s? Samedi 22 Mars 1902 10 centimes ie N' 8629 Au Vatican Espagne Chine Le Féminisme a la Chambre La rue est souveraine l Une gaminerie de parlementaires M. Surmont de Volsberghe a Ypres Agriculture 37" Annéb. IV/C- On s'abonne rue au Beurre, 36, A Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipation est de 5 fr. 50 c. par an ponr tout le pays; pour l'ótranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent tin Décembre. Les articles et communications doivent être adrossés franco de port l'adresse oi-dessus. Les annonces coütent 15 centimesla hgne. Les réclames dans la corns du journal coütent 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires1 franc la ligne. Les numóros supp'é- menta'res coütent 10 francs les cent exemplah'es. Pour les annonces de France et deBelgique exenptó les 2 Flandres) s'adresser A VA.gen.ce Bavas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et k Paris, 8, Place de la Bourse. Jeudi matin, par les soins de l'am- bassade de France prés du Vatican, un Te Deum a été célébré a l'oc- casion du jubilé pontifical, en l'église Saint-Louis des Francais. Le cardinal Mathieu officiait. Outre le personnel de l'ambassade de France, on remarquait dans la nombreuse assistauce plusieurs per- sonnages ecclésiastiques de la cour pontificale et les représentants des diverses communautés. LE CABINET SAGASTA ET LES CONGREGATIONS En sortant jeudi du palais, M. Sa- gasta a été irderrogé par des journa listes au sujet du décret sur les con- grégations religieuses. II s'est borné a répondre Nous verrons cela. On croit que le conseil de ven- dredi se sera occupé descongréga- tions religieuses et qu'il suivra le pro- gramme arrêté asant la constitution du ministère. EXTENSION DE LA RÉRELLION DANS LE SUD D'après lesdernières nouvelles re- Cues de Hong-Kong, la rélellion du Kouang-Si continue a prendre de l'extension. Les troupes impériales ont été défaites a Koing-Tchin, dans la province du Kouang Toung, et a Popak, dans la province de Kouang- Si. Dans le Yunnan les rebelles ont occupé Fou Tchouen. lis se sont éga- lement emparés de Lui-Tchoua, sur le Ling Kiang, dans la province de Kouang-Si, et de Yung-Ming-Kouei- Tkoaou. Les généraux Ma et Sou ont, déclaré qu'il leur était impossible de réprimer la rébellion avec les troupes dont ils disposent. En conséquence, le vice roi de Canton a demandé a Yuan-Shi-Kai d'envoyer des renforts du Tchili. Décidéuieni le Féminisme est en progrès. Cinquante hult membres de la Droite se sont abstenus sur la partie de l'amendemeut de M. Vandervelde visant l'électorat fémimn k U Commune et h ia Province. M. Coremans a voté en faveur de l'amen- dementet, k la séance de jeudi, M. Colaert a exprimé le regret qu'une indisposition l'ait empêché d'assister au vote. 11 eut voté l'a- mendement. D'autres membres, entre autres MM. Destrée et Delbeke, indisposés aussi, sefussent prononcés pour l'électorat féminin C'est 'ncontestablemenl un premier et ira- poriant succès pour l'électorat des femmes, et i'on voit poindre le jour oü la femme de- viendra électeur comme l'homme, si bien entendu le suffrage devient uuiversel. Les 58 abstentions de la droite ont cette signification lk. Le Progrès pourra encore, d'après d'au tres journaux, écrire que le féminisme est mort et que c'est M. Colaert qui l'a fait mou- rir. La vérité est que notre honorable Re présentant aobtenu, auprès de ses amis, un succès trés marqué et que les adversaires du gouvernement savent aujourd'bui que l'épée de Damoclès est toujours suspendu sur leurs têtes. Ce serait, si 1 'ou en croit 1'article suivant de l'Etoile, la nouvelle for mule appelée a reraplacer un article de la Constitution que la revision n'avail pas menace jusqu'ici. Preuve flagrante de 1'insaliabilité socialeuse qui commence par exiger une jambe, un bras du pacte national pour s'atta- quer bientot au corps et fiuir par avaler la tête dans un suprème accès de san vage gloutonnerie. Mais laissous la parole a «l'Etoile Les sociaiistes out applaudi M. Huysmans lorsqu'il a prononcé des paroies d'apaise- ment et de fraternité; mais l'éctio de ces paroles vibrait encore que déjk ils recom- mencaientk en appeler k l'érneuie. M. Smeets a dit l'autre jour k Liège un mot qui ne passera pas inapercu. La rue, s'est il écrié, est souveraine 1 Voilk qui est clair. Jadis, il y avait le droit divin aujourd'bui, la Constitution dit que tous les pouvoirs émanent de la nation. De- uiain, lorsqu'on revisera encore une fois notre pacte fondamental, on y inscrira sans douie, avant toute cbose, le principe pro- clamé par M. Smeets Tous les pouvoirs émanent de la rue qui est souveraine. C'est, on le voit, un système politique eatièrement nouveau. II ne