Encore le compte de Ia ville
Les funérailles de ül. A.Delva
La lête d'Ypres est une tcie clé icale. Elle
est pairoMiée, il est vrai, par une admiui-
s I ration pubhque ei payée avec les deniers
des c niiibuables, nous en eonven ins Mais
lie n en est pas atoiris une manoeuvre politi
que orgamsé la veilled'une importante con
sul aiion du corps élect >ral. Elle empiunte
cette circonstance son véntable caracière.
L s cléricaux yprois donnent aux Mélomanes
des assurances contraires. lis vont jusqu'k
affi -mer que le comité orgaoisaieur est un
comité mix e. C'est un mensogne. Ge co-
miié est composé uniquement de cléricaux
militants, la plupart conseillers cornrriunaux
ou candidats it la prochaine élection.
M. le bourgmestre Golaert a reconnu.dans
une séance du conseil communal, que. la
kermesse de la Tuindag a été plulöt m igre
ei qu'il faut bien donner un petit supplément
de festiviték la population En langage vul
gaire, cela veut dire tout simplement que les
administrateurs cléricaux u'ont passu attirer
suffisamment de monde k Ypras pour y dé-
penser de l'argent, que ios eiecieu.s sent
mécontents, qu'il faut remplirleur escarcelle
pour les amener k bien voter au mots d'Oc-
^obre prochain.
Et ce qui est un comble le banquet, au-
quel participeront les Mélomanes, aura lieu
dans la salie Iweins, salie des fètes du
Cercle catholique
II nous semble utile d'avertir les Méloma
nes, des conditions dans lesquelles cette fête
est donnée. Nous pensons que la société les
ignore.
Les cléricaux som. partout les mêmes.
Sous avons annoncé ia participation des
Mélomanes une grande fête musicale qui
ioit avoir lieu Ypres Dimanche procüain.
u'administration communale yproise avait
ait aux vatllams chanteurs des oflres vrai-
nent alléchantes transport gratuit en cha-
nin de fer, réception officielie k l'Hötel de
'ilie, vin d'bonneur, banquet places réser-
'éfs au concert, etc., etc.
Rendus un peu méfiaots par eet excès
i'amabilités, les Mélomanes s'étaient enquis
u caractèie de la lête k laquelle on les con-
iait k prendre part. Ou leur avait assuré
u'elle était organisée par une commission
omprenant des représentants de tous les
artis.
Or, il paral qu'il n'ert est rien. Ii s'agit
el et bien d'une fête politique
Les éiections communales sont proches et
i parti clérical s'y présentera en assez mau- l
sise posture, devant le parti libéral forte
mnt organisé et di^cipliné. Les cléricaux
int divisés en deux camps les partisans de
Surmonl de Volsberghe et les partisans i
i M. Colae.rt. Les premiers tiennent les
Itrdons des gi osses Dours-s et ne préten-
|>nt pas les dénouer. Les seconds disposent
i la caisse communale et ils en usent. Pour
«ater le corps électoral et dans l'espoir de
ramener k eux ils ont voulu organiser une
ande fête musicale k laquelle sont spéciale-
lent inviiées toutes les sociétés cléricales
ji l'arrondissement. Les Mélomanes de Gand
f quelques solistes devaienten remplir le
O'ra mme.
Nous apprenons que le comité des Mélo-
anes, avertt du singulier röle que les
éricaux yprois veulerit faire jouer k cette
ciété, a été convoqué d'urgence ert vue
aviser k la situation.
Journal de Gand.)
La réponse
le Bourgmestre d'Ypres répond
Mélomanes et a la Flandre libé- I
M
ile.
Mr
Aux Mélomanes
Ypres, le 11 Septembre 1903
Monsieur le Président,
Je viens de lire dans la Flandre libérale,
correspondance d'Ypres une fête poli
tie.
Aussiiói j'ai rédigé la lettre ci-jointe que
vous pria da vouloir bien axstninar
vous la jugaz iiécess&ii*c, reiïiGitïe I
jtion de la Flandre
libérale,
numéro
et,
ré
avec prière
de demain,
nsertion dans sou
medi.
i le correspondant de la Flandre libérale
ait vrai, je vous aurais trempé, et trompé
-ociété. En vous uivi-
it k nous donner un concert, je n ai eu en
vue que dn faire admirer par mes conct
toyens Ie talent artistique d une société que
jecotisidère comme la première du pays, et
leur fourtnr ainsi un supplément de iêie qui
était dans le voeu de tous.
