Garde Cathoüque
ABS:
Samedi 7 Février 1903
10 centimes le N°
Demain, dimandï® 8 fé
vrier, a 8 11%
sosr, reu
nion mensuelle m Volkshuis.
MM. les Séaatleurs Baron
Surmont de Velsberghe et
Baron de Vinck y prendront
la parole.
La Fanfare Royale prêtera
son sympathique concours a
la réception de nos deux Sé-
nateurs.
Bulletin politique
Le droit de bailler
La Conférence
de M. le Professeur
Simon Deploige
On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaume.
Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi.
Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an
pour tout le pays pour l'ótranger le port en sus.
Les abonnements sont d'un an et se rógularissent fin Décembre.
Les articles et communications doivent étre adressés franco de ort d l'adresse ci-dessus.
I
Les annonces content 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal
coutent30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc la ligne. Les
numéros supplémentaires coütent 13 francs les cent exemplaires.
Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a
VAgence Eavas Bruxelles, rue de la Madeleine, n° 32 et a Paris, 8, Place de la Bourse.
Les nou velles d'Angleterre qui nous
avaient moatré M. Cbamberlaiu regu
p&rmi les Boers du Tranvaal par des
ovationshabilessent organisées,sans
doute, et d'ailleurs bien invraisembla-
bles— nedissimulent plus maintenant
que, arrivé a Bloemfontein, la capita-
de l'ancien Etat d'Orange,il s'est trou-
vé en présence d'un accueil plus que
froid.
G'est que le ministre a eu le temps
de s'expliquer; on sait maintenant ce
que l'Angleterre veut acqorder aux
vaincus en fait de droits politiques et
de franchises, et l'on trouve probable-
ment que ce n'est pas assex. Peut-être
aussi pense-t-on que les secoars pro-
mis n'approchent pas assez de la gran
deur des besoins.
Les feuilles offlcieusesd'Autriche-
Hongrie s'appliquent beaucoup dé-
mentir les bruits qui ontcouru au su
jet de préparatifsquiseraientfaitsdans
l'Empire en prevision d'une guerre
éventuelle avec la Turquie.
A Sofia, le chef de cabinet bulgare
fait son possible afin de détourner les
Bulgares de la principauté de se mêler
trop activement des affaires de leurs
congénères de la Macédoine.
Le conflit vénézuélien parait
s'embrouiller. De certains cótés on dé-
aierait a M, Bowen le droit de traiter,
Washington, au nom du président
Castro et de son gouvernement,M.Bo-
Wen n etant pas citoyen venézuélie n,
mais bien consul généraL des Etats-
Unisa Caracas. Gette observation un
peu tardive, si la nouve lie s'en confir-
me montrerait surtout <:jue la placeen-
combrante prise par le gouvernement
de Washington dans l'affaire, offusque
de plus en plus les allies
A la Chambre frantjaise, M. Pel-
letan a essayé de défendre son budget
de la marine, attaqué par plusieurs
membres. II a exposé des vues parti-
culières qui ne sont pas celles d'un
amiral, et il a proposé et promis des
réformes qui trouveront,d&nslapresse
et parmi les intéressés, beaucoup de
coniradicteurs.
A la fin de la séance, oü tous les
chapitres du budget deM. Pelletanont
été adoptés, le sectaire Rabier a dépo-
sé le rapport sur les Congrégations.
La commission des Gongrégations a
approuvé le rapport Rabier, conclu-
ant au rejet de toutes les demandes
d au torisation des congrégations d'horn-
mes.
D'aulre part, la reunion des délé-
gués des quatre groupes de la majo-
rité a approuvé k l'unanimité l'accord
intervenu entre leurs presidents et le
gouvernement sur cette question.
Les Japonais, on le sait, se réjouissent
d'avoir adopté le système parlementaire. Ils
le pratiquent avec autant de rigueur que d'en-
train. D'ailleurs, sur les devoirs des députés,
ils ont des idéés strides et sévères. Yoici un
petit fait, extrêmement significatif, que les
Débats commentent volontiers
L'autre jour, S Tokio, un député bailla.
Chez nous, ce serait un médiocre événement.
On en a vu bien d'autres. Li-bas, ce fut un
scandale. Le gouvernement, traina, quoique
toujours avec politesse, le délinquant devant
les tribunaux. II fut reconnu coupable d'avoir
voulu déprécier les institutions de son pays
et d'avoir été systématiquement désagréabie
au gouvernement. 11 fut condamné.
Afin que l'ordre füt absolu dans nos chères
assemblées délibéranf.es, afin qu'elles conser-
vassent toujours la noble attitude qui convient
k qui légifère,il serait souhaitable que de tels
rigides règlements s'instituassent chez nous.
Onn'auraplus le droitdebkiller quand un mi
nistre énoncera ses convictions privilégiées.
Que ce sera beau Mais, alors, il faudra
qu'un correctif s'ajoute k ce règlement dra-
conien. Les orateurs parlementaires seront
astreints k se faire spirituele, amusants, ou
brefs tout au moins car on n'est point, en
somme, responsable de l'ennui qu'on éprou-
ve et si eet ennui se trahit pai des
bkillements, c'est un réflexe
La Gilde de N. D. de Thuyne vient de
nous donner une preuve nouvelle de sa vita-
lité: ellea prié M.l'abbé Deploige, docteur en
droit et en philosophie,professeur k la faculté
de droit de l'Université de Louvain, k donner
une conférence au publicYprois. M. Deploige,
trés connu déjk dans le monde scieniifique
par ses études sur le referendum et sur le
vote obligatoire, et par sa collaboration k la
Revue Sociale Catholique dont il est l'un des
principaux fondateurs, hautement apprécié
k Louvain, oil un cercle d'économie sociale
léunissait une pléiade de jeunes gens, M.
