Joli monde
Le rire
La Grande-Chartreuse
Signe des temps
Le catholicisme
ux entrepreneurs
de peinture
Nominations ecclésiastiques
Actes ofiiciels
Fails divers
Demission de M. ie Sénateur
Baron Surmont de olsberghe
II n'est pas un homme sensé au monde
qui, en lisant les comptes rendus que les
journaux consacrent a l'affaire du million des
Chartreux, n'ait haussé les épaules quand il
a lu que le president de la commission d en
quête avait commencé par dire II ny a ici
ni témoins, ni accuses, ni juges il n y a que
d'honorables collègues.
En effet, l'occasion n'était pas heureuse
pour dire Nous sommes entre amis et
entre honorables quand on est chargé d'in.
daguer sur des mystères honteux dont cer
tains collègues, a découvrir et a convain-
cre, ont été les auteurs. L'opinion ainsi
résumée par ce singulier président n en est
pas moins caractéristique d'un régime et
d'une époque.
duels sont a l'heure qu'il est les lamenta-
bles résultats de l'enquête molle et superfr
cielle menée par la commission parlemen
taire
II est intéressant d'apprendre, dit le Cour-
rier de Bruxelles, que dans une instruction
judiciaire ouverte, oü l'honneur d Edgar
Combes est engagé, un témoin cité, qui s'ap-
pelle Lagrave, favori de M. Waldeck-Rous-
seau, va prendre langue, avant de déposer,
chez Emile Combes que la deposition
du témoin est concertée entre ces deux hom
mes qu'ils conviennent que Ton dira ceci
et que Ton taira cela. Tres édifiant.
Puis, quand le moment de la déposition
est venu, Edgar Combes arrive inopinément,
pour la faire modifier... et il y re'ussit. Puis,
le mêmejour, M. Lagrave apprend qu'Edgar
Combes vient de le trahir, en laissant lui
même une déposition qui n'était pas concer
tée. Tout cela est de l'histoire retrospective
et presque d.e l'histoire ancienne. Mais au-
(ourd'hui, que voit-on
Que les deux Combes, Millerand, Lagra
ve, etc., s'accablent de démentis, malgré leurs
ententes préalables et leurs intéréts com-
muns. Que Lagrave affirme avoir e'crit a
Edgar et exhibe le brouillon de la lettre,
tandis qu'Edgar nie l'avoir recue. Qu'Edgar
se vaflte d'avoir tenu a Lagrave certains pro
pos oü Lagrave ne reconnait pas un mot de
vrai. Qu'Emile pre'tend avoir ignore', a cer-
taine date precise, quel était l'intérêt supé
rieur qui commandait le silence, ce secret
étant alors possédé par Millerand seultan
dis que l'on prouve a Emile que, quinze
jours auparavant, il avait longuement conféré
de eet intérêt supérieur avec Lagrave et
Trouillot Enhn, que le Siècleécoeuré, tout
blocard qu'il est, constate qu'il n'y a eu, dans
les dires de ces Messieurs, si honorables et si
chamarrés, que reticences, contradictions et
mensonges.
Quel monde Quel repugnant monde Et
le navrante histoire de ce pauve Lagrave
quelle machination infernale quelle satani-
que recompense
Lorsque M. Lagrave entendit les démentis
d'Edgar, il comprit qu'il avait été, dans les
mains impitovables de ses amis, un instru
ment de plaisir trop docile, que Ton poi-
gnarde et que l'on déshonore après s'en
être servi.
Une ressource lui restait, bien faible celle
de faire appel a la concience d'Emile. II l'a
fait, mais en pure perte le père a été aussi
Judas que le fils et M. Lagrave s'est trouvé
seul contre deux, pared a Suzanne entre les
deux vieillards.
Avec cette difference que Suzanne était
innocente, tandis que M. Lagrave a condes-
cendu, plus qu'il n'est permis.
Maisil le paie cher. Pauvre homme II
sanglote. II y a de quoi.
M. Combes a connu 1' Affaire et les
«Humbert», deux fumiers officiels et élé
gants aux relents panamistes que ce pur
d'entre les purs a eu tot fait de noyer sous des
flots d'anticléricalisme légal. II n'a pas prévu,
le pauvre, que ce faisant, il se noyait lui et
les siens dans un abime de corruption.
