qRG^A Samedi 15 Mars 1902 10 centimes Ie IV0 87" Année. N' 8627 Bruit d'une nouvelle et éclatante victoire des Boers j France Le voyage de M. Loubet en Bussie Sénat Chambre Les accidents du travail La colonne Grensels serait anéantie Paris, 13 mars. Le Rappel de demain publie une dépêche reguepar une maison hollandaiseen communi cation avec le Transvaal annonpant que le surlendemain de la capture de lord Méthuen, une grande batailleeut lieu au cours de laquelle les Boers ont remportéune victoire éclatante. Les détails sur cette affaire man- quent, encore. On assure cependant qu'il s'agirait de 1'écrasementdeGren- sels qui, avec 1,800 hommes, était parti de Klerksdorp, pour rejoindre lord Méthuen. Lord Méthuen remis en liberté. Paris, 14 mars. On télégraphie de Londres au Figaro Lord Méthuen est arrivé cetaprès - midi a Klerksdorp. Son état est satis- faisant. On croit généralementque les autorités britanniques, pour recon- naitre la générosité de Delarey, re- mettront en liberté un chef boer. Les congrégations Mardi soir, au conseil municipal de Roubaix on a discuté les demandes d'autorisation formulées par des con grégations religieuses. M. Eugène Motte, député, lit un rapport faisant l'éloge des religieux et religieuses et invitant le conseil a voter un avis favorable. La minorité collectiviste renroche au maire de faire l'apoiogie du ciéri- calisme. L'adjoint au maire, M. Lehoucq an cien élève dulycée deTourcoing, dé- clare qu'il est un laïque et qu'il mettra ses enfants chez les laïques, mais que cette liberté qu'il veut pour lui il la veut aussi pour les autres. II cite le passage suivant d'un discours de M. Waldeck-Rousseau en date du 2 mars 1901 II ne s'agit pas de savoir si les catholiques ont le droit de faire éle- ver leurs enfants dans une écoie de leur choix. Cette liberté ils l'ontils peuvent ouvrir des établissements ^instruction sousla direction de pré tres séculiers ils le peuvent, vous le savez. Cela me suffit, ajoute M. Le- Uoucq, M. Waldeck-Rousseau le dit. Je n'ai pas besoin d'aller plus loin. On passe au vote. En ce qui concerne les neuf con grégations defemmes, les27 membres de la majorité républicaine progres- sistes votent pourles 7 membres collectivistes votent contre. En ce qui concerne les Pères Fran- ciscains le maire et 22 membres de la majorité votent pour les socialistes votent contre cinq membres de la majorité s'abstiennent. Suivant une version, la date précise du voyage de M. Loubet, bien que la note offiicieuse soit muette a eet égard, reste arrètée en principe, ainsi que nous l'avons dit dés le premier jour, aux environs du 16 mai. Mais, par une déférence toute na turelle, la date et le programme du voyage de M. Loubet ne seront fixés difinitivement et communiqués offi- ciellement qu'après les négociations qui vont avoir lieu entre les deux ca- bineis. Le président de la République va répondre a la lettre autographe qu'il a reiju de l'empereur, et sa ré- ponse est, comme on l'a dit, calquée sur les termes de cette dernière. Un courrier de cabinet sera chargé de porter eetteiettrea Saint-Pétersbourg. Séance du 13 Mars Présidencede M. le due d'Ursel, président. La séance est ouverte a 2 h. 15. LA LOl SUR LA MIL1CE M. De Trooz. A la fln de la séance d'hier, M. Lippens nous a demandéLe gouvernement considère-t-il comme légal et autorisé le fait, par des particuliers, de s associer pour améliorer ia situation et com pléter la solde accordée aux volontaires, et ce, soit avant, soit après, soit pendant le service? Je ne saisis pas trés bien Ia portée de cette question. M. Lippens est juriste, il connatt parfaite- ment les codes et les lois beiges. Si les faits qu'il signale sont délictueux, l'orateur doit s'adresser au parquet. Si ces faits ne tombent pas sous le coup de nos lois, je ne sais quelle réponse donner a M. Lippens. J'attendrai qu'il soit plus explicite. Quant au service personnel, nous conser- vous nos convictions. L'orateur justifie une k une les dispositions de la loi. Présentation de candidats k la Cour de Cassation M. Van lseghem est désigné comme 1" candidat par 53 voix contre 32 k M. Van Maele. M. Van Maele est nommé deuxième candidat, k l'unanimité. LA LOl DE MIL1CE. Suite M. De Trooz parle eniuite de notre orga nisation militaire, des défense» de la Meuse et de l'attitude de la gaucbe dans cette ques tion. Nous avons, dit-il majoré de 40,000 hommes les effectifs de guerre. Nous avons fait noire devoir, il