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POTTELBERG
Mercredi 16 Juillet 1902
10 centimes le N°
37a Ann«b. N° 8662
p.G A hi £-
Révision des listes
Electorates 1903-1904
1302 Ville d'Ypres-1902
LES TM
Les libéraux d'Ypres
et la Bataille des
Eperons d'Or
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Ville d'Ypres
be Collége des Bourgmestre et
Échevins de la ville d'Ypres porte a la
coimaissance du public qu'en confor-
mité de 1'article 55 du code electoral
il sera procédé, du lr Juillet an 31
Aoüt prochaiu, a la revision des listes
des citoyens appelés a partieiper a
l'élection des Chambres Legislatives,
du Conseil proviuciai et du Couseil
Communal, du lr Mai 1903 au 30
Avril 1904.
Suivaut /'article 54 de la memo ioi,
tout citoyen est invité a produire,
avant le lr Juillet, au Secrétariat Com
munal, les titres de ceux qui, nV taut
pas inscrits sur les listes eu vigueur,
ont droit a l'électorat, aiusi que de
ceux qui, ue figurant sur ces listes
que pour uu nombre insuffisant de
votes, out droit a des votes supplé-
mentaires.
Ypres, le l'Juiu 1902.
Les Bourgmestre et Échevins,
R. COLAEBT.
Le Secretaire,
M. GORBISSËN.
La manifestation du 13 Juillet
La Gilde de N. D. de Thuyne avait
organise, pour le Dimanche 13 Juillet,
a 9 heures du soir, une grande mani
festation patriotique en i'honueur de
nos Héros de 1302.
Dés le matin, la fête, favorisée d'ail-
leurs par un temps superbe, s'annon-
^ait sous les meilleurs auspices. I. ad
ministration communale avait pavoisé
les Halles et l'église St Martin et son
exempte fut suivi par un grand nom
bre d'habitants, qui arborèrent le
drapeau national.
A 11 1/2 heures, une messe d actions
de graces fut célébrée en l'église
St Martin, eu commemoration de la
glorieuse journée du 11 Juillet 1302.
Notre excellente Fanfare Royale i xé-
cuta, pendant le St Sacrifice, di ux
morceaux de son répertoire, qui ens-
sent été applaudis ailleurs que dans Ja
maieoii de Dieu.
Justes hommages rendus a nos mi-
lices yproises, qui décidèrent du sort
de la bataille de Groeninghe et dont
le retour a été immortalisé, par le pin-
ceau de Pauwels, dans les tableaux
de la grande salie des Halles.
Le clou de la fête fut incontestable-
meut la retraite aux flambeaux. L'ar-
dente jeunesse, qui compose la Gilde
de N. D. de Thuyne, y avait convoqué
toutes les soeiétés de ia ville. Vingt-
sept avaient répondu a son appel, et,
parmi elles, trois musiques l'Harmo-
nie communale avec le corps complet
des Pompiers, la Fanfare royale et Ia
musique des Orphelins. Nous ne men-
tionnons pas le> au tres pour ne pas
prolonger notre compte-rendu. Disons
que ce n'étaient ni les moins belles,
ni les rnoins nombreuses parmi celles
de la ville.
Le cortège part a 9 heures précises,
au son de la vieille cloche tant aimée
des Yprois, de Poorte klok dont
la voix argentine remplace le carillon,
auquel l'admiuistration communale
fait exécuter, en ce moment, d'impor-
tanles reparations.
L'ordre le plus parfait règne sur
tout le parcours du cortège, sans que
des mesures exceptionnelles de police
aient été prises. La population yproise
est visiblement beureuse a la vue des
iimombrables torches et lanternes vé-
niliennes et surtout des transparents
por tant les inscriptions Vlaauderen
die leu et aan onze Helden van
1302
Une foule immense accompagne le
cortège et se livre des accès de joie
indescriptibie. Devant la demeure de
M. Ie Bourgmestre, les groupes s'ar-
rêtent uu instant et acclament le pre
mier magistral dela ville,qui se trouve
a son balcon avec M. le chanoine Du-
clos, l'auteur de Onze Helden van
1302». A la vue du savant écrivain,
l'ovation s'acceutue. C'est le cri de la
reconnaissance yproise, vis-a-vis de
celui qui a le plus et le mieux coutri-
bué a la glorification de la bataille de
1302, par laquelle nos ancêtres, sui-
vant une expression de Dante, out,
avec les -niiices brugeoises, porté un
coup mortel a la mauvaise plan te
quipartout préviguait»; e'est-a-.dire
en laisaut reculer Pbilippe-le-bel, a
un moment oütout paraissait devoir
«succomber devant son orgueiiia
Papauté, la féodalité, la liberté po-
pulaire, la justice et la probité pu-
bliques
Vers dix heures, le cortège arrive a
laGrand'pIace et les différentes sociétés
se groupent autour du kiosque illu
mine, pendant que, de toutes les rues,
accourt la foule qui bientöt couvre
l'immense place. Les membres de
N. D. de Thuyne, l'Orphéon et les Tur
ners entonnent, avec accompagnement
de l'Harmonie communale, naar
Groeningbveld dont le mfUe refrain
est répété par des milliers de voix. Le
de Leeuw van Vlaanderen résonue
eusuite, au milieu des acclamations
qui se prolougeut jusqu'au moment
oü, s'élaujant sur le kiosque, M. Ie
Bourgmestre.de sa voix sonore,s'écrie:
Leve de Koning Leve ons Vader
land La foule répète le cri, pen
dant que l'Harmonie de la ville joue
l'air Yprois, N. D. de Thuyne, et finit
par une vigoureuse Brabangonne, fré-
nétiquement applaudie par le public.
