t o POTTELBERG Mercredi 23 Aotit 1902 10 centimes Ie N° 37e Anhee. N° 3673 France Italië Allemagn Martinique LES TUILES Correspondance On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et tous les bureaux de poste du royaume. Les annonces coütent 15 centimesla ligm. Les réclames dans le oorps dn joarnal coüte.it 30 centimes la ligne. Les insertions judiciairosl franc la iigne. Les nnméros supp' inenta'res coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique exoepté les 2 Flandres) s'adresser 4 1 'Agence Savas Bruxelles, roe de la Madeleire n° 32 et Paris, 8, Place de la Bourse, Le JOOHNAL D YPRK8 paraït le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipation est de 5 fr. 60 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se rógularisent tin Dócembre. Les articles et communications doivent être adrossós francode port k l'adresse oi-dessus. Plusieurs manifestations se sontproduitcs dans la journée de dimanche dans le Fini- stère. Des manifestations indentiques se sont également produites Quimper et k Morlaix, M. Vaillant, commissaire de police, qui avail élé blessé lors de l'expulsion des soeurs du couvent de Pent Croix, est allé faire une en quête dans cette commune. II a dressé une dizaine de procés verbaux. D'autre part, on annonce que M. Menage, liquidateur judicaire et administrateur des biens des congrégations dissoutes, va pour- suivre cette semaine les opérntions commen cées vendiedi dernier. II reste encore, en el fet.une trentaine d'étabüssements oil les seel lés devront être apposés. On annonce de Brest que le traitement du curé de Ploujean vient detre suspendu par suite de l'attiiude de eet ecclésiastique au moment de l'exéculion, dansleFinistère, des décrets relatifsk la fermeture des écoles con- gréganistes. Le curé de Ploujean, qui célé- brait la messe lorsqu'on lui a signalé l'arri- vée des forces qui devient assister le com missaire de police dans sa mission, a quitté l'autel et a fait sooner trois fois le tocsin pour préparer la résistance. Les journaux annoncent qu'en vertu de la convention anglo italienne en vue de la rè pression de la contrebande des armes sur la oöte des Somalis, le navire italien Governolo a saisi des armes transportées par quelques canots. Les équipages de ces derniers ayant essayé de s'échapper, le Governolo a tiré plu sieurs coups de canon et a pu ensuite s'em parer des armes Les journaux démentent que le Governolo air bombard i un village dent les habitants refusaient de reconnaltre le protectorat de l'Italie. Dans l'une des salles, 9.000 auditeurs avaient pris place. Le président, Dr Giessler, a ouvert la sé ance. Le Dr Schaedeler a prononcé un long discours, intéressant spécialement les ou- vriers. L'archevêque de Fribourg, Mgr Noerbeer, a pris k son tour la parole. II a invité les ouvriers k travailler, enfin que la foi en Dieu et le respect des 10 commandements soient reconnus comme la base de la société. Le congrès siégera plusieurs jours. La villeest richement pavoisée, ce qui est d'au- tant plus remarquable, que, sur les 130.000 habitants qu'elle compte, 70.000 sont pro testants. On télégraphie de Berlin au Daily Mail que l'empereur a fixé au 9 novembre la date de la visile au roi Edouard II L'impératrice et le Kronprinz l'accompagueraient. II se pourrait, du reste, que l'empereur se rendit a Cannes durant le séjour qu'y fera le roi d'Angleterre. Le congrès catbolique allemand s'est ouvert hier k Mannheim, au milieu d'une affluence considérable. De trés nombreux sociétés ouvrières se sont réunies pour y assister. Quatre séances ontété tenues dans les quatre plus grands locaux de la ville. De 25.000 h 30.000 personnes orit pris part au défilé, avee 30 corps de musique. On se souvient qu'au nombre des rares survivants qui échappèrent k la terrible cata strophe qui, le 8 Mai détruisit Saint Pierre, se trouvait un prisonuier du nom de Sylbaris Ludger. Notre confrère Opinion, de Fortde- France, donne aujourd'hui k son sujet les renseignements intéressants ci-après Sylbaris Ludger est venu, la semaine dernière, en nos bureaux nous l'avons de nos yeux vu... II avait du reste le corps fort eudommagé des plaies sanguinolentes lui couvraient l'un des pieds sa main atroce- ment mutilée, son estomac affreusement brülé, tout chez lui racontait l'norreur des lerriblcs événements passés, et lorsqu'il nous eüt tail le court récil des trois tragiques journées passées dans la cendre, sans eau, sans patu, nous n'avons plus eu au fond do coeur qu'une immense piué pour de si gran- des souftrances. Sylbaris avait uu mois de prison k faire. 