Salie Iweins La manifestation socialiste a Menin Réunion desgauches libérales Les fètes de Groeninghe Le rappel des classes La ligue contre le duel Elle ne concerne que la réparation du dommage subi par l'ouvrier, ou par les siens, par suite dun accident du travaille dédom- magement se fait en prestations pécuniaires. Voilk le but, le moyen, fintérêtlis sont de droit privé. Quel est le fondement Si la réparation est forfaitaire, c'est par le motif que l'accident rentre, pour les deux parties, pour le patron et l'ouvrier, dans les risques de leur contrat et de son exécution. En vórité, le risque professionnel, le risque commun est une notion qui, k la lumière des faits, se dégage d'une vue plus claire, d'une interprétation plus équitable des obligations propres au contrat du travailpar l'effet de nouvelles et saisissantes réalités dans la pra tique de ce contrat, la nature même de celui- ci s'est mieux révélée; le risque commun apparatt comme propre k la nature de ce contrat, parce qu'il est propre au développe- ment de son exécution. En remarquant cette conaéquence le législateur ne fait qu'appli- quer lui-même le principe consacré par l'article 1135 du Code civilLes conven- tions obligent non seulement k ce qui est exprimé, mais encore A teutes les suites que 1'équité, l'usage ou la loi donnent k l'obligation d'après sa nature. Le fondement de la réparation est done le droit privé, comme le but, le moyen et 1'in- térét. II en serait autrement si, par exemple, le projet de loi imposait k 1'Etat la charge des indemnités et frappait les industriels d'un impót. L'erreur consists k confondre des disposi tions privé, qui présentent un iutérêt social au public, avec le droit public. Ce n'est pas lk une distinction d'école. Si la réparation des dommages résultant des accidents du travail et du droit public, c'est-k-dire du droit de la société elle-même, ce droit devient le fondement, la condition et la mesure de la réparation le droit per sonnel de la victime s'efface, et le patron peut être imposé au delk de ce que cotnpor- tent son obligation propre de réparer et sa réelle responsabilité. Le législateur peut décréter que l'observa- tion de prescriptions du droit privé intéresse le bon ordre de la société. Le Code civil, code de nos droits privés, renferme de nombreux articles qui sont d'ordre public ils ont trait, par exemple, k la Ibeirté des conventions, et particulière- ment au louage d'ouvrage ou de travail, au marisge, aux successions, aux partages, aux sociétés. Ces matières, et les articles du Code qui les règlent n'ensont pas moins du droit privé et ne font point partie du droit public. Le droit de propriété lui-même et son exercice présentenl un intérêt public. En est il moins le type du droit privé et le livre du Code qui le régit n'est-il pas de droit privé Certes, la réparation effective des dom mages résultant des accidents du travail est, dans le système du projet de loi, un intérêt socialmais, c'est en ce sens que l'intérét social exige le minimum de réparation fondée, déterminée, effectuée conformément aux régies déduites de l'interprétation équitable du contrat de travailcela ne s'entend point d'attributions dont l'intérét social, apprécié arbitrairement par les législateurs du jour, serait seul le fondement et la mesure. Dans cette dernière hypothèse, ce n'est plus une oeuvre de droit et d'équité, véritable répara tion d'un préjudice, qu'on entreprendrait ce serait,ou bien une oeuvre de bienfaisance, ou bien la réalisation d'idées collectivistes faisant abstraction du droit propre de la vic time, et remplacant les obligations du patron envers elle par de3 charges imposées arbi trairement au nom de la collectivité, au gré des intéréts variables de celui-ci. Si c'est un acte de franchise et de loyauté que d'affirmer le véritable caracïère du pro jet de loi, c'est aussi l'intérét bien entendude la réforme législative et celui des classes ouvrières. Les Chambres, le monde du tra vail et le pays accepteront el s'efforceront d'appliquer le système nouveau,avec d'autarit plus de générosité qu'il apparaitra plus clai- rement comme une oeuvre d'équité, respec- tueuse de tous les droits, et non comme une tendance collectiviste, qui les menace tous. La dernière soirée tabagie de la Fanfare Royale a eu lieu samedi dernier. Ainsi qu'aux soirées précédentes, un public d'élite, et fort nombreux, remplissait la belle Salle-Iweins. La Fanfare a exécuté deux morceaux une ouverture de Ganivez L'union fait la force et un petit morceau caractérislique d'Eilen- berg, déjk vieux mais toujours jeune Pre mier réveil du cceur. La finesse d'exécution de ces deux mor ceaux, comme de ceux exécutés aux soirées précédentes, est de bon augure pour les concerts d'été de notre excellente phalange musicale. Le cercle