ORGANS CATHOLIQÜE DE L'ARRONDÏSSEMENT CURQiÜQUE ÏPROISE Samedi 23 Avril 1904 Association catholique de rarrondissement d'Ypres Les Sceurs de eharité expulsées des hópitaux de France En régime Combiste Funérailles de M. Cantillion On s'abonne rue au lieurre, 36, a Ypres, et tous les bureaux de poste du rryaume. Le JOURNAL D'YPRES fparait le Mercredi et le Samedi. Le prix de 1'abonnement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularissent flu Déoembre. Les articles et communications doivent étro'adressés franco de port a l'adresse ci-dessus. Le comité de l'association catholique se réunira demain, Dimanche 24 Avril, b 3 ii. de relevée, au «Volksbuis», b leffet de désigner ses candidats b l'élection Sénatoriale du 29 Mai. Après l'expulsion des Scours des écoles primaires, cü elles donnaient l'enseignement b des milliers d'enfants pauvrrs, voici raaintenant que s'achève 1 expulsion des Sceurs gardes-malades, afin de priver les hommes du peuple des soins assidus, dé- vcués et expérimentés que réclament la ma- ladie, 1'infirmité ou la vieillesse. Tous les jours, la presse quoiidienne de Francs nous appcrte le récit navrant de quelque expulsion nouvelle de Sceurs gar- des-malades, tout particulièrement des hópi taux militaires de la marine,oil eltes sétaient vouées depuis de longues années au soin des marins et des soldats A Lille, les Sceurs de la Sagesse qui, depuis quelque 40 ans, se dévouent, b la satisfaction de tous,au service des malades et des blessés, b l'Hópital mili taire, ont regu du Minislre dc la Guerre, l'ordre de se retirer... pour le l«r mai prochain. A titre de protestation contre de haineu- ses calomnies jetées par les persécuteurs sur leurs nobles et innocentes victimes, des journaux de France rappellent un haut témoianage rendu b ces héroïnes de la eha rité chrétienne en pleiue Académie fiangaise, lors de sa dernière assemblée soleunelle. M. Thureau-Dangia, le directeur de rillustre société, avait été chargé de pronon eer le discours annuel portant proclamation des prix de vertu pour l'année 1903. L'orateur, syant constaté que la plupart des récompenses avaient dü être attribuées it des personnes iuspirécs «par la foi confes sionnelle et le sentiment religieux conclu- ait en des termes qu'il est utile de reproduire aussi dans notre pays, car, r;e l'oublions pas, nos Combistes beiges n'aspirent qu'au moment oil ils pourront marcher sur les traces du renégat frangais et proscrire b leur tour ceux de nos enfants qui servent Dieu dans la vie religieuse. Voici les belles paroles de M. Thureau- Dangin De cela, remarquez-le bienje ne pré- tends pas conclure qu'il ne peut y avoir d'abnégation et de eharité héroïque que sous inspiration descroyances religieuses. Non, je connais, vous connaissez tous des exem- ples du contraire; mais je conclus que, dans la généralité des hommes et surtout dans ce monde des simples, des humbles, oü se recrutent les candidats au prix Montyon, dans le peuple de nos campagnes, la foi est la source habituelle, presque unique, de ces grandes vertus, de ces dévouements extraor- dinaires. Je ne disserie pas phiiosophiquement: je constate un fait. Dès lots, travailler, comme aujourd'bui en France on le fait ouvertement, j'allais dire officiellement, b détruire toute religion dans le peuple, n'est-ce pas risquer de tarir cetle source A-t-on le moyen de la remplacer? Ou bifcn croit-on que notre société puisse être privée de ces vertus, sans se trouver, du mêrne coup, diminuée, abaissée, découron- née 11 est bon, pour une nation, d'être riche, savante, lettrée, artiste, rsffinée en toutes cboses. Mais ce nest pas tout. II lui faut, pour servir de coaectif b une civilisation qui se préoccupe principalement de jouissance et de prospérilé matérielle, un certain ferment de beauté morale, de vertu héroïque et, pour trancher le mot.., de sainteté. Les dévouements decespauvresouvriers et ouvrières, de