CONCERT
QHROMQUE YPROISE
Mercredi 3 Juin 1903 10 centimes le 1\° 38" Anné* N° 8750
Bulletin politique
Etranger
France
Angleterre
INTÉRIEUR
s
Anseele conspué a Paris
La prétendue laïcisation
de nos Hospices
A Dunkerque
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DIMANCHE 7 JUIN
par la FANFARE ROYALE
de midi k 1 heure
Programme
4. Bismarck, pas-redoublé L. Moeremans.
2. la confiance, ouverture Vanremoortel
3. Adieux a la pension, raazur
ka de concert Canivez.
4 Lakméfantaisie Delibes.
5 Crépuscule, valse V. Carnewal
Depuis hier la France est érnue par un
incident extraordinaire qui s'est produit cans
le Sud-Oranais M. Jonnart, gouverneur de
l'Algérie, revient d'une inspection du cólé
de Fignig, en compagnie de i'amel qui lui
avait fail les honneurs du territoire maro-
crinquand les Marocains ouvrirent le feu
sur l'escorte militaire du gouverneur. Bien-
töt la fusillade devint générale. Au cours de
cette affaire, treizc Ffanpuis ont été légère-
ment blessés.
Ajoutons que i'oasis de Fignig est un cen
tre Q'agitation religieuss, et un point d'appui
des fraudeurs de la frontière. Les Fran-
pais, par déférence pour le Maroc, ne l'ont
jamais occupée.
Les ministres de la marine n'ont pas de
chance en ce moment. Tandis qu'en France
le Figaro s'en prend k M. Canaille Pelletan,
prétendant qu'il surait repu naguère 30 000
francs de Frédéric Humbert pour soutenir sa
candidature dans le département de Seine et
Oise, un député italien, M. Enrico Ferri,
incrimine le vice-amiral Bettolo qui, d après
lui, aurait fait des commandes de matériel
dans des conditions suspectes.
Inutile de dire que les deux incriminés
nientM. Pelletan nie même avoir jamais
eu connaissance de la lettre de Parayre. Le
Figaro, qui parait armé de pied en cap, ne
le Ikche pas d'une semelte et accable ses
démentis de précisions trés déconcer-
nantes.
Quant k l'origine de la lettre Parayre, il
semble qu'on doive en rattacher la commu
nication k l'affaire Humbert. Ce serait le
premier coup de pistolet de cette forte tireuse
qui a nom Thérèse Humbert. La fameuse
banqueroutière préparerait ainsi ses assises
de juin.
Une pr cession catholique
dans les rues de Londres
L'Angleterre protestante vient encore de
j donner une lepon de toléraoce k certaines
nations catholiques. Pour la huitième fois,
j nous avons eu dimanche, dans le quartier de
Notting-Hili, la procession organisée par la
confrérie de Notre Dame de la Ranpon, qui
se propose d'habituer les Anglais k voir des
cérémonies catholiques. Deux choses m'ont
frappé la piété des catholiques qui ont pris
part k la procession, et '.'attitude des pro
testants nombreux qui la regardaient passer.
C'étaitune curiosité k la fois respectueuse et
i sympatbique. Pas un cris, pas une remarque
hostile ou simplement gouailleuse.
j Les sociaLstes beiges ne sont pas au bout
de leurs peines. Après avoir étécopieusement
houspillés en la personne de leurs délégués
officiels lant k Quaregnon, qu'k Seraing et k
La Louvière, ces messieurs ont voulu tkter
du Paris. Décidément, pa ne se mouche
pas du pied Mais ont eut dit que les
Parisiens avaient réservé un appendice de
leur fapon aux touristes d'occasion du Vooruit
qui, au son de leur grosse-caisse et de leurs
fifres, ont été ballader leur misère dorée
dans la capitale de la France.
Toujours est-il que les représentants Voor-
uitois pilotés par Ie baas Anseele ont été re-
pus pis que des chiens dans un jeu de quilles
et n'emporleront guère de bons souvenirs
des procédés hospitaliers des copains fran-
pais qui se sont conduits eomme de vulgaires
Jean Prolo beiges.
Le Peuple, trés diplomatiquement, passé
sur les incidents do cette journée parisienne,
mouvementée, comme si on avait assisté k
une seconde édition du sacrilège de Quare
gnon.
Heureusement pour nous, la presse anti-
cléricale est plus loquace que le moniteurde
M. Vandervelde, et elle nous en apprend de
bien bonnes sur l'accueil fait lk-bas en pleine
villa des lumières aux trop enthousiastes co
pains du tribun au bras de fer.
Figurez-vous que la réception des .epré-
sentants du Vooruit par la commission admi
nistrative do la Bourse parisienne du Travail
a été scandée par des huées et des horions
aussi copieux que significatifs k l'adresse
d'Anseele et de ses amis de la part des excel
lents confrères en socialisme que sont les
anarchistes franpais.
Mais n'instons pas pour le moment.
Qu'il,nous suffise de dire qu'après les «in
cidents de médiocre importance» style
Peuple qui ces jours derniers ont marqué
un tournant dans la fameuse discipline socia-
hste en Belgique, l'impression du voyage
grosse-caissier de Paris a été désastreuse
pour les gens du Vooruit et pour le prestige
de leur leader inviolé.
