ORGANE CATHOLIftUE DE L'ARRONDISSEMENT Samedi 9 Janvier 1904 10 centimes le N° Année 39 N» 3810 POUR LE PAPE Extension universitaire Au profit des pauvres L'élection d'Ypres Chemin de fer de la Flandre Occidentale Héroïcité des vertus de Jeanne d'Arc proclamée au Vatican Une arme anticatholique C'est tout un Congo On s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et tous les bureaux de poste du royaume. I e JOURNAL D'YPRES parait le Mereredi et le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'ótranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularissent fin Déeembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco de ort a l'adressb ci-dessus. Les annonces cofitent 13 centimes laligr^. Les réclames dans le corps du journal coütent30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc la ligne. Les iumóros supplémentaires coütent 10 franss les cent exemplaires. Pour les annonces de Franco et de Belgiquo (excepté les deux Flandres) s'adresser VAgence Ilavas Bruxelles, rue de la Madeleine, n° 32 et a Paris,8, Place de la Bourse. Liste ptécédente ff- 277 00 Eene dienstmeid Voor den Paus En l'honneur de Marie Immaculée, pour le Pape-Roi. Anonyme 5 00 3 00 100.00 Section d'lpres Le Dimanche 10 Janvier, k 8 heures du soir, conférence sur la doctrine de 1 Evolu tionisme et les origines de la vie, par Mr Michotte, docteur en philosophie et en sciences. Une fète de charité sera donnée au Collége St-Vincent, le Lundi 25 Janvier, k 4 h. 1/2 du soir. Invalidation partielle de la deci sion de la Deputation permanente On nous écrit de Bruxelles L'élection d'Ypres pour la grande série est en partie invalidée. MM. Colaert, D'Huvettere, Iweins d'Eeclc- houtte, Sobry, Struye et Vanderghole sont proclstmés élus. Une nouvelle élection aura lieu, dans le mois, entre MM. Lemahieu et Vanden Boo- gaerde d'une part, MM. Nolf et Dechièvre d'autre part. L'arrêté royal paraitra dans le Mcniteur, demain ou après-demain. En même temps, ou tiès-prochainement un autre arrêté renomraera M. René Colaert Bourgmestre de notre ville. Nous nous bornons, pour le moment, enregistrer cette nouvelle, nous réservant de commenter, le cas éehéant, l'arrêté royal, dés que nous en connaitrons les termes. dans la salie du ïiöne, maïs dans la salie Consistoriale, beaueoup plus vaste et ouverte par exception pour cette solennité. Le Pape, accompagnë de sa cour, a fait son entrée vers 0117e heures. II a ordonné aussiiót la lecture du décret signé le matin même et relevant les actes héreïques et vertus de Jeanne d'Arc. Puis l'Evéque d'Or léans a, en termes éloquents, remercié Sa Sainteté d'avoir bien voulu inaugurer son pontificat, dont les débuts promettent tant k l'Eglise, par un témoignage rendu k la su blime jeune fiile, en laquelle s'incarne le plus hautement la patrie frangaise. Pie X a pris ensuite la parole en latin. II s'est d'abord réjoui de voir dans le róle rem- pli par Jeanne d'Arc et si disproportionné avec la condition de l'humble bergère une preuve de plus que la Providence veille tou- jours spécialement sur la France. Malgré les tristesses présentes, a ajouté le Souverain Pontile, lecultedela vaillante Lorraine donne aux catboliques une legon de courage et de sacrifice et aux amis de la patrie l'espoir que la France si grande se souvienne que ses gloires historiques et son róle civilisateur tiennent par des roeuds intimes k sa profes sion de l'Evangile. Cette allocution s'est teiminée par la bénédiction apostolique. Au cours de la méme cérémonie a eu lieu la reconnaissance des vertus héroïques de trois martyrs hongrois. L'évêque de Strigoni leur diocèse natal, a éoru l'assistance en jurant dans son discours, au nom de ce pays, que les Hongrois sauront défendre jusqu'k la mort les prérogatives du Saint-Siége et cbaeun de sos droits. Les diverses cérémonirs ont duré une heure. Avant de se retirer, le Pape a passé devant les cardinaux, les ambassadeurs et les prélats, qui ont