M. Nolf, radical-socialiste L'enquête scolaire L'autel de la science Renè Henry. Messe d'honneur des partis,, sépaiément, sur le terrain légis latif, est préférable au cartel qui diminuerait les forces respectives des partis coalisés. En ce qui coucerne le cartel communal,il n'espè- re rien deslibérauxdoctrinaires lesquels soul souvent les pires ennemis des sociabstes 4 il taut laisser aux groupes locaux leur autono mie sur cette question, k la condition que le programme du Parti ouvrier reste saut.ll ne faut refuser ni dédaigner aucune coalition, mais les sociabstes doivent surtout compter sur eux-mêmes. Si le Parti ouvrier a encore besoin de nombreuses années, fut ce 20 ans, pour s'organiser et triompber, le proléiariat lui accordera ce tempt. Un déïégué de Gand.M De Bruyn, a defen- du le cartel avec les lioéraux, les progressis fes et les démocrates chrélteus partisans du S. U. s'alliant pour le combat déflnitif. M. Anseele a émis l'avis qu'il faut surtout faire de la propagande socialiste.les temps n'ayant jamais été plus propices k celle ci. Enfin, le Gongrès a adopté, k une énorme majorité, l'ordre du jour signé par MM. Fur- némont, Dewinne, Lekeu, Vandervelde et Anseele, et dont voici le texte Le Congrès, Affirmant la nécessité de conquérir k bref délai le suffrage universel. Décide que le Parti continuera avec plus d'énergie que jamais sa campagne d'organi- sation syndicale, afin de préparer,après con sultation préalable des syndicats, la grève genérale comme moyen suprème de conqué rir l'égalitó politique. Dans sa iutte pour un régime politique égalitaire, le Parti accueillera les concours loyaux qui lui seront apportés par d'autres groupes politiques, et il continuera, dans un esprit d'indépendance absolue, l'éducaiion et le groupemeut des travailleurs socialistes,qui doivent avanl tout compter sur eux-mêmes, pour obtenir l'égalité politique et leur com pléte émancipation sociale. Donne aux députés socialistes le mandat de déposer une nouvelle proposition de revi- d'Ansoele, k l'adresse des partisans de l'école neutre Vos écoles neutres sont des pépi- nières de socialistes M. Buis ferait bien de méditer ce mot... plus éloquent et plus décisif que toutes les ei quêtes du monde. (La Patrie). Nous avotis app écié M. Nolf, d'après le Petit Bleu et nous l'avo s appelé le Depulé de I alliance adicale-socialiste. Le P'ogrès ne nie pas l'alliance. Nous avons publié avant l élection, dit-il, la decision prise par te parti sociahste de soutenn la randidalure de M Nolf. L'opioion publtque a japajoute le Pro- grès, el son jugement nous dispense de ré- pondre aux divagations du Journal d'Ypres. gasirolatrie, dlne-t-on moins pour dioer que pour avoir fini de diner. A table, on avail parlé féminisme une jeune fille avait soute- nu la thèse, un écrivain s'était porté garant de son orthodoxie. Peu k peu la conversation avail glissé sur le terrain de la fantaisie. Deux psyclK.logues d'occasiou un ban quier, uri peintre avaient discouru sur la vanité des femmes Les dames leur avaient closla noucbe... Et nous ree mroencions k broder sur le même sujet La vanité des femmes? s'écria le jovial garpon qu'on nowmait le docteur Tour-du Monde. Quest eile k cóté de la nótre, mes- sieurs Vous voyez bien la paiila, mais la poutre vous échappe... i Nous fimes silence Toujours la conversa- i tion du jeune et savant voyageur intéressait. LeProgrès croit il sérieusement l'échapper Gette fois, il revenait du pöle sud Son vo- par cette tangenie lume La Grande Nuit antarclique, s'étalait Si oui, il se trorape. II ne s'agit pas seule- aux vitrines des libraires. Sur la couverture ment d'une entente électorale, mais d'une j bleue du livre, un pirigouin considère avec véritable alliance, que M Dufrane a traduite mélancolie le grand soleil qui dispaiait k par ces mots: nous marcherons d cóté du Tborizon.Ils'attacbait k la paroie du docteur, drapeau rouge. comme k ['extérieur de sori livre,du mystère... Or, ce que nous reprochons k M. Nolf eest Done, cher, on vous écoute, répartit de marcher, lui aussi, k cóté du drapeau I rouge, et d'avoir été jusqu'ici le seul libéral pour se meltre en route. I G'est cela que nous dirons et répèteront au corps électoral, y compris les libéraux. Si, après cela,les libéraux modérés croient pouvoir appuyer encore la candidature de M. I Nolf, ils sauront du moins qu'ils marchent, I comme lui, et avec M. Dufrane el consorts, cóté du drapeau rouge Ils sauront aussi que M. Hymans a commis j ou un acte inconscient ou une fourberie, en venant appuyer la candidature de M Nolf, sachant que celui-ci était le candidat de l'al- liance radicale-socialiste. De