Samedi 11 Avril 1903 10 centimes le fS° 38e Année N° 3736 Extension Universitaire Bulletin politique Etranger Hollande France Italië Proposition d'Arbitrage. INTERIEUR Les Houblons I! InMSBj t iü ■isP I La Section Yproise de l'extension Universitaire nous prie d'annoncer que la prochaine et dernière confe rence de 1'année aura lieu en la salle Iweins, le Jeudi 16 Avril, a 8 heures du soir. Le sujet cinq années an Canada» nouspromet une soiree des plus agréables de par ies projections iumineuses, qui i'accornpagnerout et aussi a cause de l'agréable et intéres sant conférencier, qu'est le Baron Kervyn de Volkaersbeke. Nous con- vions tous nos lecteurs a assisler a cette bonne et instructive soiree. L'ëntrée comme toujours sera gra tuite. A la seconde Ghambre Le vote de la loi. La Haye, 9 avril. On continue ia dis cussion de la loi contre la grève. M. Troel stra dépose une interpellation concernant la manière dorit le trafic des chemins de ter est réglé pendant la grève, en présence du dan ger que courent les voyageurs par suite du manque de mschmistes capables. M. Troelstra fait remarquerque la répies- sion de la grève du personnel des chemins de fer, ne se trouve inscritedans aucune le gislation européenne. Le ministro de la justice répond que plu - sieurs pays d'Eutope oü l'Etat explode les railways, punissent la grève du railway. Le ministre du commerce déclare que l'en- quête sur les peines k infliger au personnel du chemin dc fer sera probablement termi- née avant le 31 décembre prochain. L'art. 2 de la loi sur les grèves (répression des grèves des employés des chemins de ter), est voté par 78 voix contre 15. L'ensemble de la loi contre les grèves a été voté par 81 voix contre 14, celles des so cialistes et des libéraux-démocrates. Refus de négocier avec les grévistes La Haye, 9 avril. L'administration des chemins de ter de l'Etat refuse d'entrer en négociations sur la proposition de reprise du travail par les grévistes, soumise par M. On degeest, au nom de la Fedération du person nel des chemins de fer et tramways. La direction annoncera ce soir au public, pour éviter toute déception, que pendant les têtes de pkques les trains ne circuleront que suiyant un horaire restreint. Lettre sens&tionnelle de Igr l'Evêque d'Orléans j Aujourd'hui même parait sous letitre Les t exécuiions du 24 Mars dans le Loiret, lettre a une congrég miste directrice d'école une bro- chure de S. Gr. Mgr Touchet, évêque d'Or- 1 léans, destinée avoir un grand relentisse- mant. Ah pauvres fllles pauvresfilles s'é criel'évêque dans quel guet-apens on vous a entrainées Qu'allez-vous devenir et décider?» ajou te-t-il? Et il répond avec une énergie épiscopale qui tera tressaillir la France entière Si done votre Supérieure générale m'en croyait disons plus si toutes les Supé rieures générales m'en croyaient, elles s'en- tendraient. II n'y a pas d'article organique qui le leur défénde, k elles Elles se synaique- raient pour une résistance passive. Elles or- donneraient k leurs filles de raster k leur poste.deeontinuer leurs écoles,leursouvroirs, leurs asiles, leurs crèches,leurs hospices pri- vés, leurs oeuvres de bienfaisance populaires, quelles qu'elles soient. Voilé le principe il nous parait incontes table. Les Frères marchent dans cette voix il eüt été bien k désirer que toutes le reli- gieuses y marchent aussi, co taaie lont fait, du reste, ies Pelites-Soeurs de l'Assomption. L'évêque ajoute Si ce conseil n'agréait pas k vos Suppé rieures, ma Révérende Mère, si eltes le trou vaient trop hardi, périllenx mêmeaux intéréts qu'elles gardent, après leur avoir déclaré que leurs prudences seront vaines, qu'elles ne risquent plus tien, qu'elles n'ontplus rien k perdre, que leurs diverses maisons auront suceessivement le sort de celles du Loiret, je terai une constation. Ecoutez-moi bien... Vos Superieures, pour la plupart, sont in- capables de vous loger et de vous nourrir longtemps... Ceser> rencombrement. L'encombrement n'est pas assez, cesera l'impossibilité de lo ger les religieuses, l'impossibilité de les vê- tir, i'impossinilité de les nourrir. Ce sera la mort de misère el de faimv.. Done... la sécularisation. Croyez-le bien.jen'ait écrit ce mot qu'avec un profond sentiment de pitié. II a tremblé au bout de ma plume... Et. ici je tiens k vous i'affirmer, il n'y a pas de loi qui vous erapêche de vous sécula- riser, même sur place. Mgr l'Evêque d'Orléans termine ainsi Ma révérende Mère, cette lettre sera en- voyée k toutes les Supérieures générales de France. Je soubaite ardemment qu'elles la com- prennent. Qu'espèrent-elies Ne voient elles pas la marche des événements Hier ils ont exécutéles religieuses, qui n'avaient pasde- mandé fautorisation. Aujourd'hui, ils exécu- tent celles qui font demandée. Demain, ils éxécuteront les établissements autorisésd'eri- seignement. Après-demain, ceseront les mai- sons-mères. Qu'espérer II y a des heures oü le meilleur rooyen de sauver quelque chose est de bien voir que tout est perdu. Les congrégations traversent, je pense, une de ces heures-lk. Je suis, ma Révérende Mère, votre trés bumble serviteur. évêque d Or léans. La grève k Rome. La nuit s'est passée tranquillement. La vil- le a son aspect habituel jeudi matin. Une centaine de voitures de tramways circulent. Tous ies magasins sont ouverts. Ou ne voit pourtant aucune voiture publi- que. Le Roi et le ministre de l'intérieur sont rentrés k Rome. Les députés SQ.cialisles