baisé son anneau. Pie X leur a serré la main en souriant et en disant k chacun un mot aimable. Nous avons annoncé, dans nctre dernier numéro, que des négocirtions venaient d a- boutir entre la Sociéié de la Flandre et l'Elat beige au sujet de le cahier des charges d'une clause derachat, et que moyennant ce droit de rachat, l'Etat avancerait k la Compagnie, au taux d'intérêt de 3 3/4 p. c. les sommes dont elle a besoin pour travaux nouveaux. Nous apprenons de source nutorisée que la convention est en effet conclue. Mereredi matin, lélégraphie-ï-on de Rome, a eu lieu au Vatican !a promulgation du dé cret établissant l'héroïcité des vertus de Jeanne d'Arc. Contrairement aux usages, il avaitété permis aux posiulateurs de la cause d'i.:troduire un grand riorabre d'invités en outre, la réunion avait été convoquée non Les adversaires du catholicisme font un usage fréquent de la calomnie leur grosse délicatesse de conscience les cuirasse si bien qu'ils peuvent lancer les plus noirs menson- ges, k feu roulant, sans en être émus. Aussi ne saurions-nous assez prémunir les introduction dans ^onnêtes gens contre ces journaux qui font profession d'irréligion et d'athéisme paree que souvent ris donnent asile dans leurs co lonnes aux racontars les moins fondés. En voici encore u< e preuve. Nous supposons ch ritablemerrt que les statistiques officiflles de rrotre p ys sont plus I exactes que les statistiques frangaises, étant i donné sui iout que la France, de l'aveu d'un académicien, M de Tocqueville, a «/e génie de I'inexactitudeDans tous les cas, nos statistiques sont relevées dans des conditons plus honnètes et plus loyales qu'en France oü elles sont, depuis l'avénemenl du Bloc, tripa- touillées, comme M. Bertrin le démontre, conformément aux convenances de la politi que ministérrelle. Si d'autres en font l'art de gr ouper les cbiffres opposons leur l'art de vérifier les chiffres La cause catholique n'a besoin que de la vérité, ne demande que lavérité, mais e'est k nos savants et k nos chercheurs de faire disparaitre les brous- sarlles et de frayer la voie. On peul se demander aussi s'il n'y a pas lieu d'organiser en Belgique une ligue dé- fensive contre les mensonges de la presse et de fonder, par example, une institution ana logue k celle qui fonctionne depuis trois ans en Allemagne et dont M. Bertrin parle en ces termes On a fondó en Allemagne, vers 1900, un bureau central de renseignements pour la presse catholique de langue allemande (pour- quoi n'en fonderail-on pas ua aussi en France?) Or, ce bureau, au cours de l'année 1902, n'a pas contrölé moins de 152 accusa tions, lancées et colportées dans divers jour naux européens, contre le clcrgé, les reli- gieux, et même les laïques catholiques in fluents. Sur ces 152 accusations, il a trouvé que 125 avaient été inventées de toutes pièces ou étaient fausses sur un point si essentiel qu'elles ne comptaient plus 15 n'ont pu être vérifiées par défaut dedications suffisautes sur le nom des personnes ou celui des lieux 13 seulement ont été reconnues fondées. 13 sur 152 Pour l'année 1903, au mo ment oil ont été fournis les renseignements que nous donnons ici,90 accusations avaient été publiées, et le bureau central, enquête faite, en avait reconnu 10 d'exactes. 10 sur 90 Quelle guerre honiiête, et quels loyaux ennemis! Que vous en semble, lecteur Etne croyez-vous pas que nous ferions chose excellente en installant le plus tót possible dans notre pays une bonne contrefagon beige de cette institution On forme ajour- d'hui toutes espèces de ligues, mais il en est peu dont l'utilité soit mieux démonlrée que la ligue contre la diffamation systématique et le mensonge organisé. De même que parmi les hommes il y a une attraction sympathique qui fait que ceux qui se ressemblent souvent s'assemblent, de même pour les journaux, ceux qui ont les mêmes aspirations, le même but, se prêlent un mutuel appui pour la propagande de leurs idéés. II sera