>1 ill 11 k'^ iill I NV tiuit heures d'Art a Ypres ijk i •jU Éw itier aux questions d'actualué et de nous ontrerlesmerveilleiix progrès des sciences. Rien qu'k ce point de vue, nen qu'en cor- geanten nous «la déformation profession slle l'Extension Universitaire, avec son iractère bautement intellectual, mérite une ace marquée parmi les ceuvres auxquelles ut homme intelligent se doit de coopérer. 11 existe une raison plus forte encore d'en ire ainsiGatholiques ne laissons pas aux ains d'adversaires, l'arme si redoutable de science moderne. Soyons tiers de montrer tous que nous aussi nous possédons des ommes qui travaillent au progrès de la i'érité des dommes que nous aimons k sou fnir, dans leur kpre labeur, paree qu'il con- i'tilue le démonstration vivante de ia tausselé i'e la tbèse de l'antagonisme entre la religion i't la science. L'extension universitaire est ('ne oeuvre de toiGatholiques Yprois, elle l'ompte sur vous k vous de lui procurer le |eu qu'il lui taut pour subsisier, de lui donner jurtout, ie concours plus important de votre luence 1 Yoici done comment nous serons organi- 3 pour l'année 1903-1904. II y aura 7 ontérences, d'ordinaire ie Lundi a 20 heu- es, comme précédemment a la salie lweins. comité est en pourparlers avec des con- renciers qui, tout en restant trés savants, lerontk la portee d un chacun. L'entrée est 'lortée a tr. 0.50.11 y aura des abonnnements 'le familie k 5 tr., et des cartes personnelles 2 tr. pour loule la saison. Nous engageous ortement nos amis k se faire inscrire dès liujourd'bui cbez M. Callewaert-De Meule- raere, au bureau du journal. Une invitation tera lancée sous peu, contenant le titre des ontérences et le nom des conférenciers, iuant k la date, elle sera annoncée par la roie du Journal d' Ypres el du Nieuwsblad, tinsi que par affiches. Nous cemptons sur le bienveillant con tours de tous. Sous ce titre nous pubiions d'après La Liguc artisiiqueun article dü a la dume élégante de M. Magnien, secré taire de la société d'Archéologie de 11 LuxeUes. 1 Nos ieeteurs nous sauront gré de eproduire les réüexions que M. Ma mmen a consacrées a notre ville et a ijnos monuments. Laissons lui ia pa- ole Ypres I Quels souvenirs ce nom ne ré- veille-t-il pas N'est-ce pas l'évocation même du tragique et valeureux passé de la vieille Flandre, féodale, industrielle et artistique I jlDoux k l'oreille, on dirait le nom de quelque cité bien lointaine, el d'kge el de distance. l'Car, qui connait Ypres Que de touristes, ique d'artistes, que d'érudits n'en savent que j'le nom C'est que les routes ferrées de nos jlmodernes caravanes l'ont délaissée, presque, j!tout k i'écart dans le grand désert de la j! West-Flandre. Cependanl que, non bien loin, pies grands rapides s'empressent de toute j'l'Europe vers telle plage mondaine, ici le pcheminde ter k voie simple... et sinueuse, j< amène lentement, depuis Courtrai, les visi- pteurs de cellequi fut la plus populeuse ville j'de l'Occidenl. Disons-le toutetois, pour Ion- gue qu'en soit encore la durée, les conditions 'du voyage ont élé pires on peut maintenant aller de Bruxelles k Ypres, y passer huit belles heures et rentrer le aème jour. C'est 1 ainsi que récemmeni la Société d'Archéologie de Bruxelles a fait son pélennage d'Art k la vieille ville flamande. L'esprit préparé par quelque notion,même succincte.de sa dramatique histoire, on n en i peut approcher sans émotion et tout aussi- tót l'antinomie se pose, entre le placide pay- sage ambiant et les guerres de jadis, le j majestueux calme introublé des grandes i prairies sans fin et l'horreur des faits d'ar- mes et de violence on évoque les affres du grand