Samedi 2 Mai 1903 10 centimes le N° 38e Année N° 3741 Hodie mihi, eras tibi Bulletin politique Stranger Etats de l'Eglise Allemagne On s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et h tous les bureaux de poste du royaurae. Le JOURNAL D'YFRES parait leg Mercredi et le Samedi. Le prix de rabonnement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularissent fin Déoembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco de porta l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligre Les réclames dans le corps du journal content30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc la ligne. Les fumóros supplémentaires coütent 10 franss les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a 1 'Agence Havas Bruxelles, rue de la Madeleine, n°32 et a Paris, 8, Place de la Bourse. L'odieuse persécution qui sévit en France, inspire au Bien Public des reflexions qu'il est utile, croyoos-nous, de raettre sous les yeux de nos lecteurs. Nous leur dédions l'article de notre émi nent confrère, et nous l'adressons, non seu- lement auxcatholiques, mais tous les amis de la liberté, convaincus qu'il constituera un avertissement précieux pour ceux qui, grace l une coupable complieité, ou une inaction j blatnable, laisserateot aller notre pays vers Cüa^re soeiété religieuss, l'abime oil la France 3e débat en ce moment. Nous laissons la parole au Bien Public. La persécution magonniquesévii en France avec un redoublement de fureur, ne recu- lant ni devant l'arbitraire, ni devant la vio lence. II faut remonter aux mauvais jours de la Révolulion pour rettouver une situation analogue. G'est la guerre civile, organisée par le pouvoir même qui a pour première obligation d'assurer la stsbilité politique et la paix sociale. Rien n'est navrant lire comme les détails que donnent les jourr.aux francais sur les perquisitions, les expulsions violentes, les dragonnad.es Is mot est absolumcnt exact, ordonnées par M. Combes. Nous ne pouvons, cause de l'ahondance même de ces homeux exploits, qu'en mettre un tableau sommaire et raccourci sous les yeux de nos lecteurs; mais ce quo nous en disons suffit amplemem pour montrer avec quelle rapidité la République Franpaise descend la pente au bout de laquelie Léon XIII lui mon trait, la semaine dernière encore, la honte et la ruine. C'est croire vraiment qu'il est authentique ce mot qu'un journal parisien, la Vérité, attribuait, il y a quelques jours, it un membrehautplacé du corpsdiplomatique, au sortir d'un ectretien avec le Président du conseil des ministres Ou cet hornme est fou, ou il est possédé du démon. On n'a pas d'idée, vraiment, d'une politique plus insensée, ni d'une rage plus infernale. Et pendant que la France nous offre ce lamentable spectacle, nos libéraux, nos radi caux et nos socialistes continued it exulter et applaudirUs n'ont pour les persécuteui s que des éloges, pour les persécutés que des I insultes, des sarcasmes el des mépris. Aux Francs-mapons rien n'est interdit contre les ordres religieux, contre le clergé, contre les catboliques, tout est permis. Voilé ie der nier mot de la politique anticléricaleVoilé j de vos sociétés anonymes, de vos banques comment nos adversaires entendent et prati- et de vos comptoirs, de vos filatures, de vos quent la justice et la liberté hauts-fourneaux, de vos charbonnages, com- De la part des socialistes,nous comprenons me d'autant de mainmortes authentiques mais merveille cette attitude. Leur idéaleest la injustement privilégiées, dérobées par voire tyrannie centralisée, et ils ne sont que cortsé- égoïsme «u patrimoine général et unique de quents avec eux-mêmes en applaudissant et collectivité sociale en approuvant tout ce qui ies rapproche de cet idéal, tout ce qui en prépare et en facilite la réalisation. Ils se disent avec raison qu'tls assistent en ce moment une répétition géné rale de l'oeuvre qu'ils accompliront eux- mêmes le jour oil ils seront devenus ies maitres. Rien, ert effet, ne leur sera plus aisé, moyennant un simple transposition, que d'employer alors contre ia soeiété civile tous les arguments, tous les procédés, teute la légalité frauduleuse, loute la politique tyraiinique et brutale qui sert aujourd'aui Si ie droit n'existe pas pour tous.il nlexiste pour personae et Coux qut le refusent aux religieux s'exposent par ce refus même se J voir enlever leur propte droit. C'est quoi ne songeni .pas assez, sans doute.les libéraux doctrinaires,propnétatres, capitalistes, cossus et vent/, us qui, par pur fanatismeamireligieux,se pament aujoutd nui devant les fails et gestes du jacobinisme; franpais, Qu'ils voient fermer une école libre, un couvem, forcer les portes d'un monastè- re, expulser des moines et des religieuses, ils célèbretn ces violations de la justice comme autarit de victoires du libéralisme et de conquêtes de la civilisation. Mais comment ne voient-ils pas que chaque proscrit, chaque spolté est en droit de réportdre leurs sar casmes et leurs ricanements HO HIE MIHI, CRAS TIBI C'est aujourd'hui mon lour, demain ce sera le vótre! Cette loi des représailles ou, pour parler plus exactement, cette loi du taliorr procédé d'une sorte de logique, mystérieuse et imma nente, qui se manifeste travers les siècies, dans toutes ies grandes phases dë l'üistoire. Comment ne pas considérer, non plus, que cette même logique se retrouve aussi dans les esprits, dans 1 ame des foules sur- tout, et