Le canal Lys-Yperlée a la Chambre Une oeuvre d élite M. Colaert. Messieurs, un de nos honorables collègues disait tout it i'heure que les questions d'intérêt local doivent se trailer dans le cabinet du ministre. J'en tom be d'accord avec lui. II estcependant des questions qui deman- dent un débat public puree que, it délaut par le gouvernement d'exercer son initiative, la Chambre peut intervenir et forcer la main au gouvernement. M. Antoine Delporte. C'est ce que vous ne faites jamais M. Smeets. On renverse le ministre, voilk tout. M. Colaert. Une des ces questions est l'achèvement du canal de la Lys k l'Yperlée, question presque jubilaire, puisqu'elle date k peu prés de l'entrée au parlement de l'honorable M. Tack. C'est vous dire, mes sieurs, que la question est fort ancienne. L'honorable M. Tack l'a soulevée k diffé- rentes reprises; de nombreuses fois il a joint ses efforts k ceux de ses collègues d'Ypres pour obtenir enfin l'achèvement de ce canal. M. Tack. Qui est le complément du canal de Bossuyl k Courtrai. M. Colaert. J'allais le dire, et j'ajoute que c est aussi le complèmeat du canal de l'Yser. Comme je viens de le dire, cette question est fort ancienne et il est plus que temps que les travaux soient acbevés, k moins que M. ie ministre ne prétende qu'il y a lieu de combler le canal, ce qui serail une grande perte non seulement pour l'arrondissement d'Ypres, mais aussi pour les fiances de l'Etat, car tel qu'il est il a déjk coüté plusieurs millions. II ne manque qu'un demi-million de francs pour achever les travaux. M. Buyl. On a nommé une commission pour examiner cette question, mais nous ne connaissons pas encore la conclusion de son travail. M. Colaert. Je pense que cette com mission n'a pas encore conclu. Cependant, si j'en croisune déclarationfaitepar l'honorable M. De Bruyn alors qu'il était ministre des travaux publics, la commission était k cette époque-lk sur la point dedéposer son travail. II me parait que le rapport doit être déposé maintenant et je demands k M. le ministre s'il connalt les conclusions de la commission ou si, k défaut de ces conclusions, il va lui- même prendre une décision. On dirait que oui, par ce que j'ai vu au budget extraordi naire un crédit de 250,000 francs pour l'a chèvement du canal de l'Yperlée. M. Buyl. Ce crédit est insuffisant. M. Colaert. i Je serais déjk heureux, je ne dirai pas si ce crédit était voté, car la Chambre le vötera certainement, mais si je voyais employer ce crédit k des travaux quelconques au canal en question. Ce nest pas la première fois qu'un crédit de ce genre figure au budget, mris il tombe chaque année en boni. Nousavons beau voter des crédits pour l'achèvement du canal de la Lys k l'Yperlée, le gouvernement n'exöcute pas les travaux. Je voudrais bien savoir de l'honorable ministre quand il compte meure la main k l'oeuvre. S'il me répond, que la commission spéciale n'a pas encore conclu, je le prierai d'exiger de cette commission quelle fasse connattre le résultat de ses étu des. II y a plus de cinq ans qu'elle est saisie de la question c'est plus qu'il n'en faut pour aboutir. Je regrette icfinimentquele gouvernement ne mette pas plus d'activité k resoudre cette question. II y a deux ans, au Sénat, répon- dant au regretté M. Iweins d'Eeckhoute, l'honorable ministre promit que l'on mettrait sans retard la main k l'oeuvre. Je puis, s; vous le voulez, monsieur le ministre, vous citer le passage de votre dis cours. Done, il y a deux ans, l'honorable ministre était décidé. L'est-il encore actuel- lement J'attends sa réponse et, en tout cas, je me permets de faire valoir quelques con- sidérations en faveur de l'acbèvement du canal que nous réclamons. Tout k l'beure, je disais quece canal avail déjk englouti plusieurs millions. M. Tack. On a déboursé déjk 8 milli ons. M. Colaert. Je