s?
Samedi 22 Mars 1902
10 centimes ie N'
8629
Au Vatican
Espagne
Chine
Le Féminisme a la Chambre
La rue est souveraine l
Une gaminerie
de parlementaires
M. Surmont de Volsberghe
a Ypres
Agriculture
37" Annéb.
IV/C-
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Jeudi matin, par les soins de l'am-
bassade de France prés du Vatican,
un Te Deum a été célébré a l'oc-
casion du jubilé pontifical, en l'église
Saint-Louis des Francais. Le cardinal
Mathieu officiait.
Outre le personnel de l'ambassade
de France, on remarquait dans la
nombreuse assistauce plusieurs per-
sonnages ecclésiastiques de la cour
pontificale et les représentants des
diverses communautés.
LE CABINET SAGASTA
ET LES CONGREGATIONS
En sortant jeudi du palais, M. Sa-
gasta a été irderrogé par des journa
listes au sujet du décret sur les con-
grégations religieuses. II s'est borné a
répondre Nous verrons cela.
On croit que le conseil de ven-
dredi se sera occupé descongréga-
tions religieuses et qu'il suivra le pro-
gramme arrêté asant la constitution
du ministère.
EXTENSION DE LA RÉRELLION
DANS LE SUD
D'après lesdernières nouvelles re-
Cues de Hong-Kong, la rélellion du
Kouang-Si continue a prendre de
l'extension. Les troupes impériales
ont été défaites a Koing-Tchin, dans
la province du Kouang Toung, et a
Popak, dans la province de Kouang-
Si. Dans le Yunnan les rebelles ont
occupé Fou Tchouen. lis se sont éga-
lement emparés de Lui-Tchoua, sur
le Ling Kiang, dans la province de
Kouang-Si, et de Yung-Ming-Kouei-
Tkoaou. Les généraux Ma et Sou ont,
déclaré qu'il leur était impossible de
réprimer la rébellion avec les troupes
dont ils disposent. En conséquence,
le vice roi de Canton a demandé a
Yuan-Shi-Kai d'envoyer des renforts
du Tchili.
Décidéuieni le Féminisme est en progrès.
Cinquante hult membres de la Droite se sont
abstenus sur la partie de l'amendemeut de
M. Vandervelde visant l'électorat fémimn k
U Commune et h ia Province.
M. Coremans a voté en faveur de l'amen-
dementet, k la séance de jeudi, M. Colaert
a exprimé le regret qu'une indisposition l'ait
empêché d'assister au vote. 11 eut voté l'a-
mendement. D'autres membres, entre autres
MM. Destrée et Delbeke, indisposés aussi,
sefussent prononcés pour l'électorat féminin
C'est 'ncontestablemenl un premier et ira-
poriant succès pour l'électorat des femmes,
et i'on voit poindre le jour oü la femme de-
viendra électeur comme l'homme, si bien
entendu le suffrage devient uuiversel.
Les 58 abstentions de la droite ont cette
signification lk.
Le Progrès pourra encore, d'après d'au
tres journaux, écrire que le féminisme est
mort et que c'est M. Colaert qui l'a fait mou-
rir. La vérité est que notre honorable Re
présentant aobtenu, auprès de ses amis, un
succès trés marqué et que les adversaires du
gouvernement savent aujourd'bui que l'épée
de Damoclès est toujours suspendu sur leurs
têtes.
Ce serait, si 1 'ou en croit 1'article
suivant de l'Etoile, la nouvelle for
mule appelée a reraplacer un article
de la Constitution que la revision
n'avail pas menace jusqu'ici. Preuve
flagrante de 1'insaliabilité socialeuse
qui commence par exiger une jambe,
un bras du pacte national pour s'atta-
quer bientot au corps et fiuir par
avaler la tête dans un suprème accès
de san vage gloutonnerie.
Mais laissous la parole a «l'Etoile
Les sociaiistes out applaudi M. Huysmans
lorsqu'il a prononcé des paroies d'apaise-
ment et de fraternité; mais l'éctio de ces
paroles vibrait encore que déjk ils recom-
mencaientk en appeler k l'érneuie.
M. Smeets a dit l'autre jour k Liège un
mot qui ne passera pas inapercu. La rue,
s'est il écrié, est souveraine 1
Voilk qui est clair. Jadis, il y avait le droit
divin aujourd'bui, la Constitution dit que
tous les pouvoirs émanent de la nation. De-
uiain, lorsqu'on revisera encore une fois
notre pacte fondamental, on y inscrira sans
douie, avant toute cbose, le principe pro-
clamé par M. Smeets Tous les pouvoirs
émanent de la rue qui est souveraine.