Car, si l'on en croit les journeaux mécré-
ants eux-mêmes, le million des Chartreux
éclipsera a la fois les millions du Panama et
les millions des Humbert.
Cependant, dit la libérale Indépendance,
les polémiques continuent. On lance des pro
pos irrités, acerbes, violents, et les accusations
partant comme des pois fulminants. Les ad-
versaires ne demeurent pas impassibles et
ils lancent des calomnies a la volée, et que
l'on se renvoie comme des enfants se ren-
voient le volant a la raquette.
Pour donner a ceci sa veritable cause
psychologique, on voit se profiler, a la can-
tonnade, les silhouettes imprécises de fem-
mes équivoques et qui sortent a peine d un
récent scandale politique, pour se mêler aux
choses qu'on leur a livrées et doü une ad
ministration, sinon sage au moins prudente,
aurait dü les éloigner avec un soin jaloux.
Tant il est vrai que la Fille ainée de l'E-
glise ne s'arrache des bras de cette mère au-
guste que pour se vautrer davantage dans la
boue du scandale.
Confirmant la rumeur publique, obstinée
malgré les premiers démentis, nous avons le
regret d'apprendre que l'ancien ministre du
travail, M. le baron Surmont de Volsberghe,
a définitivement scellé sa retraite de la vie
politique en déclinant le renouvellement du
mandat de sénateur provincial qu'il avait
rempli jusqu'ici avec un zèle et un dévoue-
ment au-dessus de tout éloge. Aussi bien
l'ancien bourgmestre d'Ypres emporta dans
sa retraite les regrets unanimes de ses anciens
mandataires et de nombreux amis.
Hatons-nous de couper court aux pronos-
tics que suscite toute démission en assurant
que le successeur de M. le baron Surmont de
Volsberghe n'est pas encore désigné.
D'autre part, nous pouvons annoncer que
MM. De Lantsheere et Capelle ont accepté le
renouvellement de leur mandat de sénateur
provincial de la West-flandre.
Le vénérable ministre d'Etat remplit ce
mandat, avec le zèle que l'on sait, depuisle 3o
juin 1900. L'ancien député de Dixmude con-
nait a fond les intéréts de notre province et
nous ne pouvons qu'émettre le vceu qu'avec
1 aide du Ciel il lesdéfende longtemps encore
au sein de la Chambre Haute.
Le commisaire de police de la Chambre a
fait.école.
II n'est pas feuille bien pensante si
haut placée qu'elle soit, qui ne rêve de se
hisser, en fait de délation, au niveau du
sectaire député radical de Bruges.
Ainsi la Chroniqueamie du récfiauffé,
nous sert aujourd'hui ce plat du jour authen-
tique
Ypres possède une école de cavalerie. Cette
e'cole est dirigée parun officier supérieur dont
les talents équestres ne sont égalés que par
ledifiante piété.
Jeudi 23 avril dernier (la nouvelle n'est
peut-être pas bien fratche, mais Ypres est si
loin le break de l'escadron d'instruction,
trainé par des chevaux ornés de flots de ru-
bans blancs, s'arrêtait devant la porte du col
lége un officier supérieur descendait de ce
brillant équipage, suivi d'un bambin en cos
tume de cérémonie.
Le fils de cette graine d'épinard avait fait
sa première communion le matin même, et
cette cérémonie expliquait la sortie extraordi
naire du matériel roulant de l'escadron.
Ypres s'en amuse encore les occasions de
rire y sont si rares
Zuze un peu, si elles l'étaient moins
La Chronique qui fait comme Pandore,
quand un gendarme rit dans la gendarme
rie, tous les gendarmes rient dans la gendar
merie risquerait fort de succomber a
une congestion foudroyante.
[La Pair ie)
Au moment oü l'on parle tant du million
des Chartreux, de leur couvent et de la déli-
cieuse liqueur qu'ils y fabriquaient, il ne
sera pas sans intérêt de dire un mot de la
Grande-Chartreuse.
Beaucoup de nos concitoyens ont eu, nous
n'en doutons pas, l'occasion de faire la con-
naissance de la célèbre liqueur, la verte, la
jaune, la blanche, mais il n'en est peut-être
pas beaucoup qui ont visité le monastère.
