I TELEPHONE 52 Mercredi 6 Juillet 1904 Année 39 N° 3860 Revision des Iistes électorales A nos amis Les accidents du travail Un hommage a la Belgique Sénateur provincial Dédié au Progrès u Procession de St-Pierre Le repos dominical 10 centimes le N( - On s'abonne rue au Beurre, 3B, a Ypres, et èt tous les bureaux de poste du rcyaume. Bon nombre de catholiques ont dü constafer, pendant la campagne elec torale qui vient de linir, qu'ils ne sont as inscrits sur les listes électorales ou qu'il ne leur est pas altribué le nombre de votes auquel lis ont droit le bureau de l'Associatiou Catholique d'Ypres appelle i attenliou de tons ses amis sur i'imporlanee de la revision des lisles qui se fera an mois de Juil let prochain et les prie de lui signaler dès maintenant toutes les omissions constatées le bureau est ouvert tous les jours nou fériés de 9 beu res a midi et de 2 a 6 heures, rue de Menin, Entreprises assujetties a la loi Le rapport de M. Van Cauwenbergh sur. les propositions relatives au repos dominical vient d'etre distribué. Après des considérations en faveur de ^institution légale du repos dominical, l'honorable rapporteur se borne repro duce les grandes lignes de la discussion quia eu lieu en commission, et que nous avous rapportée. En ce qui concerne les journaux. M. Van Cauwenbergh résumé ainsi les obser vations échangées au sein de h commis sion Des efforts ont faits pour donner aux ouvriers typographes le congé du diman- che la grande m-jorité des journaux s'ótaient ralliés l'idée. Une petite minorité s'y est moutrée hostile, et ainsi la concur- JOURNAL D'YP •Q'. -;:.L fl Le JOURNAL D'YPHES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularissent fin Déoembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco de rort a l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 13 centimes la ligre. Les reclames dans le corps du journal coütent30 centimes la ligne. Les inse-dions judiciaires, 1 franc la ligne. Lej mméros supplémentaires coütent 10 frams les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exceptó les deux Flandres) s'adresser a VXaence Havat Bruxelles. rue d'Argent. n° 34 et a Paris,8, Place de la Boures. Unc des plus sérieuses complications aux- quelles se heurte toute loi relative a la repa ration des accidents du travail est sans contredit la determination des entreprises oü fonctionnera le nouveau principe, la fixation des régies qui serviront a opérer une classifi cation juste et raisonnable. Alors que dans tous les autres pays.le légis- lateur setait appliqué a renfermer dans des bornes rigoureusement limite'es le champ d'application des dispositions le'galss innova- trices, le premier projet de loi beige avait donné a la question une solution des plus larges et mis a la franchir une hardiesse ou Ton pouvait voir de 1 audace sinon de la témérité. Se préoccupant pea du point de savoir si les ouvriers qu'il mettait a couvert des theories nouvelies s'adonnaient a des tra- vaux dangereux ou non, il englobait tous ceux des entreprises industrielies et commer- ciales et n'e'tablissait aucune distinction entre ceux qui appartiennent a la grande ou a la petite industrie. Sauf pour l'agriculture qu il excluait provisoirement, en attendant qu elle füt l'objet d'une loi spéciale, il étendait le be'néfice des dispositions légales nouvelies a tous les ouvriers, contre-maltres ou apprentis soumis a la loi du contrat de travail. Cette fagon de généraliser d'une manière sbsolue l'importante réforme qu'on introdui- sait dans la détermination des responsabilités en matière d'accidents du travail, était de nature a soulever des critiques; aussi les reproches fondés principalement sur l'absence de données statistiques indispensables pour calculer la portee et les cpnséquences de la loi, ne tardèrent-ils pas a se produire. Le deuxième projet beige, en son article ier, visait tout d'abord et principalement les entreprises industrielles. Quelle que soit leur importance, disait le projet, qu'elles depen dent des pouvoirs publics, ou qu'elles appar tiennent a des particuliers, toutes les entre prises de 1 industrie minière, manufacturière, de la construction et des transports seront soumises ou