ORGANE CATHOLiQUE 1)E L'ARRONDISSEMENT CONCERT Samedi 18 Juin 1904 10 centimes le Nc Année 39 N° 3855 avec CORTEGE les chiffres du Progrès Le drapeau en poche Un Cinquantenaire On s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et tous les bureaux de poste du rcyaume. Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de I'abormement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 [c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularissent fin Déeembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco de port a l'adresse ci-dessus. FANFARE ROYALE Demain Dimanchede 12 I heure sur la Grand'Place. Programme 1. Marche Nuptiale F. Mendelssohn arr. par Kinsbergen. 2. F leur s d' Amarant e, mazurka de concert Thèo Mahy. 3. Fantaisie sur Les Contes d'Hoffmann Offenbach arr. par J. Steenebruggen. 4. Chanson Arabe J. L. Baudonck. 5. Invitation a la Gavotte «E. Waldteufel» arr. par C. Bender. G. Vers I'Ideal, pas red. C. Tieberghien. DIMANCHE 19 JUIN GRANDE MANIFESTATION au Verlorenboek en l'honneur de M. Cyr. LEMAHIEU Conseiller communal Départ du Volkshuis 4 h. 1/2 Concert champêtre 6 heures GRAND FEU D ARTIFICE k la campagne, k 9 heures. au sujet de Selection legislative Le Progrès fait le sourd. II pubhe les chiffres de l'éleclion du 29 Mai dans les ar- rondissements Courtrai-Ypres, et les chiffres généraux du pays. Pour ce.ux-ci, il n'est pas exact. Quant k ceux de notre arrondissement, il a soin de les passer sous silence, et surtout de ne pas les comparer k ceux de 1900. Ses lecteurs ne savent done pss que le parti libéral a reculé, et que le parti catholi que a gagné 2220 voix, depuis quatre ans. A quand la comparaison, confrère II faut bien pourtant que vos lecteurs soicnt au courant des progrès que vous prétendez avoir réalisés par vos amis. A la Vlaamsche Gazet, qui 1'accuse d'avoir mis son drapeau en poche pour attraper ouelques voix k l'élection provinciale d'Os- tende, le Vooruit riposte en ces termes S'il y a des gens qui non seulement met- tent leur drapeau en poche, mais revètent même une autre défroque, ce sont bien les libérauxqui jadis étaient hostiles au S. U. et qui aujourd'hui en sont partisans, avec l'cs- poir de pouvoir ainsi constiluer un cabinet libéral. Mercredi dernier, 15 Juin, le Barreau d'Ypres et le Tribunal de première Instance, ont, célébré le cinquantenaire prolessionnel de Me Hector Bossaert, notre éminent et trés honoré concitoyen, dont ['inscription au tableau de l'ordre des avocats remonte au 16 Juin 1854. Dès le matin, le drapeau national avail été arboré au Palais de Justice en l'honneur du jubilaire. A l'ouverture de l'audience civile, k 10 heures, tous les membres du Barreau se trouvaient réunis en la salie d'audience le Tribunal et le Parquet y étaient au grand complet. Me Colaert, le plus ancien des con- fières, après M« Vanheule, demanda et obtint la parole. Au milieu u'un silence recueilli et solennel, il s'exprima en ces termes Messieurs et chers Confrères, 11 y aura ciuquante ans, demain, que notre cher et distingué confrère Maitre Bossaert fit son entrée au Barreau. Un demi siècle consacré presque exclu- sivement k la pratique du Droit, nous avions le devoir de célébrer eet événement, rare dans les annales judiciaires, unique dans celles de notre Barreau. Le devoir deviut plus im;-érieux lors- que nous constatumes que le digne Prési dent de la Chambre des Avoués cherchait k se soustraire k toute manifestation, désirant laisser passer inapergues une longue exis tence pleine de labeur et exempte de tache, et une vieillesse aussi féconde en enseigne- ments que superbe de force et de verdeur. C'est pour accompiir notre devoir que je me suis permis de demander au Tribu nal de pouvoir exprimer, k notre confrère jubilaire, nos plus cordiales félicitations, en