Sans doute, on ne meurt pas d'une piqüre
d'épinglemais les piqüres dosées et savam-
ment adminstrées par ce grand docteur qui
s'appelle la Providence au service de Invo
lution, p> uvent amenerinsensiblement,sinon
la mort sans phrases, du moins l'ankylose
des fonctions organiques, piécurseur de
l'effondrement fatal.
Ca se gkte chez les socialistes beiges ce
nest d'uilleurs pas trop tót
(La Patrie)
Nous avons prétendu que, sous la défunte
administration libérale, il a été question de
laïciser nos Hospices, et d'expulser les reli-
gieuses de l'Höpital et des autres établisse-
ments dépendant de l'administration chari
table.
Le Progrès nous répond enfin. II répond
pour refaire k sa fapon l'histoire de- cette
triste période, oir la petite Loge Yproise avait
juré dans ses conciliabules, de laïciser
l'école des Orphelins et même de tout laïci
ser.
Mais, dans son long article, il ne nous
donne que la phase écrite, la phase docu-
mentée, dirons-nous, celle qui résulte de
décisions notées.
II s'agissait tout simplement, prétend le
Progrès, d'envoyer les pupilles de l'école
St Elisabeth, autrement dit les orphelines de
la ville, k l'école gratuite de la rue de Lille.
Et la disposition des lieux s'y prêtait fort
bien!! Puis 1'enseignement donné par les
Religieuses laissait k désirerEt patati, et
patata.
Nous avons done menti comme en 1884,
en rappelant l'histoire de la prétendue laïci
sation, et nous savons que nous mentons,
dit le Progrès.
Nous allons voir, confrère.
Mais d'abord, nous serons juste. Nous
n'avons jamais prétendu que les membres
doctrinaires du conseil aient songé k laïciser
nos Hospices. Nous n'avons jamais attribué
ces tendances k MM. Vanheule, Bossaert,
de Stuers, Gravet, Soenen, Vandaele et Ver-
schaeve. Nous doutons même que M. Cor-
nette fit partie du bloc anticlérical, comme
on l'appellerait aujourd'hui.
Nous protestons même contre 1'arlicle du
Progrès, qui cherche visiblement k disculper
MM. Brunfaut, Leleup, Vermeulen et Van
Alleynes, pour endosser k M. Vanheule la
campagne des années1883 k 1886.
Or, nous savons que M. Vanheule était
hostile k tout ce qui se tramait dans les cou
lisses de la petite Loge.
II ne s'agit pas de savoir si l'honorable
Bourgmestre d'alors voulait ou non faire
participer les orphelins aux concours s'il
voulait ou non faire fréquenter par les orphe
lins l'école communale. II s'agit de la laïci
sation de nos établissements charitables.
Et si M. Vanheule avait si bien tenu avec
MM. Brunfaut et consorts, qu'il plait au Pro
grès de l'insinuer, est-ce que celui-ci avec
ses amis se seraient retirés sur la montagne?
Est ce qu'il nurait fallu séquestrer un ma-
gistrat doublé d'un conseiller communal,pour
l'empêcher de prendre part au vote qui de-
vait décider du sort de M. Jules Iweins,
président des Hospices dont le mandat devait
être renouvelé
Ah il ne s'est jamais agi de laïciser
Que méditait done la petite Loge dans le
cabinet de certain magistral qui n'était pas
M. Iweins S'agissait-il seulement de dé-
mettre celui-ci T
Et, dans l'idée de MM. Brunfaut et coi-
sorts, la fréquentation de l'école communale
par les orphelines n'était-ille pas un pre
mier pas dans la voie de la laïcisation T
Les progressistes d'alors, vainqueurs d'au-
jourd'hui, sont-ils assagis?
Rien ne permet de le croire ni de l'espé-
rer. Et déjk, dans farticle du Progrès le
bout de l'oreille radicale perce.
Le Progrès proteste contre les idéés d'an-
tan que nous lui attribuons. II ne dit pas que
ses amis ne laïciseront pas.
Bien plus, il doute que nos pauvres pupilles
regoivent maintenant une bonne et solide in
struction. II doute qu'ils soient bien élevés et
qu'on en forme des ouvriers d'élite.
Qu'est-ce k dire N'est-ce pas un prétexte
pour reprendre, dès qu'ils en auraient le
pouvoir, la campagne des années 1880
Allons, Progrès, expliquez vous. Dites
nous ce qui s'est passé lors de la séquestra-
tion du magistrat communal.
Vous avez donné tout ce qui est connu.
Dites nous tout ce qu'il y a eu entre libéraux
et radicaux, afin que le public sache de quoi
ces derniers sont capables.
Mais inutile d'injurier. Les injures ne nous
touchent pas, et, en tout cas, elles ne sont
pas des arguments.
Dunkerque vient de célébrer d'une fapon
grandiose le 5' centenaire de Notre Dame
des Dunes. Et ce ne sera nullement sortir
bien au contraire du cadre de ce jour
nal, que de consacrer quelques lignes k ces
fêtes jubilaires.
Notre ville occupait d'ailleurs une place
distinguée dans le cortège hisiorique, qui
s'est déroulé k travers la cité que protégé
Notre Dame des Dunes. Et notre Flandre, k
son tour, s'y trouvait mêlée k chaque pas par
les souvenirs les plus glorieux de son his-
toire. Loin de sortir de notre cadre, nous ne
sortons pas même de chez nous en nou»
mêlant, en l'occurence, aux Dunkerquois en
fête.