CHROItlQUE YPRQISE
Le carillon
Fètes musicales (le Bruges
Constitution médicale
du mois de juin
Le sort d'Andrée
seul homme il semble qu'on le voie courir,
Ie fouet de» jusies lois k la main, derrière
les pauvres filles en larmes. Et cet homme,
c'est le conseiller et le commensal des fa-
meux escrocs Une opinion dc M. Jacquin a
fait jurisprudence Je veux croire il faut
toujours supposer le mieux k la parfaite
candeur de cet aveugle. Mais que les iniques
proscriptions s'autorisent d'une pareille
judiciaire, et qu'on lavoue, et quon invoque
encore sa décision sur le papier timbré,c est
lit une de cesénormes bouffonneries tragiques
comme il ne s'en rencontre que dans Shake-
speare, et dans le pays oil tous les mana
gements sont pour les dames Humbert,
toutes les brutalités pour les Soeurs de
cbarité.
Enfin, dit-on, les masques sont jetés,c'est
la guerre ouvertement déclarée au christia
nisme. Hélasnon Pas plus que Robert
Macaire n'esl Fra-Diavolo. Qu'un chef d'Etat
essaye franchement de substituer son idéé
religieuse ou philosophique k des doctrines
qu'il croit fausses, ce grand coup d'audace
inspirera toujours quelque intérêt aux histo-
riens. Depuis l'empereur Julien, la tentative
n'a jamais réussion peut la juger folie,
tyrannique, attentatoire k la paix sociale si
le réformateur joue bravement son va-tout
dans cette redouiable partie, nul homme
impartial ne dira quelle est ignoble et basse.
Dénoncez demain le Concordat, licenciez le
clergé francais, fermez les églises, attaquez
de front et attaquez des hommes nous
estimerons, en les combattant, des adver-
saires qui feront la grande guerre pour le
triomphe de leurs idéés.
Rien de semblable aujourd'hui. On tourne
le front debalaille pour aller détrousser les
ambulancières, On tire sur des femmes sur
des enfants. On n'ose même pas marcher ft
riécouvert contre ces femmes on les guette
aux embuscades.Tout est piège et mensonge
rtars la procédure qui les prenden traltre.
Nos légistes ont avancé dans cette affaire
comme la cavalier aux échecs, par bonds
obliques. Si savamment qu ils aient dérobé
leur taclique, nous en pouvons débrom
les trois phases 3uccessives, et il ne faut pao
se lasser de les montrer aux gens de
bonne foi.
D'abord une loi claire et clairement com-
mentée par ses auteurs Seront en con-
travenuon tous les établissements nouveaux
qui s'ouvriraient après le 1" Juillet 1901,
sans y être autorisés par un décret.
Puis, l'avis consultatif du conseiller Jac
quin, simple interprótation qui ne saurait
avoir par elle-même force de loiL'em-
ploi de personnes congréganistes par des
tiers, dans leur propriété privée, postérieu-
rement au l«r Juillet 1901, constitue un
établissement nouveau, partant une in
fraction.
Enfin, la fantaisie personnelle de M.
Combes, la rétroactivité brusquement con-
téréek la loi, au mépris des nextesi1Vous
existiez avant le 1" Juillet 1901 Vingt ans,
cinquuite ans qvapt cette date J'en suis fort
aise. Fermez, filez.si vous n'avez pas deman-
dé une au'.orisation,dans les délais impartis.
Mais, lant que duraient ces délats, on
nous a dit ei répété que nous n'avions nous
préocuper de rien, puisque nous existions
avant Te 1" Juillet 1901: voici les documents
qui nous couvrent.déclarations des ministries,
lettres cles préfets^ des inspecteuis d acadé
mie. S'ifs se sont trompés et s'ils nous oril
trompéés. erreur n'esl pas faute, recevez
uiourd'hui noire instance en autorisation.
Trd'p tiii.d if .fallait la faire dans les
délais 'oil on ne vous la demaudait pas c est
prdeis%etit le ü'aquenard oü nous vous
«tiendipns.
Mêtiies louqaes dans
sur» s i,U0ga,iea.jCj)
ten te
de proscription sont incohérentes. lis ne j N. B. J'apportais ces lignes k Paris. j
savent plus quelles maisoris frapper ils se J J'ai traversé une foule compacte qui accla-
trompent de porte, tentent un coup au petit j mait les Soeurs, le droit, la liberté. 11 m'a
bonheur, reculent quand il est manqué. O i
dirait des frelons furieux, qui piquent au
hasard et cherchent une issue pour s'échap-
per des ruches qu'ils venaient piller.