done aisé de connaitre les vé ritables dispositions du libéralisme beige k i'égard de l'Eglise et du sacerdoce catholique, bien que certains libéraux aftectent encore de de fréquenter nos églises, en parcourant ce qui suit: La Flandre donne, un petit chef-d'oeuvre de gredinerie dont les éléments sont emprun- tés aux feuilles les plus décriées de la basse presse anticléricale. La Flandre n'a pas même le mérite de 1'invention: son bilan est décou- pé intégralement dans la flawon, feuille libre- penseuse, que dirigent le citoyen Furnémont et l'apostat Gharbonnel. Pour donner une idéé des sources aux- quelles la flandre puise ses plus croustillants articles de fond, reproduisons ce passage d'un article publié par la même Raison le 21 décembre 1902: «Le prêtre, par la honte de son état, par la hideur infamante de son costume, vit en dehors de la loi commune, de la solidarité. Contre lui tout est permis, car la civilisation est en droit de légitime défense; elle ne lui doit ni ménagement ni pitié. C'est le chien etiragé que tout passant le devoir d'abattre, de peur qu'il ne morde les hommes et n'in- fecte les troupeaux. «Le prêtre, dans une société basée sur la raison et la science, le prêtre survivant aux ages nocturnes dont il fut un des plus redou- tables produits, le prêtre n'aurait d'autre place qu'k Bicêtre, dans le cabonon des fous dangereux. Exclusion, ostracisme, prison perpétuelle, bagne et cachot, tout est bon tout est légitime contre lui. Discuter avec ga! Non, mais le museier, mais le mettre b mort: car la peine capitale, si odieuse qu'elle soit n'est pas trop forte pour eet empoisonneur plus effrayant que Borgia, plus infkme que Gas- taing. Le respect de la vie humaine cesse envers ceux lit qui se sont mis volontairement hors de l'humanité.» Tout est permis contre le prêtre. On peut le tuer, partant aussi le difFamer. II nous étonne que la Flandre libérale, qui ramasse si goulument les miettes sous la ta ble des Gharbonnel et des Furnémont, n'ait pas reproduit ce langagede forcené. Allons, messieurs! ua peu de fierté, un peu de cou rage, et dites carrément, comme la Raison, vos «principes» et votre programme! L'Ëtat indépendant du Congo voit se développer régulièrement ses institutions administratives et judiciaires les missions catholiques se multiplient les centres de civilisation grandissentla paix générale se maintient, grace k une milice active qui comprend déjk 15000 nègres, enrólés sous Ij commandement de 300 officiers blancs les essais de cultures de coton, de tabac.de vignes, de céréales réussissent; la récolte de caoutchouc augmerite; le commerce général se chiffre par 70 millions de franesles télégraphes et les routes pour automobiles sillonnent la region centrale le chemin de fer de Matadi k Léopoldville fait 8 millions de recettes annuelles et ne suffit plus k l'activité coloniale. On met la main k d'autres voies ferrées, soit pour relier le haut Congo aux grands, lacs Albert et Tanganika, soit dans la région du Katangs, cü les mines d'or et de euivre sont en voie d'exploiiation, etc. Eb bien le croirait-on Ges brillants résultats, qui, de l'avis de tous, font du Congo beige une colonie africaine nrodèle, ont fini par exciter la jalousie de quelques commergants anglais et surtout des mission- naires protestants, vexés de l'insuccès de leurs efforts évangéliques. Une partie de la presse britannique et même allemande, faisant chorus, a reproduit leurs calomnies au sujet de prétendues atrocités exercées sur les Noirs et des entraves soi-disant apportées k la liberté commerciale. Les accusateurs ont forcé le ministre anglais, M. Balfour, presque malgré lui, k adresser une note au congrès de Berlin pour faire examiner ces abus, et les réprimer s'ils son düment constatés. Or, le gouvernement du Congo, dans une réponse sage, modérée et ferme, n'a pas eu ILL,. - 1 JOURNAL D'TPRES

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1904 | | pagina 1