raême temps que nos sentiments d'estime, de dévouement et de reconnaisance. Je ne me propose pas, Messieurs et chers confrères, de retracer ici, mêrne som- mairement, la carrière si bien remplie de notre Maitre. Sa modes'.ie mettrait bien vite une sourdiae aux éloges mérités que je lui adresserais et que vous ratifieriez unani- mement. D'ailleurs, vous connaissez cette carriè re aussi bien que moi, vous les anciens qui vous rappelez peut-être les brillants débuts de Maitre Bossaert vous qui êtes de ma saison et qui, comme moi, pouvez vous flatter d'avoir toujours trouvé, dans notre ainé, un ami sur, un conseiller désintéressé vous surtout, jeunes confrères, dont il a i guidé les premiers pas dans les larges voies du Droit et dans les sentiers tortueux de la i procédure vous enflu Messieurs les magis- j trats, qui ê'.es appelés k faire appliquer la 1 loi ou k rendre la Justice. Que notre cher jubilaire me permette cependant d'emprunter k un des nötres quelques paroles pronoccées récemment k l'adresse d un confrère, et qui me semblent résumer parfaitement les formules d'une louange méritée II fut, au milieu de notre compagnie, le meiileur et le plus aimé des confrères, ser- vant, par la loyauté, la correction et la dé- licatesse de ses procédés, d'exemple k chacun de nous. Aussi peut-on dire de lui, et c'est assu- rémerit le plus bel éloge que Ton puisse faire d'un avocat, que le seul fait qu'il Les annonces coütent IS centimes la ligre. Les réc fames dans le corps du journa coütent30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 francj la ligne. Les ruméros supplémentaires coütent 10 fran3S les cei.t exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a YAgence Havas Bruxelles. rue d'Argent, n°34 et a Paris,8, Place de la Boures. avait accepté de patronner une cause, était déjk, pour celle-ci une recommanda- tion aux yeux des juges appelés k en con- nattre et k la juger. Vous vous joindrez k moi, chers confrè res, pour appliquer k Maitre Bossaert le juste éloge qu'il fit lui-même de notre regretté confrère Maitre Bergbman. II y a une différence Les paroles que je viens de rappeler s'adressaient k un dé- funtnous les appliquons k un homme plein de vie. Nous exprimions alors des regrets; aujourd'hui nous formulons des félicitations et des vceux. Que les jours que la Providence voudra bien vous accorder encore, cher et vénéré confrère, soient longs et heureux, afin que vous puissiez continuer k nous dormer, pen dant un grand nombre d'années, l'exemple du travail, de la probité, du désintéresse- ment et de l'honneur M. Biebuyck, Président du Tribunal de première Instance, prit ensuite la parole, el s'exprima comme suit Messieurs, M» Colaert, au nom du burreau, a dé- peint les talents et retracé les mérites accumulés par Me Bossaert au cours de sa longue carrière. Le Tribunal est heureux de joindre sa voix k ce concert d'éloges. Les magistrals d'Ypres ont pu apprécier les quilités qui distinguent le digne jubilaire et ils s'unis- sent k vous, Messieurs, pour dire la haute estime qu'ils ont pour lui. En s'associant k votre manifestation, le Tribunal veut non seulement rendre un hommage k Me Bossaert personnellement, mais témoigner aussi des bonnes relations existant entre la magistrature et le barreau. On a dit souvent, et nous sommes inti- mement convaincus de la justesse de cette vérilé, que la bonne entente, entre ia ma gistrature et le barreau, contribue large- ment k la bonne administration de la Jus tice. Nous travaillons, non pas en sens op- posé, comme certains se l'imaginent, mais d'une fagon parallèle et le plus souvent con vergente, k une même oeuvre. L'avocata, comme mission, d'éclaircir le juge, et tiès souvent c'est lui qui doit faire entrevoir l'élément d'équité k mêler aulitige, ou faireadmettre des