Mercredi 16 Décembre 1908 10 centimes ie N° 38e Annéb N° 3804 Fanfare Royale Extension universitaire Turners Fate chez les Congrcganistcs France On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et k tous lcs bureaux de poste du royaurae. Los annonces coütent lb centimes la ligre. Les réclames dans lo corps du journal coütent 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc la ligne. Les iumóros supplémentaires coütent 10 fraus les cent c-xc-trplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (cxcepté les deux Flandres) sa'dresser 1 'Agence Havas Bruxelles, rue de la Madeleine, n°32 et a Paris,S, Place de la Bourse. 50 c.jipar an Le JO URNAL'. D'YFRES parait le Mercredi et le Samedi. I.e prix de l'abonnement, payable par anticipation, est dej 5 fr, pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularissent fin Dóoembre. Les articles et communications doivent étre adres.sés franco de port a l'adresse ci-dessus. Li lr0 soirée pour Dames, offerte sux membres honoraires et h leur familie, sera donnée5lasalle Iweins, Dimancbe 3 Janvier 1904, i 7 hcures. II y aura, le 23 courant, 8 b. du soir, pn la Salle iweins, conférence par Monsieur Pierre Verhaegen, Gonseiller provincial it Gand, sur cc sujet particulièrement ïméres- sant pour notre ville La denteHe dans Ie passé et le ptésent. Nous rappelons la Conférence du 30 Dé cembre prochain sur les crigines de la Ter- re et de l'homme Soirée music 3e et gymnastique offerte par la section Sint Michtels Turners» le Di ms he 27 Décembre 1903 g,Li Congrégation des Jeunes gens de la pajroisse Si-Martin h Ypres, filialenent em- prjEssée de répondre su vceu de S S Pie X erf l'année jubilaire de la promulgation du dogt$ede rimmaculée Conception de la Mère de Dieufétait dtmanche, avec pomp®, l'insi- gne prérogative de sa glorieuss Palronne. Sort local, situé sur le Leet n0 10, était ouverte au public et nous avons heureux de le visiter. II est de construction récente, en style ejivale et coraprend, au rez-de- chaussée, une salie spéciale réservée aex réunions du Conseii et aux causeries intimes une cage d'escalier assez spacic-use pour psrmettre la rap;de ascension des sociétaires vers la chapelle une grande et belle salie de réunion pour les membres actifs, cü tcus peuvent trouver, dans la variété des jeux, les déiassements et les amusements honcêtes droile, clans le fond, s'ouvre une porte qui donne directe,ment sccès sur un jeu de bcule couvert, parfaitement aménagé it gauche, quelques degrés conduisent uoe salie sutélevée cü peuvent se divertir les jeunes aspirants enfin une cour plantée d'arbrcs et en partie pavée met en eommuBicstion tous ces lieux et y déverse, it foison, l'air et la lumière. A l'étage, sur le front h rue se trouve l'habitation du concierge, puis, au-dessus de la salie principale,la chapelle, trés proprette, avec son vaisseau lambrisé et sas colonncttes de bois. Elle est assez spacieuss el flanquée d'une sacristie, sise au-dessus de la salie des aspirants. Pour glorifier leur auguste Patronne, les Congréganistes ont consacré leurs loisirs it rornementation du sanctuaire. Les oriflim- mes tspissent les murs et les colonnes, tan dis que des chronogrammes, heureusement corpus, se déroulent ii la naissance des voutes. L'autel élincelant est encadré dB verdures et garni avec un geut déiicieux qui fait honneur au sacristain. Sur un prie-Dieu, drapé de rouge, placé devant l'autel, se dé tacbent la superbe étolc blanche et le coussin brodé, offert en cette solennité par Ia pieuse sociétè, it son zélé directeur. Mais tout cela n'est que le cóté matéiiel de la fóte, le cóté le moins intéressant pour qui ai me la jeunesse comma il coavient de l'aimer. C'est un décor superficiel