J'ai évité soigneusement tout ce qui pouvait
avoir un caractère politique Auss. la gétiéra-
lité du public Yprois, k en juger par les
noms des persoones qui prenneet dès main-
tenant leurs places, piouve-t-elle que voire
concert n'a, dans nos intentions pas plus que
dans les vótres, le caractère d'uoe fête poli
tique.
A dimanche, Monsieur le Président, et
veuillez agrétr, pour vous et tous les mem
bres de votre soctéié, la nouvelle assurance
de mes sentiments les plus distingués.
Le Bourgmestre
R COLAERT
A la Flandre libérale
Ypres, le 11 Septembre 1903.
Monsieur le Rédacteur,
Je viens, k l'instant dprendre connais-
sance d'un article intitulé Une fête publi-
que qui vous a été adressé par un corres
pondant d'Ypres, et que vous avez inséré
dans votre numéro de ce matin.
Permettez-moi de vous dire, Monsieur le
Rédacteur, que votre bonne foi a été surprise.
La fêie musicale, que les Mélomanes de
Gand veulent bien donner k Ypres, le 13
Septembre, n'a point le caractère politique
quevotie correspondant lui attribue.
L'administration communale avait pensé
d'inviter 1 excellente société Gantoise k nous
donner un concert, le second dimanche de
notre fête communale, c'est-k-dire le 9 aoüt
dernier. Malheureusement cette date cuïtici
dait avec la sortie du coriège historique de
Courtrai, et force nous a été de cboisir une
autre date. Geile du 30 aoüt était tout iridi-
quéemais la jeune garde libérale avait
choisi cette date pour Inauguration de sou
drapeau. Nous avons done ariêié le 13 Sep
tembre, d'accurd avec la société des Mélo
manes.
Vous dites qu'en invitant les Mélomanes,
les cléricaux Yprois ne pcursuivaient d'autre
but que d'aiiéouer l'immense impression
produiie sur la population Yproise. par la
grande manifestation libérale du 30 aoüt
dernier.
Pouvions-nous supposer d'avanceque cette
fêteauraitle succès que vous lui attribuez
si gratuitement
Mais, lk n est pas la question. Vous pré-
tendez que la fête des Mélomanes est une
fête clértcale C'est contre cette assertion que
j'ai le droit et le devoir de piolester.
Voyons les fails. Vous dues que la com
mission de la fête est composée uuiquement
de cléucaux militants, la p upart conseillers
commuoaux ou candidats k la prochaine
élection Or, les membres de cette commis
sion sont les mêmes que ceux qui composent
habituellement la commission des fêies
communales Cette commission est perma
nente Nous auriotis pu, il est vrai, ajoutci
d'auires élémems cuoisis parmi les membres
de l'harmonie des Anciens Pompiers, par
exemple. Nous y songtons sérieusement
iorsque cette société nous a fait savoir qu'a
son regret elle ne pouvait prendre part au
cortège qui ailait prendre les Mélomanes k
la gare d'Ypres, k cause de la fête de la jeune
garde libérale qui doit avoir lieu k Rouiers
le 13 Septembre.
Nous n'eri avons pas moins convoqué la
jeunesse libérale k vouloir bien faire partie
du corps des commissaires chargés de reee-
voir les Mélomanes et d'tutrodutre le public
dans la salie du concert.
Vous dites que j'ai reconnu, dans une sé
auce du conseil communal, que la Kermesse
do la Thuindag a été plulót maigre et qu'il
f llait un petit supplément de festivité k la
population. En efïet, j'ai dit que pour cette
année, année d'éiection pourtantles
c édits pour la fête étaient moins élevés que
les années précédentes mais j'ai aiouté que
c était k cause de la fête de Gourtrai, qui
malheureusement, coïncidait avec la nótre.
Ceia n'a pas empêché notre fête communale
d'être aussi suivie que les précédentes.
Mais puisqueles crédits habiiuels n'avaient
pas été atteints, nous avons cru pouvoir don
ner une fête suppiémentaire.
Ai-je besoin de vous dire que nous avons
fait appel,en vue de la fête du 13 Septembre,
au concours de toutes les sociétés de musi
que de la ville, de rarroridissement et de
1 étrauger, sans distinction d'opintnion poli
tique
Votre correspondant aurait pu vous dire
que pour l'itnpies-ion de tous les documents
relatifs k la lête, nous avons eu recours k
tous les impimeurs de la vilie que les jour
naux libéraux out, comme les journaux ca-
tholiques, publié nos programmes et nos
affiches, ei que, pour les places réservées
au concert, il y a, jusqu'ici autant de libé
raux que de caiholiques qui en ont réclamé.
