Mort de M. le Comte Charles d'Ursel f CRRORIQUE TPRO/SE Mercredi 1 Juillet 1908 10 centimes Ie N' S8e Annéi N° S7B8 Gouverneur de la Province Le compte de la ville de 1902 Très-utile On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D'YPRES parait la Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularissent fin Décembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco de port a l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligre, Les réclames dans le corps du journal coütent30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc la ligne. Les auméros supplémentaires coütent 10 franss les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exceptó les deux Flandres) s'adresser a VAgence Havas Bruxelles, rue de la Madeleine, n°32 et a Paris, 8, Place de la Bourse. De notre correspondant de Bru ges, le 29. M. le comte d'Ursel, gouver neur dela West-Flandre, est mort hier soir a 9 h. 3/4 a son Chateau de Gruuthuuse, a Oostcamp lez- Bruges. Le comte Charles d'Ursel, en- voyc extraordinaire et ministre plénipotentiaireeu non acfivité de service, fils aiué du comte Ludovic d'Ursel, le défunt sénateur pour Malines, naquit a Bruxelles le 20 janvier 1848. Après avoir fait au collége de Namur d'excellenles humani'és, couronnées a l'Uni- versité de Louvain, le jeune comte s'engagea dans l'armée pontificale. A la tête d'une compagnie de zouaves, il fit ses premières armes sur le champ de bataille de Men- tana. Prisonnier a Civitavecchia, la conquêle de la ville Eternelle le trouva sous-lieutenant sur les marches du tróne de Pie IX. Revenu en Belgique en 1870, le comte d'Ursel entra dans la diplomatie il fut attaché succes- sivemenl aux différentes ambas sades beiges. Son union a Paris, le 18 avril 1885, avec Mile Geneviève Le Boux, nee a Paris en 1862, sem- blait devoir marquer la fin de cette existence mouvementée. Le couple se fixa dans le splendiie chateau de Gruuthuuse, a Oost camp, iez-Bruges. En 1889, le comte d'Ursel fut nommé gouverneur du flainaut pendant l'exercice de ce mandat, il se distingua par son tact et sou énergie au cours des fameuses grèves charbonnières. Démissionnaire en 1894, ilren- tra dans ia diplomatie en qualité de ministre plénipotentiaire a Bucharestla santé de Mme d Ur- sel, de constitution délicate, i'obli- gea a demander son rappel. En avril 1898, le Roi chargea ie comte d'Ursel d'une mission spé ciale en Chine et au Japon. Ce voyage eut de trés heureux résul- tats au point de vue des rélations commerciales entre la Chine et le Congo. Rentré sain et sauf de cette expédition au cours de la- quelle il l'ailiit tomber entre les mains des Boxers avec ses com pagnons de voyage, le colonel Fivé et l'ingénieur Ledoux, il 1 s'embarqua pour le Congo beige I oü il accomplit une tournee d'ins- pectionau nomdu Roi-Souverain. II a publié de trés intéressantes études sur plusieurs de ses voya ges, entre autres sur le Congo et le Brésil. 11 occupait le poste de gouver neur de la West-Flandre depuis le 14 février 1901 a peine. Pen dant ce cours laps de temps il s'était acquis une popularité de bon aloi, par sa bonhomie, son caractère droit et intègre et son dévouement aux intéréts de la province. Aussi la nouvelle de sa mor! a-t-elle causé une grande consternation dans toute la con- trée. C etait un des premiers et des plus chaleureux protagonistes de la marine marchande beige, l'organisation de iaquelle il a mis sa longue expérience et son in contestable talent. Chretien de vieille roche et ca- thoiique militant, il donna des preuves multiples de son amour pour les humbles. 11 était prési dent et membre fondateur de ia caisse Raiffeisen et un des pion- niers de 1'oeuvre des retraites a Oostcamp. Le comte d'Ursel était officier de i'ordre de Leopold, officier de la Légion d'honneur, comman deur des or.lres de la Couronne de fer d Autriche, de l'Osmanie de Turquie, d'Isabelle la catho- lique d'Espagne et de laCouronne de Roumanie, officier de l'Ordre de i'Aigle Rouge de Prusse et de ia Rose du Brésil; chevalier des Ordres de Vie et de Ste-Anne de Russie, décoré de la médaille mi litaire Fidei et Virtuti Le regretté défunt laisse une veuve éplorée avec buit enfants deux tils et six filles, dont l'ainé a 17 ans et la plus jeune 5 ans. M. le baron Bethune, membre de la deputation permanente, a été délégué pour remplir les fonc- tions de gouverneur. Date des Funérailles Les Funérailles du regretté Gouverneur