ORGANE CATHOLIQUE
DE L'ARRONDISSEIENT
Mercredi 13 Janvier 1904
10 centimes le N°
Année 39 N°381l
POOR LE PAPE
Au profit (1 es pauvres
Extension Universitaire
catholique
L'élection d'Ypres
On s'abonne rue au Reurre, 36, a Ypres, et tous les bureaux de poste du royaurne.
id.
Liste précédeiite fr.
E. H. Ed. De Beir, pastoor, Kemmel
E. H. C. Cornette, cnderp.,
Eene onbekende, id.
Coleta De Vooght, id.
Eudcxie Vanboecke, id.
De Koster van'tEngdsch Klooster,Yper 5 00
Mademoiselle Mulle 100 00
E. H. Vanneste, pastor, Reninghelst 30 00
385 00
20 00
5.00
10 00
5 00
2.00
Une fète de charité sera d noée au Collége
Si-Vincent, le Lundi 25 Janvier, 4 h. '1/2
du soir.
Comme nous 1'avioDS annoncé,la première
conférence de M. Michotte a eu lieu Dimau
che dernier. Conscient de sa tAohe de pro-
fesseur k l'Extension Universitaire, lache qui
consiste k vuigariser les grands problèmes
de la science contemporaine, le sympathique
conférencier a pleinement répondu k l'attente
de son public le silence religieux avec ie-
quel deux cents personnes l'ont écou.é, en
témoigne.
S'il est une question importante en philo
sophic comme en sciences, c'est sans aucun
doute, celle de l'Evolutionnisme. On ss sou-
vient des discussions sans nombie, des que-
relles passionnées que souleva l'ingénieuse
bypothèse de Darwin. D'une simple théorie
d'histoire naturelle on fit bientót une doctrine
philosophique, et dans les milieux savants
la doctrine évolutive devini un nouveau
Credo desliné k remplacer pour de bon l'an-
cien Credo catholique devenu suranné. Au-
jourd'hui il semble que l'évolutionnisme soit
en baisse, même parmi les naturalistes qui
restent confinés dans leur domaine propre.
M. Yves Delage, professeur de biologie k
la Sorbonne, un rationnaliste notoire, écri-
vait en 1895: «Je suis absolument con
vaincu qu'on est ou n'est pas transformiste
non pour des raisons tirées de l'histoire na
turelle, mais en raison de ses opinions phi-
losophiques. Quoi qu'il en soit, l'extension
universitaireYproise, a le devoir de remerc;er
un savant de la valeur de M. Michotte d'avoir
exposé devant elle avec tant d'impartialilé,
un problème aussi brulant qu'actuel. 11 ne
nous appartient pas de retracer ici les points
traités par le conférencier le lecteur dési-
reux de se remémorer les grandes lignes du
sujet, consultera l'exct llent syllabus qui a
été mis k la disposition du public.
Nous nous contenterons ici de faire re-
marquer, la précision, la méthode, la lumi-
neuse clarté, avec laquelle M. Michotte a mis
en relief, la définitiort, les principes géné-
raux de l'Evolutionnisme, et l'art avec lequel
ila sü caractériser les différentes formes spé
ciales de cette doctrine. Le tableau de ses
origines historiques était complet et achevé.
Successivement, nous avons vu passer
devant nous, Darwin avec ses précurseurs
franpais, Von Hartmann, ce major prussien
qui retiré du service pour ses blessures,
s'occupait d écrire la Philosopbie de l'Ic.
conscient eiifin le trop fameux Haeckel,
le père du Monisme brutalement matérialiste.
Se plagant au point de vue religieux, M. Mi
chotte a nettement déflni la position des
catholiques vis-k-vis de l'évolutionnisme la
création originaire de la matière et celle de
l'kme bumaine étant admise (et ce sont Ik
des questions que les sciences d'obsnrvation
k elles seules ne sauraient résoudre) l'évo
lutionnisme devient une question absolument
libre.
On le voit pour traiter toutes ces ques
tions aujourd'hui l'exposé objectif, demain
les arguments pour ou centre l'évolutionais-
me, il faut un naluraliste doublé d'un philo-
sophe, M. Michotte en est un, et k l'entendre
causer aussi simplement, aussi familière-
rnent, on ne se douterait rét-llement pas qu'il
lui a fallu compulser une cinquantaine de
volumes abstrus.revêches, illisibles on sait
que les évolutionnistes pratiquent besuccup
la maxime odi profanum vulgus Cet art
de vuigariser est une qualité maitresse et le
public l'a hautement appréciéc.
