POTTELBERG 37e Annér. N° 3674 Samedi 30 Aoüt 1902 10 centimes ie N BULLETIN POLITIQUE Le voyage du roi d'Italie Italië France A propos du raid militaire LES TVILES propos de la lettre de M.Arthur Merghelynck. Lettre de Suisse J ftRTUA DAl^TTT'E^ ft TIE DEHAKR:\[S 21 YPHES On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et k tous les bureaus de poste du royaume. Le JOURNAL D YPRSS paraït le Mercredi et le Samedi. Le yrix de l'abonnementpayable par anticipation est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Dócembre. Les articles et communications doivent être adressés franco de port a i'adresse ci-dessns. Les annonces coütent 15 centimesla l;gne. Les reclames dans le corps du journal ooftteat 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires1 franc laligne. Lesnaméros supp' menta'res coütent 10 francs les cent exerrplaires. Pour les annonces de France et de B3igique 8xe«pté les 2 Flandres) s'adresser A l'Apence Bavas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Place de la Bourse. Le roi d'Italie est arrivé k Berlin, jeudi, k 9 h, 4/2, avec l'Empereur, l'Impératrice, le prince héritier et M. Prinetti. II été r.pu k la gare de Potsdam par MM, de Bütow et Lanza. A la Porte de Bran- debourg, le premier bourgmestre est venu saluer le Roi, après quoi les souverains se sont rendus k l'arsenal. A 1'Occasion du vovage du roi d'Italie Berlin, le Reichswehr critique la politique actuelle de l'ltalie Sa tiédeur envers ses alliés de la Triplice démontre la différeuce qu'il y a enire l'attitude du roi Humbert et ceile de Victor-Emmanuel envers l'Autriche et l'Allemagne. Parian: cl. s agissements de l'ltalie en Al banië. le Reichswehr ajoute qu'il est assez triste que l'Autriche soit menacéo par un aliié dans sa sphèred'influence. L'enquête sur Naples. On ri'a pas oublié la fameuse enquête du séoatour Saredo sur les malversations des administrations napoliuines.La gestion de la Camorra avait été un Panamino. Mnis.depuis lors, prés d'un an s'est. p^ssé aucune me- sure n'a été prisel'enquête judiciaire ouverte au premier moment est tombée en sommeil. G'est le aiinistre de l'intérieur, M. Giolitti, qui est accusé par la presse anti- ministérielle de s'opposer k toute action ulté rieure. Le Capitaine Fracasse plaide même en faveur d'un silence définitif, l'enquête, dit-il, ayant déjk coüté au Trésor plus de 300.000 lires. Execution des décrets en France En apprenant que les soeurs du St Esprit étaient revenues k leur établissement de Lan. derneau, le commissaire de police s'est rendu auprès d'elles et leur a déolaré que leur ren- trée les meltait dans une situation grave. Les soeurs ont persisté k rester dans leur établissement. Le commissure a alors adressé un rapport k la préfecture. On croit que les soeurs seront de nouveau expulsées. Dans les campagnes, k Lesneven et k Ploudaniel, l'agitation continue. L tkche des commissaires instructeurs est rendue trés difficile par l'attitude des populations qui ne veuleut pas servir de témoins et r,monter ce qu'eües ont vu. Enfin M* Feuillard, avocai du p ysan Saus- set qui avait demandé la mise en liberté pro visoire de sont cliënt vient de recevoir un refus du juge d'instruction. Dans les autres régions l'exécution des fonctionnairescontinue. Dans la Loire Inféri eure, M. de Gtiarette, maire de Nantes, vient d'être suspendu de ses functions par décret du Président de la République. Dans ia Saóne-et-Loiru plusieurs maires, qui avaient été précédemment suspendus, viennent d'être révoqués k la suite de nouvel- les manifestations. Ce sontM. de Semur, maire de Semur- en Brionnais M. de Longueville, maire de Montcogny, etM. de Vaugelas, maire de Sainte-Foy.Enfin, dans l'Ardèche, M Dumas, maire, et M. Gaudou, adjoint de Saint- Etienne-de-Fontbellon, ont été révoqués. D'autre part,on mande de Vie une que deux congrégations franp ises viennej i d'acheter des terrains en Galicie pour s'y établir. ia Patrie dé Bruges fait, k propos du raid militaire, dont nous n'avons pas voulu nous occuper, les excellentes réflexions suivantes, que nous faisons nótres Maintenant qua le fol enthousiasme pro- voqué par la malsaine curiosité de cette attraction ostendaise est tombé queique peu sous les draches et l'effet des lamentables résultats auxquels les coureuis viennent d'aboutir, il est bon de mettre le doigt sur la plaie et d'insister un moment sur les sanguinaires instincts des masses et des individu®. Aussi iongtemps que le Raid, avec son auréole d'uniformes mtilants et de prix fai sant boule de neige, élait en perspective,im possible d'élever la voix, même dans le dé- sert; 1'emballemerit des foules, devenues brutes, aurait lapidé l'importuti. Mais, voici le lendemain de la veille. Sous l'empire de ia réaction, les nerf® se déten- dent; l'illusion sort par une porte, la triste réalité rentre par l'autre. Les masses et les individus queique peu conscients se retrouvent honteux de leur passagère folie en faisanl. k grands coups de réprobation leur quantième? mea culpa. Car l'épreuve sportive qu'un a décorée du vocable sonore de raid militaire a dé- passé en cruauté les jeux des cirques Ro- mains ou dans les pistes tournantes les qua- driges emportés par le tourbillon des sau- vages coursiers se télescopaient avec un fracas de