Ainsi se termiue la fête pafriolique
du 13 Juillet, que nous devons a ('ex
cellente jeunesse Yproise, qui s'est
ralliée autour du dn peau de N. D. de
Thuyne. Nos concitoyens comtne tous
les vrais patriotes, lui en seront re
connaissants. Et nous, les premiers,
nous lui en exprimous notre profonde
gratitude, avec le voeu de la voir pros-
pérer sous l'égide de ia patronne de la
ville
Avec elle aussi, uous répétons le cri
du coeur que ses membres sout allés
chanter, après la manifestation, vis-a-
vis de la demeure de l'auleur de «Onze
Helden vau 1302 Leve Duclos En
hij mag er wezen
Godefroid Kurth.
de Gourtrai
prouvent leur supériorité
deDuis 25 ans.
Tandis que notre population Yproise célé-
brait avec enthousiasme, Dimanche dernier,
la 600' anniversaire de la glorieuse bataille
des Eperons d'Or,nos libéraux s'abstenaient
de toute manifestation en ville.
Pas un drapeau... libéral, ni le II ni le
13 Juillet
II est vrai que le Progrès avait annoncé
l'abstention de ses amis, en disant, 5 propos
de la belle conférence de M. le chanoine
Duclos «Etait-il bien nécessaire de célébrer
avec tant de bruit l'anniversaire de la ba-
taille des Eperons d'Or Tout le monde
n'est pas de eet avis, ii s'en faut d beau-
coup.
Oui, il s'en faut de beaucoup chez les li
béraux...
Mais comment expliquer alors que la
musique des Anciens Pompiers soit allée k
Courtrai, le 13 Juillet, manifester k l'occa-
sion du sixième centenaire de la bataille de
Groeninghe?
C'est que la fête du 13 Juillet, célébrée
par les libéraux du pays k Courtrai méme,
n'était pas une fête patriotique, ma is une
manifestation libérale.
On ne peut lui attribuer un autre caractère,
puisque le Progrès écrit lui-même
Les Beiges ont supprimé les fê'.es de
Septembre,paree qu'elies rappelaientk nos
frères du Nord la séparation sanglante de
1830maintenant nous déterrons dans
l'histoire la bataille des Eperons d'Or, en
l'année 1302, pourquoi? Est-ce pour nous
rendre désagiéable k la nation franpaise,
avec laquelle nous vivons en bonnes rela-
tions
Mais, triple... maliri, il ne fallait pas aller
k Courtrai alors, Dimanche dernier
Etait-ce peut-étre pour vous rendre agréa-
ble k la France
Non, ii'est-ce pas
Votre jeu est un double jeu Vous voulez,
k la fois, être ugréable k certaius de vos
amis qui veulent éire flanaands quand méme
et ne pas pariiciper a la manifestation patrio
tique de nos populations flamandes et eatho-
liques.
C est comme en politique ne pas étre
socialistes et pourtarit flirter avec les enne-
mis de l'ordre, pour obtenir ieurs suffrages.
Et la population yproise a compris ce jeu.
Si vous aviez entendu ses quolibets au mo
ment oü vous rentriez de Courtrai Vous
eussiez peut-être compris alors pourquoi
*le Journal d'Ypres est enthousiasmé du
discours prononeé au Volkshuis par M. le
Chanoine Duclos.
Cest que 1 Yprois comprend de mieux en
mieux I'importance, pour ia Fiandre et le
pays tout entier, de la journée du li Juillet
1302.
C'est qu'iljxge, comme ÏEtoile Beige
et d'autres non encore matés par les socia
listes que la célébration de la bataille de
Groeniugbe, dépourvu du caracière reiigieux
que nos pères attachèrent k tout événement
bistorique, est un mensenge, une absurdité.
Ziiiïiïixz»-
M.