11 y était depuis quelques jours. On l'eroployait au dehors. li sortait avee lVscouade de ses copsinssous ia surveilUnce d'un policeman. Peu de jours avarit la catastrophe, il se souvint qu'k pareilie époque se célébrait la fête paroissiale du Prêcheur. II y avait long- lemps qa il n'avait assislé k une de ses fétes de son bourg natal; il se rappela les multiples plaisirs dont il avait joui dans celles d'antan; ma foi, ne pouvant plus résister au magné tisme qui l'attirait dans la direction du Prêcheur, il faussa compagnie au policeman ei s'enfuit aux lieux qui le sollicitaient si puissamment. La journée du dimanche se passa, puis toute une semaine, et Sylbaris ne revenait pas. Retiré chez un camarade, dans les hauteurs, il sefaisait grassement traiter par son ami et passait son temps dans uo doux farniente. Au bout de la semaine, ii retourna k la ville se reconstituer prisonnier. Au lieu de l'envoyer au dehors comme auparavant, on lVnferma dans un cachet muré, ola lumière pénétrait k peine par les interstices d'une fenêtre grillée. Sylbaris, privé de la liberté et du grand air, y réfléchissait sur l'inconstance des choses humaines lorsque se produisit le cataclysme, II ne vit rien, ne per gut rien, sinon un bruit fait de tous les bruits, un fracas immense, formidable II se sentait cuire. Une chaleur intense, intolérable le rótissait littéralement. La toiture de la celluie s'était lézardée sous un choc effroyable, et la cendre chaude pénétt ait k l'intérieur aussi bien par cette crevasse que par la fenêtre. Sylbaris s'agenouilla tout d'abord mais ses genoux brülaient. I! se coucha sur le dos; son dos brüla. Et, fait extraordinaire, tandis que la majeure partie de son corps se trou vait ainsi endommagée, ses vêtements éiaient restés intacts La porte du cachot était restée close, cadenassée avec ses brülures, il ne pouvait penser k sortir par la toiture dont la cre vasse était d'ailleurs trop peu vaste pour lui livrer passage. Toute la journée du 8, il ne cessa de frapper contre la porte de sa celluie en poussantde grands cris. Personne ne ré- pondant k son appel, il se figura qu'un im mense incendie avail détruit la ville. II passa la nuit dans des transes inénarrables. Lors que les premières lueurs du jour furent par- venues faiblement jusqu'k lui, il se remit k frapper désespérément, infatigable. La journée du vendredi s'écoula personne ne répondit k son appel la nuit revintputs l'aube d'une nouvelle journée. II se remit k frapper sans se lasser; des bourgeonnements se formaient sur sa peau les boutons cre- vaient, déterminant une douleur cuisante, qu'importe? il frappait toujours. Enfin! quelqu'un l'avait entendu et le bélatt Un moment après, guidés par ses cris défail- laots. Léonce et Tbéodore, deux habitants du Morne-Rouge, arrivaient jusqu'au cachot. Mais que faire La porte en était solidement fermé", et ils n'avaierit aucun instrument pour la forcer. L'un des deux sauveteurs s'eu retourna au Morne-Rouge en quête d'un raarteau et d'une pince. II ne fut k Saint-Pierre que vers les cinq heures du soir. Un moment après la porte de la celluie s'ouvrait. Sylbaris, em- porté sur les épaules de Léonce et de Théo- dore, arriva au Morne-Rouge oü lui furent prodigoés les premiers soins. II y resta jusqu'au 80 juillet, date k hquelle il vint k Forte-de-France. de Courtrai prouvent leur supériorité deüuis 25 ans. Sous ce titre, le Progrès publie uue lettre que M. Arthur Merghelynck, Bourgmestre de Wulveringhem, vient d'adresser au conseil communal d'Ypres. Un de nos lecteurs nous prie de re- produire ce document, en nous an- noncant quelques observations en ré- ponse aux allegations de M. Merghe lynck, que le Progrès appelle notre sympathique coneitoyen. Tout en dounant satisfactiou A notre lecteur, en ce qui concerue la repro duction de la susdite lettre, nous le prious de ne pas commen ter ce fac tum, qui se commente suffisammeot lui-même, après la distinction si bien faite, par M. Merghelynck, entre la ville proprement dite et la ville sans doute impropreraent dite. Un comble M. Merghelynck et le Progrès appellent Onze Helden», de M. le chauoine Duclos, un roman his- torique. Ni l'un ni l'autre ne l'a In ou... compris. Voici Ia lettre de M. Merghelynck Cbkteau de Beauvoorde sous Wulverin ghem, le 12 Aoüt 1902. Messieurs, J'ai appris ia semaine dernière qu'il avait étéquesiion de ma personne dans votre séan ce du 2 de ce mois. Avanl d'en avoir lu le compte-reudu dans les journaux de la localité, je croyais qu'ou y avail finalement communiqué ma démission motivée de membre de la Gommission de la Biblioitièque, jotnte k ma protestation contre l'enlèvement d'un objet d'art au local de eet établissement alors que la destination de eet objet était clairemeutdésignée pariedonateur. J'ai vu aussitót que cette fois encore il ne s'agissail pas de cette question, mais bien du dernier travail, dont j'ai eu l'honneur d'en- voyer en hommage l'undes centexemplaires parus non destinés au commerce k la Bi- bliothèque des Archives par ('intermédiaire de ('Administration communale. Get ouvrage intitulé Souvenir du qua- Irième centenaire de ïacquieition du droit de citéè Ypres par La familie Merghelynck, 1502 1902» n'etait done pas déstiné au cabinet de Monsieur le Bourgmestre, lequel a agi com me s'il l'était en saisisssnt le Conseil de eet hommage eten provoquant de la part de ce dernier des remercirrents dont je lui suis fort seconnaissant. G'est untquement pour avoir ['occasion de relever un passage qui n'a pas plu au premier magistral de la Ville que celui-ci a agi de la sorte.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1902 | | pagina 1