CHR0MIQUE TRR0/SE Samodi 5 Déeembre 1908 10 centimes le IN 38e Annéi M° 3801 Par télégramme La 5tc ftarbe Fanfare Royale Davids-Fonds Les ancètres du socialisme. Le socialisme a la campagne Comme en Belgique On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et k tous les bureaux de poste da royaume. Bruges, 4 décembre, I6h.20. La Deputation permanente,dans sa séance de ce jour, a validé les élections comrcunales d'Ypres. Dernain, Dimanche, k ['occasion d.i la fête do Ste Barbe, 1'Harmonie communale se (ara entendre pendant la irtesse de 11 1/2 heures, k St Martin A 12 1/4, M. le Bourgmestre, assisté par le Gonseil communal, passera en revue le corps des Pompiers et 1'Harmonie cota- munale, k la Grand'place. En même temps, ïl retnettra k M. G. Angloo, la décoration récemment obtenue par le sympathique Lieutenant des Pompiers. Al 1/2 heures, banquet dans la salie Iweins. La 1" soirée pour Dames, offerte aux membres honoraires et k leur familie, sera donné k la salie Iweins, Dimanche 3 Janvier 1904, k 7 heures. La section Yproise du Davids-Fonds a ouvert la saison de ses soirées littéraires, mardi lr décembre. M. l'abbé Mervillie, vicaire k Aertrycke, de retour de Rome, avail bien voulu accepter de faire le récil de sou itioéraire, aller et retour, et de sa visite au Souverain Pontife, nouvellement instalié en la chaire da Samt- Pierre. Un nombreux auditoire, parmi lequel on distinguait avec plaisir un grand nombre de Dames, était réuni dans la vaste salie des fêtes du Collége Si Vincent. Aussi le sujet de la Conférence comportait-il un bien vif intérêtUue visite aux lieux d'origine et k la familie du Saint-Père, amsi qu'k Sa Sain- teté au Vatican, eu traversant la Suisse, au départ, i'italie du nord et du centra, et au retour, la France, du midi k la frontière Beige. M. Mervillie a répondu k merveille, comme on l'a constaté, k l'attente de ses auditeurs. A sa suite il les a enlralnés h travers les sites splendides de la Suisse, les riches campagnes de la Lombardie, Milan aux su perbes et vénérables sanctuaires, Vei.ise aux incomparaDies monuments et aux rives en- chanteresses, Padoue, illusive k tant de litres, et qua le tombeau de St Antoine a rendu plus iilustre encore, Rome la eapi- ale prédestinée du monde catüolique, et dont les grandeurs soni indeseriptibles, Florence et tous ses trésors artistiques; puis au retour, la cöte d'azur, Marseille, Lyon, Paris, toute la France du midi au nord, pour échouer enfin, en parfaite santé et riche d'excellents souvenirs, au point de départ, après deux mois d'abseuce, k l'heme neureux et paisible d'Aerlrycke. Vraie course au clocber, comme on voit, par moms et par vaux, que nous avons suivio, haletants mais charmés, sur les pis du conférencier. Avec lui cependaut nou; nous étions reposés, et avions repris haleine k Riese, k l'ombre de la maison hos- pitalière de Ia Dona Teresia-Parolini, i'une dis soeurs de Pie X, la seuie qui soit inariós k Rome ensuite, oü il nous introduit aupiès des irois aatres soeurs du Pontife, en la maison oü elles occupent avec une nièce le rez di-ctiaussée. Familie modeste mais ho notable k tous égards, iels sont les Sarto, dons le conférencier a saisi sur le vif la püy- sionomie intéressante et 1'abord sympathique. Aussi quel charmant conteur que M. Mer villie, et coimne il sait émailler ses récits de traits spirituals, saisissants et humorisiiques! Mais le point culminant, le courounement de son pélérinage k la Viile éternelle, ce devait être sa visite au Vatican et l'audience pontificale dont il a été honoré de la part de Sa Sainteté Incidents et détails il les a nar- rés avec sa verve et son humour accoutamés. Deux heures durant, le Conférencier, tou- jours alerte, a tenu son auditoire attentif, suspendu k ses récits pleins de charme et d'entrain. De vigoureux applaurtissements, entremêlés fiéquemment d'une explosion de tranche et sympathique hilarité, éclataient suns cesse dans l'auditoire. Nous y joignons les nótres, en exprimant le voeu que le co mité directeur du Davids-Fonds procure encore souvent k ses membres des soirées auss; attrayantes et des conféreuciers aussi entrainants. Mardi, M. Troelstra, le chef' du groupe socialiste k la Chambre hollaudaise, a dé- coché ce trait aux libéraux Ne vous fkctiez pas quand on dit que vous êtez les pères des socialistes. Cela est vrai. Au point de vue phiiosophique, nous adhérons au même sysièmo dés lors, vous n'avez pas k rougir de rous. J'avoue que nous provoquons quelquefois du scandale mais nous faisons quelquefois aussi ce que vous n'avez pas eu Ie courage de faire. En un mot, nous avons arracüé k vos mains trem- blantes ie drapeau du progrès pour le h'sser bien haut, Mais si le libéralisme est notre père,la Ré- foi me, la calviHisme est notre grand-père or comme cela se voit souvent, l'enfant tient qu lquefo'8 plus de sou grand-père que de son père. Qu'en diront les libéraux. Les journaux libéraux ont publié la note suivante Les socialistes avaient con voqué, dimanche, k la Maison du Peuple, un congrès agricole, qui s'est occupé de la propagande k la cam j pagne. iL'assembiée a chargé une commission de j faire ufie enquête sur les griefs des ouvriers ag. icoles et des fermiers. Cette commission étudiera aussi les réformes agraires. Jusque-lk, rien que ds trés banal. M.iis l'affaire se corse, c'est quand nous j apprenons par l'organe de I'Indépendance ce qui s'est en réalité