Mercredi 20 Avril 1904 10 centimes le N° Année 39 N° 3838 Tn La Religion dans la civilisation chrétienne Voyez la France Un discours de M. Woeste Le programme catholique Mort de M. Cantilliori w On s'abonne rue au Beurre, 30, a Ypres, et tous les bureaux de poste du rryaurric. que, pendant ee temps, le travailleur fran- pais a la consolation d'attendre le prélendu milliard des congrégations ou plutót de le voir fondre entre les mains de Messieurs les liquidateurs. II faut avouer que, comrne idéal, c'est assez rnaigre. On comprend que les citoyens beiges soient en droit de désirer mieux, et qu'ils soient peu tentés de s'exposer aux aventures anti-cléricales. Le JOURNAL D'TPRES parart le Mercredi et le Samedi. Le prix de 1'abonnement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnement» sont d'un an et se régulanssent fln Déoembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco de port a l'adresse ci-dessus. Voulez-vcus vous rendre compte de l'in- fluence de la religion chrétienne dans la civilisation Supposez un moment quelle n'ait pas txisté. Effacez par la pensée ce qui subsiste d'elle dansles trois domaines du beau, du vrai et du bien. Coramencez par les arts plasliques. Eotrez dans tous les musées et décrochez des mu- railles, h l'exemple de nos édilts, 1 image du Christ! Faites disparaitre tous les tableaux oü figurent la Vierge et Dieu. Emportez les toilrs ou les statues qui repiésentent des saints, des martyrs, des apó'.res. Après la peinture et la sculpture, passez l'architeclure et jetez bas les catfcédrales. Après l'architecture, la musique. Rayez du nombre des compositeurs Haendel, Pa- lestrina, Bach et taut d'autres. Expurgcz l'ceuvre de Beethoven, de Mozart, de Pergo- lèse, de Rossini, de tout ce qui a élé inspité par la religion chrétienne. Entrez ensuite dans la sphère de la pensée et de la poésie supprimez Bossuet, Pascal, Fénelon, Massillon ötez Polyeucte h Cor- neille, Athalie h Racine. Proscrivez le du Christ dans les vers de Lamartine, Victor Hu<;o, voire même de Musset. Ce n'est pas tout. Faites un pas de plus. Détruisez aussi les hópitaux t'ondés sous 1 ins piration de la foi chrétienne. Supprimez les saint Vincent de Paul, les saint Francois d'Assise... Effacez, enfin, effacez toutes les traces qu'a laissées sur la terre le sang sorti des blessures de Celui quo j'entends quelquefots appeler le Periau. Puis, cette besogne accomplie, retournez vous. Embrassez d'un long coup d'ceil les dix-huit ceDts ans échelonnés derrière vous et regardez sans épouvante, si vous le pou- vez, le vide que fait h travers les siècles cette seule croix de moins dans le monde. E. Legouvé, de l'Académie frangaise. Les annonces coütent 15 centimes la ligre. Les réclames dans le corps du journal content30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc la ligne. Les ruméros supplémentaires coütent 10 franïs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exceptó les deux Flandres) s'adresser a XAgence Havas Bruxelles. rue d'Argent, n° 34 et a Paris,8, Place de la Bourse griefs locaux que l'on peut formuler a l'a- déjè constituer un Code du travail au dressedesdirigeantscatholiques? En arrivant j raoyen des lois et des réformes dont ie parti h Verviers, j'ai entendu purler d'unè fiste catholique a pris i'initiative. dessidente. Je me demande, k supposer qua Notre programme a élé aussi un pro- les rumeurs dont on m'a parlé soient exac- gramme d'activitê. nom de Juste observation du Courrier de i'Escaut et bien faite pour s'imposer h l'attention de l'esprit public Nous ne dcvons pas aller loin pour sa- voir ce qui adviendrail de la Belgique le jour oü la direction des choses publiques serait abandonnée une coalition libérale- socialisie. II nous suffit de jeter un coup d'ceil du cóté de la France. La liberté ny existe plus que pour les francs-uit.cons et leurs fidèles les autres sont traités en pa- rias, expropriés ou expulsés. La paix sociale se manifeste pardesgrèves tumultueuses tantót sur un