qui pjut, certes, avoir son charme et su valour, mais qui ne pourrait suffire pourdesümesvraiment catholiques. C qui est mieux, ce qui est souveraine- ment préférable et réconfortant, c'est de voir ces jeunes pers de stize it vingt-cinq ans et plus se conserver, dans leute la plénitude de leur vigueur physique et morale, scus le regard maternel de la plus pure des créatu- res. C'est ici, duns l'intimilé de leur fraternel amour qu'ils puisent la Constance dans le chemin de l'honneur, la force dans la prati que du devoir, la générosi dans l'exerc'ce it la propagation du bien. U.iis dans 1'affeclion éclairée d'uno foi commune el sublime ils se stimulent réci- proqusment par l'exemple et s'entrainent, autant qu'ils s'entr'aident, dans lezèleet le dévouement. Leur siège est tout i) la fois po.tr eux, comme un foyer de ferveur et un réservoir d'énergie. Comment, s'étonner, iorsqu'on les voit, dignes et simples, pirticiper au festin surna- turel de Celui qui a dit: Js suis la vie, celui, qui mange ma chair sura la vie éternelle. Aussi de tels fils, de leis citoyens sont ils un trésor pour une famill pour une cué. Ce qu'il foudrait, ce que je souhaite, c'est que chaque toil puisse abriter un de ces occurs bons et puis et que lsur faisceau s'accroissei romp'emenijusqu'icomptzr toute la jeunesse vaillante de la ville. Alors s'éva- nouiraient, comme 5 l'issua d'unrêve, toutes les craintes anxieuses qua légitiment les insaoités socïales des temps présents. Alors la paix dans ia fraternité, la prospérilé dans l'union seraient le partage do l'humsnité rassise sur les bases, d'ailleursimpérissables, de la foi. Et vous, chère jeunesse, laissez-moi vous féliciier d'avoir su comprendre que voire premier, voire suprème trésor, était l'inté- gi ité de vous-mêmes Dans eet heureux asile de votre choix cü vous vous ètes mis h cou- veit des folies juvéniles, des illusions etdes errears, vous avez trouvé dans la piélé éclairée et intelligente, dans l'amitié franche et digne, dans l'enseign ment solide et pro fond, le rempart et l'ursenal da voire défense totale contre toutes les séductions. Nesoyez pas égoistes dans votre bonheur ct si vous rencontrez sur voire chemin des ümes de bonne velonté cfforcez vous de leur faire savourer les délices dont votre coeur déborde. Continuez aussi, dans la juste raesure qui convient, d'être partcut, dans la ciié, Ls soutiens des oouvres, les instigateurs et les zélaleurs du beau et du bien. Oui, apiès avoir puissé au Coeur de Jésus Eucharistie l'ardlur apostolique allcz, scion inspiration et, i'obéissance, allumer, raviver ou attiser l'esprit de charité et d'union que Ie Christ est venu réprarsdre sur la terre. En cefaisant vous prolongerez cette inou- bliafele journée que cióture la solemnité d'un salui c la louange de Maiie Immacu'ée ert sa Conception s'échappe vibrante et sonore de vos poitrines vierges et si dignes de se consteller des insignes de celle qui a daigné cotifirmer h Lourdes, le décrei dogmatique de Rome, en se déclarant L'Immaculée Con ception. Teute la journée, le meilleur public de la ville, qui eomprend toute l'imporlance de cette oeuvre pour la pröservation et la con servation de la jeunesse Yproise, a voulu lui témoignei' ses sympathies en iffluant en son local et en bondant sa chapelle trop exigüa pour contenir tant d'arais. Tous nes remercicments au vénéré Direc teur et son Conseii qui ne s'épargnent ni ne se ménagent point quand il s'agit du progrès de l'couvre confiée it leur habile sollicitude. &Im° la duche se d'L'zès en police correctionnelle G'fst en quelque sorte un procès-type qui rsnssignera Kiieux nos lectears sur toutes ces questions d'écoles et de sécularisation que teut ce que nous pourrions