siège qui ruina la cité, ses métiers, ses faubourgs, qui de 200,000 réduisit brus- quement a 5,000 kmes une industrieuse population dont l'Orient même honorait les produits; oil sont-ils. les mu s crénelés et et les faubourgs d'antan Murs et faubourgs ne sont plus, l'herbe a envahi les ruines, la nature a repris tout son domaine, et le vert moelleux des grandes prairies sans fin ne s'arrête maintenant qu'aux fossés, comblés parfois, des anciens remparts. Cité médiévale, mais non antique, si sou- dainement prospère, si vite anéantie, que reste-t-il de ses splendeurs, que reste-t-il de ses ruines? Une agglomération de maisons blanches, plutót petites, adorablement pro- pres, quelques belles églises, et un colosse de pierre, ultime et fier témoin de la gloire communaleet, tout naturellement, le co- losse attire les premiers pas du visiteur étonné ici, nulle déception k l'inverse du phénomème dont pktit toute oeuvre trop vulgarisée, les Halles d'Ypres, encore que cent fois vues en image, étonnent toujours qui les contenaple pour la première fois la fuyante perspective de ieurs quarante-quatre travées en fbgade, que le dessin ne saurait exagérer, l'aisance robuste du large beffroi carré, l'immense toil d ardoises que ne rape- lisse nulle lucarne ou barbacane, la grande simplicité des lignes, tout, en un mot, étonne le visiteur non, point de désillusion k craindre, on se sent petit, frêle, écrasé, au pied de l'édifice; mais aussi le cceur se serre: quel délabrement Crétage, arceaux, pina- cles, clochetons, symboles de pierre amou- reusement fouillés, joyaux véritables d'une histoire épopéenne, manquent ou s'effritent aujourd'hui, rorigés par l'age, le gel et l'eau, non point lentement, mais sürement cette impression ne nous quiitera pas. Ici, chaque salie, chaque mur, chaque pierre va témoigner dun fait, d'une époque, d'une évoluiion quelle est cette délicieuse ajoute, au pignonEst du monument? C'est le Nieuwerkantithése réaiisée de pierre et de brique, oil l'incendie dévora quelque an nexe, la Renaissance Espagnole flanqua du Nieuwerk la grande Halle ogivalejamais dissemblables lignes ne furent plus harmo- nieusement raccordées; hardiment surüaussé sur voütes et colonnes, le Nieuwerk semble s'enlever de terre. De l'Hótel de ville attenant, rien de frap pant k signaler en des notes si hktives.quant k l'extérieur te ut au moins l'ancien Stede- huus incendié en 1498, bien certainetnent, avait une autre aiiuremais, dès le seoil franchi, nous retrouvons toute l'opulence cossue, souvent excessive, des grands hóteis de ville flamands nous trouvons aussi, hélas non sans surprise, non sans regret, des salles et réduits oü seules perdurent les déprédations du passé, mais non sa richesse; pourquoi lk tam de luxe, ici taut d abandon, quand noblesse oblige Et les archives, avec quel respect n'en parlerions-nous pas Elle est ik, touie l'his- toire de la vieille ville, en ses chartes, en ses édits, en ses milliers de parebemins cal- ligraphiés, nets, blancs, frais encore comme d'hier, enluminés, leurds de seaux et de ru- bansvestiges précieux, serrés en d'antiques bahuts en serrures ouvrées, tout adornés de chanfreins, de figures et de pbylacières, qui pourrait mieux qu'eux nous les redire, les tastes du passé On médiierait, on s'oublierait k chaque merveille, il taut s'en arracber. Un étonne ment nous attend voici l'immense, la fa meuse double salie de l'étageen sa perspec tive infinie la vue traverse au centre, par ses baies géminées, la chambre de l'énorme beflroi et ne s'arrête qu'k l'autre boutla haute charpente apparait librement telle la carène renversée d'un titanesque navire, elle