m a Tj tj ITi<WrT\ï Mercredi 15 Juin 1904 Quelle confiance A retenir Autres temps, mêmes procédés Un cinquantenaire a Ypres Tableau comparatif des Conseils provinciaux Collaborateurs On s'abonne rue au Beurre, 36, a 1 Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi ei le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 .c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularissent fln Décembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco de port a l'adresse ci-dessus. pres L'anticléricaiisme ou la guerre aux prin cipes religieux et sociaox du eatholicisme, doit, selon les prophéties de ses turbulents propagateurs,amener sur cette terre d'épreu - ves et de misères, une èra nouvelle de pros- péri'é et de bonheur comme i! na s'en vit jamais. Malheureusement, les faits vienoent con- tredire ces brillantes promesses et rendre ces sublimes prophéties aussi rnensongères que possible. Dans tous les pays oil la fougue aniichré- tienne s'est hissée au pcuvoir, partout oü elle a pu tenir les cordons de la bourse pu bl que, on a vu ses pontiles puiser au irésor commuti, non seulement jusqu'd épuisement du réservoir, mais rnênae jusqu'd l'entier ta- risseraent des sources. Qu'on se souvienne du Portugal, de l'Ita- lie, etc. et qu'on revoie l'ceuvre de la Révo- lution en France et ce qui s'y passe encore actuellement. Si bien que les pauples, meilleurs juges, dans leur bon sens intéressé, que dans le tumulte troublant qui forme l'atmospbère agitée des élections, s'empressent de mettre leur petit avoir en sécurité quand le m.incbe du poële est tenu par cette espèce d'apötres. Aussi quelle confiance éclate dans ce mou vement persistant du peuple autour de la caisse d'épargne de France. L'an dernier les retraits avaient excédé les dépots de plus de cent millions. Voici une statistique récente qui montre la persistence de la défiance populaire en même temps que l'épuisement des richesses de ce pays, do miné par l'anticléricaiisme. Du 1" au 11 Juin 1904 déposé aux caisses d'épargne 3 548 743.05 Ir. retiré des 6.915.845 60 fr. Excédent des retraits 3.367.102,55 fr. L'excédent des retraits depuis le'ler Jan vier jusqu'au 10 Juin atteint le chiffre de 26 millions 959.439 francs 50 centimes. Voiid un fait que les hommes d'ordre, les travailleurs honnêtes et économes feront bien de ne pas oublier dans {'effervescence d'une lutte électorale. G'est aussi une excellente douche d servir aux chauffeurs ardents de l'anticléricaiisme. Les beiges sauront compréndre ces lepons j qui jaillissent du bon sens d'un peuple dont j le malheur est de s'ètre iaissé duper, et ils veilleront d ne pas se faire prendre it une amorce qui leur serait si douloureuse et si funeste. L'esprit badin plait au souriant rédacteur du Prcgrès. 11 voudrait que toutesles qurs- tiens fussent traitées sur ce ton, pour a i ux pouvoir se dissimuler sans dcüte, lorsqu'il avance queique mensonge calomnieux ou quelque perfidie. Dans son articulet Reconnaissance (3e page, 12 Juin), il s'empresse, sans rime ui raison, mais par pure habitude haineu3e de discréditer un enseignement qui a fait ses preuves depuis lorigtemps et qui a fcurni aux lettres et aux sciences d'autres célébrités que ces tristes hableurs qui, s'ignorant eux- mêmes, veuient conduire la foule en dehors des iois primordiaies de ia nature et que ia franc-msponnerie, inspirée par l'éternel en- nemi du genre hutaain, place au sommet de son école. Nous savons par fakement que le chrislia- nisme n'est pour la rédaction du Progrès qu'un tremplin, utile en temps électoral pour faire les sauts périlleux et acrobauques des volte-faces, mais saris importance sociale