Warneton
Bruges
Faits divers
A Voormezeele
Wervicq
Chronique judiciaire
l'élément socialisie. D'auire part, il n'est
pas davantage douteux que la Flandre li
bérale, acculée l'impuissance du libéralis
me, cherche k tourner autour du pot... de
la violence rouge.
0.n croirait presque lire un journal con-
servateur, écrit le Bien public.
Mais, au moment oü le Peuple offrait en
prime k ses lecteurs des revolvers de pa-
cotille, la Flandre recommandait chaude
ment l'alliance avec les socialistes, et les
amis de la Flandre paradaient dans les
rues de Gand avec les marchands de re
volvers. Lorsque le Vooruit, en plusieurs
articles, vulgarisail la fabrication de la dy
namite, la Flandre s'absteuait de dénoncer
eet odieux et criminel enseignement. Et
rAmociation libérale promettait k ses amis
du Vooruit de ne jamais rompre avec eux
et de reprendre au plus tót la campagne en
commun pour la conquête du S. U.
On n'était pas grand cleic alors
Or, cependant que les deux frères enne-
mis se distribuent de mutuels horions en
se disant de gentilles vérités, nous mar
quons les coups, pour l'édificattion de i'o-
pinion publique.
La Patrie
Lettre ouverte a Jean du Chateau
a Warneton,
Mon cher petit Jean,
G'est avec un mortel déplaisir et un bien
vif regret, que j'ai lu l'article que Fi
déle vous consacre dans le Journal de
Dimanche dernier.
Profondément ému de vos malheurs, je
saisis la présente occasion, pour vous ex-
primer ma sympathie et mes condoléances.
Tout d'abord, je tiens k vous révéler ce
qui me pousse k épouser voire cause et k
protester avec vous contre l'article en ques
tion.
Je suis fort peu malin et trés peu instruit
toutefois j'en connais assez pour signer le
présent article, qu'un homme, plus habile
que moi, rédige k ma place.
Voilk tout d'abord en quoi je vous res-
semble. De plus, le jour oü ion distribuait
l'intelligence, soit par distraction, soit
par négligence regrettable, j'étais absent,
comme vous. Nous nous ressemblons done;
or qui se ressemblent, s'assemblentet
voilk ce qui excite en mon cceur une af
fection irrésistible, qui m'entralne vers vous.
J'accours done k votre secours pour dire,
que dans la querelle que vous avez pro-
voquée, vous avez raison et que ce cruel
Fidéle a tort, mille fois tort.
Oui, vous avez mille fois raison, et je
le prouve
4* Vous avez le droit de prétendre qu'on
ne vous blesse pas. Or Fidéle vous lance
k la figure quelques dures vérités et il
oublie qu'il n'y a que la vérité qui blesse.
Vous avez le droit de prétendre, qu'on ne
vous dise pas la vérité, et de vous fkcher
tout rouge si on n'observe pas cela. C'est
clair comme le jour.
2* Les incohérences, que vous signez
de votre nom dans le Progrès, révèlent
votre bonne foi absolue. Vous écrivez des
soltises et vous finissez par y croire fran-
chement vous-méme. Un jour, votre collè-
gue, Jean de Marseille, cria qu'une sar
dine obstruait le portvoyant que tout le
monde courut voir, il crut que peut-être
il avait dit vrai et il courut voir k son
tour. C'était un imbécile, mais il agissaii
de bonne foi vous agissez de cnême et
Fidéle est trop cruel, lorsqu'il ne rend pas
hommage k tant de bonne foi candide et
ingénue. C'est ce qui vous donne encore
raistn, petit Jean.
3° Nous manquons d'intelligence tous
deux, vous et moi. Mais cela excuse d'a-
vance nos bévues et nos sottises. Vous
faites des prophéties pour 1903; vous trouvez
mauvais tout ce que font les autres. Un
homme sensé aurait tort de faire cela. Mais
vous, vous avez raison, puisque le manque
d'esprit produit l'inco;,science et 1'irrespon-
sabilité de vos acies 11 paroles dés lors,
vous ne pouvez plus qu'avoir raison toujours
et partout.
4* Vous voulez qu'on ne vous reproche
rien que vos vices. C'est juste et vous
avez raison. Or pauvreté, même intellec-
tuelle, n'est pas vice. Done vous avez rai
son, lorsque vous protestez contre les in
sinuations de Fidéle, qui eonteste la trans-
cendanee de votre génie, toujours trop mo
deste, pour s étaler au grand jour.
A litre de conclusion, petit Jean, vous
avez raison de vous fkcher ce qui est
démontré et Fidéle a grandement tort,
ce que je prouve. En effet
1° Fidéle a le tort d'attacher une certaine
importance k ce que vous dites et de s'oc-
cuper de la nullité et de l'insignifiance de
votre personne.