tramé dans cette réunion rouge. Deux points k retenir Les délégués, dit la feuille libérale, ont longuement discuté la question de savoir comment on allait s'y prendre pour gagner les campagnes au socialisme. Le point est d'un iwiérêt considérabie, car il faut bien avouer que jusqu'ici la propagande socialiste n'a guère donné de résultats chez les paysans j qui sokt entièrement dominés par 1'influence clériede. Voiik un premier aveu k noter. II a son j poids. Le socialisme n'a done pu jusqu'ici j que jouer le jeu des libéraux, c'est-k-dire heurter de front le cléricalisrae et s'atta quer aux sentiments religieux des paysans. j C'est k cette tactique sans doute que les so- cialistes doivent leur insuccès k la campagne, j Déjk l'anuée dernière, au sixième cougrès agricole du Parti ouvrier, on a signalé cette tactiq-ue comme dangereuse. Croyez-vous que pour cela les dirigeants s'en sont départi Pas le moins du monde. Au congrès de dimanche, dit 1 'Indépen dance, on s'est uien gardé de revenir sur ce cöté de ia question et l'on s'est borné k dis- cutev le point de savoir s'il fallait s'adresser d'abord k la petite bourgeoisie ou bien k la masse des ouvriers agricoles, dont la situa tion matérielle est lanaentabie. M. Humbert Debarsy a opiné pour la première de ces taefques, tandis que M Vandervelde a fait valoique le Parti ouvrier, sous peine Je metair k son étiquette et k son programme, dev.a.t aller d'abord h la grande masse des travailieurs de la terre. S'il importait, d'après M. Vandervelde, de s'adresser d'abord au prolétariat agricole, c'est qu'il voulait que Ton maintieune k fac tion socialiste, k la campagne comme k la ville, le caractère d'une politique de classe. La manière de voir de M. Vandervelde l'a emporté sur celle de M. Debarsy et la propa gande socialiste k la campagne va done avoir surtout pour objet le groupement des sala- riés agricoles contre tous les bourgeois ruraux. C'est encore la feuille libérale qui l'écrit et c'est le second point k retenir. Conclusionnous voici édifiés sur les menées de l'adversaire. Devons-nous beau coup le craindre Non répond presque carrément Indé pendance «L'extrême-gaucheréussira-t-ellek gagner cette grosse partie Nous en doutons beau- coup, pour notre part, car il ne faut pas oublier que les clérioaux ont déjk fondé beau- coup d'oeuvres k la campagne, que leurs boerenbonden sont trés prospères. Hommage peu suspect devant lequel nous saluoris. Mais encore pouvons-rious dormir sur les deux oreilles Car la feuille libérale ajoute Pour entamer les masses ruralt s, il faut d'abonl chercher k les dégager de 1'influence cléricale, et aussi longtemps que les socia listes n'adopteront pas cette tactique lk, le paysari leur échappera, quoi qu'en pense et en dise M. Vandervelde. M. Vandervelde, au fond, pease comme ses alliés libéraux mais il ne le dira point. Et quoi qu'il fasse, son insuccès antérieur n'est pas pour nous décourager. Quant aux tentatives ultérieures des diri geants routes pour déchristianiser nos charrues bien pensantes comme Frère- Orban appelait nos ruraux, nos amis, les vaillants hommes d'oeuvre, sauront veiller au grain et, avec l'aide de Dieu, aanihiler les efforts du socialisme k la campagne. C'est k la Chambre des députés de France que le fait s'est présenté dans les circonstan- ces que voici Jeudi dernier, au cours de la discussion au budget des recettes, la Cham bre engageait un débat sur l'artiele 5 du budget proposant d'élever les droits d'entrée sur les cafés de 136 k 156 francs les 100 kilogs (tarif minimum). Plusieurs députés, M. Klotz, entie aulres, ont combittu énergiquement cette mesure protectionniste. M. Klotz a parlé, d'abord, au nom des consommateurs. II a fait remar- quer que plus la consommatiori du café augraente, plus augmente aussi celle du sucre. Or, c'est au moment oü l'cn dégrève le sucre de 45 millions, que le gouvei nement veut reprendre une partie de ce dégrèvement enimsjorant le droit d'entrée sur le café. Puis, se pbcant au point de vue des rela tions économiques de la France avec les pays étrangers, M. Klotz a fait remarquer que la Belgique, elle, a dégrevé le café, et que si Ia France le surtaxe, le café entrera en fraude, du cöté de la Belgique, avec uue prime énorme. M. Siegfried, libre-échangiste convaincu, a opiné du bonnet et érnis celle vérité, eu apparence paradoxale, que, pour r.ugmenter les recettes du budget, il fallait diminuer et non augmenter les droits sur les cafés, car ou augmenterait ainsi la consommation et, par conséquent, les droits k percevoir. La France, a t-il ajouté, a grand intérêt k main- tenir au Havre le marché des cafés, quelle Le JOURNAL5 D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de I'abonnement, payable par anticipation, est dej 5 fr. 50 e.i par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnement» sont d'un an et se régularissent flu Déoembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco de r ort a l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 13 centimes la ligre. Les réclames dans le corps du journal content30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc la ligne. Les iumóros supplémentaires coütent 10 franss les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) sa'dresser a YAgence Havas Bruxelles. rue de la Madeleine, n° 32 et a Paris,8, Place de la Bourse.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1903 | | pagina 1