Deploige est aussi l'un des conférenciers les
plus appréciés et les plus dévoués de l'exten-
sion universitaire catholique.
Lundi, dés 5 4/2, un public nombreux et
choisi se pressait dans la vaste salie Iweins
que, par une aimable générosité, la familie
Iweins d'Eeckhoutte avait mise k la disposi
tion de la Gilde. Nous remarquons parmi
les notabilités MM. Struye, échevin Sur
mont de Volsberghe, sénateurBiebuyck,
président du tribunalTbienpont, procureur
duRoi; Vandermoeren, substitut. MM.
le chanoine Debrouwer, le Principal du Col
lége St Vincent, de nombreux ecclésiasliques.
MMm" Merghelynck, Daufresne de la Cbe-
valerie, Struye, etc.
Plus d'un, en franchissant le seuil de cette
salie, toute pénétrée encore du souvenir de
M. Iweins, s'est senti sous l'empire d'une
vive émotion. II semblait que eet homme qui
fut toujours plein d'ardeur et de dévouement
pour la cause du bien, allait présider k l'inau
guration de cette oeuvre de jeunesse et que
sa présence stimulerait l'éclosion de dévoue-
ments nouveaux. Nous fümes arrachés k cette
rêverie par les paroles da bienvenue que M.
Julien Antony, chef de la Gilde, adressa au
Conférencier.
M. Deploige avait pris pour sujet de sa
conférence l'AntisémitismsII ne peut entrer
dans nos intentionsde vouloir toucherk toutes
les questions qu'il a successivementabordées;
nous devons nous contenter d'une esquisse
qui rappellers k l'auditeur les développe-
mentsauquels s'est livré l'orateur et qui lais
sera entrevoir k ceux qui n'ont pu assister
k cette conférence, la fagon dont le sujet a
été traité.
Si le mot antisémitisme est récent, le
problème auquel il veut apporter une solution
est au contraire aussi ancien que le christia-
nisme. Partout oüils se sont établis et mal-
gré les multiples vicissitudes auxquels ils
ont été soumis,les Juifs ont conservé presque
intacts les croyances et les rites de „leurs
ancêtres de Judée leur culte, leurs moeurs,
leur solidarité de race et leur rêve d'une Je
rusalem rébatie, mireat obstacle k leur assi
milation aux nationalités parmi lesquelles ils
vivaientk toutes les époques et sous toutes
les latitudes ils se sont en outrcr distingués
par leurs occupations, s'adonnant presque
exclusivement au commerce de l'argent.
La question juive se pose done co mme pro
blème religieux, national et économique.
Le conférencier a établi une anti-lhèse
entre la solution adoptée au moyen age et
celle que certains préconisent aujourd'hui.
Aumoyen-kge la question juive était surtout
une question religieuse. A ce point de vue, la
doctrine de l'église se résumé ainsi liberté
pour les Juifs et protection pour les Chré-
tiens. Tout en assurant aux Juifs la liberté
compléte de leur culte et en prohibant d'user
de contrainte pour leur faire embrasser la
religion catholique Croire est oeuvre de
volonté et la volonté ne peut être violentée»
l'Eglise préconisait cependant des mesures
préventives k l'eftat de prémunir les chré-
tiens contre le prosilylisme juifelle con-
seillait aux chrétiens de ne point fréquenter
les Juifs et elle s'opposait k ce qu'ils fussent
sous Finfluence constante de ceux-ci. En
outre ce qui se concevait parfaitement k
uoe époque oil loute la vie publique était
pénétrée de Gesprit chrétien, oü le pouvoir
avait l'obligation de favoriser l'expansion du
culte catholique le droit canonique en-
seignait qu'il ne fallait point admettre les
Juifs aux fonctions publiques comment en
eflet aurait-on pu faire concourir k la realisa
tion d'un but ceux qui en étaient les ennemis
nés
Mais le droit public du moyen-kge s'écarta
en bien des points, des principes d'antisé-
mitisme purement défensif professés par
l'Eglise. II arrivait que pour satisfaire leur
cupidité, les princes faisaieut baptiser des
enfants contre le gré de leurs parents
l'Eglise en se basantsur le droit des parents
s'est toujours vivement opposé k cette prati
que. Au lieu de se contenter d'interdire
aux juifs l'accès des fonctions publiques, la
plupart des princes les réduisirent k l'état de
servage certains les expulsaient de leur
territoire ou les spoliaient de leurs biens.
Le soin constant desPapes et desConciles fut
d'empêcher les mesures de Fi'gueur et les
historiens juifs sont d'accord pour reconnai-
tre qua les Papes étaient, de tous, ceux qui
traitaient les juifs avec le plus de douceur
qu'ils les protégeaient contre les vexations.»
L'originede ces vexations estgénéralement
économiqueles juifs monopolisaient Ie
commerce dargent, ils pratiquaient tous
l'usure ils pressuraient lepeupleel finis-
saient par provoquer contre euxdessoulè-
vemer.ts populaires. L'Eglise s'efforgait de
réprimer ces émeutes, mais elle exigeaitqua
1
i if
.ÜU"
y y