Premier tort.
2° Ce Fidéle semble trop instruit et trop
intelligent,pourse mesurer avec la science(!)
du petit farceur du Cbkteau, dont toute l\n-
struelion a coüté cher, si jamais on l'a payée
10 sous. La victoire est trop facile, car k
vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
Done Fidéle a encore tort, puisque la lutte
n'est pas une lutte, mais une exécution tout
simplement.
3* Fidéle a le tort de laisser k Jean, le
tout petit Jean, la plus lourde tache. En
effet, petit Jean,vous deviez chanter victoire,
pendant que le pays catholique tout entier
fétait son triomphe splendide pendant que
les libéraux de Warneton, plus intelligents
que vous, petit Jean, loin d'arborer, gémis-
saient sur la déconfiture du libéralisme et
pendant que les électeurs de Warneton at
firmaient, par leurs 200 voix de majorité,
que vous, petit Jean, vous ne serez jamais
bourgmestre de notre ville.
Done Fidéle a trois fois tort, petit Jean.
Calmez-vous par conséquent et pour la
satisfaction de votre folie des grandeurs,
quand nous aurons déterré assez de dés-
hérités de l'esprit, pour constituer un syn-
dicat, vous en serez le premier et digne
président car j'en serai et mon affection
pour vous me fera voter pour vous, sans
la moindre hésitation.
Au revoir. Louis.
La journée de Dimanche
Contrairement aux renseignements fournis
par certaine presse bien informée c'est
k 13 h. que S. M. le Roi, venant d'Ostende
etaccompagné de la priucesse Clémentine
et de M. le ministre des finances, débarquera
dimanche k Bruges pour présider l'ouverture
officielle de l'Ëxposition des Primitifs.
Léopold II, qui revêtera la tenue de lieute-
tant-général en chef de l'armée, et S. A. R.
seront repus par M. le gouverneur et par M.
le bourgmestre en uniforme, ainsi que par
MM le général commandant la province
et le commandant de la place.
Des détachements militaires composés de
deux compagnies avec musique et drapeau
rendront les honneurs k la gare et au local
de l'Ëxposition.
La garde civique participera au service
d'honneur dans les mêmes proportions que
l'armée.
A 3 1/2 heures, sa Majesté, la princesse
Clémentine et leur suite iront jeter un coup
d'oeil sur l'Ëxposition d'Art appliqué k la
Poorterslogie, oü le président M. l'avocat
Jean De Brouwer complimentera les person
nages royaux.
C'est M.le Baron H.Kervyn de Lettenhove,
président de l'Ëxposition des Primitifs, qui
a été chargé de recevoir Sa Majesté, k 11 1/4
heures, au palais du gouvernement, a'oü le
Roi se rendia k l'hötel Gruuthuuse visiter
la section d'Art ancien.
Ou sait qu'k 2 1/2 heures, du baut de la
lourelle de Gruuthuuse, des sonneries de
trompettes thébaines exécutóes par des mu-
siciens revêtus de costumes moyenageux,
accueilleront le cortège royal, au moment oü
il débouchera sous le porche du Hof monu
mental.
A 4 1/4 heures, le Roi, la princesse et
leur entourage immédiat quitteront la
Poorterslogie pour se rendre sur les chan
cers des Installations maritimes, oü MM.
Coiseau et Cousin tiendront k la disposition
des hötes royaux un train spécial qui les
cohvoyera k Zee-Brugge, point terminus de
la royale el significative visite. Lk les atten-
dra le train royal qui les ramènera k Ostende.
A 6 1/4 h., nos augustes visiteurs auront
quitté Bruges.
11 va sans dire que la population Bru-
geoise se prépare k faire aux hótes royaux
de dimanche une de ces réceptions enthou-
siastes dont sont seules capables les toules
respectueuses de ia monarchie et les libres
citoyens de la loyaliste Belgique.
Uh habitant de Warneton, E. Deneulin, a
été mordu par un chien. A l'examen on a
constaté que l'animal était atteint d'hydro-
phobie. M. Deneulin s'est rendu k l'insiiiut
Pasteur k Lille.
Lundi, on a retiré des eaux de la Lys
au Touquet, le cadavre'd' un ouvrior ncaunö
Apollinaire Pattou de Roubaix. Sa mort doit
remonter k envirou 3 semaines. Vu l'état
avancé de décomposition, on n'a pas pu
constater s'il y a eu accident, crime ou sui
cide.
La procession du Saint Sang, Lundi
dernier, a été particulièrement brillante.
Le temps s'est mis de la partie, et
chose extraordinaire il n'a pas plu de-
puis 11 heures du matin jusqu'après la
rentrée de la procession.
Les groupes étaient bien conpus et font
honneuraux organisateurs.
