POTTELBERG
37e Annér. N° 3674
Samedi 30 Aoüt 1902
10 centimes ie N
BULLETIN POLITIQUE
Le voyage du roi d'Italie
Italië
France
A propos du raid militaire
LES TVILES
propos de la lettre de
M.Arthur Merghelynck.
Lettre de Suisse
J ftRTUA DAl^TTT'E^
ft TIE DEHAKR:\[S 21 YPHES
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Le roi d'Italie est arrivé k Berlin, jeudi, k
9 h, 4/2, avec l'Empereur, l'Impératrice, le
prince héritier et M. Prinetti.
II été r.pu k la gare de Potsdam par
MM, de Bütow et Lanza. A la Porte de Bran-
debourg, le premier bourgmestre est venu
saluer le Roi, après quoi les souverains se
sont rendus k l'arsenal.
A 1'Occasion du vovage du roi d'Italie
Berlin, le Reichswehr critique la politique
actuelle de l'ltalie Sa tiédeur envers ses
alliés de la Triplice démontre la différeuce
qu'il y a enire l'attitude du roi Humbert et
ceile de Victor-Emmanuel envers l'Autriche
et l'Allemagne.
Parian: cl. s agissements de l'ltalie en Al
banië. le Reichswehr ajoute qu'il est assez
triste que l'Autriche soit menacéo par un aliié
dans sa sphèred'influence.
L'enquête sur Naples.
On ri'a pas oublié la fameuse enquête du
séoatour Saredo sur les malversations des
administrations napoliuines.La gestion de la
Camorra avait été un Panamino. Mnis.depuis
lors, prés d'un an s'est. p^ssé aucune me-
sure n'a été prisel'enquête judiciaire
ouverte au premier moment est tombée en
sommeil. G'est le aiinistre de l'intérieur, M.
Giolitti, qui est accusé par la presse anti-
ministérielle de s'opposer k toute action ulté
rieure. Le Capitaine Fracasse plaide même
en faveur d'un silence définitif, l'enquête,
dit-il, ayant déjk coüté au Trésor plus de
300.000 lires.
Execution des décrets en France
En apprenant que les soeurs du St Esprit
étaient revenues k leur établissement de Lan.
derneau, le commissaire de police s'est rendu
auprès d'elles et leur a déolaré que leur ren-
trée les meltait dans une situation grave.
Les soeurs ont persisté k rester dans leur
établissement. Le commissure a alors
adressé un rapport k la préfecture. On croit
que les soeurs seront de nouveau expulsées.
Dans les campagnes, k Lesneven et k
Ploudaniel, l'agitation continue. L tkche des
commissaires instructeurs est rendue trés
difficile par l'attitude des populations qui ne
veuleut pas servir de témoins et r,monter ce
qu'eües ont vu.
Enfin M* Feuillard, avocai du p ysan Saus-
set qui avait demandé la mise en liberté pro
visoire de sont cliënt vient de recevoir un
refus du juge d'instruction.
Dans les autres régions l'exécution des
fonctionnairescontinue. Dans la Loire Inféri
eure, M. de Gtiarette, maire de Nantes,
vient d'être suspendu de ses functions par
décret du Président de la République.
Dans ia Saóne-et-Loiru plusieurs maires,
qui avaient été précédemment suspendus,
viennent d'être révoqués k la suite de nouvel-
les manifestations.
Ce sontM. de Semur, maire de Semur-
en Brionnais M. de Longueville, maire de
Montcogny, etM. de Vaugelas, maire de
Sainte-Foy.Enfin, dans l'Ardèche, M Dumas,
maire, et M. Gaudou, adjoint de Saint-
Etienne-de-Fontbellon, ont été révoqués.
D'autre part,on mande de Vie une que deux
congrégations franp ises viennej i d'acheter
des terrains en Galicie pour s'y établir.
ia Patrie dé Bruges fait, k propos du
raid militaire, dont nous n'avons pas voulu
nous occuper, les excellentes réflexions
suivantes, que nous faisons nótres
Maintenant qua le fol enthousiasme pro-
voqué par la malsaine curiosité de cette
attraction ostendaise est tombé queique
peu sous les draches et l'effet des lamentables
résultats auxquels les coureuis viennent
d'aboutir, il est bon de mettre le doigt sur
la plaie et d'insister un moment sur les
sanguinaires instincts des masses et des
individu®.
Aussi iongtemps que le Raid, avec son
auréole d'uniformes mtilants et de prix fai
sant boule de neige, élait en perspective,im
possible d'élever la voix, même dans le dé-
sert; 1'emballemerit des foules, devenues
brutes, aurait lapidé l'importuti.
Mais, voici le lendemain de la veille. Sous
l'empire de ia réaction, les nerf® se déten-
dent; l'illusion sort par une porte, la triste
réalité rentre par l'autre.
Les masses et les individus queique peu
conscients se retrouvent honteux de leur
passagère folie en faisanl. k grands coups de
réprobation leur quantième? mea
culpa.
Car l'épreuve sportive qu'un a décorée du
vocable sonore de raid militaire a dé-
passé en cruauté les jeux des cirques Ro-
mains ou dans les pistes tournantes les qua-
driges emportés par le tourbillon des sau-
vages coursiers se télescopaient avec un
fracas de tonnerre.
Sans doute les sportsmen de la Reine des
plages étaient-ils blasés au spectacle devertu
monotone de jockeys nains arpentant les
I easse-cou du turfii fallait k ces messieurs
queique chose de plus aguichant, du neuf en-
fin, de quoi stimuler leurs nerfs las et four-
bus.