Mais, la salie Iweins C'est Ik que le ban
quet offert aux Mélomanes aura lieu, la salie
Iweins qui est la salie des fêtes du cercle
catholique
Votre correspondant vous a laissé ignorer,
ou il ignore lui-même, que le parti catholi
que n'a pas d'auires sailes que celles du
cercle et du Volkshuis, et que la salie
Iweins a souvent si rvi de salie pour les
concerts auxquels M. Iweins d'Eeckhoulte,
son défunt propnétaire, invitait aussi bien
les libéraux que les catholiques.
Votre correspondant ignore sans doute
aussi que nous avons laissé aux Mélomanes
le choix entre cette salie et la saile de spec
tacle de la ville.
Seulement, ja leur ai fait observer que la
salie'de spectacle était petite ei ne se prêtait
guère aux services qu'exige un banquet.Neus
aunons pu demander la salie des anciens
Pompiers mais elle est ie siège de lassocia
tion libérale
La salie Iweins nous paraissait done la
seule en situation.Nous avons cure,Monsieur
le Rédacteur, de recevoir convenablement
votre vaiilante société et nous estimons
que ce n'est pas le choix d'uri local qui
donne un caractère politique k une fête.
Dans tout ceci.nous avons agi exactement
comme en 1896, Iorsque M Jan Blockx est
venu nous donner, avec lp concouis d'Yprois
etd'Yproises de toutes les opinions,un su
perbe concert qui a eu un immense succès.
Et, croyez-vous sincèrement qu'uu con
cert donné Claris ces conditions, puisse favo-
riser ('administration communale, en vue de
l'éleetion prochaine Nous ne le pensoris
pas. L'on verra d'ailleurs que tous nos
concitoyeris participeront k la fête en arbo
rant leu'is drapeaux, en assistant au concert,
en prodiguant k votre célèbre phalange ar-
tisiique des tt'moignages non équivoques de
sympathie et d'admiration.
Veuillez, Monsieur le Rédacteur, insérer
ma lettre dans votre estimable journal,numéro
de demain Samedi, et agiéer assurance de
mes sentiments les pius distingués, en même
temps que mes excuses d'avoir été obligé de
répondre, bauvement et presque sans me
relire, k votre correspondant d'Ypres
R. GOLAERT, Bourgmestre d'Ypres.
Le bul du Progrès était évident;
mais ses intrigues ont échoué devant
l'attide correcte et loyale des Méloma
nes, qui ont unanimemenï désapprou-
vé it s mauigances de certains libéraux
qui, dèsjeudi dernier,faisaient courir
le bruit que les Mélomanes ue vieu-
draieut pas et ont empêché leurs amis
de rendre a l'excelieute société Gan
toise, les honneurs qu'eiie mérite a si
juste titre.
Nous la.ssons a l'opinion publique
le soin de juger les agissements du
Progrès et de ses amis. £lie sera d'au-
taut plus sévère que i'administratiou
c mmunale a été d'uoe tolérance ex
cessive eu égard a la conduite de
1 administration libérale d'autrefois,eu
accordant ie kiosque de la Grand'
Place peur un concert politique, le
30 aoüt dernier.
N'est-ce pas que les libéraux sont
plus justes, plus impartiaux, plus tolé
rants que les catholiques
Et ce sout ces libéraux qui ont ia
prétention de gérer les affaires de la
ville d'Ypres I
Le Ptogrès est loujours muet au sujet du
compte de la ville. 11 n'en est pas de même
du Weekblad Le coafière fracpais veui-il
laisser k l'organe flamaud ses soitists pour
compte
Savez-vous ce qu'écrit le Weekblad 1
Rit-n moins quececi: c'est avec les crédits
du budget de 1903 que l'on a temboursé
les 40.000 francs empruuiés en 1902, et les
intéréts
Est-ce qua jusqu'ici aucun service est en
souffrance, au point de vue da la liquidation
des dépenses ordtnaires ou extraordinaires
Le Weekbl d setnble en douter, puisqu'il
i demande si les intéréts de l'emprunt sont
j payés aux Hospices et au Bureau de bien-
i taisance.
Réponse Out, pour cette dernière admi-
nistratiou. Et les intéréts serout payés,
comme chaque année, au tnois d Octobre,
i aux Hospices.