Voilk done oü nous en sommes, après tant
de prises d'armes pour la conquête des
Droits de l'homme et du oitoyen La
police envahit le domicile des particuliers,
chasse leur hótes, appose les scellés sur
leurs biens; sans loi, sans décret, en vertu
d'une simple circulaire ministérielle. Nul
rapport entre cette circulaire et le texte légis-
latif qu'elle prétend viser; tous les juriscun
suites en toinbent d'accord, des tribunaux
indépendants, l'ont proclamé. II y auiait tout
autant de raisons, et de meilleurs, pour
appliquer par voie d'interprétation, k l'auteur
et aux exécuteurs dc la circulaire, vingt
articles du Code pénal par exempie.l'article
265 Toute association de maifaiteurs
envers les personnes et les propriétésest un
crime contre la paix publique.
Nous subissons le pire arbitraire; un arbi
traire honteux delui-méme; unarbitraire bru
tal et sournois comme dit encore mon bon
répondant,toujours le Temps. Et ces turque-
ries paraissent toutes naturelles aux ombra
geux réplublicains que nous sommes! Le plus
humble sujet du roi d'Angleterre.si l'on violait
ainsi son domicile, verrait toute la nation
anglaise se lever pour sa défense. Nous ne
comprendrons jamais,en France,cette religion
du droit individuel qui est tout le secret de la
liberté anglo-saxonne. Mais si nous n'avoas
pas le sens de la liberté, gardons au moins
ce sentiment francais, l'horreur de toute b; u-
talité exercée contre une femme.
Je gagerais qu'il est partagé par beaucoup
d'bonnêtes gens, radicaux, anticléricaux
peut étre, mais gens de coeur avant tont,
indignésde la fapon dont on sert les princi
pes. Les cerveaux différent, et avec eux les
marottes politiques qu'ils se forgentla
oonsr;pnca est une dans ses réprobaiicis
ïusunciives. Espérons, pour l'üonneur du
pays, qu'une même indignation sera resser lie
par tous ceux qui s'intéressent médiocrern ut
aux querelles politiques. Je suis du nombr
j'entends resterétranger kees querelles; on
la savait dans ce journal, quand on en n
ouvrit libéralement les colonnes. Quel que
soit le parti dominant, l'histoire et l'exi é-
rience m'ont appris k n'attendre d aucun dei is
paru que ce n'était point lk un de ces tumul-
tes politiques sur lesquels uous sommes
blasés mais le mouvement spontané d'une
foule qui arrête un malfaiteur pincé en fli-
grant délit. Honneur k notre peuple 11 a des
sentiments plus délicats que ses maitres il
sait encore se respecter lui-même en respec
tant les femmes il disait aujourd'hui son
mépris k ceux qui le désbouorent devant le
monde. E.M.V,
Fète Communale d'Ypres
Dimanche 3 Aoüt1902
k 8 heures du soir, GrandPlace
GRAND CONCERT ARTISTIQUE
par l'Harmonie Communale
sous la direction de M. J. Wittebroodt.
PROGRAMME
Ouverture de 1'op.Z.e Bravo
Mosaïquesur l'op. Lakmé
Javotte, baliet
Marcbe guerrière et hymne
de combat de l'op. Riensi
2"e Partie
1 Les francs juges ouverture de
concours Beruoz.
2 Transcriptionde l'op.Hérodiade Massenet.
3 Lohengrin fantaisie R.Wacner
4 Fantaisie polka Michel.
G. Salvayrf..
L. Delibes.
Saint-Saéns.
R. Wagner.
xêcution des me-
d'affoler ces mal
heun.q&es fi!)?s>r des menaces ou des
pre,messes captiepses. Soyez bieri sages,
1 v"L,,,n ion disdoudra votre
ri'aboid, vous for
partis ce qu'ils ne sauraient donner.la justice
et la liberté. Encore faut il protester quand
les maiires de l'heure violent, ouvertement le j
droit d'un seul et menacenl par Ik les droits j
de cbacun de nous,
Ces indignations de la conscience publi- j
que n'inquiètent guère ceux qui détienni at
momentanément la force. Ils savent que le j
ressort des fières révoltes est brisé ils sa-
vent que toutes les colères fuseront en pro- j
testations parlementaires. Admirables para-
lonnerres, ces parlements qui soutirent toute
la foudre donl se charge l'atmospbère et la
noient dans une mare de salive Nos Machi-
avels de couloirs out une légitime confiance
dans l'mfaillible dérivatif.