quelle les conduit des déduclions bien faites pour séduire des cupidités et des jalousies avides de s'assouvrir Vous nous dites aujourd'hui que les reli gieux sont incompatibles avec l*Etat moder ne, tel que vous le concevez mais que répondrez-vous un jour aux socialistes qui viendrorrt vous affirmer que la propriété privée est incompatible avec l'Etat collecti- viste, tels qu'ils le eonpoivent Vous afïïrmez gratuitement que les asso ciations religieuses, basées sur le droit commun, sont des mainmortes occultes et frauduleuses mais qu'aurez-vous dire le jour oü le socialisme décrétera la suppression toute méconnaissance, toute violation du droit sppeile, comme une conséqueocs ou comme un chatimenl, !a tyrannie d'en lias ou la tyrannie d'en haut, le jacobimsme ou le césarisme Ceux qui a'ment vraiment la liberté darts l'ordre, dans la justice, dans le respect de tous les droits et des droits de tous, feraient bien de s'en souvenir. Vous accusez les Bénédictius, les Francis- cains, les Dominieains, les Jésuites vous aecusez, en un mot, tous les ordres religieux detre peuplés de faineants qui vivent aux dépeos de la soctété mats qu'aurez-vous répoiidite lorsqu'on vous demandera compte de i'emploi de vos propres revenus, qu'on aura ia pretention de dé lacher vos coupons voire place, qu'on dressera l'inventaire de vos ricbesses inutiles et qu'on vous sommera de laisser, non pas séculariser mats socialiser, votre coffre-fort, voire portefeuille, vuo équipages, vos palais, vos chateaux, vos villas Truuverez-vous encore, ce moment, qu'il faut sTnchner devant la loi, même lorsque la iégalité et quelle léga lité vous dépouilie et essate de vous tuer Or, uotez que toutes les éventualités que nous vous faisons entrevoir tei, ne sont pas de pures hypolhèses, imaginées platstr pour les besoins de ia cause et pour ia faciiité de l'argumentation. Ce sont bel et bien autant d'articles parfaitement textuels du programme que les socialistes définissent sous le litre général de liquidation sociale. De l'avsu de M. Vandervelde, emre autres, ces revendications constituent l'essence du socialisme, et caiui-ci ne pourrait les aban- donrter ou seuiement* les atténuer sans se reuier lui-même et sans se suicider. La persécution maponrtique contre l'Eglise n'est aux yeux des socialistes que le prologue d'un drame beaucoup plus intéressant et plus développé dans lequel le capitalisms sera, sinon l'acteur principal, tout au moins la principale victime En vain direz vous que ce sont Ié de vaines menaces, des banalités déclamatoires, bonnes teut au plus pour iltusionner la crédulité populaire, mais dont les classes possédantes n'ont pas s'inquiéter. Si l'Eglise, eroyez-vous encore, qui n'a pas de moyens matéiiels ue se défendre, a sujet de craindre, ia societé civile, l'Etat laïque, est suffisamment armé pour n'avoir pas redouter les barbar s de l'intérieur. Prenez garde Nous vivous en un temps difficile et troublé, oü l'autorité a beaucoup perdu de son prestige nous vivons aussi en un temps de bouleversetnents et de révolutions oü la force est exposée changer de mains. Que diriez-vous, que deviendriez-vous si lie venait, par quelque fatale surprise, échap- per ceux qui ia détieonent encore pour le manuien et pour la sauvegarde de l'ordre social Et puis, si la force seule est impuissante rien fonder de durable,elie est impuissante ausssi défendre seuie ce qui n'est plus appuyé sur la pierre fondamentale de la Participation des socialistes justice. aux elections pour le Landtag Voilé pourquoi le despotisme n'est pas Berlin, 29 Avril. Pour la première fois, fait pour durermais voilé aussi pourquoi les socialistes prussiens ont décidé de parti- Le rei Ëdouard VII chez le saint-Père Léon XIII est venu au devant du souve- rain jusqu'é la ptèce donnant accès son j bureau et l'a accueilli avec les marques d'une vive satisfaction.Le roi Edouard s'est incliné légèrement, en avarpant !a main que ie Pdpe a pi'So ei gardée dans la sienne jusqu'é ce que tous les deux aient disparu dans une autre pièce dont la porte s'est referraée aussitöt. Suivant l'usage, le Pape a fait asseoir son royal visiteur sur ue tróne cöté du sien, et sous ie même baldaquin. L'entretien a duré exactement 22 minutes. Pendant ce temps, les personnages de la suite du Roi conversaient avec les person nages de la Cour pontificale, auxquels ils faisaient de vifs compliments sur la beauté des uniformes, la variété et ia richesse des costumes dont quelques-uns ont de l'analogie avec ceux de la Cour d'Angleterre. L'entretien terminé, le roi Edouard a fait introduire les personnages de sa suite et les a présentés au Saint-Père, Léon XIII était rayonnant de santé et comme rajeuni. Après les presentations, le Pape, tenant toujours le Roi par le main, l'a accotnpagné jusqu'é l'antichambre secrète. Au moment de prendre congé, ie Rot a exprimé au Pape le désir d'avoir son portrait. Cette photo- graphic sera remise au Roi par Mgr Stoaor ce soir même. L'ent evue d'Edouard VII avec le Pape n'a tu aucun caractère politique. Sa Majesté a exprimé son plaisir en appro- nant que quelques urts des chamb/lians qu'on lui avait présentés étaimu sas propres sujets. Le roi dit cotnbien il avnt étófr.>ppé par la vigueur qu'avait raont.'ée Lé 1 XI11, et déclara qu'il failait ua effort pour s rap- peler son age avancé. H

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1903 | | pagina 1