Alors la commission des fêtes avec la
complicité de queiles lourdes responsabili-
tés a rmaginé le Raid du 27. En fait
d'immonde cruauté, c'est réussi. On sait au
prix de queiles épreuves les chevaux
participants ont galopó jusqu'aux deux pre- j
miers contróles, mais, c'est surtout dans
notre province que la scène est devenue bar-
bare, indigrie d'un peuple civilisé.
Bon nombre de cavaliers et de chevaux
sont restés en route exténués, tombés morts. t
Gitons quelques faits
Quand le lieutenant franpais Valder est
arrivé prés de Moerdyk, son cheval f'aisait I
pitiék voir. «A chaque pas que fait la pauvre i
béte, écrit un de nos confrères, on s'aüend k
la voir culbutcrLes flancs de la béte sont
tout rouges et comme gluants d'une teinture
épaisse deux trous sanglants se creusent au
milieu des bourrelels de la cbair meurtrie
leséperons du cavalier sont rouges jusqu'au
talon de la botte. Sous la cravaohe, sous les
étreintes saccadées des genouxqui le broient,
le cheval, 1'ceil hagard, retrouve pourtant j
des forces. On songe 47 kilomètres de j
calvaire encore G'est horrible,c'est révol-
tant
A Ghistelles, le bourgmestre a sommé un j
officier d'enleverla selle de son cheval et de
continuer sa route k pied. Tout ie flanc du
cheval labouré par les éperons ne formait
qu'une plaie dont le sang coulait en abon
dance.
Un autre battait sa mouture exténuée au
moyen du poromeau de sa cravache armée
d'uue corne.
Un outre cheval saignait du nez par suite
de la rupture d'un i veine produite par le sur-
menage. Néanmoins le cavalier forp-iit la
pauvre béte k continuer sa course jusqu'k ce
quelle tombat mort avaot d'arriverk Os-
tende.
Un cavalier franpais arrivé k Ghistelles
tirait sa monture par la bride et donna 10 fr.
k un gamin pour qu'il la frappkt k coup de
bktons jusqu'k ce quelle arrivkt au champ de
courses.
Comme les témoins de cette scène de sou -
vagerie voulaient y mettre fin, l'officier pré -
tendait qu'il cherchait k mettre sa monture k
l'écurie. On iui en indiqua une k l'estaminet
de kruiskalsijde, mais il ne vouiut rien
entendre et cent mètres plus loin sa monture
tomba morte. Le vétérinaire était accouru,
mais il étail trop tard.
Les bons villageois étaient indignés. Ja
mais, disaient-ils, ils n'avaient assisté k pa-
reilles scènes de sauvagerie. On défend les
combats de coq.Les gardes cbampétres, la
gendarmerie sont mis en réquisition du mo
ment qu'on apprend qu'i est question de ces
sortes de concours. Et les raid militaires se
font sous la protection i avec les encoura
gements mêmes de l'autorité.
Et tout ceia paree que les enjeux, au lieu
d'être de quelques pièces de cent sous, mon-
ent de quatre k cinq mille francs.
II existe une soeiété protectrice des ani-
m aux. II y a même une loien la matière.
Et toutes ces scènes ignobles ss passent
sans l'intervention de qui que ce soit.
Les magistrats sont ence moment pour la
plupart en villégiature. L'oecasiou est bonne
pour s'en donner k cceur joie.
de Courtrai
prouvent leur supiriorité
deouis 25 ans.
Nous avons repu de plusieurs cótés des
commentaires et des observations, au sujet
de la lettre que M. Arthur Merghelynck a cru
devoir adresser auconseil comniunald'Ypres,
et que nous avons reproduit dans notre
dernier numéro.
Ge serait attacher, au factum de M. Mer-
gbelynek, une importance qu'il n'a pas, que
de publier Ia correspondance que nous avons
repue. Du reste, comme nous l'avons dit, la
lettre en question se réfute suffisamment
d'elle-même pour qu'il soit besoin de s'en
occuper davantage.
Un mot cependant en ce qui concerne le
Journal d'Ypres auquel une note de la Redac
tion du Progrès fait le reproche d'avoir
trouvé le livre de Monsieur Merghelynck,
sur le cbkteau de Beauvoorde trop nul,
pour t-n souffler mot dans ses colonnes
Que répondre k ce reoroche
Le Proqrès ou M. Merghelynck désirerait-
ilqusnous réparions notre faute? Nous le
ferons, dès notre procbain numéro, en don-
nant des extraits du livre en question. Nos
lecteurs apprécieront alors... notre silence.
Nous iisons dans le Calviniste Journal
de Genève (23 aoüt) d'intéressantes appré-
ciations sur la guerre faite aux congrégations
religieuses en Suisse.
L'événement de la semaine est l'arrété
du conseil fédéral, ordonnant la fer'meture
de 42établissements, formés dans les can
tons de Saint-Gal, Vaud et Valais, par des
congrégations chassées de France. Cette
mesure tie rencontre point chez les radicaux
que j'ai eu l'occasion d'interroger l'approba-
tion joyeuse qu'elle aurait immanquablement
provoquée il y a une dizaine d'années. On ne
sailpasgréauGonseil fédéral d'avoir faitécho
k M. Combes. Et puis,même dans les milieux
anticléricaux, on commence k s'oflusquer du
contraste de la sévérité déployée contre les
couvents avec la mansuétuda dont bénéfi-
cient des réfugiés moins inoffensifs. La
rupture avec l'ltalie a ouvert les yeux a beau-
coup de personnes sur la longanimité du
- tit-UWVe'** itr"GfjiüÜNKi'm- - - -