enlace depuis six siècles, formidablement, mais sans lourdeur, l'audace de ses combles et de ses ferrnes, de ses corbeaux, de ses chevrons; robustesse éléganie s'il en fut, l'art du sculpteur y a partem laissé sa mar que mais, lk aussi le iemps a gravé son outrage, et s'il n'y est prornptement pris garde, qu'advieudra-l-il de la célèbre char pente, faute d'un peu de bois k rempiacer Et pourtaut, que d'art et de deniers se prodiguèreut, de nos jours mêrnes, en ces deux salles grandioses lei Pauwels, en d'é- mouvames compositions, a fait revivre les grands épisodes de l'Ypres féodalelk, Deibeke, décorativemeut, et en grand allé goriste, symbolisa la Libené Communale laquelle de ces deux salles, décorées ainsi, est la plus belie Question oiseuse, encore que, jadis, passionnémeiu oontroversée les lalems de Pauwels et de Delbekc sont trés différents, et nullemeut comparables i'un nous apparait, ici, peiutre d'uistoire, évoca- teur et traducteur immédiat de toutes choses en leur aspect vrai l'autre, plus styliste, plus abstrait, plus architectural, appropria su; tout l'ceuvre k son cadre, k son époque les deux ceuvres sont belies, se font valoir k souhait elles sont digues du noble édilice qu'eiles décoreut: n'en sachons rien d'autre Dérobons-nous k 1'absorbante beauté du palais communal un dernier regard k l'en- filade si gaie des voütes de brique de son marché couvert un dei nier frisson scus ia sombre voute de sou beffroi.si bien iiommée la Doncker Poert, traversons la cour et la sortie, non moins sombre devam nous, imposante et simple s'élève St Martin, la vieille cathédrale, autre témoin desdestiuées urbaines k eux deux, i'édifice civil, dans le cercie archaïque et irilime des vieilies petites maisons environnautes, quel presti gieux décor Et ce décor a six siècles d'kge. Mais le transept est béant devant nous le beau porche tranchi, l'admiraiion se fait muette dans le recueillement du grand temple; l'ceil étonné va de la grande rose aux hautes verrières k lancettes en une vision Native, les mausolées des évêques, les tableaux, le fameux polyptique, tour k tour, vom nous reiend?mais une attraction suprème, irré sistiblement, nous amène devant une simple daile du pavement, au pied du maitre-autel énigmatique en sa simplicité, cette dalle usée, aux allures de rébus, porie en sou centre utie petite croix, et un chiftre k chaque angle, formant une date, 1638; ci git Jacsé- nius, le grand et bon évêque, le philanirophe érudit dont le nom domine les controverses du XVIP siècle, dom tam dimolérances combattirent les doctrines; modeste, comme il avait voulu ses funérailles, sine pompa, humillime, une pierre tombale trés simple rappela son nom et ses mérites une pre- mière mutilation dix-sept ans plus tard, en fit disparaitre tout vocable éiogieuxmais la célébrité du détunt grandissant toujours, la pierre elle-même, nuitamment enlevée dix-huit ans après, fut remplacée par cette simple dalle,encore subsisiante.mais presque effacée et le souvenir de Jansénius remplit toujours le sanciuaire. C'est ce souvenir encore qui nous conduit au couvent contigu, des chauoines de St-Martia, naguère encoie asile des Pauvres Claires, ancien palais épis- cooal oü mourut le prélat dans l'abandon de son ambuiacre aux bautes ogives ouvertts k toutes bises, deins l'envalnssement iibre des ronces et de la foile verdure, la mémoire de Jansénius s'évoque d'elle-même il vil, d'ici, et la catbédrale et sa baute tour telles que nous-mêmts nous les voyons il semiile- rait que dans l intimiié de ces lieux calmes nous atlions méditer avec lui Oui, payons Thommage du souvenir aux hommes illustres qui vécurent en