nouveau régime, paree qu'elles emploient des ouvriers assujettis a la loi du io mars igoo sur le contrat de travail. Une exception temporaire était prévue pour les exploitants de mines affiliés a une caisse commune de prévoyance des ouvriers mi neurs. Quant aux entreprises agricoleset commer- ciales, le projet ne leur appliquait la loi que si elles emploient des machines mues par une force autre que celle de l'homme ou des ani- maux et pour autant que le dommage résulte de l'emploi de ces machines. Finalement, les apprentis, même non sala- riés, ainsi que les employés techniques dont le traitement annuel, fixé par l'engagement, ne dépasse pas 2400 fr., étaient assimilés aux ouvriers. Ce texte, plus large a certains égards, a d'autres égards plus étroit que celui du projet de 1898, était complété par une disposition nouvelle elle autorisait les chefs d'entrepri- ses ou de parties d'entreprises non assujetties a se soumettre volontairement au système de la loi par une déclaration expresse dont récé- pissé serait donné au greffe de la justice de paix du siège de l'entreprise. Cette déclara tion devait avoir pour consequence de modi fier la situation juridique normale des ou vriers aussi ne produirait-elle d'effet a leur égard que si elle était l'objet d'une stipulation précise du contrat de travail. La loi nouvelle divise les entreprises assu jetties en trois groupes. Le premier contient l'énumération longue et détaillée des entreprises privées ou publi- ques y désignées, et considérées comme offrant quelque danger, quelle que soit leur importance, qu'elles appartiennent a la gran de, a la moyenne ou a la petite industrie. L'énumération se termine par une disposi tion générale englobant les entreprises oü il est fait usage, autrement qu'a titre tempo raire, de machines mues par une force autre que celle de l'homme ou des animaux. Le deuxième groupe embrasse d'abord les exploitations industrielies non comprises dans les categories du premier groupe et qui occu- pent habituellement cinq ouvriers au moins il comprend ensuite les exploitations agrico- les et les magasins de commerce, pour autant qu'on y emploie habituellement trois ouvriers au moins. Un troisièrne groupe se compose de toutes les entreprises non comprises dans les deux premiers et dont un arrêté royal, sur avis de la commission des accidents du travail, aura reconnu le caractère dangereux. Enfin la loi, moyennant des formalités simples, autorise les chefs d'entreprises non assujetties a se soumettre volontairement au régime nouveau. {La Patrie.) En 1901, M. Millerand, ministre du com merce en France, institua une commission de codification des lois du travail. Le rapport de cette commission vient de paraitre. La commissionest arrivée a une conclusion grave c'est que la codification qu'on lui a demandée est encore impossible, parce que la legislation sociale de la France n'est pas encore assez avancée La base de toute la legislation sociale, e'est a-dire une loi sur le contrat de travail, n'existe pas encore en France le rapporteur de la commission, M. le professeur Jay, de la faculté de droit de Paris, constate que cette matière fondamentale n'est réglée en France que par des dispositions éparses et il ajoute qu'il rien est pas de même en Belgiqueoü est intervenue la loi générale du- 10 mars 1900. Le fondement même de l'oeuvre de codification fait de'faut en France. En outre, j les plus graves questions y attendent encore leur solution ainsi les règlements d'atelier qui font en Belgique l'objet de la loi du i5 juin 1S06. De même la règlementation des amendes, la protection des salaires, le paiement du salaire, l'abolition du truck-système. le calcul des salaires garanti en Belgique par une série de dispositions, et notamment par les lois des 16 et 18 aoüt 1887, des i5 et 17 Juin 1S96 et du 3 1 juillet 1901 et bien d'autres questions que le rapport énumère,et a legard desquelles il établit qu'a tous égards, l',4//e- magne, 1'Angleterre et la Belgique ont de- vancé la France! Et il conclut La com mission ne peut que constater qu'une oeuvre legislative considérable reste l'indispensable préliminaire de toute codification destextes.» Voila le témoignage