s'agit plus, com- ine sous 1'ancien régime, d'en appeler au corps électoral régulièrement consulté, c'élait bon du temps oü la reine Berthe filait, et oüfeu M. Van Iseghem était bourgmestre d'Ostende. line s'agit même plus, comme le demandent les radicaux de poil suisse, de sonsulter le peuple par la voie du referen dum, ce serait trop long et trop compli- qué. II s'agit tout simplemeni de faire du bruit dans la rue, de casser quelques car- reaux, et, s'il le faut, quelques figures. Ainsi se manifeste la souveraineté nationale. Et comme il suffit, pour émouvoir la rue, dune petite minorité d'agitateurs sans scru pules, les conséquences du nouveau régime apparaissent dans toute leur simplicité. Dès qu'une minorité suffisamment auda- cieuse aura crié Je suis la majorité non seulement el le pourra tout faire pour en arriver k ses fins, sans encourir le reproche d'étre factieuse, mais le gouvernement sera torcé de s'incliner, s'il ne veut pas être con- vaincu de provocation révolutionnaire. L'opposition menacera le gouvernement de prendre ce qu'il ne veut pas lui accorder, et s'il fait mine de défendre la légalité, on criera au coup d'Etat. Incroyable 1 Et pourtant, du train dont on y va, rien de plus vrai Le parti conservateur, depuis 1884, a si parfaitement haussélesépaules devant les meuées de quelques ambitieux qui tripatouillent a leur profit et au gri de leurs caprices les pures doctri nes des Proudhou, des Jean Volders, des Marx et des Bebel, que le peuple, iusensiblement, s'est laissé prendre au toupet des députards sociaiistes et de leurs succédanés les menenrs de la Sociale. Rarement l'audaces fortuna ju- vat a trouvé meilleure application qu'eu i'espèce. Le bon public, gaiva- uisé par l'apathie couservatrice d'uue part, et par le crescendo des am bitious sociaiistes, de l'autre, ue s étonue plus de rieu, et laprotestatiou iudiguée de l'Etoile, protestation que signerait des deux mams i'uuani- mité des organes couservateurs, est parfaitement de saisou Eu vérité, écrit la feuille libérale, pour que de pareilles théories puissent êire déve- loppées sans scandale dans nos assemblées, it taut que nos moeurs publiques soient sin- gulièrement corrompues. L'opposition a le droit de manifester en faveur de toutes les réformes qui lui plaisent; ce droit lui est garanti par la Constitution. Personne ne le lui conteste, et lout le monde l'engage k en user. Lorsque les chefs sociaiistes s'écrient: Vous voulez empécher le peuple de réela- merses droits ils font naitre de propos délibéré la plus odieuse des équivoques. Ils savent bien que, si le peuple se contente de réclamer ses droits, personne n'osera pren dre sur lui d'étouffer sa voix, Mais ils savent aussi que si le peuple, sous prétexte de ré clamer ses droits, s'altaquait aux personues et k la propriété, le gouvernement aura pour devoir de taire respecter l'ordre. Non, il n'est pas vrai que la rue soit sou veraine. Si elle l'était, c'en serait fait du ré gime représentatif, et la liberté ne serait plus qu'un mot décevant, derrière lequel se cacberait la plus abominable des tyrannies. A nos amis du parlement et A la majorité conservatrice en general in- combe le devoir de regimber une fois pour toutes contre les empiètements revoltants du socialisme révolution naire Nous ne pouvons que démas- quer la tyrannie en gésine. A la Chambre A faire le reste L'heure est la it importe d'agir, et le pays at tend 1 (La Patrie.) A la séance de Jeudi, de la Chambre des Représentants, sociaiistes et radicaux de- mandèrent k certain moment un appel nomi nal. 70 membres seulement répondirent k l'appel, pendant que sept grands enfants ra dicaux s'abritèrent derrière les colonnes. M. Nolf était du nombre Nous apprenons que M. le Ministre de l'Industrie et du Travail, eonfurméinent k ses habitudes, passera se3 vacances k Ypres. L'honorable Ministre prendra un repos de trois semaines, bien mérité. Le rapport de la section centrale sur le budget du ministère de l'agriculture pour 1902 dit que nos traités de commerce avec les pays étrangers expirent l'an prochain. Avant d'examiner les avantages que cette échéance peut nous procurer, ou les craintes qu'elle doit inspirer, il importe de se rendre un compte exact de la situation économique de 1 agriculture beige. C'est ce que le rap porteur M. Raemdonck, fait dans les passa ges suivants Alors qu'en 1850, nos exportations de produits agricoles éiaient de 30,000,000 environen 1900, elles s'élèvent k 325,000,000 de francs. Nos importations de produits agricoles s élèvent k 643,000,000 de francs alors qu il y a cinquante ans, elles étaient de 63,000,000 de francs.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1902 | | pagina 1