ORÖANË CATHüLïaüE DE L'ARRONDISSEMENT GMOMIQUE ÏPRQISE Mercredi 22 Juin 1904 10 centimes Ie N° Année 39 N° 3856 Listes électorales Fète au Cercle catholique Fête champêtre Ville d'Ypres CONSEIL COMMUNAL Le cyclone de Virton On s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et tous les bureaux de poste du reyaume. Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularissent fin Décembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco de orta l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligr«. Les réclames dans le corps du journa coütent30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, l franc la ligne. Les luméros supplémentaires coütent 10 franjs les ceLt exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a 1 'Agence Havas Bruxelles. rue d'Argent, n°34 et a Paris,8, Place de la Boures. LesjjBourgmeslre et Fchevins de la ville d'Ypres, vu Tarticle 54 de la loi electorale, inviteut leurs concitoyens a produire avant le 4er Ju liet, contre récépissé, les titres de ceux qui n étaut pas inscrits sur les listes eu vigueur ou n'y figurent que pour un nombre iasulfisant de votes, ont droi' a 1 elec toral ou a des votes supplémentaires. S'adresser a l'Hótel—cte- Ville, bui eau de la population, Dimanche 24 Jein, a 5 heures, Concert par la Fanfare royale et l'Or- phéon pour les membres du Cercle et leur familie. La visite du parti catholique Dimanche dernier au Verlorenhoek était annoncée depuis les dernières élections communales. En eftet, les électeurs Yprois ne se conten- tèrent pas de fournir aux candidats de la détraction une solide doublure pour leur première veste, mais iis s'eugagèrent k ma nifester spécialement en l'honneur de leurs deux élus pour attester la liberté et la validité de leur choix. Cette manifestation se fit avec pompe, et de suite pour M. Vanden Boogaerde, qui habite la ville. Elle fut remise au beau temps pour M. Le mahieu, dont la ferme est sise en pleine campagne. G'est lk, au «Verlorenhoek», que s'est rendu le cortège habituel des manifestations catholiques. Dès quatre heures la route de la Polyze depuis la porie de Menin jusquau chateau de M. Mergheiynck et au delk, se couvrait de promeneurs empressés de participer la fête. Bientót les abords de la ferme foisonnent de monde. Les orphelins apparaissent vers cinq heures, puis ce sont les lurners, tou jours alertes avec leurs petits drapeaux, sous la conduite de leur vénéré directeur, le dévoué M Neuville la Fanfare royüe dont les cloirons jettent, aux échos de la plaine, leurs sons éclatantsles jeunes catholiques de la Garde, de la Gilde et de la Fédération les membres du Cercle, et FEdilité communale accompagnée de 1 Har monie, qui est de noslêtes, paice que tous nous aimons l'autorité, filialement et non en mercenaires. Tont ce chapelel s'égrène dans la verte prairie, contourne le fossécombié de soiives, pénèlre dans la cour intérieure de la métaiiie par un monumental portique et vient se poser le long du logis que couvre un épais toit de chaume. Monsieur Lemahieu est lk, radieux et tranquille sur l'avant-seuil de sa porte. S_s collègues du Gonseil l'entourent et lui serrent !a main avec effusion. Monsieur le Bourgmestre, heureux de pouvoir enfin réalisar une promesse bien chère aux coeurs Yprois, s'exprime en ces termes Monsieur le Conseiller, vous nous voyez aujourd'hui, tenir notre parole. Tous, membres du conseil communal, élus, et, membres du parti catholique, électeurs, nous accourons pour vous féliciter, et vous sou- haiter longue et prospère vio en vos nou- velles fcnctions. Depuis longtemps nous vous coonais- sions.maisil y aunan surtout que des rapports fréquents nous avaient mis k même d'appré cier vos qualités précieuses et nous avions résolu de doter notre administration dece trésor agricole. G'est fait, et déjk depuis quatre mois nous jouissons de votre expé rience et de vos