'on l'inscrive
dans la Constitution, ils répondent que le con-
grès socialiste en décidera. Pour les hommes
libres, l'esclavage des knies est plus terrible
que celui des corps dans le parti socialiste,
au contraire, qu'importent les sentiments per
sonnels? Le congrès socialiste en décidera,
et vous vous inclinerez
Je n'admets pas eet esclavage. Pour nous, la
femme est l'égale de l'homme devant Dieu et
quant aux droits de sa conscience et quant a ses
destinées éternelles toute l'histoire du christia-
nisme protesterait contre une idéé d'infériorité
que uous aurions attribuée a la femme.
Au moyen age,les chevaliers chrétiens avaient
pour devise; Dieu et ma femme! Le christi3nis-
me a relevé Ia femme et créé la sceur de charité,
qui est l'objet des admirations du monde entier.
Dans le christianisme.comme dans la société,
la femme est l'objet de tous les égards. Depuis
Sainte Monique jusqu'a Blanche de Castille,
jusqu'k Elisabeth de Hongrie, les catholiques
ont toujours respecté les femmes comme des
sainfes et beaucoup d'entre 'elles ont leurs
autels.
Si l'homme est plus fort, Dieu a mis au coeur
de la femme une r lus grande tendresse; le ma-
riage constitue une société parfaite oü l'homme
s'occupe de la direction des affaires temporel
ies, la femme ayant la direction et l'éducation
des enfants.
Je dirai plus. Elle est, elle doit être l'orne-
meut de la société. Par sa grace et sa distinc
tion, elle doit empêcher que l'homme s'absorbe
dans ses occupations.
Je ne suis done pas partisan, en principe, du
suffrage des femmes, craignant de lui voir per-
div cette royaute du foyer domestique je re
doute qu'elle ne finisse par être englobée dans
un engrenage dissociation et de publicité po-
litiques.
Au dernier congrès catholique de Bonn,
l'illustre Windhorst disait que les femmes
étaient la reine du ménage. 11 ne doutait pas
que le scrutin électoral, si elles y prenaient
part, ue pourrait être meilieur, mats il crai-
gnait de voir rouapre ainsi l'uuité du ménage.
Ja fais miemies les paroles de l'illustre chef
du centre allemand.
J'ajoute que, dans la vie publique et privóe,
on ne peut pas toujours faire triompher s#u
idéalmais entrê deux maux il faut choisir le
moiudre, et la droite pourrait être appeiée a
délibérer sur ie point de savoir si ie suffrage
des femmes ne vaut pas mieux que le suffrage
universel puret simpte des seuls hommes.
Ces paroles ont été accueiiies par un mouve
ment prolongé.
II y a de quoi. Non seuiement la menace du
S. U, bi-sexuel est mainteuue par M. Colaert,
mais M. Woeste, le chef incontesté de la droite,
reprend pour son compteia menace de M. Co
laert, ia fait sienne, et lui donne une autorité
eonsidérable.
L'épée de Damoclès n'a pas été avaléé par M.
Colaert, et M. Woeste la brandit d'un air belli-
queux.
Les confiancards devront encore une fois dé-
chanter.
Veut on l'impression du correspondant du
Bien Public, au sujet du discours de M. Co
laert et de l'effet qu'il produit
La voici
A propos du suffrage universel des femmes,
je dois consiater que le discours, d'ailleurs trés
intéressant et trés bien fait, de M. Colaert sur
le téminisme électoral, a complètement répondu
k mes prévisions.
Si la droite adhère aux revendications civiles
etsociales formulées en faveur des femmes par
l'honorable député d'Ypres; si elle est, par
exemple, disposée a voter le projet de M. Ma-
bille sur la recherche de la paternité, elle de-
meure, dans son ensemble, absolumenl réfrac-
taire a l'idée de se rallier au suffrage universel
pur et simple, moyennaut ['organisation de
l'électorat féminin, il ne faut pas, pensent nos
amis, sacrifler les principes conservateurs et la
tradition nationale k la perspective d'un succès
électoral, si brillant qu'on le suppose.
Eu attendant, cette question du suffrage uni
versel des femmes turlupine considérabiement
les sociaiistes placés entre leur programme
avoué et la néeessité de mónager l'élémenl libé-
ral, irréconciliablemeut hostile a l'enjuponne-
ment du corps électoral. Leur embarras est
même d'autant plus grand que le parti socia
liste bruxellois vient d'adopter l'admissiou des
femmes au prochain poll général, préparatoire
k la formation de la listerouge pour les élections
du 25 mai. La contradiction entre leurs ater-
moiemenls honteux et ia résolution qu'ils vont
mettre k exécution a la maison du P e u p l e
est trop flagrante pour n'ètre pas relevée.
Le Journal de Bruxelles ne pense pas
auiremeut que le Bien Public.
Voici oe qu'il écril
M. Colaert, dans un droit de réponse en-
voyé au Peupie justitie absolument sou
attitude k la Gnambre. Le Peupie risque
k sa réponse une légère critique, qui con-
traste avec ses premières attaques inaiveil-
laiiies et qui contraste surtuut avec les vits
applaudissemems qui ont accueilii, au neu-
ue diner féministe d'hier, ie discours poli
tique de M. Colaert.
Au point de vue de notre parti, M. Colaert
a rempli tout son devoir k la Chambre.
Au point de vue féministé, son attitude 'ne
peut être critiquée que par les sociaiistes
désireux de détourrier l'attention de leurs
palinodies.
Voici, résumée, la thèse de M. Colaert
Partisan du vote plural, j'admettrais éven-
tuellement le suffrage universel pour avoir
le suffrage des femmes Mais je veux i'élec-
torat iegislatif des femmes permeuant seul
de réaliser des réformes légales. Contribuer
par uu vote favorable au S. des hommes
seuls ce que me demaudeut les sociaiistes
iïïli!
M
^SaaiiBtuiK/kv
•gj^gaar*»
wjsc.