tonnerre. Sans doute les sportsmen de la Reine des plages étaient-ils blasés au spectacle devertu monotone de jockeys nains arpentant les I easse-cou du turfii fallait k ces messieurs queique chose de plus aguichant, du neuf en- fin, de quoi stimuler leurs nerfs las et four- bus. Alors la commission des fêtes avec la complicité de queiles lourdes responsabili- tés a rmaginé le Raid du 27. En fait d'immonde cruauté, c'est réussi. On sait au prix de queiles épreuves les chevaux participants ont galopó jusqu'aux deux pre- j miers contróles, mais, c'est surtout dans notre province que la scène est devenue bar- bare, indigrie d'un peuple civilisé. Bon nombre de cavaliers et de chevaux sont restés en route exténués, tombés morts. t Gitons quelques faits Quand le lieutenant franpais Valder est arrivé prés de Moerdyk, son cheval f'aisait I pitiék voir. «A chaque pas que fait la pauvre i béte, écrit un de nos confrères, on s'aüend k la voir culbutcrLes flancs de la béte sont tout rouges et comme gluants d'une teinture épaisse deux trous sanglants se creusent au milieu des bourrelels de la cbair meurtrie leséperons du cavalier sont rouges jusqu'au talon de la botte. Sous la cravaohe, sous les étreintes saccadées des genouxqui le broient, le cheval, 1'ceil hagard, retrouve pourtant j des forces. On songe 47 kilomètres de j calvaire encore G'est horrible,c'est révol- tant A Ghistelles, le bourgmestre a sommé un j officier d'enleverla selle de son cheval et de continuer sa route k pied. Tout ie flanc du cheval labouré par les éperons ne formait qu'une plaie dont le sang coulait en abon dance. Un autre battait sa mouture exténuée au moyen du poromeau de sa cravache armée d'uue corne. Un outre cheval saignait du nez par suite de la rupture d'un i veine produite par le sur- menage. Néanmoins le cavalier forp-iit la pauvre béte k continuer sa course jusqu'k ce quelle tombat mort avaot d'arriverk Os- tende. Un cavalier franpais arrivé k Ghistelles tirait sa monture par la bride et donna 10 fr. k un gamin pour qu'il la frappkt k coup de bktons jusqu'k ce quelle arrivkt au champ de courses. Comme les témoins de cette scène de sou - vagerie voulaient y mettre fin, l'officier pré - tendait qu'il cherchait k mettre sa monture k l'écurie. On iui en indiqua une k l'estaminet de kruiskalsijde, mais il ne vouiut rien entendre et cent mètres plus loin sa monture tomba morte. Le vétérinaire était accouru, mais il étail trop tard. Les bons villageois étaient indignés. Ja mais, disaient-ils, ils n'avaient assisté k pa- reilles scènes de sauvagerie. On défend les combats de coq.Les gardes cbampétres, la gendarmerie sont mis en réquisition du mo ment qu'on apprend qu'i est question de ces sortes de concours. Et les raid militaires se font sous la protection i avec les encoura gements mêmes de l'autorité. Et tout ceia paree que les enjeux, au lieu d'être de quelques pièces de cent sous, mon- ent de quatre k cinq mille francs. II existe une soeiété protectrice des ani- m aux. II y a même une loien la matière. Et toutes ces scènes ignobles ss passent sans l'intervention de qui que ce soit. Les magistrats sont ence moment pour la plupart en villégiature. L'oecasiou est bonne pour s'en donner k cceur joie. de Courtrai prouvent leur supiriorité deouis 25 ans. Nous avons repu de plusieurs cótés des commentaires et des observations, au sujet de la lettre que M. Arthur Merghelynck a cru devoir adresser auconseil comniunald'Ypres, et que nous avons reproduit dans notre dernier numéro. Ge serait attacher, au factum de M. Mer- gbelynek, une importance qu'il n'a pas, que de publier Ia correspondance que nous avons repue. Du reste, comme nous l'avons dit, la lettre en question se réfute suffisamment d'elle-même pour qu'il soit besoin de s'en occuper davantage. Un mot cependant en ce qui concerne le Journal d'Ypres auquel une note de la Redac tion du Progrès fait le reproche d'avoir trouvé le livre de Monsieur Merghelynck, sur le cbkteau de Beauvoorde trop nul, pour t-n souffler mot dans ses colonnes Que répondre k ce reoroche Le Proqrès ou M. Merghelynck désirerait- ilqusnous réparions notre faute? Nous le ferons, dès notre procbain numéro, en don- nant des extraits du livre en question. Nos lecteurs apprécieront alors... notre silence. Nous iisons dans le Calviniste Journal de Genève (23 aoüt) d'intéressantes appré- ciations sur la guerre faite aux congrégations religieuses en Suisse. L'événement de la semaine est l'arrété du conseil fédéral, ordonnant la fer'meture de 42établissements, formés dans les can tons de Saint-Gal, Vaud et Valais, par des congrégations chassées de France. Cette mesure tie rencontre point chez les radicaux que j'ai eu l'occasion d'interroger l'approba- tion joyeuse qu'elle aurait immanquablement provoquée il y a une dizaine d'années. On ne sailpasgréauGonseil fédéral d'avoir faitécho k M. Combes. Et puis,même dans les milieux anticléricaux, on commence k s'oflusquer du contraste de la sévérité déployée contre les couvents avec la mansuétuda dont bénéfi- cient des réfugiés moins inoffensifs. La rupture avec l'ltalie a ouvert les yeux a beau- coup de personnes sur la longanimité du - tit-UWVe'** itr"GfjiüÜNKi'm- - - -

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1902 | | pagina 1