connaissanees au sein de nos assemblëes, oü vous prodiguez vos soins aux intéréts de nos campagnes Soyez en remer- cié et parmettez nous de recourir, même ici dans le champ intims de votre f xploitation, aux conseils de votre pratique. Nous savons que vous avez promts k tous de voustrouver accessible k Ypras vous ne le serez pas moiris si Ypres vient vous trouver au Ver lorenhoek». Si nous avons tant tardé k venir vous exprimer nos félicitations et nos voeux, e'est pour obtempérer k vos désirs, mais soyez bien persuadé qu'ils n'en sont que plus véhéments et plus sincères. Ainsi donc.cher collaborateur,nous som mes heureux de pouvoir vous acclamer et formons les meilleurs souhaits de bonheur pour vous, votre digne et vaillante épouse et vos etters entants. Monsieur Lemahieu, avec une bonhomie charmante et un k propos délicat, trouve que trop d'üonneurs lui sont rendus. Mais il en reporte l'abondance sur tous les tenan- ciers des terres yproises, car c'est l'exalta- tion de fagriculture et de sa collaboration dévouéeau bien-ètre général. Tous les culti- vateurs de la région sont unanimes k recon- naitre que l'Administration d'Ypres est pleine de sollicitude pour ses campagnards. Aussi, est-ce en leur nom qu'il accepte ces bieaveil- lantes manifestations et ces louanges et qu'il en remercie l'autorité avec urte cordiale re connaissance. La brabanponne et les applaudissements répondent k ces bonnes paroles. Puis Monsieur P. Lefevre de Zillebeke vient, au nom des membres nombreux de deux mutuahtés légionales agraires, (Morta- lité des chevaux) rendre hommage au dévcue- ment de M. Lemahieu, dont l'activité et fini tiative intelligente a su lui conciüer la con- fiance de tous. II n'y a lk aucune question de politique, mais il est permis aux mem bres de se réjouir de voir un de leurs chefs élevé sur le pavoi et d'attendre de cette exaltation unsurcoi.de vitalité et d'effica- cité dans le but poursuivi. Honneur done au digne et dévoué Piésident et longue et heureuse vie. Monsieur Lemahieu remercie ses confrè res venus de tous les points de la région pour participer k cette réjouissance et leur donne l'assurance de s'employer de tout son pou voir k procurer, aux sociétés protectrices de leurs intéréts, tous les avantages possibles et l'exterision qu'elles peuvent ambitionner. II sait qu'il peut compter sur leur puissant concours c'est pourquoi il ne craint pas sa propre faiblesse et ose, avec confiance, en- visager l'avenir. La musique de nouveau fait retentir au loin les accents patriotiques et la foule, après avoir manifesté ses sympathies au digne conseiller, se déverse leuteraent dans le hameau du Verlorenhoek oü se ren- aent en jouant leurs airs populaires la Fan fare royale et l'Harmonii* communale. 11 est six heures. Les innombrables ma- nifestants trouvent difficilement k s'installer aux estaminets du quartier. Le Nieuwen Verlorenhoek »s St-Ëloi In Batavia den Ouden Verlorenhoek den Hast ont leurs sulles bondées, et les tables nom- breuscs placées devant les demeures, com- blesplus de chaises, plus de bancs, il faut stationrier. Mais c'est i'heure du concert. L'Harmonie exécute d'aboid la part du programme qui lui est échue. Puis la Fanfare Royale compléte la soirée artistique. Les villageois sont nom breux et fort satisfaits d'avcir, en ce coin perdu, une telle festivité. Le bétail dans les prairies d'alentour s'ébaudit lui-même et tressaute, k sa manière, excitant l'hilarité générale. Tout se passé dans l'ordre et nul incident ne trouble cette champêtre réjouissance. Les membres de l'adminisiration prennent paternellement part k cette fête dont le ton est vraiment familial. II n'y a que la noblesse du coeur pour donner ce cachet aux plaisirs populaires. Enfin quand la nuit, sur la Serre répand son voile sombre, les feux artificiels surgis- sent dans l'ombre et scintillent au ciei. Les fusées sèment l'or des briliantes étincelles et les étoiles factices projettent un instant, sur le noir des nues, leurs rayons multicolores éclatants. Ge plaisir des yeux prend fin et les grou- pesjoyeux, contents de leur bonne journée, s'en retournent, prendre un repos quelque peu écourté. Voilk encore une fête que nous, catholi ques, nous enregistrons comme résultat de notre union et de notre bonne entente. Séance publique du Samedi 25 Juin 1904, k5 h. dusoir. Oudre nu jour 1. Communications. 