point, tamöt sur un autre. La confiance publique fait fuir les capitaux ir l'étranger. Quand undéputéde- mande h M. Combes que l'on scnge aux pen sions ouvrières, il est traité de traitre et on lui répond que la question cléricale doit avoir le pas sur toutes les autres. II est vrai Au banquet de ia Fédération des Cercles et Associations catholiques, M. Woeste a prononcé, Dimanche dernier, les paroles suivantes, que nos lecteurs liront avec in térêt. Je sersis un iugrat, si je n'étais profondé- ment touché des manifestations faites en mon honneur. Je vous en exprime ma profonde gratitude et je voudrais l'exprimer it chacun de vous en particulier. Je désire cependant remercier plus particulièrement M. Godard qui, en parlant au nom de la jeunesse, a prouvé que notre cause ne périra pas avec nous et que, par conséquent, se perpétuant dans les jeunes, elle est immortelle. Nous nous trouvons en ce moment h la veille des électioas. 11 en est, même parmi les catholiques, qui, étant doncé que le gouvernement catholique est depuis si long- temps au pouvoir, se demandent s'il ne conviendrait pas ii l'instar de ce qui se passé en Angleterre, qu'il passat les rênes du gouvernement h un autre parti. C'est qu'en Angleterre on sait que les conditions essen- lielles de gouvernement seraient sauvegar- dées. 11 n'en est pas de même ea Belgique. Les condilions vitales du pays seraient com promises si i'un quelconque de nos adver- saires s'emparait du pouvoir. Le Gouverne ment a-t-il d'ailleurs commis une faute quelconque qui justifiersït son remplacement par un autre Nous rie le croyons pas. Néanmoins nous faisons aux partis adverses une part de représentation que certains jugent excessive. Parfois, dans certains centres locaux, on entend formuler des criti ques. En pourait-il être autrement Des dissensions se produisent même au sein des families. Comment ne s'en produiiait-il pas au sein du pays Dans l'ensemble, le Gou vernement n'a montré aucun signe de déeré- pitude. D'ailleurs, h qui con fier Ia conduite des affaires, puisque, it l'exception du parti catholique, aucun parti nest assez fort pour gouverner ?ll lui faudrait, comme en France, constituer un bloc anticlérical, sous la gou- verne de quelques Jaurès. Le programroe de ces gens peut se résumer en une phrase La guerre h la religion et it son enseignement. 11 fut un temps cü, par 1 organe d un miinsire libéral, les libéraux proclamaient que la religion devait être inscrite au frontispice de notre enseignement national. On a fait du chemin depuis ce moment, et c'est h des manifestations contraires que nous assistons aujourd'hui. La sauvegarde de la religion est l'enjeu de la bataille. Que représentent, en présence de eet enjeu, les quelques petits tes, ce que eet éventuel et fort douteux élu pourait faire h lui tout seul au sein du Par lement (Appl.) Les catholiques allemands soul fiersdedire que «la cathédrale de l'unité» c'est l'idéal. Soyez, vous aussi, la cathédra le de l'unité, et si jamais quelqu'un vient qui en veut arracher une pierre, résistez de toutes vos forces pour empécher eet attentat. Je suis vieux.... (Non! non!) j ignore si longtemps encore je pourrai présider ces assises que je considère comme essentielies pour notre pays mais je veux user mes dernières forces it faite prospérer l'ceuvre entteprise. Aux flamands, je demande de faire montre de ténacité et de dire h l'ennemi: lei, on ne passé pas. Aux Wallons, je demande de faire montre de leur valeur et de leur fougue pour que Liége nous donne deux sièges de plus au sein du Parlement que Huy nous en donne un de plus et que Verviers conserve les positions acquises. Que tous s'unissent, car la bataille est proche et il s'agit de ne pas perdre une heure. Que cbacun de vous fasse son devoir et le salut de notre chère cause catholique est assuré. Parlant de l'Association catholique de Gand, M. le ministre Van den Heuvel a résu mé comme suit le programme catholique Dixfois depuis 1884, le parti catholique a