Nous avons une confiance égale dans la
patiënte Némésis. lis est trop facile de pré-
dire k ces tourmenteurs de femmes leur
bonne aventure qui est mauvaise. L est
éternellement la méme. Unjour viendra vite
oil ils serout dépassés, épouvantés par la
violence des passions qu'ils servent docile-
ment. Pris enne les nsponsabilités du pou-
j voir et les exigences de leurs conducteurs
j irresponsables, ils essayeront d'enrayer, ils
i reculeront devant une injonction plus folie
que les précédentes. Ils seront aussitót ba-
lalez sahs' bi uit vajnon,
Kicez c nhuite^uiije demaode d automation
qui rem .peut è^e accueillie. El Ion est
f .n iéfiViu k.i,p pas
-.cus k (narspH mère. Et
m>e m; iron est irop petite pour oospilaliset
ltqy u'.pS Piacez vos enfants dans les
des fêius, étranglés par les
qui les applaudissent k cette
l'accueillir. Retiree
l'on sail que
1
c
h s iï rEfat; - El l'on sail qu'il u'y a plus
ue puce dans cps écoles. A ce jeu les or
■donnateurs du gkchis s'affolent eux-mêmes,
irêiu di'üs leur arbitraire. Leurs listes
uu r lum
layés comme
mêmes mains
heure.
lis le croiront, du moins, qu'ils succom-
beiu sous ces mains ingrates ils crieront k
('injustice deleuisamis; et ils ne sentiront
pas sur leur gorge la pression cachée d'autres
mains débilcs, pleines de pardon, infinimenl
plus -edouiables, pourtant, car 1'inexorable
Justice aura pns li vengeance k son compte
les mains des famines et des enfants quils
chassent aujourd'hui saus pitié.
E.-M. de VOGUÉ,
de rAcadémie francaise.
Les iravaux publics qui s'exécutent, et
vont s'exécuter encore k Ypres, sont de na -
lure k dormer satisfaction k tous les iniéres
sés.
Nous ne parlous pas seulement de la par
tie urbaine de la ville, oü l'Etat et l'adminis
tratioti communale exécutent des travaux
approuvés par tout le monde, mais encore
de la partie rurale oü satisfaction est donriée
aux réclainations de nos cultivateurs.
Nous apprenons en effet que l'entpierre-
ment des chemins dits Wulvestraatet
Wieltjestraat a été adjugé fundi dernier
et que l'adjudicataire mettra immédiatement
la main k l'oeuvre
D'autre part, nous avons constaté que
l'empierrement du Pannestraalje est
commencé.
A propos de plantation d'arbres sur la
Grand'pLce, le Progrès écrit qu'il est possi
ble quel'effet soit heureux, mais qu'avant de
se prononcer il veut voir le travail compléte-
ment achevé.
II est en effet beaucoup plus facile de juger
un travail après son achèvemöüt qu'après sa
conception,
Mais, s'il fallait suivre la manière de voir
du Progrès, on ne ferait plus aucun travail,
qui présente un caractère artistique ou orne-
mental.
Allons le Progrès a fait un pas en avant
il finira par approuver, comme ses amis...
impartiaux.
On nous assure que le carillon se fera
entendre samedi prochain, et ouvrira ainsi
comme du reste depuis les temps les plus
anciens nos fêtes communales.
L'Yprois sera ravi, dit-on, d'entendre les
sons plus doux, plus distincts, plus harmo-
nieux du jeu qui était devenu une espèce de
cacophonie.
dessus de la messe afin de donueranotre grand
compositeur Tinei uneexécution digne de lui
et de la belle oeuvre. L'audition de ia Rédemp-
tion de César Frank intéresse beaucoup de
gens. On sait le róle important que ce grand
musicien, qui naquit k Liège ne l'oublions pas,
a tenu dans l'école francaise en formant toute
une pléïade d'élèves qui ont db s'imposer et
conduire tout le mouvement moderne en Fran
ce. Nous ne citerons que Vincent d'Indy et Ch.