dire.Le jugeraent a été renvoyé huitaine, mais 1'acquittemer.t nous parait étre la conclusion inévitabie des débifts. L'audience était fixée pour une fceure. Mm0 la duchesse dTJzès est ai rivée trés exac- tement en landau, venant de Boursault, et accompagnée do son fils, le due d'Uzès. Avant elle et aptès elle, nous avons vu entrer une fouls de pauvres gens que nous avons pi is pour des désceuvrés d'Epernay, comme il y cn a h Paris toutes les audien ces de la police correctionnelle. C'étaient les paysaris de Boursault, qui venaient apporter h leur bonne duchesse le lémoignage de leur sympathie. L'huissier appelle l'aftaire Madeleine Cottard et duchesse d'Uzès. La duchesse d'Uzös s'avance avee l'autre inculpée et s'asseoit au bane des prévenus, sans le moin- dre souci de ce qu'on appelle le banc d'in- famie, devenu cette fois, eoiame k l'église, le banc d'honneur. L'interrogatoire a été court et peu enten- du. Devant une petite table, recouverte d'un vieux tapis qui fut vert, Mmc Madeleine Cot tard répond la première, trés intimidée, s'en rapportant h son interrogatoire devant la Q$e d'ir.struction qui 1'intimidait moins. Plus court a été l'interrogatoire de M™e Ia duchesse d'U ès, qui a simplemect déclaré qu'ü ses yeux Mme Madeleine Cottard, précé- dément Sceur Saint-Vincent, de la Congréga tion de la Providence ou de Portieux, avail trés sincèrement l.ïcisés, et qu'elle con- tinuait sincèrement it le croire. M, Roulac, procureur de la république, prend la parole, et il expose les fails Mma d'Lv.ès avail une écols Boursault, fondée par son grand-père, il y a cinqeante ans et dirigée par cinq Scours dr, Portieux, dont trois enseignaient et deux éïaient préposées l'ouvroir et la garderie, car it l'école éiaient jointes ces deux institutions de bisn- faisanee, le taut aux frais dB la e' ütelaine de Boursault. Au ®ois de Juillet 1902, ordro da lui ai - salion: fes cinq religieusas rentrent k leur congrégation, et l'école est ouverte de nouvesu avec deux institutrices Lïques. M is bieniöt M™8 Madeleine Cottard revient, comse religieuse, et quand un second ordre préfectoral arrive en décembre 4902, elle se fait séculariser par sa supérieure et par l'évê- que de Saint-Dié, qui n'est pas son évêquB, puisqu'elle relève de Pévêque de Chdlons- sur-Marne. Esl-elle sincèrement séculariséa On a trouvé trois lettres de la supérieure dB la congrégation faisant des recominandatiuns it MMe Madeleine Cottard et l'appelant ma chère fiile Et pais, comment s® fait-il que J'üzès ait coDsentiun bail de dix-huit ans pour cette école it ceils religieuse sécularisée, sous Ia direction du curé et oela au prix de cent francs, alors qu'elle donne douze cents francs d'appointemenis h cette méote per- sonne, qui est sa locataire Le ministère public en conclut it une simulation, d'autant plu3 que M11* Madeleine Cottard a fait faire depuis lots des démarches pour rentrer dans l'ordre le cas échéant. D'ailleurs,'öjouts le procureur da la répu blique avec une logique qui étonue, c'est aux prévenus a prstiver leur innoncence et leur sine éi Hé. Mc Ployer va répondre comme ii convient h ces arguments. 11 puls avec une grande douceur dans la voix, et un grand r.turma ss dégage de sa plaidoirie qui a su. alteirdie les plus hauts degrés de l'é'oquer.ce. L'école de Boursault a laiciséa en juil let 1902. Tout est régulier. Les p èces sont Ik. Mai3 is préfet de Cbü'.ons, consüllé par le curé de Boursault sur la possibilité de garder des Socurs pour les services hospita - liers anr.exées l'école, a répondu qu'il n'avait pas d'instructions i» ce sujat. DYü une tolprartce toute naturelle que personne 22&^»S£X32SBBaHe£ï

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1903 | | pagina 1