ont pris l'initiaiive d'uu arbitrage eutre les grévistes et les patrons. Les grévistes semblent las. Le secret désir de chacun est de reprendre le travail. Le chóoaage a d'ailleurs cessé dejk sur plusieurs chantiers. Nous uvons reproduit dans notre uernier numéro, ienergique discours prouoncé par M. Colaert, a la Gham bre des Représentants. L honorable depute a traité non seu- iement la question du houblon, mais it s'est prouoncé en faveur de la cul ture de ia cbieorée, de i'élevage du bé- tail, du chevai de trait et de l'horti- culture. II l'a fait, faut le recounai- tre, de fagon a se faire écouter et a iaire réfléchir sur le sort de la culture du houblon. Que cette culture soit menacée dans son existence même, on ne peut en douteren présence du nouveau tarif allemand, et de i'attitude prise par la Ghambre francaise. Veut-on avoir une idee de l'état des esprits chez nos puissants voisins du Sud Yoici ce que nous lisons dans La Bailleuloisejournal conservateur de i'arronctissement d'Haezebrouck Comme nous l'avions annoncé, le ministre de l'agriculture, k la suite de la réunion de la commission des houblons, don; font partie deux de nos compatnotes.MM. Jean Plichon et César Herreman.a préparé un projet de loi portant reièvement des droits sur les hou- Dlons étrangers. Le ministre propose de por ter ces droits k 87 fr.5ü par cent kilos pour les houbions des pays.tels que la Belgique et l'Allemagne,qui nous sont hés par des traités de commerce. Les houblons provenant de pays n'ayant point de traité avec la France paieraient 103 Irancs. Nouscroyons intéresser nos lecteurs en re- produisant l'exposédes motifs du projet de loi déposé par M. Mougeot. Dans le courant du mois de juin 1897, le syndicat des planteut s de houblon de la Bour gogne adressa k la Chambre des Députés une pétition tendant k obtenir l'augmentation des I droits de douane établis sur les houblons s étrangers, k leur entréeen France,par la loi 5 du 11 janvier 1892. Le Conseil général de la Cöted'Or, la Société des Agriculteurs du Nord, le Comice agricole de Lunéville et un certain nombre d'autres associationsagricoles (entres autres la Société d'a riculture de Bailleul) appuyèrent cette pétition et deman- dérent une protection efficace pour sauver de la ruine la culture des houblons. MJI. Plichon. Lemire et plusieurs de leurs collègues, se Ui ant ],<scho de ces plaint.es, déposèreut,le lüjuület 1897,une proposition de loi tenöant k relever les droits d'entrée sur les houblons. Cette proposition n'ayant pas été discutée avant la fin de la législature pendant laquelle elle avait été déposée, devint caduque. Elle fut reprise par M. Plichon qui la déposa k nouveau le 13 juin 1898. Renvoyée k la com mission des douanes, elle ne put, cette fois encore, venir en discussion ert temps utile. Les conditions dans lesquelles'effectuentla producion et la vente du houblon devenant d'année en année plus défavorables pour nos nationaux, le Gouvernement reconnut la «écessiié de cbercher le remèdok apporter k une situation si grave dont les effets facheux si eite se prolongeait, ne tarderaient pas k atteindre gravement, rton seuleinent les inté réts des cultivateurs, mais encore ceux du commerce du houblon et de la brasserie elle. même. A eet effet une Commision extra par lementaire fut instituée au mois de novembre 1902, au ministère de l'agriculture, pour étudier la question. Cette Commission, après avoir examtné les réclamatiorts des produc- teurs de houblon en même temps que celles des brasseurs,a cor clu k ce que les droits de douane soient augmentés. Les défenseurs du reièvement du tarif font remarquer, k juste titre, que le législateur de 1892 a voulu formellement établir des droits compensateurs. Or, le résultat poursuivi n'a pas été atteint en ce qui concerne le houblon. Actuellement et depuis trop longtemps déjk, les cultivateurs de houblon frangais produisent k perte. Cette culture exige, en effet, une main-d'oeuvre considérable et les frais qu'elie entraine peuvent être évalués, par hectare, de 1,800 k 1,900 francs environ, suivant la région. La moyenne du rendement étant de 12 quintaux k 1'hectolitre, le prix de revient du quintal varie de ISO k 1S5 francs. Or. le prix moyen de vente étant de 140 k 150 francs les 100 kilogrammes, le cultiva- leur ne retire aucnn bénéfice de son travail. Dans ces conditions, on comprend le cri d'alarme poussé par les cultivateurs de hou blon. La situation est telle, k l'heure actuelle, que, si les mesures protectrices ne sont pas prices d'urgeuce en sa faveur, la ruine de cette culture et par suite sa disparition com pléte sont imminentes. Si, au contraire, cette culture devcnait rémunératrice, on arriverait rapidement k la voir se développer suffisamment pour pro- duire les quantités nécessaires aux besoins de la brasserie frangaise et peut-être,dans les années d'abondance, alimenter notre com merce d'exportation. Nous n'ignororis pas qu'un grand iiombre de brasseurs estiment que les houblons alle- maiids sont indisperisables k la fabrication de certaines bièresmais nous pensons que, dans la plupart des cas, les houblons de provenance frangaise pourraient les rempla- On s'abonne rue au Beurre, 36, Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaume. Le'JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. 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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1903 | | pagina 1