ces lieux oubliés l'histoire, toujours, redira leurs noms et leurs oeuvres, mais les lieux dispa- raitrontbientöt peut être il n'en restera que les ruines écrouléescar, jusqu'en légiise épiscopale elle-même, des affaisse- inertls, de menagaots üors-d'aplomb frappent l'ceil du visiteur surpris toutes ces mer- veilles, tous ces vieux murs, pourtant, se doivent k l'bistoire Quittons ces silencieux mais attirants pa rages le Musée nous attend devaut, vers la Grand'Place, double fagade ogivale c'est l'ancioune boucherie, elie aussi, vieiile de six siècles, conservant toujours, au rez-de-chaus- sée du moins, sa prosaïque destinationmais derrière,en arnère-corps, dansle pittoresque recoin d'une petite rue, s'adosse un perron, accédant k l'étage ici le décor change: quel délicieux capharnaüm Dès ia porte les murs de l'escaiier se dérobent sous l'envabisscment des tableaux, des cartes, des milles reliques de l'histoire communale armes, tninéralo- gie, meubles, ivoires, peinture, tont se cou- doie, non sans ordre, dans l'intimité de l'an. tique localdans ces vitrines les vieilies maisons de bois de la ville s'immortalisent par les dessins de Böhm,doïH s'emhousiasma Victor Hugo dans ce cadre noir fleuri a'im- morlelies le glaive qui servit, dit-on, k déca. piter le comte d'Egmont: aux murs, Rubens et son école, van Ostade, Breughel et tutti quantilk des coffres historiés, aux naysté- rieuses serrures il faudrait tout citer et le temps nous chasse.... L'ceil gkté par tanl de belles choses avons- nous énuméré tous les joyaux de la bonne ville Nuileraent. Las!, not least, nous ne parions en dernier lieu que par seul ordre chronolcgique, et pour conclure, du somptueux hotel particu lier, berceau d'une vieille familie yproise, dont Ypres, dont ia Belgique entière doit être fiére c'est l'attraclion la moins prévue, ceile qu'on ne rencontre nulle part ailieurs. L'ttólel-Musée Merghelynck mériterait une longue monographic nous ne pouvons l'entreprendre ici. La simplicité de bon aloi de sa longue fagade fait déjk grande impres sion que dirious-nous üe l'iutérieur? Une oomparaison s'icnpose ici, Trianon s'évoque de lui même il nous faudrait déerire, citer au inoiris, les sept salles lambrisséesil nous faudrait rendre la grace fumilière des pasto rales que ie Lillois Deldique sculpta, d'après Delafusse, dans la grande saile k manger l'art el l'éruditiou de l'beureux piopriélaire se sont ici donné carrière mécène éclairé, M. l'écuyer Arthur Merghelynck, arrière petit-fils de ceiui qui érigea 1'hötel, cessa, en 1892, d'habiter la demeure de ses ancêtres non content de restuuer i'hótel suivant les données primitives de Gombert, son archi- tecle auli'ö Liilois il en fit uu muséegra- cieusement accessible k tout visiteur et le musée regorge jusqu'aux combles de fout ce que l'art et les besoitis usuels de la vie créè- j rent au XV11P siècle en spécialisant ses recherches et ses prédilections k l'époque précise contemporaine de l'edifice, l'émineot archéologue a réalisé un ensemble d'une unilé absolue dont on na saurait citer d'équi- valentle Musée Plantin nous montre bien, comme en leur temps, de riches apparie- menls du XVle siècle,mais les ustensiies, les menusobjels de la vie journalière n'y figurent point; ici, rien ne manque dans eet ordre d'idées; de la cuisinek la chambre k coucher, du boudoir au bureau, chaque chose en sa place, neo n'est omis ei i'art, toujours, s'y pi odigue en tous domaines, jusqu-; dans les plus famiiiers objeis. Les artistes yprois voisinent trèsdignement avec lus Laigillière, ji'i M|| i 12' l| ;j i }jf

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1903 | | pagina 2