ces humbles servantes, que nous couronnor.s en ce jour, eest bien peu comme nombre b cóté, ja ne dirai pas seulement de tant de vices et de crimes, mais de tant d'existences médiocres, plates, ordi- naires, égoïstementconfortables ou ambitieu- ses; ce peu cependant est beaucoup. II sauve 1'üonneur de i'humanité, racbète ses lache- tés, apporte ia protestation de l'idéal contre tout ce qui tend b abaisser la vis. Ce sont les dix justes dorit la présence eüt empêché le Seigneur de prendre Sodome et Gomorrhe.» Contrairement b tous les usages tradition- nels, ce discours n'a pas en l'honneur de la publication au Journal officiel. li était une condamnation trop flagrante de la politique impie des gouvernants du jour. Est-ii nécessaire de faire ressortir tout ce qu'il y a d'anti-démocratique dans les mesu- res odieusement persécutrices de Gombes contre les ordres religieux Alors que les classes fortunées pourront, b leurs frais, assurer b leurs malades des soins aussi intelligents que délicats et dévoués, les pauvres, les classes plus ou moins déshéritées des biens de ce monde en seront absolument et forcément privées. Et b la place,... qu'auront-elles, aux jours mensgants de la maiadie, des accidents et de 1'infirmité, par suite de l'épuisement ou de Fftge En Francs, dans les hópitaux civils ou militaires, on placera soil des infirmières salariées, d'undésintéressemenl b la hauteur, médiocre, dc leur science acquise ou expé- rimentale; soit des infirmiers militaires sans instruction comme sans expérience, qui s'acquitteront de leur service comme de tout autre corvée avec la perspective de s'en libérer le plus tót possible. Hors de France, loin de la patrie absente, qu'auront, pour les soigner et les consoler dans leur abandon, les soldats et les marins, exposés b toutes sortes de maux dans des pays meurtriers par le climat comme par les conditions de la vie Ils auront, comme b la Guyar.e, pour rem placer les Sceurs expulsées, ils auront des condamnés de bonne conduite, dans les emplois d'infirmiers, Les annonces coütent IS centimes la ligre. - Les réclames dans le corps du journal coütent30 centimes la ligne. Les inss^tions judiciaires, 1 franc la ligne. Les ruméros supplémentaires coütent iO franjs les cent exemplaires. ?our les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a 1 'Agence Havas Bruxelles. rue d'Argent, n° 34 et a Paris,8, Place de la Bouras. Voilb oü en est réduite la France républi- caine Dans un récent examen du marebé finan cier, le Moniteur des Intéréts Matériels, parlant de la Bourse de Paris, disait Au nombre des motifs qui ont eneou- ragé les acheteurs et favorisé la reprise, je compte le depart de la Chambre. G'est un soulagement immense que ladispxrition, rr,ême momentanée, de ce Bloc, qui semble accumuler a plaisir les erreurs morales, politiques et économiques, qui en tout genre ne se signale que par des fautes imcorn- préhensibles les plus préjudic':ables aux intéréts du pays qui aieni été commises depuis longtemps. G'est la réflexion qui s'appliquerait bien- tót b la situation économique de ia Belgique si nos Combistes de bas étage et les saltitn- banques de ranticléricalisme parvenaieni b prendre le pouvoir. Le Progrès et le Weekblad ne souffienl plus mot au sujet des fraudes qu'ils ont at tribuées au parti catholique, b propos de l'élection communale du 7 Février. Pourquoi ce silence? Le sujet serait-il épuisé Pour nous, il n'est point épuisé, et nous rsviendrons birntöt sur certain fait d'une gravité exceptionnelle, et dont les journaux semblent avoir eu vent. Pérorantb Neuve-Eglise lors da l'installa- tion du nouveau bourgmestre, M. le Repré sentant Nolf a cru devoir mêler l'élection communale d'Ypres aux félicitations adres- sées b ses amis de ib-bas. L'honorable Député a dit que les cléricaux l'avaient remportémais, a-t-il ajouté, a quel prix M. Nolf avait mieux b faire que d'attaquer sournoisement