CONCERT QHROMQUE YPROISE Mercredi 3 Juin 1903 10 centimes le 1\° 38" Anné* N° 8750 Bulletin politique Etranger France Angleterre INTÉRIEUR s Anseele conspué a Paris La prétendue laïcisation de nos Hospices A Dunkerque On s'abonne rue au Beurre, 36, Ypres, et tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D'YPRES parait lejjMercredi ef| le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se rógularissent fin Déeembre. Les articles et communications doivent ótre adressés franco de port a l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligre. Les réclames dans le corps duyournal coütent 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc lajligne. Les suméros supplémentaires coütent 10 franes les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgians (excepté les deux Flandres) s'adresser k YAgence Havas Bruxelles, rue de la Madeleine, n° 32 et k Paris, 8, Place de la Bourse. DIMANCHE 7 JUIN par la FANFARE ROYALE de midi k 1 heure Programme 4. Bismarck, pas-redoublé L. Moeremans. 2. la confiance, ouverture Vanremoortel 3. Adieux a la pension, raazur ka de concert Canivez. 4 Lakméfantaisie Delibes. 5 Crépuscule, valse V. Carnewal Depuis hier la France est érnue par un incident extraordinaire qui s'est produit cans le Sud-Oranais M. Jonnart, gouverneur de l'Algérie, revient d'une inspection du cólé de Fignig, en compagnie de i'amel qui lui avait fail les honneurs du territoire maro- crinquand les Marocains ouvrirent le feu sur l'escorte militaire du gouverneur. Bien- töt la fusillade devint générale. Au cours de cette affaire, treizc Ffanpuis ont été légère- ment blessés. Ajoutons que i'oasis de Fignig est un cen tre Q'agitation religieuss, et un point d'appui des fraudeurs de la frontière. Les Fran- pais, par déférence pour le Maroc, ne l'ont jamais occupée. Les ministres de la marine n'ont pas de chance en ce moment. Tandis qu'en France le Figaro s'en prend k M. Canaille Pelletan, prétendant qu'il surait repu naguère 30 000 francs de Frédéric Humbert pour soutenir sa candidature dans le département de Seine et Oise, un député italien, M. Enrico Ferri, incrimine le vice-amiral Bettolo qui, d après lui, aurait fait des commandes de matériel dans des conditions suspectes. Inutile de dire que les deux incriminés nientM. Pelletan nie même avoir jamais eu connaissance de la lettre de Parayre. Le Figaro, qui parait armé de pied en cap, ne le Ikche pas d'une semelte et accable ses démentis de précisions trés déconcer- nantes. Quant k l'origine de la lettre Parayre, il semble qu'on doive en rattacher la commu nication k l'affaire Humbert. Ce serait le premier coup de pistolet de cette forte tireuse qui a nom Thérèse Humbert. La fameuse banqueroutière préparerait ainsi ses assises de juin. Une pr cession catholique dans les rues de Londres L'Angleterre protestante vient encore de j donner une lepon de toléraoce k certaines nations catholiques. Pour la huitième fois, j nous avons eu dimanche, dans le quartier de Notting-Hili, la procession organisée par la confrérie de Notre Dame de la Ranpon, qui se propose d'habituer les Anglais k voir des cérémonies catholiques. Deux choses m'ont frappé la piété des catholiques qui ont pris part k la procession, et '.'attitude des pro testants nombreux qui la regardaient passer. C'étaitune curiosité k la fois respectueuse et i sympatbique. Pas un cris, pas une remarque hostile ou simplement gouailleuse. j Les sociaLstes beiges ne sont pas au bout de leurs peines. Après avoir étécopieusement houspillés en la personne de leurs délégués officiels lant k Quaregnon, qu'k Seraing et k La Louvière, ces messieurs ont voulu tkter du Paris. Décidément, pa ne se mouche pas du pied Mais ont eut dit que les Parisiens avaient réservé un appendice de leur fapon aux touristes d'occasion du Vooruit qui, au son de leur grosse-caisse et de leurs fifres, ont été ballader leur misère dorée dans la capitale de la France. Toujours est-il que les représentants Voor- uitois pilotés par Ie baas Anseele ont été re- pus pis que des chiens dans un jeu de quilles et n'emporleront guère de bons souvenirs des procédés hospitaliers des copains fran- pais qui se sont conduits eomme de vulgaires Jean Prolo beiges. Le Peuple, trés diplomatiquement, passé sur les incidents do cette journée parisienne, mouvementée, comme si on avait assisté k une seconde édition du sacrilège de Quare gnon. Heureusement pour nous, la presse anti- cléricale est plus loquace que le moniteurde M. Vandervelde, et elle nous en apprend de bien bonnes sur l'accueil fait lk-bas en pleine villa des lumières aux trop enthousiastes co pains du tribun au bras de fer. Figurez-vous que la réception des .epré- sentants du Vooruit par la commission admi nistrative do la Bourse parisienne du Travail a été scandée par des huées et des horions aussi copieux que significatifs k l'adresse d'Anseele et de ses amis de la part des excel lents confrères en socialisme que sont les anarchistes franpais. Mais n'instons pas pour le moment. Qu'il,nous suffise de dire qu'après les «in cidents de médiocre importance» style Peuple