M. Hymans, le Progrès ne souffle mot. j Nous alloiis le tirer d'embarras, en lui posant quelques questions j 1° M. Hymans ne marchera pas k cóté du drapeau rouge; M Dufrane marchera... sion constitutionnelle avant les élections de j avec qui tiendra M. Nolf? mai 1904. On sail que le Gongrès des coopératives socialistes qui s'était tenula veillek la Maison du Peuple, a décidé d'organiser un mouve ment contre les lendancesprotectionnistes de la droite parlementaire. M. Buis le ténébreux vient de faire sa réap- parition sur la scène de i'auücléricalisme. G'est la Ligue de l'enseignement, fille des Loges, qui nous a valu la visite de l'ex- maïeur. Fort du concours de trois ou quatre confrères de la Loge les Amis Philanthro pes et sous les auspices de la dite Ligue, M. Buis projette de réentreprendre dane une province du royaume quelque chose daas le genre de la fameuse enquête scolaire qui, il y a une vingtaine d'années, a si mal réussi k ses amis. Le programme de cette enquête nous ap- prend qu'il s'agit notamtoent de contröler les tendances des instituteurs et des profes- seurs de religion. Cela vaut-il bien une enquête? II nous seinble qu'un peu de bon sens suffit pour savoir que les efforts des professeurs de reli gion tendront toujours k former de bons chrétiens et de bons citoyens. A vrai dire les tendances des instituteurs sont plus incertaines,surtout si ces messieurs proviennent de certaine école normale que M. Buis connait par expérience, autant que ses collègues, et qui n'est qu'une pépinière de socialistes. II serait étrange que les tendances de eet enseignement fussent ignoróes de M. Buis. L'ex-maïeur aurait-il oublié le mot fameux 2° II faudra marcher sur nos corps, si vous vouiez planter Ie drapeau rouge sur nos Hotels de ville, s'est écrié M. Hymans. Qu'en pense M. Nolf? 3° Pas dalliance, a dit M. Hymans, M. Nolf s'alliera-f il encore 4° M. Nolf a entendu, k la Chambre, les paroles prononcées par MM. Dufrane et Hy mans. II a entendu les protestations de M. Hymans, lorsque M. Anseele a dit que les libéraux devraient suivre le drapeau rouge. Pourquoi M. Nolf n'a-t-il pas protesté, avec les libéraux modérés II ne suffira plus de se taire il ne suffira même plus de sourire. G'est déjk assez que M Nolf vote constamment avec les socialistes. Le corps électoral a le droit de savoir si le Député radical est en même temps socialiste. II représente les socialistes de ('arrondisse ment. Mais jusqu'k quel point partage-t-ü leurs idéés? Voilk ce qui est essentiel. Et pour étre plus pratique encore, nous lui poserons une dernière question Les socialistes de Gommes espèrent plan ter le drapeau rouge sur l'bötel de ville de notre amphitryon. Le docteur secoua la cendre de sou cigare sur le corps ondoyant d'une nymphe en étain; il lanpa vers les allégories du plafond un long filet d'ouate bleue. Puis, ientement,évoquant ses souvenirs,soudain devenu grave.il paria: La randt; nuit du póle était proche. En ces courtes journées d'avrii, l'automne agonisait. Notre baleinière, enchasséa dans les glacés,émergeait de la banquise immense; immobiles, ses rakts faisaient, figés dans leur grimace noire, un signe friste k i'Lflni. La maladie me tenait étendu sur ma cou chette. Tout seul dans ma cabine, enveloppé de couvertures, jerêvais. L^s thermomètres, m'avaiem dit les camarades, marquaient au dehors trente degrés sous zéro. G'était par une journée de clair silence. Réunis dans la grande pièce voisine, mes compagnons cau- saient k voix basse. Leurs .paroles, qu'ils étouffaient, me parvenaient sonores dans le calme effrayant du glacial tombeau. Comme on regarde, au Musée Wiertz, des tableaux horrifiques par des cercies de verre, je regardais par ie large hublot de ma ca .ine le paysage changeant de cette plaine immuabie Je souffrais. Le ciel était urie nappe énorme, pourpre, de sang. Un iceberg se dressait contre l'horizon sanglant, un iceberg antarc- tique, montagne cubiqua couverte de neige, aux arrêtes vivesun des cötés en était blanc, l'autre vert, le dessus avait des reflets rouges, sinistres. Cet iceberg ra'apparaissait comme l'autel de glacé d'une Divinité toute puissante et farouche autel blanc, autel pur, autel taché de sang et teinté d'espéran- ee. De l'iceberg au navire, la surface de la pleine était agitée par des vagues immobiles, vagues saus crêtes, rouges, vertes e' blanches, vagues k dos ronds, k dos courbés d'adorateurs. Je me voyais immolé sur cet autel Jeseotaisque l'assoüpissemenLquidou- cemeut me prenait, c'était la mort, que cet autel, c'était l'autel de la Science, pour l'amour de laquelle j'était allé lk-bas... Le bruu que fit ma porte, en se