symphonique a Onder ons sous l'habile direction de M. Ern. Wenes, prêtait son concours k la petite fête musicale de la Fanfare. Déjk le chef d'orchestre levait son bitton de direction, pourexécuter les deux oeuvres indiquées au programme, quand une mani festation touchante et tout-k fait spontanée, se produisit. Au lieu des accords de la mu- siquede Volstedt, on entendit l'air de N. D. de Thuyne, dans un tonnerre d'applaudisse- ments. C'était le bien aimé Président, Monsieur le Sénateur Iweins d'Eeckhoutte, k peine rétabli de la rechute de sa maladie de l'année dernière, quivenait d'entrer pour visiter ses amis de la Fanfare Royale. Un bouquet lui fut remis par la commis sion. M. Callewaert lui souhaita la bienve- nue et exprima l'espoir que Dieu rendrait pour de longues années encore k l'affection de ses multiples amis, le digne et dévoué Président de la Fanfare Royale. M. Iweins d'Eeckhoutte répondit en quei- ques mots émus et promit d'être de cueur et d'kme, avec ses amis, aussi longtemps que Dieu lui garderait la vie. Après cette belle manifestation, Onder ons exécuta la Marche des cambrioleurs de Bleger, et la valse Les frères joyeux du champagne de Volstedt. Ges deux morceaux ont été rendus avec un art véritable, par nos jeunes symphonistes. La valse de Volstedt est une réminiscence, tangible k l'oreille, de son ainé Les frères joyeux, qui a créé, toute seule, la réputation de son autour, et a eu un succès universel, grace k la beauté de l'inspiration mélodique, sans doute, mais surtout parce que dans le final on répète en sifflant le motif principal et qu'on entend un cri de cocq. Volstedt a trouvé le truc bon, il parait. Dans la valse présente, les chants, les sifïlements, le choc de bouteilles et de verres font rage, k tel point que sa valse, assezjolie d'ailleurs, quoiqu'inférieure k la précédente, devient presque une pochade. C'est un genre que son exagération même fera tomber, croyons-neus. MM. Jules Janssens, baryton, lauréat du Conservatoire de Gand, et Fonteyne, chan teur de genre, s'étaient chargés des autres numéros du programme. M. Janssens est un chanteur exquis. II a interprêté, en maitre consommé, 1'Angelus de la mer de Goubler Patrie de Paladilhe, et surtout, cette admi rable déclamation musicale de Peter Benoit Mijne moederspraak. Sa voix est sympathi- que sa méthode et sou chant dénotent une pleine connaissance des régies techniques. Aussi son succès a-t-il été grand et réel, et on ne peut que souhaiter d'entendre bien souvent des chanteurs comme lui. M. Fonteyne est un chanteur de genre distingué et spirituel. C'est uti vrai chan teur de salon il a obtenu un succès de bon aloi prés du public, qui, après avoir été sérieux avec les oeuvres sérieuses, aime pourtant aussi k rire un brio M. Ern. Wenes, l'excellent pianiste ao- compagnateur, s'est dévoué dans ce róle ingrat, comme dans toutes les soirées pré cédentes, avec son dévouement et son ab- négation accoutumés. Une descente du Parquet de Courtrai Le récit des désordres survenus lutidi soir, k Menin, a produitdaus la région, une émo- tion bien compréhensible. Nous devons ajouter que la majeure partie des manifest tants, comprenait des jeunes gens, don- beaucoup n'étaient kgés que de dix huit et vingt ans remarqué aussi bon nombre de sociahstes halluinois. Ce n'est pas le brigadier Troch et le gen darme Leduc qui ont repoussé la manifes tation aux Baraques, mais l'inspecteur de police Troch et le brigadier de la gendarme rie Leduc. Le parquet de Courtrai, représenté par MM. Debusschere, procureur du Roi, et Pringiers, juge d'in3tructiou, accompagné de son greffier, M. Vanhoutte, a effectué une descente k Menin, rnercredi k trois heures. Ces messieurs, après un supplément de struction coricernant l'aftaire Vanackere, ont entendu divers témoins de l'échaufhjurée de lundi, ainsi que les promoteurs de la ma nifestation et les individus incuipés, ces der- niers au nombre de quatorze, parmi lesquels plusieurs femmes et les citoyens Debunne et Ducastel, chefs du parti socialiste Meninois. Dans la matinée de rnercredi, M. Serlez, lieutenant de gendarmerie, k Ypres, s'est rendu k Menin, et de concert avec M. Boudry, commandant de la brigade, a étudié les dis positions k prendre en vue du retour des troubles qui, pourraient encore se produire. Les socialistes piojetaient pour dimanche procham, k trois heures, une nouvelle mani festation mais il est probable qu'en présence des mesures prises, ils renonceront k leur projet. L'administration communale a fait parve air rnercredi matin, k M. Boudry, comman dant la brigade de gendarmerie, et k M. Vanden Bossche, eommissaire de police, une lettre, les priant d'adresser aux hommes, qui, lundi ont dispersé la manifestation, des éloges sur leur attitude énergique. Les gauches libérales de la