qui ces jours derniers ont marqué un tournant dans la fameuse discipline socia- hste en Belgique, l'impression du voyage grosse-caissier de Paris a été désastreuse pour les gens du Vooruit et pour le prestige de leur leader inviolé. Sans doute, on ne meurt pas d'une piqüre d'épinglemais les piqüres dosées et savam- ment adminstrées par ce grand docteur qui s'appelle la Providence au service de Invo lution, p> uvent amenerinsensiblement,sinon la mort sans phrases, du moins l'ankylose des fonctions organiques, piécurseur de l'effondrement fatal. Ca se gkte chez les socialistes beiges ce nest d'uilleurs pas trop tót (La Patrie) Nous avons prétendu que, sous la défunte administration libérale, il a été question de laïciser nos Hospices, et d'expulser les reli- gieuses de l'Höpital et des autres établisse- ments dépendant de l'administration chari table. Le Progrès nous répond enfin. II répond pour refaire k sa fapon l'histoire de- cette triste période, oir la petite Loge Yproise avait juré dans ses conciliabules, de laïciser l'école des Orphelins et même de tout laïci ser. Mais, dans son long article, il ne nous donne que la phase écrite, la phase docu- mentée, dirons-nous, celle qui résulte de décisions notées. II s'agissait tout simplement, prétend le Progrès, d'envoyer les pupilles de l'école St Elisabeth, autrement dit les orphelines de la ville, k l'école gratuite de la rue de Lille. Et la disposition des lieux s'y prêtait fort bien!! Puis 1'enseignement donné par les Religieuses laissait k désirerEt patati, et patata. Nous avons done menti comme en 1884, en rappelant l'histoire de la prétendue laïci sation, et nous savons que nous mentons, dit le Progrès. Nous allons voir, confrère. Mais d'abord, nous serons juste. Nous n'avons jamais prétendu que les membres doctrinaires du conseil aient songé k laïciser nos Hospices. Nous n'avons jamais attribué ces tendances k MM. Vanheule, Bossaert, de Stuers, Gravet, Soenen, Vandaele et Ver- schaeve. Nous doutons même que M. Cor- nette fit partie du bloc anticlérical, comme on l'appellerait aujourd'hui. Nous protestons même contre 1'arlicle du Progrès, qui cherche visiblement k disculper MM. Brunfaut, Leleup, Vermeulen et Van Alleynes, pour endosser k M. Vanheule la campagne des années1883 k 1886. Or, nous savons que M. Vanheule était hostile k tout ce qui se tramait dans les cou lisses de la petite Loge. II ne s'agit pas de savoir si l'honorable Bourgmestre d'alors voulait ou non faire participer les orphelins aux concours s'il voulait ou non faire fréquenter par les orphe lins l'école communale. II s'agit de la laïci sation de nos établissements charitables. Et si M. Vanheule avait si bien tenu avec MM. Brunfaut et consorts, qu'il plait au Pro grès de l'insinuer, est-ce que celui-ci avec ses amis se seraient retirés sur la montagne? Est ce qu'il nurait fallu séquestrer un ma- gistrat doublé d'un conseiller communal,pour l'empêcher de prendre part au vote qui de- vait décider du sort de M. Jules Iweins, président des Hospices dont le mandat devait être renouvelé Ah il ne s'est jamais agi de laïciser Que méditait done la petite Loge dans le cabinet de certain magistral qui n'était pas M. Iweins S'agissait-il seulement de dé- mettre celui-ci T Et, dans l'idée de MM. Brunfaut et coi- sorts, la fréquentation de l'école communale par les orphelines n'était-ille pas un pre mier pas dans la voie de la laïcisation T Les progressistes d'alors, vainqueurs d'au- jourd'hui, sont-ils assagis? Rien ne permet de le croire ni de l'espé- rer. Et déjk, dans farticle du Progrès le bout de l'oreille radicale perce. Le Progrès proteste contre les idéés d'an- tan que nous lui attribuons. II ne dit pas que ses amis ne laïciseront pas. Bien plus, il doute que nos pauvres pupilles regoivent maintenant une bonne et solide in struction. II doute qu'ils soient bien élevés et qu'on en forme des ouvriers d'élite. Qu'est-ce k dire N'est-ce pas un prétexte pour reprendre, dès qu'ils en auraient le pouvoir, la campagne des années 1880 Allons, Progrès, expliquez vous. Dites nous ce qui s'est passé lors de la séquestra- tion du magistrat communal. Vous avez donné tout ce qui est connu. Dites nous tout ce qu'il y a eu entre libéraux et radicaux, afin que le public sache de quoi ces derniers sont capables. Mais inutile d'injurier. Les injures ne nous touchent pas, et, en tout cas, elles ne sont pas des arguments. Dunkerque vient de célébrer d'une fapon grandiose le 5' centenaire de Notre Dame des Dunes. Et ce ne sera nullement sortir bien au contraire du cadre de ce jour nal, que de consacrer quelques lignes k ces fêtes jubilaires. Notre ville occupait d'ailleurs une place distinguée dans le cortège hisiorique, qui s'est déroulé k travers la cité que protégé Notre Dame des Dunes. Et notre Flandre, k son tour, s'y trouvait mêlée k chaque pas par les souvenirs les plus glorieux de son his- toire. Loin de sortir de notre cadre, nous ne sortons pas même de chez nous en nou» mêlant, en l'occurence, aux Dunkerquois en fête.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1903 | | pagina 1