La Grande-Chartreuse est située dan» le
département de l'Isère, arrondissement de
Grenoble. De Grenoble on se rend fort aisé-
ment a St Laurent-du-Pont, petite ville de
2000 habitants environ. De la, pour arriver
au couvent, il faut gravir une rampe escar-
pée, raboteuse. A main droite on a des roches
élevées, taillées a pic, it gauche un profond
ravin dans lequel on voit un mince filet
d eau, sauf après de fortes pluies oü le torrent
s'enfle. Le paysage est des plus pittoresques:
l'on passe sous des portiques taillés dans la
On pretend que par son aspect attrayant, il
a servi dans le temps de modèle a un superbe
décor pour le grand Opéra de Paris.
Au bout de la rampe, on se trouve sur un
plateau environné de hautes mohtagnes.
C'est sur ce plateau qu'a été construit le
couvent, édifice plus important par ses
dimensions que par sa sombre architecture.
A proximité du monastère, il y avait une
hötellerie assez confortable oü pouvaient
loger lespersonnes qui voyagaient en familie.
Car 1 entree du couvent était rigoureusement
interdite aux dames.
Les messieurs y étaient admis, mais il
faillait se conformer a la regie de la maison,
e'est-a-dire assister a tous les offices religieux,
même a celui de la nuir, se coucher sur la
dure dans une cellule, garder un silence
rigoureux, ce qui est d'autunt plus facile que
chacun e'tait seul dans sa cellule, enfin se
contenter du repas frugal des Chartreux.
L'hospitalité était gratuite, du reste la dépen-
se qu'on faisait n'était pas considérable.
Chaque Chartreux, outre son logis, avait
une petite cour rectangulaire dans laquelle il
était obligé de creuser lui-même dès son
entrée la fosse oü il devait un jour reposer.
Les Chartreux, lorsqu'ils avaient accompli
leurs devotions, s'occupaient des soins du
ménage et de la fabrication de la liqueur et a
cette fin allaient cueillir dans les montagnes
voisines les plantes aromatiques qui don-
naient un bouquet inimitable a leur fabrica
tion.
Ilsfaisaient aussi une boule toute noire de
la grosseur d'un ceuf de dindon. Elle s'appe-
lait la boule d'acier de la Grande-Chartreuse
et était suspendue a un bout de ruban qui
permettait de la faire tourner dans un verre
d'eau qui immédiatement se colorait, deve-
nait jaunatre, brunatre. Cette boisson avait
la reputation d'être fort hygiénique.
Mais qu'est-ce que tout cela deviendra
D'un journal libéral
A Lokeren, on fêtait l'élection du docteur
Persoons, le nouveau député libéral qui rem-
place a la Chambre le grand commanditaire
du roi dans le sanglant commerce du caout
chouc du Congo, M. de Brown de Tiége
il y avait la, signe des tempspour féliciter le
nouvel élu (qui est, paratt-i 1, un des plus
remarquables orateurs flamands que nous
ayons), M. Anseele et, en même temps, M.
Mechelinckx, le nouveau député libéral mo-
déré élu a Gand, sous le patronage de l'Asso-
ciation.
Signe des temps, j'te crois
Pour montrer comment le parti libéral
comprend le respect qu'il professe pour le Roi
et la resistance a opposer au parti révolution-
naire.
Tout cela est bien édifiant
II n'est pas rare d'entendre notre presse
libérale affirmer hardiment que le catholicis
me est appelé a disparaltre peu a peu, par la
force des choses, plus encore que par les pro-
grès de la raison. La persecution religieuse,
organisée par le Combisme en France, lui
donne eet espoir.
Pour enlever aux mécréants ces illusions,
il suffit de jeter un coup d'oeil sur la transfor
mation qui s'opère dans certains pays oü
l'hostilité contre l'Eglise catholique avait
pris, depuis la Réforme du seizième siècle,
un caractère de violence qui ne permettait
guère d'espérer un retour vers l'unité.
Parmi ces pays il faut citer la Norvège,
pays protestant, désole' autrefois par d'apres
guerres religieuses, mais qui a compris enfin
que la condition des Etats modernes doit
être imprégne'e de liberté de conscience.
Même dans les rangs du clergé luthérien,
les catholiques ont rencontré des sympathies.
A la tête d'un parti catholisant le curé
protestant de Christiania, le fameux docteur
Krogh-Tonning, soutint plusieurs thèses
catholiques dans des polémiques célèbres
avec le docteur Sverdrup, ministre des cultes.
