A Messieurs les Électeurs de la ville d'Ypres
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Leurs candidats
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iDausjtous les cas, le corps electoral qui ontdonné des preuses de justice,
'i'est pas assez naif pour essayer une tie moderation et d'impartialité.
xpérience qui n'offre aucune garan- Arrière avec vos promesses falla-
ie. II doonera sa preference a ceux cieuses I
^Messieurs,
Candidats k l'élection communale du 18 Octobre, nous avons 1'honneur
Ie venir solliciter vos sufifrages.
Vous nous connaissezvous connaissez aussi notre programme. D'une
ijagon générale, nous nous rallions aux principes du grand parti catholique
)fct conservateur, qui a 1'honneur de diriger les destinées du pays depuis
.prés de vingt années.
1 i Sur le terrain communal, nous pensons qu'il faut faire le moins de
Jolitique possible, nous bornant k administrer la ville avec prudence,
économie et modération.
La liberté de tous nos concitoyens doit être respectée dans toute son
"ntégrité et sur tous les terrains.
La prospérité de la ville, le bien-être matériel et moral de ses habitants
'teront, comme par le passé, l'objet constant de notre sollicitude.
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L'administration'catholique, dont nous entendons continuer et achever
j'ceuvre, a amélioré l'état de nos finances en créant des ressources nouvelles
et en augmentant celles qui existaient déja.
Sans établir aucun impót, sans recourir k des taxes nouvelles, elle a
>orté de 256,000 k 354,000 francs les recettes ordinaires de la ville, ayant
les excédents annuels moyens de 45,000 francs a l'ordinaire.
Ces excédents, joints k nos modiques ressources extraordinaires, nous
>nt permis de réaliser d'immenses travaux, qui ont eu pour but et pour
ïffet d'étendre, d'assainir et d'embellir la ville.
1 Si nous avons aliéné des immeubles, nous avons remployé le produit
lies ventes en reconstituant les fondations Pauwels, Van den Peereboom
êt autres dont les capitaux étaient entrés dans la caisse de la ville, en acqué-
tant d'autres immeubles et des rentes sur l'Etat beige, en créant des
tues nouvelles, en élargissant ou alignant des rues existantes, en agran-
lissant le cimetière etc., le tout jusqu'h concurrence de sommes plus
ïlevées que celles regues.
Pendant les douze dernières années, la ville a dépensé plus de 155,000
rancs k des travaux de pavage et de repavage de rues, de construction ou
le renouvellement de trottoirs.
II reste beaucoup a faire. Nous avons a terminer notre immense réseau
i'égoüts, qui comporte déja plus de 7500 mètres et a coüté au-dela de
[09,000 francs k continuer le repavage de notre voirie urbaine si délaissée
autrefois a donner tous les quartiers de la ville une eau plus abondante
st meilleurea restaurer nos monuments d'après des plans qui viennent
d'être achevés.
La plupart de nos graviers et chemins agricoles sont ou renouvelés ou
I restaurés. Ceux qui doivent l'être encore le seront dans l'espace de cinq
années au plus.
L'éclairage public est sensiblement amélioré tant k la campagne qu'en
ville, des voies de communication nouvelles sont établies ou projetées, nos
Ijmarchés s'étendent tous les jours davantage, le commerce se développe
.jconstamment.
Nous avons favorisé l'art en créant une école de musique et en accor
dant des primes pour la restauration d'anciennes fagadesl'industrie en
'~tablissant une école industrielle qui peut rivaliser avec les meilleures du
■paysle commerce en créant des cours de frangais pour les adultes, en
iconst'ruisant des lignes de chemins de fer vicinaux, et en faisant connaitre
inotre ville par des publications propagées dans le pays et a l'étranger.
I En faveur de la classe ouvrière, outre que nous lui avons procuré beau-
lïcoup de travail, nous avons établi le minimum de salaire et l'assurance
'icontre les accidents dans les entreprises de travaux publics, octroyé des
Iprimes pour les pensions, créé des feuilles de route, favorisé la construction
id'habitations ouvrières, inauguré des concours d'ordre et de propreté.