Dans notre numéro de Simedi dernier,
nous avons annoncé, suivant la fai d'un cor-
respendant, que l'élection d'Ypres était par-
tiellement invalidée.
Dès Dimanche matin paiaissait l'arrêié
royal dont nous publions plus loin les
termes.
Nous nous inclinons devant la chose jjgée;
mais nous dirons toute notre vie, ct malgré
tout, que la décision de la Députation perma
nente nous parait inattaquable en droit.
Que l'on compare les considérants de cette
délibéraliori k ceux de la décision ministé-
rielle, et l'on se rendra k l'évidence.
Si les Cours etlribunaux avaient eu k se
prononcer, ils auraient dit que des électeurs
qui ont valablement voté n'ont pu, par leurs
votes, invalider la décision du corps élec-
toral.
Les électeurs dont les votes out été annu-
lés devaient-ils étre admis k voter, lorsqu'on
neproduisait pas centre eux la preuve de
l ur incapacité, au moment même du vote
Oui, dit l'arrêlé royal.
Leur vote es'.-il valablement acquis?
Non, dit l'anêté royal.
C'est de la contradiction, ou neus ne nous
y comprenons plus.
Que les deux électeurs, condamnés d'ail-
leurs pour des faits qui ne sont pas infkmants,
aient voté pour les catholiques,c'est possible.
Et si neus disions que c'est p obable, cela
ne changerait rien k notre tbèse.
Devaient-ils être admis au vote Les
bureaux devaient-ils proclamer élus nos can
didal MM Lemahieu et Vanden Boogaerde?
Voiik la question.
Ou ne con leste pas le dioit des bureaux.
Peut-on dès lors en appel et en cassation
la Députation permanente en degré d'appel,
le gouvernement en degré de cassation
mod fier une décision légalement rendue par
le premier juge
On ne fera comprendre cela k aucun juris-
consulte qui vrut bien mettre ses préjugés
de cöté,
lei, comme en toute matière, les régies
générales du droit doivent être admises.
Que si l'on s'appuie sur ce que MM. Le
mahieu et Vanden Boogaerde peuvent avoir
été élus grkce sux votes de deux incapables,
nous ne le coritredisons pas. Ils ne seraient
done pas élus, moralement parlant. Mais
juridiquement, ils le sont incontestablement.
Or ici,comme dans tout notre droit positif,
c'est la loi qu'ii faut suivre.
Les incapacitésdont il s'agitsont le droit,
de même que toutes les dispositions légales.
Cela peut êire fèebeux, tnais cela est
air.si dura lexsed lex.
Et voyez k quels expédients la jurispru
dence administrative doit recourir pour fixer
les cbiffres des voix obtenues en moins par
suite du vote des condamnés
On défalque sept votes du nombre de votes
obtenus par chaque candidat, comme sices
deux électeurs avaient étuis quatorze votes
C'est peut être la jurisprudence adminis
trative, mais c'est une absurdité. Et remar-
quez que tout autre mode de rectifier le
scrutin est tout aussi absurde. L'on tombe
irévitablement dans ces absurdités dès quo
l'on s'écarte du texte forniel de la loi.
Nous disions tout k l'beure que nous nous
inciinons.
C'est vrai, et, puisque nous devons re-
commencer l'élection pour deux mandats,
nobs allons done recommencer.
Le premier mouvement de colère passé,
nos amis se sont mis k l'oeuvre,avec beaucoup
plus de courage et d'énergie qu'avant le 18
Octobre, avec beaucoup plus d'union et d'u-
nité aussi, et avec la ferme conviction que,
du scrutin nouveau, sortira une victoire plus
grande que celle du 18 Octobre.
Courage, amis
De la Patr.e de Bruges
Après avoir rapporté l'arrêlé paru au
Moniteur, la Patrie nous donne une lepon
dont tous rios amis profiteront.
Voici ce qu'elle dit
Nos amis d'Ypres ont done k s'appréter k
descendre une seconde fois dans la lice avec
leurs adversaires.