afironté les luttes du scrutin dix fois la victoire a couronné ses efforts. Quel est le secret de cette fortune si constante, sinon la sagesse politique de ceux qui représentent le parti catholique dans les assemblées de la nation et au pouvoir En arrivant au pouvoir, le parti catholi que a déployé loyalement son programme, qui est un programme de paix et d'activitê. Programme de paix par la pratique sincère des libertés constitutionnelles. Les libertés, telles que nous les avons enten- dues, sont nou des libertés de fscde mais des libertés ré. lies, effectives.Le parti catho lique n'est point un groupe confessionnel et fermé conformément h la Constitution, il veut que tous les cultes trouv. nt, dans la liberté, les moyens de manifester leur action moralisatrice et sociale. C'est ainsi que la liberté d'enseignement a été pratiquée par les catholiques. lis ont voulu que cette libertéfüt effective, et h cette fin ils ont offert aux di vers groupes de l'opinion le moyen de Ion- der des éeoles, et les ressources nécessaires pour les conssrver et les développer. Lü paix, nous l'avons cherchée aussi dans la conciliation entre les patrons et les ou- vriersnous avons lóché de prévenir ou d'atténuer les conflits économiques en réglant les rapports entre le capital et le travail. Et notre oeuvre, eet égard, n'a sans doute pas été stérile puisqu'un adversaire, M. Destrée, avouait naguère h la Ghambrequ'on pourrait Activité qui, sur le terrain politique, s'est manifestée par deux réformes électcrales essentielies l'institution du suffrage plural et la repré-entation proportionnelle. Sur le terrain social, notre activité n'a pas moins féconde. Les encouragements donnés h la mutualité, notre syslème de pen sions ouvrières, notre régime sur les habita tions it bon marché, etc. it quoi tendent-ils si ce n'est stimuler l'activité, h généraliser lrs idéés et les habitudes de prévoyance Faut il parler de notre activité artistique Promenez-vous h travers les rues presque h cbaque pas, pour ainsi dire, vous retrou- vez la main du gouvernement qui protégé, restaure, accroit notre patrimoine d'art et de souvenirs. Enfin, l'activité économique de notre gou vernement ne s'atteste-t-elle pas dans les grands travaux maritimes de Gand, d'Anvers, de la cóle qui sont appelés h exercer une si considérable influence sur notre commerce Lorsque Fétranger viendra, en 1905, h Liège, il dira En effet, l'Exposition de Liège est belle et il ira voir le reste du pays et il s'écriera avee admiration Mais ce pays tout entier est une exposition im mense, une exposition oü se manifestenl la paix et l'activité dont la Belgique jouil. Voilé notre programme. II répond h notre idéal, qui n'est pas un idéal de haine, mais ua idéal de conciliation, de travail, de pro- giès. Notre idéal n'est point de rester un parti fermé et exciusif, mais d'ouvrir nos rangs it tous les hommes de bonne volouté et de travailler, avec le concours da tous, h la grandeur nationale. Sénateur catholique de l'arrondis- sement Courtrai-Ypres Dimanche est pieusement décédé M. Jos. Gantillion, fondateur et chef-homme de la G.lde des Métiers sénateur catholique de l'arrondissement de Gourtrai-Ypres. II succotnbe la pneumonie qu'il avait contractée récemment et qui s'aggrava lors du décès de son Ills ainé Carlos, le 24 mars dernier. Malgré sa constitution débile, il se consa- crait, avec un dévouement admirable, au re- lèvement matériel et moral de la classeou- vrière. II était lame de cette Gilde des Mé tiers qui groupe en vastes unions profes- sionnelles les ouvriers catholiques de Cour- trai. Si le parti socialiste dispose peine de 100 voix dans notre ville si industrielle et si commerciale, c'est grêce hla forte organisa tion de la Gilde qu'en revient la cause et l'honneur. Toujours i la tèche,payanl de sa personne et de sa bourse, M. Gantillion jouissait d'une grande popularilé parmi nos populations JOURNAL «Sj

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1904 | | pagina 1