Le Gouvernement a décrété une enquête sur la situation de la petite
llbourgeoisie. Nous sommes décidés k unir nos efforts a ceux des autres
jpouvoirs publics pour encourager et soutenir la classe moyenne, qui forme
lune fraction importante de la population Yproise.
j En vous rendant ainsi, très-sommairement, compte du mandat de ceux
d'entre nous qui ont dirigé jusqu'ici l'administration de la ville, nous venons
;!vous demander le renouvellement de ce mandat. Quant aux autres, animés
'ides mêmes sentiments de dévouement aux intéréts de la ville que leurs
Üainés, ils vous prient de leur accorder aussi votre confiance, vous assurant
'Ique tous ensemble ils travailleront k la prospérité, au bien-être et au bon-
i j heur de leurs concitoyens.
Nous vous prions, Messieurs, d'agréer les assurances de nos sentiments
Jles plus dévoués.
i1 Colaert René,
D'Huvettere Charles,
Iweins d'Eeckhoutte Henri,
Lemahieu Cyrille,
Sobry Henri,
Struye Eugène,
V andenboogaer de Hyppolyte,
"Vanderghote Henri,
Canepeel Edmond,
Yandevoorde Florixnond.
Nous avons jugé les candidats libéraux
d'après leurs idéés et leurs discours.
Veut-on les juger d'après leurs actes
Deux d'entreeux ont eul'honneur de sièger
auconseil communal. Ilss'y sont distinguées
par leurs votes autant que par leurs paroles
et par leurs actes.
G'étaient MM. Brunfaut et Vermeulen.
Voulez-vous les voir k l'ceuvre
if. Brunfaut jugé par lui-mêwe et
M. le Bourgmestre Baron Sur mont de
Folsberghe.
Séance du conseil communal de 10 Octo
bre 1891.
II s'agissait de disjoindre la musique du
corps des Pompiers de ce corps, peur créer
l'Harmonie Communale. Cette proposition
venait d'être votée par 9 voix cathohques
contre 5 libérales, et l'abstention de M. le
chevalier G. de Stuers.
M. Bruntaut. Comme suite au vote qui
vient d'avoir lieu, j'ai l'tionneur de vous pré-
venir qu'k Tissue de la séance je compte don
ner ma démission de commandant des
Pompiers. Dès ce moment je déclare que je
ne remplirat plus lesfonctions demongrade
M. le Président. N'oubliez pas, M.
Brunfaut, que la loi vous oblige k resteren
fonctions jusqu'k la nomination de votre suc-
cesseur. E11 cas d'incendie vous auriez une
grave responsabilité k encourir vous êtes
fonctionnaire public.
M. Brunfaut. N'importe, je ne fais plus
mon service. En cas d'incendie je ne bouge-
rai pas.
M. Colaert. Je suis persuadé qu'après
réflexion M. Brunfaut changera d'avis et qu'il
remplirason devoir jusqu'au bout.
M. le Président. Ce que vous dites,
M. Brunfaut, est excessivement grave. Vous
ne réfléehissez pas aux conséquences que
votre refus pourrait avoir pour vous. Je suis
convaincu que vous reviendrez k d'autres
sentiments et que, le cas échéant, vous sau-
rez remplir votre devoir.
M. Brunfaut, trés animé, continue une
conversation très-vive avec ses voisins.
N'est-ce pas que le corps électoral pour
rait avoir confiance en un homme qui serait
capable, le cas échéant, de ne pas remplir
son devoir
Passons k M. Vermeulen.
M. Vermeulen jugé par ces actes et
par M. Bossaert.
L'ivraie est ivraie, le bon grain est bon
grain depuis toujours. Les gens honnêtes et
laborieux sout les contiBuateurs de ceux,
qui k travers les siècles, ont développé et
ermobli la société humaine dans l'essor con
stant de sa civilisation. Ce sont eux et eux
seals qui léguent k la postérité le ben grain
accumulé aux réserves de l'humanité.
Les autres, les parasites et malandrins de
tous genres, dignes descendants des Icono-
clastes, des Vaudales et des communards,
ivraie perpétuelle de l'humaine moisson,
n'ont jamais su que détruire, dévaster et
massacrer.
De nos jours encore, ces réels vampires,
pour satisfaire leurs convoitises et vivre aux
dépens de ceux qui trop bénevölement les
écoutent, se répandent dans la foule et y
sèment la zizanie et la division.