Beaucoup de monde partout.
Breffête réussie sous tous les rapports.
Mardi dernier a été célébré en cette
ville le mariage de Me»e Jeanne Dumont, fille
de Monsieur et Madame Daraont-Van Els-
lande, avecM. Alphonse Dalle, fils du pro-
priétaire et directeur de la fabrique de pa
piers k Bousbecque.
La céiémonie a l'église était présidée par
M. l'abbé Lecomte, principal du collége de
Tourcoing, assisté de nombreux prêtres des
environs.
Toute la ville était pavoisée, et pendant
la journée entière le canon n'a cessé d'an-
noncer au loin que les habitants de Wervicq
étaient en fête. Ad multos annos
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DeBceyet Hulpiau.
COUR D'APPËL DE GANü. Jeudi matin a
eu lieu avec le cérémonial ordinaire, en audien
ce solennelle,Installation deM. DeGottalcomme
1", président et de M. De Pauw comme procu
reur général.
Le nouveau président a recu les felicitations
de MM. Vanderhaeghen, président de chambre.
De Pauw,procureur général, Dervaux,batonnier
et Poelman, avoué.
M. De Pauw, après avoir félicité au nom du
parquet d'appel le nouveau premier président,
a remercié les membres de la cour et du bureau
et les avoués, pour les témoignages de sympa
thie qu'ils lui ont adressés.Ona respecté une fois
de plus les droits dus k l'ancienneté et les po
sitions acquises, dit-il. II en remercie S. M. le
Roi, né la même année que lui, le ministre de
la justice et les influences majeures a qui il doit
sa nomination. Le ministre, dit-il, a estimé que
je ne serai pas incapable ni indigne de remplir
les hautes fonctions qu'il m'a confiées. Parlant
de son prédécesseur, M. Van Iseghem laissera,
parmi nous, dit-il, un vide qui ne sera pas
comblé. Si je ne puis vous apporter les capa-
cités de ceux auxquels je succède, j'ai derrière
moi cinquante années d'études qui suffiront
pour y suppléer. Je crois d'ailleurs ne pas être
inhabile k commander, ajoute-t-il, parce que
j'ai beaucoup apprisa obéir.
II adresse des félicitations a MM. Wouters,
avocat général et van Zuylen van Nyvelt, com-
pris dans les récentes nominations.
II considère les hautes fonctions auxquelles
il a été appelé, comme le couronnemcm uc
carrière, et espere pouvoir y consacrer ses
dernières années, pour le triomphe du droit.
Le batonnier de l'ordre des avocats et le pré
sident de la Chambre des avoués ont félicité,
respectivement au nom du barreau et des
avoués, le nouveau premier président, dont on
n'a cessé d'admirer la science, le soin méticu-
leux apporté k l'étude du droit et des questions
de fait, l'impartialité et la bienveillance de ca-
ractère.
La Gour a ensuite, k l'unanimité, élu comme
président de chambre le conseiller De Meule-
naere, qui a été immédiatement installé, et
félicité par le premier président.
Pour terminer, la Gour d'appel a désigné une
liste double de candidats pour la place de vice-
président du tribunal de première instance de
Bruges.
Ont été élus ler candidat, M. G. De Snick,
jugek Bruges, k l'unanimité, et 2mccandidat,
M. L. Halleux, juge a Bruges, par 12 voix contre
7 voix a M. De Necker, juge a Bruges.
UNE ERREUR JUDICIAIRE. La cour
de cassation aura bientöt k connaftre d'un inté
ressant procés en revision, introduit a la suite
d'une erreur commise par Ie tribunal correc-
tionnel de Louvain.
On se souvient sans doute de l'odyssée d'un
etudiant militaire de cette ville, poursuivi pour
avoir brisé des carreaux de vitre, en compagnie
de civils.
Poursuivi, il fut condamné, malgré ses déné-
gations, k 30 francs d'amende.
La Gour d'appel de Bruxelles confirms ce
jugement - et la Gour de cassation rejeta le
pourvoi formé par le condamné.
Or, voici qu'un soldat vient d'avouer être
l'auteur du bris de carreaux reproché k l'étu-
diant militaire. Poursuivi devant le Gonseil de
guerre, ce soldat a été acquitté, lesjuges esli-
mant que le bris de carreaux n'avait pas été
volontaire.
Quant k la condamnation de l'étudiant, elle
sera probablement cassée par la Cour su
prème.
ÜËLIT DE PRESSE. Hier matin, le tribu
nal correctionnel de Bruxelles a condamné par
défaut, k un mois de prison, Henri Kistemaec-
kers, éditeur d'un Almanaoh, qui contenait des
gravures contraires aux bonnes moeurs. Le
distributeur de cette publication, M. Léon De-
chenne, s'en est tiré avec une amende de 50'
francs.