-i Samedi 28 Mars 1903 10 centimes le IS0 38e Année N° 3732 Bulletin politique ÉTRANGER Le St-Siège et la France Italie Autr che-Hongrie INTERIEUR L'interpellation Crombez Un aveu dc M. Daens A l'Académie de Belgique La k)i sur les étrangers Nouvelles parlementaires On s'abontie rue au Beurre, 36, Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaurae. Les journaux ne sont pas d'accord sur l'effet qu'out produit au Vatican les declarations de M. Combes. D'un cóté, on mande de Rome au Daily Chronicle On assure que le Pape n'a pas été ému par le récent discours de M. Com bes. Le Vatican est convaincu que les declarations de M. Combes sont une simple menace et que la République francaise ne dénoncera jamais le Con cordat. Conséquemment, le Pape ne fera aucune reponse. D'un autre cóté, I'Echo de Paris re- gut de ia même villa une information tout a fait contraire. II dit Une personnalité de l'entourage du Pape, déclare que le discours de M. Combes au Sénat a impressionné péniblement le Pape, qui est persuadé que M. Combes veut la dénoncintion du Concorcat et que celie-ci ne sau- rait plus être empêchée. Le Papes'en tiendra scrupuleuse- ment au termes du Concordat, mais, si le gouvernement frangais consomme la rupture, il parlera et domontrera ainsi qu'il a toujours observe le Con cordat. Grise ministérielle imminente en Italie La situation du cabinet italien de- vient de plus en plus difficile. On prévoit une crise a bref délai les ministi es di Broglio et Balenzano donneraient leur démissiotf. Quant a M. Prinetti, i1 se confirme qu'il ne re- prendra plus ses fonctions lorsqu'il sera rétabli. Le duel Le comité <ie directiou de la ligue contre le duel, vient de publier sa ré- ponse a la circulaire par laquelle le minislre austro-hongrois de la guerre interditaux officiers de l'armée austro- bongroise de faire partie de cette ligue. Le comité rapelle que le duel est ille gal, déclare que la circulaire du mi- nistre envisage d'une fagon inexacte la constitution et la raison d'etre de la ligue. Le comité de direction de la ligue contre le duel compte parmi ses mem bres les notabilités autrichiennes les plus honorables et les plus estimées, le compte Jarolay Thun, le baron Cblumecky, le chevalier von Biliaski, le baron Bischoffshause et le comte Trauttmandsdorf. A propos de 1'intarpellation Crombez qui va, mardi prochain, prendre k la Chumbre une nouvelle séance, le Journal de Bruxelles fait les mélancoliques et justes réflexiors que voici 11 n'est pas inutile de rappeler que dans quinze jours les Cbambres se mettront en vacances, n'ayant voté qu'un oudeux budgets. La discussion du budget des affaires étran- gères aura pris troissemaines. Celle du bud get de 1'intérieur et de l'instruction publique en prendra au moins autant. Les Buyl de la gauche ont annoncé qu'ils allaient s'en donner It coeur joie. Le temps est passé oü l'on voyait it la Chambreles gens compétenlss'exprimeravec brièveté et clarté sur les sujets qu'ils con- naissaient. Aujourd?hui nous avons encore des représentants capables, mais ils sont obligés de se taire. Le plussouvent latribune est envabie par de bruyantes médiocrités, meneurs ou pédagogues, dont la faconde a plu aux électeurs de l'opposition. Comme parti, les calholiques n'ont pas k se plaindre d'une telle situation. Car l'oppo sition telle que la comprend la majorité des gauches est nécessairement condamnée a l'tmpuissance. Mais nous la déplorons comme partisans sincères du régime parlementaiie. Cat les abus que noussignalonsledétraquent autornatiquement. Les pires adversaires de la liberié ne pourraient mieux faire. Songez qu'il y a quatorze budgets, dont onze au moins exigent un débat. Si on les discute eu moyenne trois semaines, et les discussions durent parfois davantage, on voit que leur examen doit absorber tout le temps que laissent ft la Cbambre les interpellations fantaisistes dont s'encombre l'ordre du jour. Ainsi le travail iégislatif de vient lout dou cement impossible par le faitdel'opposition.» M. Daens, écrit dans une lettre du 23 mars au Courrier de Bruxelles Vous vous rabattez sur un dernier point, k savoir que j'aurais été subventionné par les sooialistes et peut-être par les Lo^es, lorsque les conservateurs soi-disant calholiques m'avaient odieusemr nt boyeotté. Pour me venir en aide, nos journaux démocratiques chrétiens ont ouvert une sous- cription le denier de l'abbé Daens», et des Dans la dernière séance de l'Académie royale de Belgique (classe des lettres), Mgr Mercier, de l'Université de Louvain, a pré senté k la classe l'ouvrage intitulé Proelec- tiones de Deo uno, écrit par Dom Laurent Janssens, recteur du Collége S. Anselme k Rome. Mgr Mercier a fait ressortir toute i'impor- tanoe de l'ouvrage oü l'auteur expose avec solidité et clarté les preuves de l'existence de Dieu, preuves empruntées principalement k la Somme de St-Thomas d'Aquin. 