Gessez d'écrire, Weekblad, si vous devez
aller jusqu'k prétendre qua c'est avec les
7000 francs pour vetue d'arbres et les
28,507 francs ponr ventes da terrains
non encore RÉALisÉs - que le letnbouise-
ment des 40,000 francs et le paiement des
I intéiêts de cette somme ont été effectués
Aiieudez au moins que le Progrès ait parlé
j de tout cela, et, apt ès, tradutsez ses articles
comme d'habitude.
bourgmestre de Wervicq
IX
i 1
i
Imposante cérémonie
C'est au milieu d'un immense concours de po-
I pulation qu'ont eu lieu, Lundi, a dix lieures et
demie, en l'église paroissi le, les funérailles de
M. A. Delva, bourgmestre de l i ville. La céré
monie a été des plus imposantes toutes les
autorités de la vilie et des environs et des per-
sonues appartenant a toutes les classes de la
s.-ciété avaient tenu a douner un dernior témoi-
gnagede respect, d'estime et de sympattiiea
i'tiomme de bienqu'était M. A. Uelvu.
L'appel adressé a ia population par le Collége
écüevinal a été entendu ie drapeau national,
cravató de crêpe, était mis en berne a toutes les
ienêtres. Les réverbères étaient altumés et éga-
lement reeouverts de crêpe.
Avant la levée du corps, les sociétés qui doi-
vent prendre part au cortège se massent sur ia
place de la Maine en attendent les autorités.
Vers dix heures, le Conseil communal sort de
l'Hötel de Vilie et se rend, escorté de toutes les
sociétés de la vlile, a la maison mortuaire, rue
de la Pompe-a-feu.
Toute la tacade de ia maisou du regretté
bourgmestre disparaissait sous les tentures
noires lamées d'argent. Nous pénétrons dans le
salon de gauche, qui avait éte transformé en
chapelle ardente, et, dans la foule recueillie,
nous remarquons six bonne - sceurs de l'urphei!-
nat de (irison en prières. Peu apres, M. l'abbé
Mullle, curé de la paroisse, procédé a la levée
du corps,
A sa sortie de la maison mortuaire, le corps de
M. Delva est saiue par un feu de salve tiré par
la compagnie des sapeurs-pompiers, sous les
ordres de M. Franctiomme, capitaine-eomman-
dant, puis le cortège se met ea marche dans
l'ordre suivant
Les Sociétés Philharmonie,Cboralesilaiï«waw-
sance ut La Concordia; lus enfants de cuosur,
précédés de la roixlos enfants des ócoics, ie
clergé, la compagnie des sapeurs-pompiers et
les orpheliues, ainsi que a Société des Anciens
Militaires Les Vrais Patriotes, entourant ie
corps; M. vandermeirsch Bigo, échevin, suivi
du Conseil communal; les employés des services
communaux et les membres des Commissions
des hospices civ ils, iiópiial et du Bureau de
Bientaisauce, y compris les médecins.
Sur tout le parcours, se presse une foule
énorme. Les tambours tont entendre uu sourd
roulemeut et ia Société Pmlüarmonique, sou s la
direction de son chef, M. Adolphe CaDelles, joue
la Marche funèbre de beethoven. Le cortège
poursuit lentement sa marche vers l'église en
produisant sur sou passage une profonde im
pression.
Les coins du poèle étaient tenus par MM. A.
Verhaeghe, échevin de la ville de Wervicq
Van Elslande, bourgmestre de Comines; Jules
Vanraes, président du Conseil de la Fabrique de
l'église, et A-.olphe Noliet, membre de la Com
mission des hospices.
Le deuil était conduit par lesfrères du défunt,
M. l'abbé Delva etM. Delva-Boone.
Ver* dix heures et demie, le cortège attaint
l'église et le corps est déposé sur un superbe
catafalque.
La rnesse a été célébrée par M. Mulie, curé
assisté de ses vicaires. II a également donné'
i'absoute. Pendant la céremome, la Société Phil-
harmouique a exécuté, a l'offei toire, la Graude
Marche ue Guës La maitiise de la paroisse a
cliauté la messe de Requiem. L'ofl'rande a duré
plus d'une heure. Dans la nombreuse assi.-tance
en plus de notabilités dé.,a citées, nous remar
quons
MM. les abbés Rouse, aumönier do la Maison
de Reiuge de I'Etat.de Bruges; Van den Hemele,
vicaire a Anseghem Van Bteelant, curé a An-
seghem; Dupan, curé-doyen a Menin; bossaer,
curé a Bruges; ie Père Edouard Marchal, rec-
teur au Collége St-Joseph, a Alosli'abbé Robert
Dumez, docteur en sciences naturelles la Supé
rieure des boeurs de Saint-V incei t üe Paul a
Anseg em ba, ou Surmont de Volsberghe, séna-
teurMM. ktruye, ancien sóuateur, échevin
d Ypres; ie docteux Pardoen, bourgmestre de