ne reste plus rien des griefs de nos adversaires (Appl. k droite.) La séance est levée k 4 h. 50. Aujourd'hui, séance k 2 h. La comédie est jouée. Toute la gauche li bérale a passé sous le drapeau rouge. M. Anseele est décidément bon prophéte. Ce n'est pas k dire pourtant que les doc trinaires voteront le S. U. pour la commune. Histoire de conserver les Hólels de Ville qui sont sous leur pouvoir. Mai» ils demandent la revision et le S. U. pour les Chambres, qu'ils craignent moins. L'opinion publique et i'histoire jugeront sévèrementces tristes farceurs. Le gouvernement et la droite sont décidés k résister. Inutile de dire que les socialistes lkchent le suffrage des femmes. Les «éances de jeudi et de vendredi ont été marquées par des scènes scandaleuses que nos lecteurs ont pu appróeter d'après les jouruaux quotidiens. On espère clöturer la discussion aujour d'hui samedi. Nous signalons k nos lecteurs l'extrait suivant du rapport de M. Van Cleemputte, qui caractértsse admirablement le projet de loi Les dispositions que vous êtes invités k adopter u'appartiendraient, dit-on, qu'au droit social. Cette appréciation peut répondre k des aspirations généreuses; mais elle paralt faire parite d'un ensemble de théories dont la pensée dominante semble être la réalisa- tion de la solidarité par I'Etat, avec la sup pression des droits individuels. Elle n'est l'exacte expression ni de la vérité juridique, ni de la pensée fondamen- tale du projet de loi. On a vu déjk comment la notion du ris que professional et le principe de la ró- paration forfaitaire, se sont développés sous l'action de la jurisprudence. Or, celle-ci ne On s'abonne rue au Beurre, 36, 4 Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D'YPRKS paraït le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipation est de 5 fr. 60 c. par an pour tout le pays; pour l'ótranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fln Dócembre. Les articles et communications doivent être adrossés francode port l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimesla ligne. 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Paulet, professeur de droit industriel k l'École des sciences politiques, k Paris, et directeur de l'assurance et de la prévoyance au Ministère du Commerce, écrit, en ces termes, une page de I'histoire du risque professionnel Dés 1848, un membre du gouverne ment, qui avail élé ministre de la Justice sous la monarchie de Juillet, qui avait longtemps présidé avec éclat le comité de législation du Conseil d'Etat, qui pouvait parler en juris- consulte autant qu'en politique, Vivien, n'hésitait pas k reconnaitre, k formuler et k sanctionner, comme ministre des Travaux publics, par des musures administratives, le principe du risque professionnel sur lequel devaient plus tard s'étayer les légis- lations modernes en matière d'accidents du travail. II déclarait, dans les considérants de sonarrêtédu 15décembre 1848, qu'il enten- dait assurer aux ouvriers employés dans le service des travaux publics et, le cas échéant, k leurs families, des secours dont o ils pourraient avoir besoin par suite d'acci- dents survenus ou de maladies contractées dans les travaux et il ajoutait, pour mo- tiver sa décision, que les soins et les secours k donner aux ouvriers, en cas d'accidents ou de maladies arrivés pendant les travaux, constituent une charge réelle de l'entreprise, une dette imposée par les régies du droit, aussi bien que par la loi de l'humanité (1). M. Loubat,procureur prés la Cour d'appel de Nlmes, dans son Traité sur le Risque pro fessionnel, a reconnu sur celui-ci une origine encore plus aneienne. Nous le trouvons dit-il, dans les articles 11 et 17 de l'ordon- nance marine de 1681qui disposaient que le matelot blessé au service du navire tou- chait une indemnité et recevait le prix de son rachat, s'il était pris.N'est-ce pas notre risque professionnel Valin, le commen- tateur de l'ordonnance de 1681, se deman- dait même s'il ne serait pas juste que le matelot estropié de manière k ne plus pouvoir gagner sa vie, eüt un pension assurée pour le reste de ses jours. Le Code de commerce a recueilli, dans les articles 262 et suivants, les dispositions de l'ordonnance de la marine. En quoi cela est-il du droit public La solution que le projet rapporte est en elle-même de droit privé. (1) Paulet, Rapport au Congrés de Paritxm.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1902 | | pagina 1