II est k espérer que, mieux organisés en
vue de ce nouvel assaut, ils auront compléte-
ment oublié les petites dissensions intestines
quien octobre dernier ontparalysé une partie
de leurs efforts. C'est unis et disciplinés
qu'ils doivent marcher k la lutte, et c'est k ce j Harteel
compte seulement qu'ils verront le corps Iweins
électoral ratifier et compléter la victoire Laheyne
qu'ils ont si brillamment remportée anté-
rieurement.
Elections cominunales d'Ypres.
Reformation d'une décision de
la députation permanente du con-
seil provincial deFlandre occiden
tale.
LÉOPOLD II, Roi des Beiges,
A tous présents et k venir, Salut.
Vu le procés-verbal des éleetions qui ont eu
lieu a Ypres, le 18 octobre 1903, pour le renou-
vellemeot partiel du conseil communal;
Vu les réclamations formées contre ces élee
tions;
Vu la décision en date du 4 c^cembre dernier,
par laquelle la députation permanente du con
seil provincial de la Flandre occidentale valide
les dites éleetions;
Vu le recours formé, le 9 du même mois, par
le gouverneur de la province contre cette déci
sion;
Attendu que les réclamanls faisalentvaloirles
griefs suivants:
1" Un bulletin dont Ie point clair n'était pas
touché a été validé a tort en faveur de la liste II
et un bulletin analogue, favorable k la liste I, a
été annulé;
2" Deux électeurs jouissant ensemble de 7 suf
frages ont pris part au vote quoiqu'ils fussent
frappés d'incapacité par suite de condamnation;
3° Dans undesbureauxun bulletin non estam-
pillé a été classé parmi les bulletins blancs et
nuls, mais on n'a pas examiné, k ce point de
vue, les autres bulletins;
4° Dans un des bureaux de vote il manquait,
après la clóture du scrutin, deux bulletins ro
ses et un bulletin blanc.
Attendu, en ce qui concerne Ie premier point,
que la députation considère comme acquise la
validation du bulletin validé a l'unanimité par le
bureau et, d'autre part, valide le bulletin favo
rable k la liste I que le bureau avait auuulé a tort;
Attendu, en ce qui concerne le deuxième
point, que la députation, estimant qu'en l'ab-
sencede la production d'extraits des jugements
de condamnation, I'admission des électeurs con
damnés a été régulière, considère lesvotes qu'ils
ont émis comme déflnitivement acquis;
Attendu, en ce qui concerne le troisième
point, que la députation décide qu'il n'y a pas
lieu de procéder k un examen de tous les bul
letins dépouillés par le bureau qui a constaté
que l'un des bulletins déposés n'était pas revêtu
du timbre pour le motif qu'aucune fraude n'était
alléguée et qu'aucune observation n'avait été
produite dans le cours des opérations
Attendu, en ce qui concerne le quatrième
point, que la députation constate que le nom
bre des bulletins trouvés dans les urnes
correspond au chiffre de ceux qui, d'après les
procès-verbaux de vote, devaient s'y trouver et
qu'il s'agit, en conséquence, d'une erreur
matérielle commise par le bureau de vote dans
le compte des bulletins
Attendu que, en tenant compte du bulletin
validé par la députation permanente en faveur
de la liste I, le résultat du scrutin s'établit
comme suit
Nombre des votes valables 4,510
Majorité absolue 2,256
Suffrages obtenus par les candidats.
Liste I. Liste II.
MM.
Colaert 2,305
D'Iluvettere 2,280
Iweins d'Ecckhoulte 2,274
Lemahieu 2,256
Sobry 2,274
Struye 2,291
Vandenbogaerde 2,256
Vanderghole 2,270
Tousles candidats de la liste II, ayant obtenu
la majorité absolue, sont proclamés élus.
Attendu que la décision de la députation per
manente est juslifiée, en ce qui concerne le
premier et les deux dernieis points, mais que
c'est k tort que cc collége estime qu'en l'ab-
sence de production, au moment du vote, des
preuves légales de fincapacité électorale de
deux citoyens dont les droits électoraux étaient
suspendus par suite de condamnation judiciaire,
on doive considérer les votes de ces deux élec
teurs comme valablement acquis
Attendu qu'en effet la loi stipule expressé-
ment que Sont frappés de la suspension des
MM.
Beesau 2,060
Dechièvre 2,082
Dedeystere 2,048
2,057
2,074
2,063
Nolf 2,144
Speybrouck 2,047
JOURNAL D'TPRES
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