ne pense pas qu'on doive même disposer encore d'un million pour en réaliser l'achèvement complet. D'ail- leurs, le canal est acbevé, il n'y a plus que la question du tunnel prés de l'Afgebraade molen J'ignore quelle solution sera donnée k cette question. Va-t-on vefaire la partie éboulée Va-t-on renoncer k la restauration du tunnel et construire ie canal k ciel ouven? Nous n'en savons rien. Voilk cependant la seule question k trancher.Je sais que i'irigé- nieur en chef, M. Froiaure, de résidence k Ypres, a été chargé depuis longtemps de Tétude de cette question et que son remar- quable travail est achevé. Les millions qui ont été consacrés par le gouvernement k la création de ce canal, restent done absolument improductifs. Si le canal était achevé, pour peu quM produise, il donnerait un certain intérêt aux millions qui ont été dépensés. Mais dans cette affaire il y a aussi k envi sager la question des intéréts privés. Notre commerce et notre industrie ne peuvent pas prendre tout le développemcnt dont ils sont susceptibles si le canal n'est pas achevé. Tout le monde salt, par exemplc, que pour le transport d'un bateau de charbon ou de matières pondéreuses quelconques, il faut payer plus qu'on ne pais k Roulers, k Comi ties, k Courtrai el aiileurs. Cela secomprend; car on doit les faire venir par chemin do fer; et celui-ci n'est pas suffisamment outil- lé pour pouvoir opérer ie transport des matières pondéreuses k un prix qui soit avantageux pour le négociant. M. Tack. On est plus vite par eau h New-York qu'k Ypres. (Rires). M. Colaert. Parfailement. Done, mes sieurs, dans l'intérêt du commerce et de l'industrie de la ville et de l'arrondissement d'Ypres, racbèvemeat du canal s'impose. Je répète qu'e'n votant les 250,000 francs cette année, la Chambre exprimera ainsi, encore une fois, son désir de voir le canal terminé; mais si l'honorable ministre des fitnances n'utilise pas ce crédit, les choses seronl telles qu'il y a deux ans, qu'il y a quatre ans et davantage. L'honorable M. Buyl disait tout k l'beure que ce crédit était insuffisant. Je lui dirai que les 250.000 francs suffiront k effeetuer les travaux que nous demandons dans I'année courante. Ce que nous désirons, c'est qu'on melle la main k l'oeuvre car il est indubi table, me parait il, que dès qu'on aura commence, on finira les travaux sans inter ruption. Je serais extrêmement au regret de ne plus pouvoir suivre le gouvernement, que je suis d'aiileurs toujours quant il s'agit de grandes entreprises, et de devoir demander k tous les députés de la Flandre de s'unir a nous pour voter un crédit malgré le gouver nement, de fagon k donner k celui-ci l'injonction nécessaire pour qu'il acbève le canal en question. Je serais peiné d'agir ainsi, d'autant plus que je dois reconnaitre que l'honorable ministre des finances et des travaux publics a déjk fait beaucoup pour la ville et l'arron dissement d'Ypres. Seulement la grosse question, sur laquelle tousles partis et tous les intéressés insistent, c'est celle de l'achèvement du canal de la Lys k l'Yperlée. J'attends avec confiance la réponce de M. Is ministre. II est superftu de me dire qu'un crédit est inscrit au budget extraordinaire. Je le sais et je n'aurais même dü parler de la question que pendant la discussion de ce budget. Si j'ai soulevé ce point aujourd'hui, c'est que j'ai voulu préparer la voie k mes collègues qui voudroct bien me suivre sur ce terrain, non seulement mes collègues d'Ypres, mais même ceux des Flandres, pares que tous nous avons les mêcaes intéiêts. Le bassin de Charleroi est également intéressé k l'achèvement de ce canal, ainsi que l'arrondissement de Courtrai, dont M. bref délai, de même que ceux proposés pour la Lys et autres analogues. Ce-a nous permettra de voter k notre tour tous les travaux proposés par le gouve rne ment dans l'intérêt du pays. Nous ne pou- vons pas être placés dans cette situation que neus n'obtenons rien dans les petits arron dissement, tantis que les grands, on fait des depenses énormes, quelquefois même exeessives. (Trés bien sur quelques bancs a iroite. M. Buyl. J'adbère k tout ce qui a été dit en faveur du poet de N.eupon amsi qu'aux judicieuses oOservationsd.: M. Co; ert concetnanl Ie canal de la Lys k i'Ypeiié..