écrasant que le radi calisme francais récolte de la commission même qu'il avait instituée pour élever un monument a sa gloire Voila la constatation officielle, ^par les hommes qu'un ministre socialiste avait jugésles plus aptes a étudier ces matières, de l'intérêt de la France répu- blicaine et du suffrage universel pur et sim ple, vis-a-vis d'Etats monarchiques et spécia- j lement de la Belgique livrée au vote plural et a un gouvernement conservateur Nous apprenons que le conseil provincial de la Flandre Occidentale fixera son choix sur M. Jules Vandenpeereboom, ancien Mi nistre des chemins de fer, pour remplacer M le Baron Surmont de Volsberghe, qui ne sollicite plus le renouvellement de son man dat de Sénateur provincial. Nous sommes convaincu que tous nos amis de l'arrondissement d'Ypres ratifieront ce choix,et nous espérons que l'éminent ministre d'Etat acceptera le mandat que le conseil provincial lui décernera. Le Progrès rappelie que, lors des elections 'communales,nous avons engage les électeurs de céans Palier voira Armentières, les fails et gestes des socialistes. C'est vrai, et nous le ferons encore a l'ave- nir, surtout lorsque nous constaterons que le Progrès semble vouloir blanchir ses amis de France, en engageant nos électeurs a aller voir d Louvainles oeuvres de ces doux et paisibles étudiants de l Alma Mater. Si le Progrès le désire, nous rappellerons aux électeurs l'attitude des socialistes lors desémeutes de 1902 dans la cité universitaire. Nous ajouterons, a propos des récents désordres de Louvain, qu'on nous écrit de cette ville qu'zzzz commissaire-adjoint et cinq agents de police seront poursuivis pour obus de pouvoir, injures et coups envers des étu diants lors des dernières bagarres politiques. Doux et paisibles policiers La population croyante s'était portée vers St-Pierre, a dessein d'y assister d'abord aux vêpres solennelles. Les cérémonies liturgi- ques, bien que somptueuses manquent de vitalité. Un élément, celui que s'efforcede restaurer le St-Pêre, fait défaut et laisse, entre le peu- ple et Dieu, comme une zone glaciale, silen- cieuse et aride. De même que la vie du foyer révèle son intensité par le babil des enfants et les vives causeries de la jeunesse, de même la vitalité du culte se manifeste par la vi- gueur du chant. Rien ne peut exprimer la majestueuse impression d un Te Deum, d'un Credo ou d'une hymne que des milliers de poitrines renforcent, en un rythme régulier, pour louer le Seigneur. Voulez vous donner aux chrétiens un lien d union agréable et aimé, laissez leur chanter a l unisson,en masse, les bontés de Dieu et sa gloire sans que quelques mercenaires aient seuls le monopole de la louange sonore. Après les vêpres se déroule, dans la rue de Lille, une procession parfaitement organisée, dont les groupes charmants symbolisent ad- mirablement les pieux sujets qu'ils e'voquent. Sur tout le parcours le peuple est com pacte et recueilli quand le Trés Saint Sa- crement, entourc des ministres de l'autel, fait son apparition, chacun se découvre et s'in- cline, et beaucoup,se prosternent dans l'atti tude respectueuse de l'adoration. La St-Pierre se célèbre a Ypres d'une facon spéciale, parce qu'on y est respectueux de la plus grande autorité qu'il soit possible de voir sur terre. St-Pierre est le Prince des Apotres, le Chef de l'Eglise universelle, le Vicaire du Christ et le Pape successeur légi- time de Pierre est le continuateur de ce mi nistère suprème. Même dans les fers, Pierre est grand, d'une grandeur surnaturelle et divine. Les con- tempteurs de l'autorité pontificale ont main- tes fois expérimenté que ce pouvoir n'est pas d'ici-bas qu'il est inaccessible aux atteintes criminelles et que sa destruction est impos sible. C'est en vain que l'athéisme et i'impiété complotent contre cette pierre angulaire du catholicisme, loin de la détruire ils secrase- ront contre elle et laisseront a la postérité les débris humiliés de leur audace insensée. Vive St-Pierre et vive Ypres qui sait si bien l'honorer, et qui saura, par ie Denier de St-Pierre, manifester son attachement au siége apostolique de Rome.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1904 | | pagina 1