C'est, on le voit, un système politique
eatièrement nouveau. II ne s'agit plus, com-
ine sous 1'ancien régime, d'en appeler au
corps électoral régulièrement consulté,
c'élait bon du temps oü la reine Berthe filait,
et oüfeu M. Van Iseghem était bourgmestre
d'Ostende. line s'agit même plus, comme le
demandent les radicaux de poil suisse, de
sonsulter le peuple par la voie du referen
dum, ce serait trop long et trop compli-
qué. II s'agit tout simplemeni de faire du
bruit dans la rue, de casser quelques car-
reaux, et, s'il le faut, quelques figures.
Ainsi se manifeste la souveraineté nationale.
Et comme il suffit, pour émouvoir la rue,
dune petite minorité d'agitateurs sans scru
pules, les conséquences du nouveau régime
apparaissent dans toute leur simplicité.
Dès qu'une minorité suffisamment auda-
cieuse aura crié Je suis la majorité
non seulement el le pourra tout faire pour en
arriver k ses fins, sans encourir le reproche
d'étre factieuse, mais le gouvernement sera
torcé de s'incliner, s'il ne veut pas être con-
vaincu de provocation révolutionnaire.
L'opposition menacera le gouvernement
de prendre ce qu'il ne veut pas lui accorder,
et s'il fait mine de défendre la légalité, on
criera au coup d'Etat.
Incroyable 1 Et pourtant, du train
dont on y va, rien de plus vrai Le
parti conservateur, depuis 1884, a si
parfaitement haussélesépaules devant
les meuées de quelques ambitieux qui
tripatouillent a leur profit et au gri
de leurs caprices les pures doctri
nes des Proudhou, des Jean Volders,
des Marx et des Bebel, que le peuple,
iusensiblement, s'est laissé prendre au
toupet des députards sociaiistes et de
leurs succédanés les menenrs de la
Sociale.
Rarement l'audaces fortuna ju-
vat a trouvé meilleure application
qu'eu i'espèce. Le bon public, gaiva-
uisé par l'apathie couservatrice d'uue
part, et par le crescendo des am
bitious sociaiistes, de l'autre, ue
s étonue plus de rieu, et laprotestatiou
iudiguée de l'Etoile, protestation
que signerait des deux mams i'uuani-
mité des organes couservateurs, est
parfaitement de saisou
Eu vérité, écrit la feuille libérale, pour
que de pareilles théories puissent êire déve-
loppées sans scandale dans nos assemblées,
it taut que nos moeurs publiques soient sin-
gulièrement corrompues. L'opposition a le
droit de manifester en faveur de toutes les
réformes qui lui plaisent; ce droit lui est
garanti par la Constitution. Personne ne le
lui conteste, et lout le monde l'engage k en
user. Lorsque les chefs sociaiistes s'écrient:
Vous voulez empécher le peuple de réela-
merses droits ils font naitre de propos
délibéré la plus odieuse des équivoques. Ils
savent bien que, si le peuple se contente de
réclamer ses droits, personne n'osera pren
dre sur lui d'étouffer sa voix, Mais ils savent
aussi que si le peuple, sous prétexte de ré
clamer ses droits, s'altaquait aux personues
et k la propriété, le gouvernement aura
pour devoir de taire respecter l'ordre.
Non, il n'est pas vrai que la rue soit sou
veraine. Si elle l'était, c'en serait fait du ré
gime représentatif, et la liberté ne serait
plus qu'un mot décevant, derrière lequel se
cacberait la plus abominable des tyrannies.
A nos amis du parlement et A la
majorité conservatrice en general in-
combe le devoir de regimber une fois
pour toutes contre les empiètements
revoltants du socialisme révolution
naire Nous ne pouvons que démas-
quer la tyrannie en gésine. A la
Chambre A faire le reste L'heure est
la it importe d'agir, et le pays at
tend 1 (La Patrie.)
A la séance de Jeudi, de la Chambre des
Représentants, sociaiistes et radicaux de-
mandèrent k certain moment un appel nomi
nal. 70 membres seulement répondirent k
l'appel, pendant que sept grands enfants ra
dicaux s'abritèrent derrière les colonnes.
M. Nolf était du nombre
Nous apprenons que M. le Ministre de
l'Industrie et du Travail, eonfurméinent k
ses habitudes, passera se3 vacances k Ypres.
L'honorable Ministre prendra un repos de
trois semaines, bien mérité.
Le rapport de la section centrale sur le
budget du ministère de l'agriculture pour
1902 dit que nos traités de commerce avec
les pays étrangers expirent l'an prochain.
Avant d'examiner les avantages que cette
échéance peut nous procurer, ou les craintes
qu'elle doit inspirer, il importe de se rendre
un compte exact de la situation économique
de 1 agriculture beige. C'est ce que le rap
porteur M. Raemdonck, fait dans les passa
ges suivants
Alors qu'en 1850, nos exportations de
produits agricoles éiaient de 30,000,000
environen 1900, elles s'élèvent k
325,000,000 de francs.
Nos importations de produits agricoles
s élèvent k 643,000,000 de francs alors
qu il y a cinquante ans, elles étaient de
63,000,000 de francs.