Souvent, par pure habitude d'errer, ils
imputent aux champions du bien les délits
qui leur incombent k eux mêmes et leur
adressent des reproches sur des faits ou des
dits dont ils devraient commencer par se
corriger eux-mèmes, au témoignage de leurs
aveux spontanés.
Nous pouvons aujourd'hui, pour notre
ville, rafalchir la mémoire de plusieurs sur
cetie vérité, en reproduisant ci dessous un
extrait du compte-recdude la séance du con
seil du 4 Octobre 1891 Treize années ont
permis aux différents interlocuteurs de cette
scène de mettre k exécution leuridéal d'alors,
il sera done aisé au lecteur de porter sur ces
faits un jugement sérieux et d'en tirer une
conclusion qui, peut être, concordtra avec
ia nótre.
Extrait
M. Colaert.Mais je repète que la consé-
quence de votre décisiun est inévitable. Vous
devez faire payer l'écolage par tous ceux qui
le peuvent, puisque le bureau de hienfaisance
paie pour ses indigents.
Jajouteque, sous un autre rapport, vous
êtes plus iliogiques encore, en permettant k
un grand nombre denfants dont les parents
peuvent payer un certain écc-lage,de fréquen
ter gratuitement les écoles payantes.
J'ai protesté k plusieurs reprises contre ce
procédé que vous étendez d'année en année.
M. Vermeulen. C est cela, le contróle
le controleur
M. Colaert. Oui, mais attendez il y
aura bientöt huit nouveaux controleurs.
M. Vermeulen. Et vous irez voir ce que
les ouvriers gagnent, ce qu'ils mangent etc.
Tas d'inquisiteurs, éternels ennemis de la
lutnière et de la liberté
M. Coiaert.— Je l'ai dit antérieurement k
plusieurs reprises, et je le répète aujourd'hui:
ouvrez les portes des écoles sussi largement
que possible admettez y tous les enfants
pauvres ou dont les parents ne peuvent pas
payer l'écolage. Mais ne proclamez pas ce
principe de la gratuité absoiue en vertu
duquel vous accueiliez dans les écoles cona-
munales....
M. Vermeulen. Vous avez aussi étudié
avec l'argent des autres. (murmures dans le
public).
M. Colaert. Que dites vous Avec
l'argent de qui, s il vous plait
M. Vermeulen. Vous avezeu des bour
ses pour faire vos études, (marques d'indi-
gnatton dans le public et parmi les conseillers)
M. Colaert. Si j'avais eu des bourses,
je ne croirais pas devoir en rougir, car je les
aurais apparemment méritées, et je me serais
montré reconnaissant envers mes bienfai-
teurs. (bravo bravo dans ie public).
Mais je ne dois de la reconnaissance, sous
ce rapport, qu'k mes parents, jusqu'au jour
oüj'ai pu suivre les cours de l'Université.
Lk je n'ai eu besoin de personne. Après une
année d'études, grkce k mes sept k huit
heures de legons par jour, données après les
cours que je suivais rnoi même, et au milieu
de mes propres éiudes, j'ai pu me défrayer
et au delk. En pouvez-vous dire autant (ap-
plaudissements dans l'auditoire marques
d'approbation dans le conseil).
Et si vous doutez de mes paroles, j en
appelle au souvenir de mon honorable col
lègue M. Poupart, monami intimed'autrefois.
(M. Poupart fait des signes approbatifs le
public applauduavec frénésie).
M. Poupart vous dira.si vous croyez avoir
quelque intérêt k le savoir, que je n'ai pas
eu besoin de bourses, et je vous défie de
prouver que j'en ai jamais eues. (bravo).
M. Beaucourt.C'est indigns de soulever
de tels incidents.
(Les conseillers tous libéraux) sem-
blent partager le sentiment de M.Beaucourt).
M. Vermeulen. (piteux) Ce n'est pas
un désnonneur...
M. Colaert. Si ce que veus venez de
dire n'est pas déshonorant, pourquoi m'en
faire un reproehe Allez vous me faire
prendre votre parole peur un compliment
Je n'ai jamais rougi de sortir des rangs de
la bourgeoisie,d'être i'enfant de mes oeuvres.
Et c'est vous qui me le reprochez, vous ie
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