auront lieu a Ste-Wal- burge, Jeudi matin, a 10 heures. Le compte de 1902 a été déposé dans la séance de samedi dernier de notre conseil communal. En attendant que la commission des Finan ces fasse rapport sur ce compte, M. le Bourg- mestre a résumé le document et comparé quelques chiflfres k ceux des années précé- dentes. II rósulte des explications de M. Colaert, que les recettes ordinaires pour 1902 se sont élevées it fr. 366.097.19 et les dépenses k 319.010.61 D'oü un excédent de 47.086.68 Les recettes extraordinaires se sont éle vées k fr. 126.251.58 et les dépenses it 83.478.38 Excédent 42.773.20 47.086.58 42.773.20 ExGédent total 89.859.78 La moyenne des recettes ordinaires des années 1880 it 1889 incl. était de 268.860.40 La moyenne des années 1890 k 1899 a été de 326.853.75 Les recettes ordinaires de la ville pour l'année 1902 ont done dépassé la moyenne des années 1880 k 1889 de 97.236fr. 79 et de 39.243 fr. 44 ceüe des années 1890 it 1899. Les années 1880 k 1890 présentaient un excédent moyen (des recettes ordinaires sur les dépenses de même nature) de 14.643 fr. 31. Les années 1891 k 1902 inclustvement donnaient un excédent de 45.254 fr. 25. L'excédent de 1902 dépasse done de 32 443 fr. 27 l'excédent moyen des années 1880 k 1890, et de 1832 fr. 33 l'excédent moyen des années 1891k 1902. Déjk le compte ordinaire de 1902 attei- gnait, en recettes, 10.755 fr. de plus que l'année 1900celui de 1902 croit encore de 11.648 tr. 15 sur celui de 1901. 11 y a douc, en deux années de temps, une augmentation de recettes ordinaires de 22.403 fr. 15. Cette situation est incontestablement bril- lante et, nous croyons pouvoir l'ajouter, elle est unique. Nous attendons le rapport de la commis sion des Finances pour entrer dans de plus amples détails. Constatons, avec M. le Bourgmestre, que les dépenses n'ont pas augmenté dans la méme proportion que les recettes. Ceia prou- ve que les aflaires de la ville sont gérées avec prudence. Nous en félicitens sincère- ment Ie Collége des Bourgmestre et Eche vins. Et si nos adversaires nous parient encere de l'augmentation des recettes ordinaires par suite de l'augmentatiou du fonds communal, et de l'institution du fond spécial, nous leur montrerons qu'k part ces deux circonstances, l'augmentation est encore considérable. Allons, Progrès, au lieu de discuter bout de trottoir et autres queues de cerises, par ions finances communales et gestion de l'administration catholique. Cela sera plus utile, et notre polémique pourra instruire le corps électoral. Le Progrès nous répond enfin et donne son avis au sujet de l'annonce qu'il publie, et qu'il continue k publier, sous le titre de Très-utile. La rédaction du Progrès avoue ne pas connnaitre cette étude, et ne pas méme s'être donné la peine, comme le rédacteur du Journal d' Ypres, de la lire. Nous avoas en effet, lu il y a quelques années, des extraits de l'étuds en question, par pur devoir professionnel, et, nous l'a- j vouons, nous en avons gagné des nausées I Sans doute que le Progrès digérerait mieux que nous la lecture de la brochure, s'il se donnait la peine de ia lire.Nous ne le lui con- seillons pasmais si le peu curieux confrère veut savoir de quoi il s'agit dans la brochure, nous lui répèterons la citation de Larousse. Le Progrès ne l'a pas trouvée dans le nouveau diclionnaire Larousse. Nous ne l'avons pas cherchée lk; mais nous l'avons trouvée dans le tout petit Laurousse. Le Progrès nous conseille de nous atta- quer k nos confrères de la sainte presse et leur défendre l'ïnserlion de cette annonce car, dit il, si ses renseignements sont exacts, il y a 27 journaux ltbéraux et 17 journaux tout confils en dévotion, qui publient cette ré clame pour compte d une agence de publicité. Si cela est vrai, les journaux libéraux ont de loin la palme; mais nous blkmons, autant et plus, nos confrères catholiques que les écrivassiers libres-penseurs et autres, qui se livrent, même dans ieurs annonces, k préco- niser la lecture d oeuvres qui n'ont d'autre but que de nuire k l'esprit de familie etk la société entière. Et nous trouvons que la simple réclame, en faveur d'ceuvres de la nature de celle en question, est un acte bautement reprébensible. Le Progrès ne partage pas notre manière de voir. Peut-être les pères de familie hon- nétes que compte son parti partagent-ils la nótre.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1903 | | pagina 1