2. Ëgoutprocés verbal d'adjudication. 3 Instruction primaire comptes 1903. 4. Fabriqued'égliseSt Pierre comptel903. 5. Garde civique budget 1905. 0. Messageriessuppression d'un service entrc Poelcapelle et Ypres. 7. Voirie alignement générai du quartier de la station. 8. Chemins de fer vicinauxligne Ypres- Gbeluwe tracé convention avec la société nationale. 9. Projet de règlement sur les batisses. Nous avons annoncée hier la distruction de l'école darts et métiers de Pierrard, oeuvre des Aumóniers du travail. Voici l'émouvant récit qu'adresse un témoin au Journal de Bruxelles Vous me demandez mes impressions Je vais tacher de les exprimer, mais je pen- se qu'il faut avoir vapour croire. Regardez plutót autour de vous, et dites-vous que ces 2,500 mèires carrés de toiiure et ces 2 000 mètres cubes de msconneries ont été démolis en moins de deux minutes. Je m'étais cou- ché vers 9 b 30. Un gros orage grondait sur la forêt de Cbiny au nord et sur les bois de France au sud. G'était un vrai scintil- leraent perpétuel d'éclairs dans tous les sens mais Pierrard était indemme. Petit k petit, l'orage se rapprochait pourtant. Je ne dor- mais pas, la ebaleur étant accablante. Le train de 22 h. 23 venait de passer depuis deux minutes, fort heureusement pour les voyageurs. J'entendsle vent qui siffla k tra vers ma fenêtre et ma porte d'une fapon inquiétante. Je me figure aussitót avoir lais- sé ouverte la fenêtre de la chambre voisine et me léve pour aller la fermer. Tout était en ordre et le sifflement augmentait toujours II y avait quinze secondes que j'avais remar- qué ce bruit extraordinaire, quand devant moi toutes mes vitrss se cassent avec fracas. Un roulement indéfinissable et épouvantable se fait entendre. Des planches, des ardoises, de la chaux, etc pénètrent dans ma cham bre par les croisées. Au dassus de moi en dessous de moi tout danse. Je me jette k genoux, j'attendais la mort. Uu vacarme, dont rien ne peut donner l'idée, dure pen dant deux minutes, peut-être pendant une demi-minute j'avais perdu conscience du temps. Avez vous déjk éprouvé l'impression pénibla de celui qui se trouve sur la ligne de chemin de fer au moment oü passe k sa droite ou k sa gauche un train express qui parait devoir tout arracher et vous entrainer Multipliez cette impression par mille et vous y serez. Je cherche ma clef pour sorlir de ma chambre et rejoindre la communauté, impossible de mettre la main dessus. Fort heureusement, deux cloisons intérieures s'écrouient, sur man passage, k ma porte. Jasors et vais trébucher contre un tas de décooabres. J'appelle mon voisin da chambre qui me répond De grkce, n'avancez pas, vous allez vous tuer lts murs se sont écrou- lés de ce cöté-ci Je pénètre dans une autre chambre située du cóté sud-est, par conséquent moins atteinte. L'orage est toujours violent, mais le terrible danger et passé. Le premier éclair me montre la nouvelle chapelle compléte- ment renversée et le jardin dévasté. Mais les murs se rebktissent. 11 était plus angois- sant de se demsnder les vies sont elles sauves Gombien, peut-être, manqueront k l'appel?... Malgré le danger, j'escalade le monceau de briques des cloisons renversées. Je ne sais plus pour le reste comment j'ai fait pour traverser la maison. Mon coeur battait k se rompre au moment de rejoindre JOURNAL D'YPRES

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1904 | | pagina 1