-. Je n'insiste pas ayant résumé k-ut a que j'avais k dire dans une broc. ure que j'ai envoyé k tous mes collègues et aux ministres. Si le canal s'est fermé brusquement c'est qu'il ignorait la nature du sol. M. Colaert. C'est un terrain spécial trés mauvais M. Buyl.Une commission aegéologues devrait examiner k fond ces terrains. Pourle surplus, nous devrions tous nous unir pour forcer la main au gouvernement, afin d'-obie- nir ce canal doet M. Nolf a préconisé l'acbè vement et dont j'ai fait une étude spéciale, J'ajoute que j'ai consulié des hommes com pé tents. Le ministre a donné des instructions peur que des procès-verbaux ne soient plus dres- sés aux molocyclistes qui empruntent les voies cyclables. Mais son collègue dc la jus tice, qui est d'un autre avis, continue k faire sévir. M. do Smet de. Naeyer, ministre des finan ces et des travaux publics. Messieurs, je i répondrai tout d'abord k l'honorable M. Bvul pour lui faire remarquer que la question du i canal de la Lys h l'Yperlée ne concerne pas ie budget actueilement en discussion, mais bien le budget extraordinaire. (Rires En atten dant i'occasioa prochaine de m'en expliquer, je constate que l'honorable M. Buyl tombe dans une singulière contradiction en m'invi- tant tout k la fois k mettre la main k l'oeuvre et, ü'autre part, k faire procéder k da nou- velles études par la commission complétée par l'adjonction de géologues. M. Nolf. li y a le rapport de l'iögéaieur qui est déposé depuis longtemps. M. de Smet de Naeyer, ministre des finan ces et des travaux publics. C'est sans grande conviction, m'a-l-il paru, qu'on a parlé de ce ti avail difficile et délicat. Quqi qu'il en soit, nous pourrons trailer le sujet k i'occasion du budget extraordinaire, lequel, comme l'a mentionué l'honoiable M. Colaert, renferme un crédit relatif k l'objet. L'honorable M. Colaert a bien voulu reconnaitre i'aclive impulsion donnée aux travaux publics en général dans son arron dissement. J'acceple volontiers eet hommage pour le joindre k celui que l'honorable M. Raemdouck a fait entendre en ce qui concer ne le Pays de Waes.... M. Nolf. Messieurs, cette discussion ne serail pas compléte... M. da Smet de Naeyer, ministre des finances et des travaux publics. Une discussion n'est jamais compléte. (Rires.) M. Nolf.—si je ne venais a montuur reprises, ont été déveieppés dans cette en ceinte el qui militent en faveur de l'acheve- ment de ce canal. Je ne veux insister que sur un point qui a son importance et que l'honorable ministre semble ignorer c'est qu'uue solution est proposée pour l'achève ment des travaux. M. l'ingénieurFroidure, qui a la direction et la surveillance des tra vaux, a fait k ce sujet des propositions k la suite d'études savantes et consciencieuses qui ont été publiées. La question est done élucidée. La vérité est que l'autorité supérieure seule est coupa- ble elle reste inactive et mëconnalt ainsi les intéréts du trésor en laissant improductif un capita! de plus de 7 millions. Je rne permets de rappeler encore k l'ho norable ministre les travaux qui ont été deci des pour éviter les inundations de la Lys et que l'on n'exécute pas. J'insiste aussi pour 1'établissement de passerelles k Comines et k Wervicq. Tack est en ce momeril le représentant ie plus autorisé. J'insiste done et je demande que M. le ministre fasse exécuter ce travail dans un appuyer les observations présentées