en toute autre saison, et sur lequel elle danse et trépigne d pieds joints. Dans les établissements sérieux, Progrès, on enseignera toujours ce que des chrétiens comme Oorneille, Racine, Pascal, Bourdaloue, Rossuet et hien d'autres ont laissé d la pos- tériié. Même dans le domaioe expérimental les sciences redtront cc qui est dü aux Récamier,aux Claude Bernard, aux Pasteur etc. qui savaient courber leur tront devant le Christ. Ils étaient chrétiens vous, vous ne le'.es plus vous n'avez pas la hardiesse de le dire franchement, mais la manière dont vous vous servez de ce qualificatif ne nous laisse plus aucun doute. Vous avez la haine non seulement de la foi chrétienne, mais même de tout ce qui peut de prés ou de loin, s'y rapporter. Et comme l'an ge déchuet éternellement rageur contre Dieu dans son orgueil obslicé, vous éprouvez une joie infecte d salir les conti- nuateurs du Christ dans leur oeuvre essen- tielle, celle de i'enseignement. Les électeurs de tout ordre, qui savent réfléchir et comprendre, sauront, lorsque le moment en sera venu, apprécier d leur juste valeur vos protestations de respect pour toutes les croyances et mêtae parmi les libé raux ceux qui ne veuient pas de votre impiété systématique sauront se souvenir de leur Dieu et quitter ses ennemis. Sous ce litre, le Journal de Roubaix se livre aux réminiscences que voici Des révélations faites par des journaux du Bloc un point est acquis: L'intérêt politique supérieur par lequel M. Combes a tenté d'txfliquer son silence durant dix-huit mots, c'était tout bonnernent le souci de cacher aux Fracpais que les élections législatives de 1902 sont entachées de certaines conapro- missions financières. II était urgent pour le Bloc que Ton ignorat qu'un des bailleurs de fonds da la défense républicaine était un homme du Panama et que ce personnage avait, quelque temps après, essayé d'arracher de l'argent aux Chartreux en rémunérant le concours d'un ou de plusieurs hommes politiques influents. Celts petite histoire a un heureux effet au moins: Elle nous rajeunit de douze ans. et k tous les bureaux de poste du rcyaume. Les annonces coütent 15 centimes la ligr«. -- Les réclames dans le corps du journa coütent30 centimes la ligne. Les insertions judioiaires, 1 franc la ligne. Les rurnéros supplétoentaires coütent 10 franss les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a 1 'Ayence Havas Bruxelles. rue d'Argent. n° 34 et a Paris,8, Place de la Boures. En effet, en 1892, nous avons reniflé des révélations aussi odorantes et eritendu d s explications analogues. M. Rouvier apostrophait ainsi une meute de parlementaires aboyant a ses chausses: «Sans moi, sans les concours que vous me reprochez d'avoir acceptés ou sollicilés, vous ne seriez pas sur ces bancs Et feu M. Floquet avouait aussi qu'il avait accepté 400,000 francs, si je ne me trompe, non pas pour iui, mais pour la caisse alimentant la campagne contre le boulangisme. S'tl y a une diflérence entre les faits de 1888 et ceux de 1902, et entre les révéla tions de 1904 et celles de 1892, e'est que la Compagnie de Panama consentit a, chanter, le couteau sur la gorge, et que les RR. PP. Chartreux n'ont pas voulu «marcher»; ils ont préféré l'exil d l'achat de ce qui sert de conscience au Bloc. A part cela, les hommes, les intéréts en jeu, les procédés employés, se ressemblent étonnamment... C'est même d s'y méprendre Ga reparle de Cornéiius Herz, un vieil ami de nos plus tarifés anti- clericaux Atléndons-nous d revoir surgir le sympathique Arton. Les sectaires radicaux et socialistes ne reculent devant aucun moyen pour conserver le pouvoir. M. Combes a eu tort, aux yeux