La conversion au catholicisme de ce nouveau
Newman eut un retentissement immense dans
le pays. Malheureusement, ces coups de la
grace ne sont pas toujours comme ailleurs,
suivis d'un grand mouvement de conversion.
Tandis que la liberté religieuse est écrasée
en France sous l etreinte légale d un
Combes, et que l'ostracisme frappe les reli
gieux, en attendant qu'il s'e'tende au clergé
séculier, n'est-ce pas un fait consolant de voir
que, dans une bonne partie de l'Europe, en
Hollande, en Angleterre et dans les pays du
Nord, une réaction énergique, faite de sur
prise et de dégoüt, se manifeste contre les
ide'es francaises sur lesquelles autrefois on
cherchait a se modeler C'est la reflexion que
fait M. Halflants, en terminant son étude par
ces lignes
Puisse Dieu bénir les efforts des mission-
naires en Norvège, leur envoyer de nouvelles
recrues, afin que, dans un avenir rapproche',
une ample moisson compenseles vides causes
sur d autres terres par la grèle de la persé
cution
A l'occasion de l'Exposition internationale
du Petit Outillage, a Gand du 1 au 3i Juillet
«904, pendant la Kermesse communale, 1U-
nion des Mattres-Peintres de la ville de Gand
organise une assemblée professionnelle des
entrepreneurs de peinture du Pays et de
l'Etranger.
L'assemblée aura un caractère purement
e'conomique et professionnel. Ordre du jour
La Céruse.
Des conférences théoriques et pratiques
seront données sous les auspices du Départe
ment de l'industrie et du travail.
Les entrepreneurs de Peinture sont priés
d'envoyer leur adhésion a M. Emile Tabou-
reau, vice président de l'Union des Maltres-
Peintres, délégué du Congrès, rue de la
Caverne, 126, Gand. Ils seront convoqués
incessamment en vue de former les bureaux
et de prendre les dispositions nécessaires.
Mgr l'Evêquo de Bruges a nommé
Vicaire a Ingelmunster, M. Huys. vicaire
a Hersaux.
Vicaire a Iierseaux, M. Duvillier, profes-
seur au collége épiscopal a Ypres.
Vicaire a Clercken. M. Loureault, coad-
juteur de M, le curé de cette paroisse.
Par arrêté royal du 5 mars, une pension
de 1,543 fr. est accordée a M. C. Polder
mans, ancien instituteur communal a
Lauwe.
YPRES
CUE VAL EMBALLÉ. M. Emile Spey-
farouck, cultivateur a la Potise, revenait
dimaucke d'une excursion. II s'arrêta ver3
dix heures du soir, au Café de la Tête d'Ar-
gent, rue de Lille, et laissa son cheval sous
la garde d'une jeune fille. A un moment don-
né, l'animal s'effraya et partit au grand
galop. M. Stoffel, le maréchal des logis de
gendarmerie, voulut l'arrêter, mais il refut
un violent coup d'un des brancards et fut
projeté a terre. On le transporta en civière
a la caserne de la gendarmerie. II se plaint
oe fortes douleurs internes et son état inspire
de trés vives inquiétudes.
PROMOTION. Nous relevons dans la
dernicre promotion les noms du capitaine
Leroy, promu capitaine commandant et du
sous-officier Lambert, promu sous-lieute-
nant. Tous deux sont attachés a l'école
d'équitation d'Ypres.
MARIAGE. Mardi matin, a 11 heures,
a été célébré en l'église cathédrale de Saint-
Martin, le mariage de M.l'avocat Petit, chef
de bureau au commissariat d'arrondissement
d'Ypres, avec Mile Maria Flahault. La mes-
se de mariage a été célébrée par R. M. Van-
houver, oncle de la mariée. Parmi les
témoins,on remarquait M.le député Colaert,
bourgmestre d'Ypres, ancien patron de M.
Petit.
VAGABOND. Le nommé Patrick
O'Connor, sujet anglais, agé de 40 ans, a
cté mis a la disposition du gouvernement eu
attendant son expulsion du pays.
Y1NAIGRE L'ÉTOILE toujours le meilleur.
Les jeunes fil'es pales et anémiques, ainsi que
toutes les personnes f'aibles et épuisées retrou-
veront de suite appétit, teint frais et vigueur si
elles font usage de la Pilule du D>' Raphael
Fr. 1.75.
ELVERDINGHE
AGRESSION. M. Deweerdt, magon et
cabaratier au Steenen-Haau a Brieleu,