par mes honorables collègues, MM. Colaert et Buyl, en tarn qu'elles lendent k démontrer la nécessité d'achever le canal de la Lys k l'Yperlée. M. de Smet de Naeyer, ministre des finances et des travaux publics. J'ai déjk fait remarquer que la question concerne le budget extraordinaire. M. Nolf. Soit, mais jan'en regrette pas moins dès maintenant que l'honorable minis tre nait pas cru devoir nous donner une réponse satisfaisante. Voilk vingt ans qu'on nous fait des promesses. M. De Bruyn, lui, nous répondait ckaque année Le canal est en observation. [Rires.) M. De Bruyn. C'était vrai. M. Nolf. L honorable M. de Smet s una autre réponse il nous dit Je vous répon drai plus tard, ia question est délicate diffi cile, etc. Messieurs, ja n'eniends pas revenir en ce moment sur les arguments qui, k maintes L'oeuvre des retraites ouvrières établie k Ypres nous a fourni dima-nche dernier la preuve d'une vitalité, qui honore les hommes mériiants qui la dirigent. Fondée i! y a quatre ans par notre zélé doyen, Monsieur le chanoine De Brouwer, elle a pour but de permettre aux ouvriers d'ailer par groupes se recuaillir pendant trois jours sous le regard de Dieu, examiner leur conscience, purifier leur kme, redresser leur vie, pour retourcer ensuite, plus vail- lants et plus forts, oil les appellent ies rudes exigences de leur vie laborieuse. L oeuvre a la noble et sainte ambition da faire de ces travailleurs des chrétiens convaincus et généreux, d'en faire ensuitw des apótres qui porteront l'Evangile du Christ dans les milieux oil Dieu lui-même les a placés. Ce but éminsmmenl chrélien et social est poursuivi k leur retour de la maison de retrai tes fermées établie k la résidence de ia Com- pagnie de Jésus k Gand. Sous le nom de Ligue des amis du Sacré-Cceur de Jésus, les anciens retraitants se réunissent tous les roois au pied de l'autel; fortifiés par l'appro- che des Sacraments et la bonne parole de i leur Directeur, lis sentent se réveiller en leur ame les bonnes impressions de la retraite et prient pour obtenir la persévérance des j membres et la conversion des frères égarés. Les débuts de l'oeuvre furent modestes et ditficiles; mais depuis elle se consolide et s'étend grkce aux efforts inlassables de son I dévoué Directeur, Monsieur l'abbé Herman, j qui par son zèle et son sens pratique lui a fait produire en peu de temps des résultats trés consolants. A I'occasion de la visite du R. P. Adriaen- sen, Directeur de la maison de retraite de Gand, la ligue était en fêie Dimanche der nier. Le matin, plus de cent anciens retraitants assistaient k ia récollection mensuelle dans la chapelle des Pauvres Claires. Les membres du comité protecteur de l'oeuvre s'étaient fait un devoir de s'y repcontrer avec leurs proté gés pour assister k la Ste-Mssse, entendre lo sermon et participer au Banquet Eucha- ristique. Les beaux chants liturgiques, exé- cutés par toute lassemblée, selon le voeu de j 'J'8 contribuaient k rehausser cette I solennité religieuste ou les diffërentes classes de la société fusionnaient en un seul esprit et un seul coeur. A Tissue de la cérémonie le R. P. Directeur remit aux chefs de section, qui sont le3 chevilles ouvrières de l'oeuvre les insignes de leurs functions,les rcmerciant de leur noble dévouement. A 5 heures du soir, les membres de la Ligue se retrouvaient k la même table dans un frugal gouter. Ils eurent I'occasion d'y remercier leur sympathique Président M. Georges Tack et di3 lui souhaiter longue via k ia tête de son oeuvre de prédilection. A 6 heures, la vaste salie des fêiès de la Congrégation de St Martin était trop petite pour eontenir le public, aussi nombreux que choisi, accouru pour entendre la conférence du R P. Adriaensen sur l'OEuvre des Retrai tes ouvrières.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1904 | | pagina 2