de sa majorité. de révéler comment on fait commanditer la politique anticléri- cale, et cela pour se venger d.s anciens ministies du cabinet Waldeck et pour les déeouvrir. File vilain qui vend la mêche qui a éclairé tant de candidats tout dévoués au ministère. Au diable l'imprudent bavard qui dénonce les meeurs de son propre parti. Quoi qu'il en soit, il est presque consolant d'apprendre de quel or furent soldées les dépenses électorales d'une majorité parle mentaire qui, depuis deux ans, consterne tous les esprits un peu libéraux de notie pays, Et nous ne pouvons nous défendre de rappeler au souvenir de nos iecteurs les paroles que le Père Générai des Chartreux, dom Michel, adressait a M. Combes, d la veille de quitter la France Prètez une attention particulière a mes paroles, monsieur Je Président du Conseil, et ne vous hatez ni d'en sourire ni de me aonsidérer comme un revenant d'un autre age. Vous viendrez avec moi devant le tribu nal de Dieu. Ld, plus de chantage, plus d'effets ü'éioquence, plus d'assauts de tri bune ni de manoeuvres parlementaires, plus de faux documents, ni de majorité com- piaisante... Ces paroles étaienl-elle prophétiques M. Combes et sa majorité vont ils done être jugés tout vivants Nous apprenons d l'instant que Messieurs le.; avocats d'Ypres ont célébré, aujourd'hui, le cinquantième anniversaire de l'entrée au Barreau, de M. Bossaert, avocat-avoué. Nous espérons pouvoir insérer, dans notre prochain numéro, quelques détails relatifs d cette fête, qui, d ce qu'on nous assure, s'est passée dans l'intimité. Avant et après le 12 Juin 1904 Situation antérieure Nombre de Provinces Conseiilers Cath. Lib. Social. Anvers 73 50 23 0 Brabant 91 32 52 7 Flandre Occid. 76 72 4 0 Flardre Orient. 93 83 10 0 Hainaut 89 27 34 28 Liége 83 23 24 36 Limbourg 44 44 0 0 Luxembourg 44 33 11 0 Namur 62 45 16 1 655 409 174 72 Situation actuelle Nombre de Provinces Conseiilers Cath. Lib. Social. Anvers 75 51 24 0 Brabant 93 29 57 7 Flandre Oecid. 78 74 4 0 Flandre Orient. 93 78 14 1 Hainaut 91 22 36 33 Liége 84 13 37 34 Limbourg 48 47 1 0 Luxembour g 44 30 14 0 Namur 64 42 20 2 670 386 207 77 Comme on le voit par le tableau ei dessus la situation des Conseils provinciaux a en somme subi peu de changement. Plus nous avanpons et plus se dessine la parfaite séparation des deux camps. Que les hommes le veuillent ou non la pierre d'achoppement, la pierre angulaire reste la même. C'est auteur du Christ que se fait toute l'évolution sociale. On sera pour Lui ou contre Lui, telle fut, telle est, telle sera toujours la solution du grand problème qui passionne l'humanité. Le bloc inspiré par la haine de ce nom divin, absorbera toutes les coteries, plu3 cu moins nuancées, qui veuient la guerre aux principes chrétiens. Mais coutre cette coali tion dn mal se formera aussi l'armée des croyants, dest:née d grouper sous le Laba rum, tous les éléments, souvent trop dissé- minés, trop isolés bien que notnbreux, qui veuient le règne de l'ordre en Ceiu; qui l'a fait par amour. 11 y a de gros malins, tel M. Emile Brauo, qui prétendent vouloir des collaborateurs dans tous les camps. Daim le camp socialiste d'abord, pour permettre aux libéraux de faire de l'anticiéricalisme d outracce.Dans la camp catholique ensuite, pour empêcher les socia listes de faire autre chose que de l'anticléri caiisme. Les socialistes seraient des collabo rateurs bien payés; les catholiques des colla borateurs payants. Les libéraux se défendent encore d'être les alliés des socialistes. Dommage qu'ils ne se soient pas mis d'accord sur la périphrase a 5

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1904 | | pagina 1