tempéramenis k la rigueur du Droit. Comment cette oeuvre commune, cebe collaboration courante pourrait-elle s'ac- complir régulièrement, si elle était conti- nuellement arrêtée par des difficultés sus- citées de part ou d'autre N'est-ce pas aussi cette bonne entente, qui permet, lout en ménageant les conve nances de chacun, d'arrivsr a une accéléra- tion de la Justice, idéal qu'ailleurs ou pour- suit vainement k l'aide de lois compliquées En même temps done qu'elles facilitent et rendent plusagréable notre tache réci proque, ces bonnes relat'ons que nous en- tretenons ensemble, sont tout k l'intérêt des justiciables. Je termine done, Messieurs, en adres sant, tant en nom personnel qu'au nom de mes collègues, mes plus vives félicitations au jubilaire et je forme le voeu que sa car rière puisse être encore longue et fruc- tueuse. Après ce discours de M. le Président, M Thienponl,Procureur du Roi, se leva et,en termes cboisis et éloquents, s'associa k son tour, au nom du Parquet, aux éloges si mé rités qui venaient d'etre exprimés au nom du Barreau et du Tribunal, k leurs chaleureuses félicitations, et forma des vceux pour que le digne jubilaire gardkt encore pendant de longues années cette vigueur d'intelligence, cette puissante facullé de travail, cette ver deur de santé qui font l'admiration de tous. Après des remerciments aux magistrats et au Barreau, le jubilaire, naturellement ému, répond qu'il ne croyait pas mériter eet excès d'nonneurqu'il aurait voulu même se sous traire k toute manifestation mais que ses confrères en avaient autrement décidé et qu'il lui avait bien fallu se résigner.II ajoute que, toute fausse modestie k part, il ne peut accepter tous les éloges qu'on a bien voulu lui adresser. Que, toutefois, il est un compliment qu'il ne veut entièrement décli- ner, d'autant moins qu'il peut s'étendre k ses confrères c'est quand on lui dit que, durant sa longue carrière, il s'est surtout appliqué k honorer la profession par la soigneuse obser. vance des régies traditionnelles que, de tous temps, le Barreau a imposées k ses mem bres régies qui mènent k cette entente et k cette union nécessaires dont Mr le Président vient de parler. Mais, se hkte t-il de noter, ce n'a été lk que le souci, la préoccupation toute naturelle d'un simple devoir profession eel, le premier néanmoins entre tous, et dont k toute époque, parmi ses confrères de jadis comme parmi ceux d'aujourd'hui, il a eu de nombreux et édifiants exemples sous les yeux... Ge devoir, poursuit-tl, vous avez bien voulu, Messieurs, reconnaitre que je l'ai rempli dans la mesure de mes moyens, et je vous en suis profondément reconnaissant. C'est qu'un cinquantenaire professioneel, j'en fais 1'expérience aujourd'hui, n'arrive pas tout seul. II vient s'y mêler des pensers, des senti ments de diverse nature, plutót graves et mélancoliques que joyeux c'est l'annonce de la fin, plus ou moins procbaine, de la car rière même, du départ finall'avertissement impérieux qu'on aura bientöt k aller rejoin- dre, dans l'au-delk, tant de magistrats et de confrères disparus, dont, beaucoup, hélas avant le temps Eb bien continue le jubilaire, k cette heure de crépuscule et de déclin, nécessaire- ment un peu assombrie et attristée, qu'on le veuille ou non, il est consolant et récontor- tant pour un vieil avocat de s'entendre dire, par ceux qui, au Palais, furent les témoins de sa vie, magistrats et confrères, qu'il a bien rempli sa carrière et n'a point démérité de la profession. C'est cette consolation, ce réconfort, Messieurs, que, avec une bienveillante, une indulgente exagération, vous avez voulu f prodiguer k ma vieillesse, et, encore une j fois, je vous en exprime ma vive gratitude.. JOURNAL D'YPRES

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1904 | | pagina 1