ses adversaires politiques. La décision de la Dépuiation, validant l'élec tion du 7 Février, ayant été ratifiée par ie Gouvernement, le Député iibéral d'Ypres, pouvait interpeller M. le ministre de l'Inté rieur et lui demander compie de sou attitude, j Pourquoi ne IVt-il pas fait? II en est temps encore. Mais qu'il se dé J' pêche, la session sera close dans quinze j jours. Sénateur de Gourtrai-Ypres Les funérailles de M. Joseph Cantillion-De Mulie, Sénateur de Gourtrai-Ypres, ont élé célébrées solennellement mercredi matin, en l'église primaire de Saint Martin. Une foule énorme, représentant toutes les classes de la soeiéié, a tenu b manifester sa grande sym pathie pour l'illnstre défunt et a défilé b ia maison mortuaire, rue de Tournai. Trois discours ont été prononcés dans la chapelle ardente. M. le Sénateur G. Vercruysse, le premier, au nom du Sénat, de l'Association catholique de Courtrai et de ses amis, adit en termes érnus ce que fut son collègue dévoué et com pagnon d'armes dans les luttes politiques. L'orateur évoque rapidemeiit les services rendus par le défunt b Ia classe ouvrière, par sa lutte contre le socialisme. Comme chef-homme de la Gilde des Métiers, M. Can tillion aimait b présider les réutiions des unions professionnelles. Tout ce qui touchait b la condition des ouvriers, éveillait son at tention, provoquait sop. dévouément. Le roi voulant récompenser son zèle pour les rau- tualités, lui octroya au mois de Juillet 1902 la décoration spéciale de 1" classe. Au Sé nat, la législation du travail l'intéressa au suprème degré le commerce local trouva toujours en lui un défenseur infatigable. Le Sénat perd en M. Cantillion, un de ses hom mes les plus illustres la Patr ie, un fidè'e servrteurle parti catholique, un tribun populaire et ses amis, une partie de leur propre coeur, car b eux il avait fait un don de lui-même. II ofïre, en terminant, b sa veuve attristée et b ses enfants adorés, ses sentiments de profondes condoléances. M. Arthur Verbaegen, député de Gand et président de la Lrgue Démocratique beige, dontle défunt était membre du bureau, pro- nouce ensuite en flamand, un magnifique éloge de M. Cantillion et met en relief le bien qu'il procura b la cause des travailleurs. II le remercie des services rendus au bureau de la Ligue. M. Victor Onré, secrétaire général de la Gilde des Métiers de Courtrai, au nom du Comité et des membres de la dite Gilde, advesse un dernier adieu b leur chef-homme. II rappelle sa bienfaisance et son attachement b la cause catholique et démocratique. Sa devise, Pour Dieu et le Peuple, il Taccomplit fidèlement. li termine en le remerciant de ses sacrifices et de ses combats pour le bien- être de la classe ouvrière. La levée du corps a été faite b onze lieures un quart par M. l'abbé Degiyse, curé doyen de Saint Martin, entouré d un nombreux clergé. En tête du cortège funèbre, nous remar- quons les élèves, gargons et filles, des deux orphelinats, les drapeaux cravatés de deuil de toutes les corporations ouvrières et pro fessionnelles, que suit une nombreuse délé- gation. Sur le cercueil, porté par buit présidents des syndicats professionnels fondés par M. Cantillion, se trouve l'uniforme le chapeau b claque, i'babit et l'épée de sénateur. Les coins du poêle étaienl tenus par MM. Liebaert, ministre des chemins de fer, postes et télégraphes G. Vercruysse, séna teur Arthur Verbaegen, député de Gand et président de la Ligue Démocratique beige et Vandermensbrugghe, président du Tribunal de commerce et membre du Comité de la Gilde des Métiers. Le deuil était conduit par le fils du défunt M. Antoine Cantillion accompagné de M. l'abbé Deiaere, principal du collége Saint- Amand, de Courtrai. Parmi les nombreux personnages qui suivent, r.ous citerons, MM. le baron Béthu- ne gouverneur de Ia Flandre occidentale le JOURNAL D'YPRES

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1904 | | pagina 1