Bordes qui, en fondant la Scoia n'ont voulu que
continuer l'oeuvre deleur maitre. On voit par
cela même l'étroite union qui existe entre la
jeune école frangaise de la Scola et nos musi-
ciens beiges, et on ne peut que se féliciter de
les voir unis pour le bien de la musique reli
gieuse et de toute musique de tendance idéa-
liste. On nous assure que plus de deux cents
congressistes se sont déja fait inscrire auprès
de M. Joseph De Brouwer, secrétaire des fêtes,
24, rue des baudets a Bruges c'est déjk un ré-
sultat fort appréciable et nous ne doutons plus
un seul instant du succès du congrès.
Les répititions des diverses manifestations
musicales des fêtes ont commencé. M. Bordes,
venu de Paris, assisté de M. Reyns a déjk fait
travailler la messe de Tinei et les choeurs de la
Redemption de Franck a une chorale de25 hom
mes dont il a paru fort satisfait. D'autre part les
enfants préparent avec ardeur les parties de
Les variations de la température ontocca-
sionné un grand nombre de décès par mala
dies des voies respiratoiresla grippe sévit
toujours, mais la mortalité infantile (entérite)
a été moindre que les aulres années k pareille
époque.
La fièvre typhoïdecas relativement rares;
pas de foyers épidémiques.
La diphtérie partout il y a une notable
diminution.
La coqueluche épidémie k Schooten,
Wervicq, Audenarde, Ninovesignalée k
Anvers, Gand, les faubourgs de la capitale.
Liège, Mons, Arendonck et Duffel (Anvers)
et Binderveld (Limbourg).
La rougeole sévit k l'état épidémique k
peu prés dans tout le pays. Ella est grave,
spécialemeat k Anvers, Alost, Burgerhout et
Courtrai.
L-i scarlatinediminution sensible. Sérieuse
k Audenarde, Aeltre Sainte-Marie (Flandre
oriëntale) et Marchienne au-Pont.
La variole k Liège (22 cas), Roulers
(3 décès), Anvers (7 cas), Boom (5 décès),
Borgerhout (2 décès) et Dinant (1 décès),
Houthem (Flandre occidentale, 1 décès)
Esplechin (Hainau<), Kessel-Loo (Brabant),
Bassenge (Limbourg).
La tuberculose pulmonaire est, de toutes
les maladies transmissible?, célle qui fait le
plus de victimes.
On a dit récemtnent qu'Andrée avait été
tué par des Esquimaux. Voici les détails de
cette nouvelle version sur le sort de l'infor-
tuné explorateur
Une dépêche adressée k la Tribune de
New York annonce qu'k la date du 5 juillet,
un clergyman anglais, le révérend Farlies,
est arrivé k Winnipeg, au nord de l'Améri-
que, prés de la baie d'Hudsou. Ce clergyman,
qui revient d'une iongue et pénible explora
tion dans les terres arctiques et qui a été
absent pendant prés de trois ans, rapporte
des informations sur Andrée qui présentent
un certain degré de sincérité et d'authentici-
té.
11 raconte qu'il y a exaciement deux ans, k
huit cents milles au noid de York, tout prés
de Ia baie d'Hudson, une bande d'Esquimaux
ayant k sa lête un indigène bien connu des
explorateurs britanniques, le nommé Old
Huskie, aperput un ballon amarré k la glacé.
Trois hommes se trouvaient dedans. Dèsque,
de leur nac He,ils aperpurent la bande d'Es
quimaux, ils se olirent k tirer, en signe de
détresse, le petit canon joujou dont ils dispo-
saient.
Mais hélas le tir du canon n'a jamais été
considéré comme un signal de détresse que
chez les peoples civilisés. Les sa u va ges eux,
peuvent l'interpréter d'autre fapon, el les
Esquimaux ne virent ik qu'une déclaration
d'bosiiliiés. lis épaulèreut aussitót leurs
armes, dirigèrent une fusillade nourrie sur
le ballon et ses habitants.Trois cadavres
jonéhaient quelques mit.utes p!us tard le sol.
Tel est le récit que Old Huskie aurait fait
au révérend Farlies et que eelui-ci vieiu k
jiiciii"
1" PARTIE
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