fermant, me Gomires. M. Nolf les soutiendra-til? Les réveiila. J'entendis un de laissera-t-il faire Gardera-t il le silence Se bornera-t il k sourire encore et toujours Nous avions passé au fumoir,et nousavions allumé le cigare de digestion. Houre exqui se Quelqu un a ditOn voyage moins pour voyager que pour avoir voyagé ainsi.quand on n est pas afHigé du vice inélégeant de la mes compagnons qui disait aux autres, fout bas, ces mots brutaux li est fichu Je ne m'étonnai pas, j'étais résigné... Une teinle trés mièvrc, d'un léger lilas, imprégnait maintenant l'at- mospère silencieuse. Un are d'un violet in tense se dessinait dans 1 ciel, are d'unseule couleur sombre, bizarre. La glacé était rosée et de grands picgouius au ventre rose s'y mouvaient lourdement. Les ombres qu'ils portaient étaient claires de ces ombres que font les petits anes sur les chemins crayeux de nos Ardennes. Ges pingouins allaient vers l'iceberg. Que d'efforts en pure perte auxquels no répondaient (ja des gestes gauches, inutiles. Je réfléch s- sais N'étais je pas un de ces malheu eux oiseaux des glaciers polaires, moi aussi? Je voulais être le prêtre de la Science, ou sa victimeatteindrais je jamais k son au el rêvé Les lilas s évanouissaient et la lurie montait, globe lent d'un rose teudr. Était ce bien l'amour de la Science qui m'a- vail amené dans cette immensité glacée Je souffris de cette question que tnon esprit posait k mi conscience.Devant la mort pour- tant, je ne voulus p»s m'y dérober. Ma vie entière repassa devant ma métnoire, et je vis de mes yeux dessillés que tous mes actes.du du plus infitne au plus grand, avaient été inspirés par la vanité,par la seule vanité.Mes succès de collége, mes examens brillants k i'Université, mes voyages, mon départ vers le pöle, je retrouvai au fond de tout cela la vanité, la vanité encore. L'amour de la Scien ce? Allons done! l'amour de moi, de moi seul. L amour de la Science, de i'Humanité Des rnois done je m'élais grisé, et dont je sentais k cette heure le vide profond je m'étais snenti.je m'étais crueüement trompé moi-mê- me, depuis toujours.Et je reconnus alorsque cette vanité, qu'elle soit perceptible ou non, est inséparable de toute acte humain, que d'aucune action, d'aucun homme on ne peut gratter l'empreinte nécessaire de ce mobile honteux La lune avait mué en bleu, un bleu électrique intense qui imprégnait toutes Glio ses,le ciel,la glacé,lespingouins, l'iceberg lu- mineux; des étoiles brillaient,claires.Devant ce camaïeu grandiose,mespensées couraient, couraient folies... Et s'irnposait k mon coeur un sentiment que j'avais éprouvé déjk dans ces déserts du froid, devant une grande Croix de, cinq grands soleils d'or que j'avais vue, un jour, majestueuse, inscrire au firma ment une bénédiction de feu:un sentiment de terreur de me sentir si chétif, si minuscule, si nul en face de l'infini, C'était une religio- sité étrange, sans but précis;je sentais Quef- que Chose au-dessua de moi, au-dessus de j toutes sciences, au-dessus de la Science, j Dieu? Je ne suis, mais Queiqu'un de puissant, de terrible, et d'infiniment doux pourtant. Le sentiment que j'éprouvais alors est presque de la religion maintenant que me voici re venu, et revenu de trés loin, je sens que la transformation, par degrés insensibles, s'o- père en mon cceur. En dehors de ces senti ments lk, croyez-le bien, vanitas vanitatum et omnia vanitas Dans l'iostant que l'explorateur pronon- pait ces dernières paroles, la porte du fumoir souvrit. La belle M™° de Russel se retourna vers ses bonnes amies et leur dit en riant Ils parient latin, les monstres Puis, s'adressant k notre groupe Notre vanité vous réclame, messieurs, ajouta-t-elle. Nous les rejoignimes. Votre vanité répliqua le banquier. II n en sera plus question ce soir, avec votre permission. Les aveuglesont vu... Vu quoi demanda un chceur de voix claires, Vu, grkce au docteur, que vous n'êtes pas les plus vaniteuses des créatures, mesda mes. - Aiors. questionna rieuse Mme de Rus sel, vous ne médirez plus de nous de soir Nousne médironsplus Elle conclut, avec une moue charmante C'est bien dommage Et on paria de Mme Humbert. Nous venons d'appreudre que le Révérend Monsieur Hem i Gert, de la société des Prê- tres du Cceur de Jésus, cffrira au Seigneur rLPu 7,£eS S0,le"nelles, le lundi 20 avril, k 10 h. 1/2 en léglise de St Nicolas. On exécutera la «Messe Pontificale de Don Perosi - - - Vivre? C'est se rouler en une anomalie D efforts sans but, de recherches en vain, De sciences dont n'apparait la fin Qu'en mécaniques d'ortissantde la folie... Verhaehen

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1903 | | pagina 2