11 a montré en même temps l'opportunité de l'ouvrage de Dom Janssens, eu faisant connaitre un détes- table article publié sous le litre :Ladernière ldole, par un abbé francais Marcel Hébert, qui est sur la voie de l'apostasie, article dont le comte Goblet d'Alvielia a récemment fait qnelque éloge k l'Académie. Mgr Mercier a fait bonne justice de la thèse blasphématoire du prétre transfuge. Dans la séance de mardi k la Chambre, M. le ministre de la justice a parfaitement carac- térisé notre législation sur les étrangers. Nous reproduisons ses paroles d'après le Compte rendu Analytique M. Crombez s'est demandé s'il ne fallait pas, pour les religieux, une législation d'ex- ceplion.J'ai répondu déjk qua rien ne le jus- tifierait et que l'égalité existait pour les ci- loyens religieux comme pour tous les autres citoyens. Y a-t-il lieu de distinguer entre les étran gers religieux et les autres Evidemment non Je comprends que M. Crombez, qui est hostile aux citoyens entrant duus la vie reli- gieuse soit logiquement amené k demander des mesures d'exception contre les religieux étrangers. Mais le gouverner "nt est égaie- raent logiquo en reentrant pas dans cetie voie, la Constitution consac int toutes les libertés. A première vue les libertés qui constituent des droits publics semblent ccordées aux seuls Beiges mais i'article iü'8 déclare que, en dehors des exceptions pré ues par la loi, tout étranger jouit en Belgique de la protec tion accordée aux Beiges. Le droit commun est done applicable aux étrangers. Mais, pour sauvegarder l'ordre national el l'ordre social, la loi k prévu cer- taines exceptions, il ne faut pas déduire de ces exceptions des régies draconiennes. II est dans l'esprit et même dans le texte de nos lois que en dehors de ceux qui me- nacent la tranquillitó du pays, les autres étrangers peuvent vivre en paix chez nous e'est ce qui s'est marqué dés l'arrivée des saint-simoniens en Belgique pendant le con gtès qui traduisit même l'administrateur de la süreté publique k la barre. M. Plaisant dé- clara qu'il n'y avail eu k leur égard aucun proj"t d'expulsion, leur attitude ne meca^ant en rien la sécurité nationale. En 1835, lors de la présentation de la loi sur les étrangers, M. Ernst, ministre de la justice, déclara, dans l'exposé des motifs, que cette loi ne visait que ceux qui se montreraient bostiles a nos institutions et se rendraient indignes de notre bospitalité. Cet exposé des motifs a servi de régie k fadministration de la süreté publique Ou bien les étrangers ne troublent pas la tran- quillité nationale et alors ils ont droit k notre hospitalité, ou bien ils la troublent et alors quelle que soit leur quafité, ils perdent ce droit. M. Crombez estime que tout religieux étranger est un danger pour le pays: aussi réclame-t-il des mesöres générales et même préventives. Cela n'est pas admissible. Le cas particulier de chaque religieux en cause doit être examiné. Voyez-vous le gou vernement décrétant des mesures de rigueur contre telle ou telle catégorie d'étrangers, Allemands ou Francais, calholiques ou israélites Le gouvernement beige a toujours donné i'hospitalité trés large il en a été ainsi notamment lors des événements de la Com mune de Paris. 11 n'a jamais refusé le droit d'babiter le pays qu'aux étrangers qui en avaient abusé. Tels sont les principes généraux du gou vernement. Nous pouvons en étre fiers, lis datent de 1830 et font que nous maintenons le droit intact, que notre hospitalité est presque aussi large que celle de l'Angle- terre. Ce qui même fait la force en Belgique de ces principes, ce n'est pas seulement qu'ils sont inscrits dans la Constitution et dans les lois, c'est qu'ils sont 1'expression de la tradi tion et de la volonté nationale. (Trés bipn k droite.) Pour les employés inférieurs des gouveroements provinciaux Dés la session des Cbambres législatives de 1898, en séance du Sénat, M. le ministre de 1'intérieur et Je l'instruction publique s'était montré disposé k étudier avec bien- veillance la question de l'amélioration da la position des employés inférieurs des gouver- nements provinciaux. Depuis lors, les intéressés secondés par la plupart des gouvernements de province, ont fait d'actives démarches auprès du gou vernement en vue d'abouiir k une solution saïisfaisante da la question. Un grand nombre de sénateurs et de re présentants se sont émus également de la v Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de Fabonnement, payable par anticipation, est de ;5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnenaents sont d'un an et se régularissent fin Décembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco de port k l'adresse ci-dessus. ft ft ft tt S0C1ALISTES AUSSI ONT ENVOÏÉ LEURS GÉNÉRBUSES OROLES. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps du journal content 30 centimes la iigne. Les insertions judiciaires, 1 franc la ligne. Les tuméros supplémentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exeepté les deux Flandres) s'adresser k YAgence Savas Bruxelles. rue de la Madeleine, n° 32 et a Paris, 8, Place de la Bourse. ft

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1903 | | pagina 1