Chambre et du Séuat se sont réunies jeudi matin, k la Chambre, sous la présidence de M le séna teur d'Andrimout. Elles ont voté k l'unanimité moins une abstention (M de Sélys Longcbamps) l'ordre du jour suivant Les gauches libérales de la Chambre et du Sénat réunies le 13 mars 1902. Constatant que les déclaiations du 20 dé- cembre 1900 répondent aux sentiments de plus en plus manifestes de l'opposition libé rale. Estime que pour assurer le concours una- nime du libéralisme k la revision de l'article 57 de la Constitution et au S. U,, il importe que le Parti ouvrier socialiste, par des résolutions officieiles donne aux iibéraux l'assurance 1° Que la R. P. soit inscrite dans la Con stitution, la plupart les Iibéraux qui se sont ralliésauS. notamment dans les Flan- dres, faisaient de cette inscription la condi tion préalable de leur ralliement au S. U. 2° Que la question du suffrage des femmes soitécartée du programme de la campagne revisionniste et qu'k la Constituante, si les eléiicaux, par tactique, proposent Ie suffrage des femmes, les députés socialistes. recon- naissant que ce serait lk un piège tendu par lescléricaux au paai du S. U., retuseront tout concours k cetie proposition 3' Que le parti ouvrier socialiste recon- naissant que le ralliement du libéralisme k la revision et au S. U. donne au peuple le moyen et la certitude de conquérir paciflque- ment et prochainement le S U par les voies légales, joigne tous srs efforts k ceux des Iibéraux pour inaintenir le mouvement popu laire dans les voies de la légalité. Signé Le président, Le secrétaire, D'Andrimont. Nolf. Ou écrit de Courtrai, le 12 Les Iibéraux viennent de décider, dans une réunion tenue par quelques délégués, k Auvers, de ne pas participer k l'érectiöu du monument natio nal de Groeninghe, et aux grandes fêtes patriotiques et impartiales du d'aoüt pro- chain. Pour expliquer cette abstention, les Iibéraux prétexteut que l'Administration communale de Courtrai ne leur offre qu'uoe représentation, k raison d'un tiers des membres, dans chaque bureau exécutif et dans chacun des comités. lis veulent, en outre, voir donoer aux fêtes inaugurales un caractère exclusive- ment civil, et comme rAdministration com munale a décidé d'insérer au programme officiel, signé par elle seule, li céiébration d un Te Deum, dans une église paroissiale, ils se retirent en disantNous ne pouvons porter la respoaoabilité morale de cette iu- sertion Notez qu'en se retirant, ils ont soin de re- tirer également les subventions qu'ils ont promises (non au comité des fêtes, mais soit dit entre parantbèses, k celui du mo. numeiii). II a éié convenu dans la même as- semblée d'Anvers, d'organiser un manifesta tion unticléricals pour le 13 juillet procbain. Lss solennités nationales d'aoüt, gardant leur caraetère de loyale impartialité, ne s'ea porteront pas plus mal. On écrit de Bruxelles le 13 mars, au Journal de Liége Le gouvernement s'est occupé des désor dres qui pourraient éclater, et il a pris la i'ésolution de rappeler plusieurs classes k la première émeute. Tout est prét au dépar tement de la guerre en vue de cette mesure. De nomoreuses instructions ont été envoyées également en province dans i'éventualité de requisitions de l'armée. Bref, si une tentative insurrectionnelle venait k se produire elle ne prendrait pas le gouvernement au dépourvu. C'est pourquoi les socialistes commet- traient non pas une faute mais une folie en faisant appel k la violence. - De M. Paul de Cassagnac, dans I'Autorité: Voila done une Ligue de plus, en un temps oü elles ne manquent pas Et nous ajouterons que ce ne sera pas la moins bienfaisante. On sait ce que nous pensons du duel. Tout en nous excusant grandement de l'avoir beaucoup trop pratiqué et sans avoir peut être assez de courage pourle rejeter ce qui serait mon devoir de catholique et d'homme sensé j'ai toujours considéré le duel comme la plus formidable absurditó que l'homme ait jamais inventée. II serait banal aux yeux de ceux qui de- meurent ses partisans, de repeter une fois de plus que le duel ne prouve rieu, n'a ja mais rien prouvé. J'ajouterai même que, dans de tres récen- tes circonstances, il a démoutré qu'il pou- vait pousser a l'imbécilité. Le mot n'est pas trop gros, en effet, pour qualifier ce qui, tout dernièrement, est ad- venu a denx marins allemauds dont l'affaire a fait grand bruit. Trompés par leurs femmes, ils ont provo- que en duel les indélicats qui avaient trou ble la paix du ménage. Et les deux maris ont été... tués. Si vous appelez cela le jugement de Dieu selon 1 ancienne dénomination abusive et fausse, vous ue vous moutrerez pas difficile. Etre un mari trompé, n'est pas chose agreable. Mais se faire tuer par-dessus le marché

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1902 | | pagina 2